Avis : Se basant sur un fait historique apparemment anecdotique et le livre de Ben Macintyre (« Opération Mincemeat - L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale »), « La ruse » de John Madden est un film tout public plutôt réussi, une leçon de stratégie de guerre illustrée dans lequel on se plonge avec plaisir aux côtés de personnages attachants et un suspense croissant. Construite avec quelques codes empruntés au thriller, l’intrigue de « La ruse » associe stratagème militaire et romcom (dispensable) dans un divertissement efficace et surprenant. Si on pourrait la penser issue d’une fiction de Ian Flemming (c’est après tout le papa de James Bond qui a eu la savante idée de départ de cette opération « Cheval de Troie » après la lecture d’un roman de Basil Thomson), il n’en est rien. Les services secrets britanniques ont en effet maquillé un cadavre en espion échoué mort sur une plage espagnole, les poches remplies d’effets personnels et une mallette confidentielle harnachée à sa ceinture. Le but ? Faire croire aux Allemands que l’armée de Churchill viendrait récupérer le Sud de l’Europe par la Grèce et non la Sicile et espérer ainsi voir les troupes d’Hitler quitter l’île italienne pour se mobiliser à 1000 Km à l’Est de la percée alliée. La mission va-t-elle ou non aboutir sur une réussite ? Telle est la question du dernier film de John Madden. John Madden, on le sait, a toujours aimé se pencher sur l’Histoire pour nous offrir sa propre relecture parsemée d’amitiés, de romance ou d’histoire familiale afin de mieux divertir son public. Quelques années après « Capitain Corelli » (dans lequel Nicolas Cage prenait position dans la Grèce occupée par les Allemands quelques mois après le film qui nous intéresse ici), le réalisateur britannique (a qui on doit aussi le diptyque de « Indian Palace », le très bon « Miss Sloane » ou encore « La Dame de Windsor »), traite un nouveau sujet cher à sa patrie et y distille un peu (trop) de sentiments amoureux, d’inquiétude, d’espoir pour livrer un film de deux heures qui, pour notre part, nous a paru complet et sans trop d’ambages.
Durée du film : 2h07
Genre : Guerre/Drame Date de sortie en Belgique/France : 27 avril 2022 Titre original : Operation Mincemeat De John Madden – Avec Colin Firth, Matthew Macfadyen, Kelly Macdonald, Peneloppe Wilton
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que Liam Neeson se complet dans les rôles de vengeurs, de tueurs et d’autres personnages ayant un goût plus ou moins prononcé pour le sang. Sauf qu’ici, Alex Lewis, son personnage de mercenaire à l’écran, se retrouve frappé par la maladie d’Alzheimer… Ce qui l’oblige à tout noter sur ses bras. Parallèlement à cela, Alex est tenté de prendre sa retraite mais une connaissance lui confie une dernière mission à effectuer à El Paso au Texas, sa ville natale. Sauf que la cible est une adolescente et que cette mission est incompatible avec son système de valeurs : on ne touche pas aux enfants ! Il s’en suivra une course poursuite entre lui, désormais redresseur de torts, les commanditaires, et enfin, l’agent du FBI Vincent Serra (Guy Pearce) et son équipe. Car bien que tout se beau monde se courre dessus, en toile de fond, on retrouve le thème de la pédophilie. Et si, sur le papier, la promesse est réelle, on ne peut pas nier une histoire convenue. De même, le film flirte plus du côté d’une bonne série B plutôt que du thriller haletant que nous aurions aimé trouver. Alors que certaines réactions de protagonistes ne « collent » pas tout à fait à ce que nous serions en droit d’attendre de la situation, le réalisateur semble vouloir continuer à filmer…une scène de l’ordinaire qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire… Etrange. A noter également que Monica Bellucci nous rappelle à son bon souvenir auprès d’autres acteurs qui ne déméritent pas.
