Résumé du film : 1999 - Olloy - Les Ardennes belges. Un enfant vient de disparaitre. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un évènement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin... Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Tourné dans notre jolie région de Viroinval où les maisons de pierre et les petits commerces reflètent à eux-seuls la tranquillité d’une lisière rurale installée à deux pas de nos Ardennes, « Trois jours et une vie » de Nicolas Boukhrief s’avère être un thriller efficace duquel on sort difficilement indemne. Tout comme « Une part d’ombre » avant lui, « Trois jours et une vie » interroge sur la notion de culpabilité, de vérité, d’actes insidieux qui bouleversent une communauté et un quotidien qui bascule en quelques jours en un cauchemar éveillé. Ici, c’est celui du jeune Antoine, 12 ans, qui s’apprête à être malmené. Alors qu’il vient d’assister incrédule à la mort du chien de ses voisins avec qui il entretenait une vraie complicité, le petit garçon se voit marqué par un autre événement sombre après lequel il est difficile d’avancer : la disparition (et la mort supposée) du petit Remy, camarade de jeux et confident privilégié. Si on sait dès les premières minutes qui est responsable de cet acte condamnable, c’est le cheminement de son responsable, la réaction des proches et des habitants du village qui importe dans ce récit où certains en savent beaucoup et d’autres cachent tout. Proposé par Pierre Lemaître lui-même (auteur du roman du même nom) à Nicolas Boukhrief, le scénario révèle une atmosphère presque suffocante où le poids du secret pèse sur les destins de ceux qui y sont liés de très près. Entre thriller et tragédie, « Trois jours et une vie » propose une lecture passionnante de la construction psychologique d’un jeune adolescent marqué à vie par différents accidents. Porté par le tout jeune Jérémy Senez mais surtout par un Pablo Pauly admirable de talent, cet Antoine ne cesse d’évoluer, de fuir son Olloy natal où vit sa mère tant aimée et de se chercher entre de multiples rebondissements qui ne peuvent que le déstabiliser. Mais si cette figure centrale est particulièrement bien traitée, il en va de même pour celle de la famille Desmedt affectée par la disparition de leur petit garçon ou encore de ce village entier, qui peine à se relever après une tragédie sentimentale suivie d’un cataclysme qui finirait presque par l’achever. Aussi, les personnages secondaires (qui n’en sont pas vraiment) prennent une place non négligeable grâce aux contours bien dessinés et à la psychologie affinée, apportant une vraie présence et un réel intérêt dans l’intrigue qui se déroule sur près de vingt ans. Sandrine Bonnaire, Charles Berling, Philippe Torreton ou encore Arben Bajraktaraj n’ont certes pas pris une seule ride durant ces supposées longues années mais leur silence, leurs secrets ou leurs douleurs leur confèrent néanmoins une certaine profondeur ou une présence bienveillante/inquiétante qui captivera bon nombre de spectateurs. Divisé en deux parties distingues (celle de 1999 – 2000 et celle d’il y a quelques petites années), le récit se déroule telle une pelote de laine sans nœud mais avec un intérêt qui ne s’avère jamais creux. Jusqu’à ce plan final obsédant où les mots sont rares mais où les regards disent tout… Sublimé par les images toujours impeccables de Manu Dacosse et par la musique inquiétante de Sylvain Golberg, « Trois jours et une vie » vaut le détour pour qui veut se plonger dans un thriller tendu tourné dans nos jolies contrées mais aussi pour tous ceux qui sauraient apprécier une adaptation réussie d’un drame captivant, maîtrisé par une équipe technique et un casting convaincant. Date de sortie en Belgique : 18 septembre 2019 Durée du film : 1h59 Genre : Thriller / Drame
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