Durée du film : 1h54
Genre : Action Date de sortie en Belgique : 27 avril 2022 De Martin Campbell – Avec Liam Neeson, Guy Pearce, Monica Bellucci
S’il respecte le ton littéraire de Philip Roth et l’univers artistique qui est le sien, « Tromperie » reste néanmoins un film très/trop verbeux, faisant la part belle à des dialogues sans fin dont se délecteront les lecteurs de l’auteur ou les cinéphiles mais qui laisseront sur le bas-côté les non-initiés, un métrage intime sur la création et l’amour, la fidélité dans les émotions et la projection d’éléments supposés réels dans une œuvre de fiction. Huis-clos amoureux porté par un duo charnel crédible et dévoué aux mots de l’auteur (Denis Podalydès et Léa Seydoux), « Tromperie » est avant tout une jolie porte d’entrée dans la tête, l’imaginaire et sous la plume d’un Philip Roth qui voit ses chères thématiques réunies en une seule œuvre romanesque et à présent filmique. L’illustration des fantasmes de l’écrivain ou de sa réalité brute, celle du processus de création littéraire et d’évocation de sujets plus terre à terre se fondent et se confondent dans une grosse heure trente d’échanges verbaux, passionnels ou intellectuels. Plutôt bien réalisé dans son ensemble, c’est sa répétition, sa confortable et faussement simpliste mécanique qui nous ont détaché bien vite de cette longue expérience cinématographique. Sensuelle et enivrante pour les uns, bavarde et lente pour les autres, « La tromperie » offre une lecture sincère et passionnée d’un roman, signé par l’un des plus grands écrivains américains, par un cinéaste qui a toujours su sublimer ses acteurs et ses sujets.
Durée du film : 1h45
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 27 avril 2022 De Arnaud Desplechin – Avec Léa Seydoux, Denis Podalydès, Emmanuelle Devos, Anouk Grinberg, Rebecca Marder
Avis : « The Northman » est le troisième film réalisé par Robert Eggers à qui l’on doit « The Witch » (2016) et plus récemment « The Lighthouse » (2019). Et si chacun de ses films témoigne d’un réel souci du détail et d’une reconstitution minutieuse, chaque long-métrage est l’occasion de nous embarquer dans une histoire forte, originale et chargée en émotion. Dans le cas présent, le réalisateur a porté son intérêt, grâce à la passion de son acteur principal Alexander Skarsgard, sur la civilisation viking pour nous livrer un film bestial aux accents mythologiques. Et le plus beau tient au fait que le réalisateur s’est entouré de nombreux spécialistes (professeur d’archéologie, historienne et professeur de folkloristique) pour asseoir le récit dans une posture crédible extrêmement convaincante. Ainsi, des éléments liés à la mythologie nordique côtoient des légendes islandaises pour créer une histoire singulière ancrée dans le début du 10e siècle. Violence, vengeance, guerres de clans et références mythologiques, tout y est ! Fidèle en amitié, le réalisateur retrouve l’acteur Willem Dafoe (« The Lighthouse ») mais aussi son équipe technique. Que ce soit le chef décorateur Craig Lathrop, la cheffe costumière Linda Muir, ou encore le directeur de la photographie Jarin Blaschke, tout ce petit monde a participé à élaborer un monde d’une violence rare empreint de fureur et de surnaturel. Et ce souci du détail se retrouve à tous les niveaux du film ! Que nous parlions des armes façonnées à la main et validées par les historiens (en effet chaque arme est spécifique à une classe sociale), mais aussi les costumes fidèlement recréés. Même les bateaux sont conformes à la réalité, c’est dire ! Et cette recherche du réalisme poussera d’ailleurs le réalisateur à s’entourer de compositeurs anglais de musique électronique qui aiment relever de sacrés défis. En effet, Robin Carolan et Sebastian Gainsborough dont c’est la première composition ont reçu pour consigne de la part du réalisateur d’utiliser des instruments utilisés à l’époque avec des instruments à vent et à cordes très particuliers. Visuellement magnifique, l’aventure est portée par de sacrés comédiens ! Outre Alexander Skarsgard, nous retrouvons avec un grand plaisir Nicole Kidman, mais aussi Anya Taylor-Joy, Bjork, Claes Bang et même Ethan Hawke dans un rôle certes court mais mémorable.
Durée du film : 2h16
Genre :Drame/Aventure/Action Date de sortie en Belgique : 20 avril 2022 Date de sortie en France : 11 mai 2022 De Robert Eggers – Avec Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy, Willem Dafoe, Ethan Hawke, Björk, Claes Bang et Kate Dickie
Néanmoins, nous aimons croire que cette traversée du désert filmique touche à sa fin ! Il suffit d’ailleurs de regarder son dernier film « Pig » pour s’en convaincre. Cette petite pépite nous avait rassuré sur le talent resté intact du comédien ! Et même si ce « Talent en or massif » ne respecte pas toutes ses promesses, nous retrouvons à l’arrivée un film pas méchant, très agréable à suivre dans sa première partie, répandant la bonne humeur autour de lui car très sincère dans son approche. En route vers la renaissance de l’acteur ? Je suis Castor Troy…et Stanley Goodspeed ! Surfant sur une idée de départ un poil métaphysique, le réalisateur Tom Gormican, dont c’est le deuxième film ici, nous livre un regard bienveillant et se voulant réaliste sur la personne de Nicolas Cage, magnifié en icône culturelle. Car oui, le pitch du film est assez simple finalement. Fauché, l’acteur Nicolas Cage, toujours adulé pour ses films marquants, connait des temps difficiles mais aspire toujours à revenir au premier plan dans le cinéma. Le film entier est donc construit autour de la figure de la star et de son intimité. De ses relations compliquées avec son ex-femme (Sharon Horgan) et sa fille adolescente (Lily Sheen) à ses aspirations de come-back, le film se veut excellent dans sa première partie tant Nicolas Cage joue habilement avec son image ! Dans cette « auto-parodie », l’acteur ne recule devant rien pour se mettre au service de la vision du réalisateur. Mais le plus beau est l’apparition régulière de son double imaginaire et version rajeunie de l’époque « Sailor et Lula » ou « Embrasse moi vampire » ! Cheveux long, blouson en cuir, ce double nostalgique de sa période à succès ne lui prodiguera pas que des bons conseils ! Hilarant ! Looser magnifique En fait, le film est génial dans cette partie qui constitue la première moitié du film. Fantasmé par un réalisateur qui adore son acteur et dont il s’est représenté la vie mais s’appuyant aussi sur les déboires de Nicolas Cage rendus publics dans différents médias, le film lui rend respectueusement hommage. Et bien qu’agréable visuellement (mouvements de caméra, photographie), l’aspect du film est bien trop sage pour réellement émerveiller ! Pourtant, le sujet aurait mérité un traitement plus audacieux, plus fou ! Il y a un côté télévisuel qui manque quelque peu d’ambition et c’est dommage ! Pas déplaisant pour autant, on se dit que dans d’autres mains, le résultats aurait été parfait ! Nous sommes loin de retrouver la folie de « Dans la peau de John Malkovitch » Dans le film, Nicolas Cage accepte de participer, moyennant un million de dollars, à la fête d’anniversaire de Javi (Pedro Pascal, aussi surprenant que dans le très décevant « The Bubble » de Judd Appatow). Le hic, c’est que son « nouvel ami » est surveillé par la CIA. Et bien sûr, l’agence demande à Nick Cage de l’espionner. Et c’est dommage car à partir de ce moment, il y a un autre film dans le film. Dès le début de sa seconde moitié, une autre intrigue supplante la première pour alourdir inutilement le rythme et affaiblir la formidable idée de départ. L’idée même de voir nos les deux nouveaux amis (Cage et Pascal) émettre l’envie de réaliser un film en commun ne justifie pas assez ce changement d’angle et de ton. Alors que le film d’auteur est évoqué, le principe de croisement avec le registre d’action est amené sur un tapis bien trop fin que pour étouffer le son des gros sabots des codes du genre poussés à leurs paroxysmes. Pourquoi choisir entre un genre ou un autre ? Pourquoi ne pas contenter un public friand de courses poursuites ? Et en filigrane, nous retrouvons une deuxième mise en abîme qui constitue la structure du récit. Le métrage reste plaisant … mais quitte automatiquement ce qui en faisait sa richesse, son unicité. En définitive, « Un talent en or massif », est absolument délicieux à suivre dans son ensemble tant Nicolas Cage assume l’image que l’on a de lui et s’en amuse. L’acteur se dévoile comme jamais et se montre touchant.
Durée du film : 1h48
Genre : Comédie/Action Date de sortie en Belgique/France : 20 avril 2022 Titre original : The Unbearable Weight Of Massive Talent De Tom Gormican – Avec Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish
Un métrage qui fait du bien, qui croit en l’humain et qui montre que quel que soit notre âge, nous pouvons toujours bousculer le destin. Un must see jovial et coloré qu’il serait dommage de rater. Une comédie dramatique à la sauce archiduc Doux et savoureux comme un fudge anglais, « The Duke » de Roger Mitchell (à qui on doit de petits plaisirs cinématographiques tels que « My Cousin Rachel » ou « Blackbird ») est l’occasion rêvée de se plonger dans ce fait réel étonnant qu’est le vol d’un tableau du Duc de Wellington au National Gallery de Londres par un pensionné revendicateur et excessivement touchant. S’ouvrant sur son non-aveu de ce larcin, le film du réalisateur britannique nous entraîne dans la vie d’une famille anodine, celle que l’on n’aurait jamais remarqué si son patriarche, Kempton Bunton, ne défrayait pas la chronique d’une presse avide de petits faits remarquables et amusants. C’est que, obstiné à faire valoir quelques droits et gratuités aux aînés, pensionnés ou invalides de guerre, notre bon samaritain admirateur de Robin des bois se voit bien priver l’Etat, sourd et aveugle à sa démarche, d’une œuvre d’art pour faire entendre sa cause et obtenir enfin ce qu’il revendique depuis des années. Loin d’être l’ancien commando que l’on soupçonne, ce citoyen modeste de 58 ans n’a qu’une idée en tête : demander une rançon pour le vol du tableau, somme qu’il redistribuera à ses voisins âgés afin qu’ils puissent bénéficier de l’accès à la télévision et un regard sur le monde sans dépense et taxe injustifiée. Mais voler un tableau dans l’un des plus grands musées du monde n’est peut-être pas la meilleure des idées, et ce geste risquerait bien de compromettre la sécurité de sa famille et sa propre liberté... Se déroulant au début des années 1960, l’histoire de « The Duke » est portée par un tandem merveilleux composé de la méconnaissable Helen Mirren et de l’excellentissime Jim Broadbent. A l’affiche de nombreux longs-métrages ou téléfilms internationaux, ce dernier n’a pas son pareil pour se fondre dans la peau de ce Kempton Bunton plus vrai que nature, lui ressemblant trait pour trait et adoptant son attitude avec une facilité déconcertante. S’appuyant sur une photographie délicieusement rétro, découpée à l’images des films de l’époque, « The Duke » n’est pas qu’une histoire touchante, parfois étirée en longueur, et ultra positive. C’est aussi un petit bijou esthétique que l’on prend grand plaisir à suivre pour le meilleur et pour le rire.
Durée du film : 1h36
Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique : 20 avril 2022 Date de sortie en France : 11 mai 2022 De Roger Michell - Avec Jim Broadbent, Helen Mirren, Fionn Whitehead, Matthew Goode, Anna Maxwell Martin
Se basant cette fois sur les codes du thriller noir pur et dur, « Inexorable » nous emmène dans le château liégeois de Jeanne et Marcel (un couple formé par une éditrice et un auteur à succès) un nouveau lieu de vie d’une famille qui semble déjà dysfonctionné avant l’arrivée de Gloria, une mystérieuse jeune femme qui va perturber le fragile équilibre dans lequel ils évoluaient de façon branlante. Insidieuse et sournoise, la présence de Gloria va devenir de plus en plus grande, de plus en plus oppressante et finira par faire basculer chaque membre dans la famille dans un point de non-retour. Magnifiquement porté par un Benoit Poelvoorde au sommet de son art et une Mélanie Doutey tout aussi efficace, « Inexorable » permet surtout de découvrir une jeune actrice dont la palette de jeu bluffante force le respect : Alba Gaïa Bellugi. Déjà à l’affiche des films français « Aimer, boire et chanter », « Intouchables » ou encore la série « 3x Manon », cette révélation féminine prend toute sa place dans le jeu fourbe mis en place par un Fabrice Du Welz très inspiré par ses acteurs et par son scénario finement ficelé.
Durée du film : 1h38
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 20 avril 2022 Date de sortie en France : 13 avril 2022 De Fabrice du Welz - Avec Benoît Poelvoorde, Mélanie Doutey et Alba Gaia Bellugi
Avis : Parodique à souhait, parfois à la limite d’hommage nanaresque « Le secret de la cité perdue » est assurément le plaisir coupable des frangins Adam et Aaron Nee, un long-métrage inattendu dans lequel nous avons apprécié nous plonger même si les ficelles et certains dialogues nous ont parfois quelque peu agacée. Car si son scénario cousu de fil blanc (signé Seth Gordon – à qui on doit notamment « Comment Tuer Son Boss », ou « Baywatch » - cela donne le ton) laisse peu de place à la surprise, voir Sandra Bullock, Channing Tatum, Daniel Radcliffe et Brad Pitt s’éclater dans une comédie d’aventure à contre-courant n’a pas de prix. Welcome to the jungle, pour le meilleur, le pire et surtout le rire… Un buddy jungle movie Elle est l’autrice de « Lost City of D », il est mannequin bidon et maladroit. Ce tandem improbable, héros du film « Le secret de la cité perdue » va devoir s’unir pour faire face aux dangers de la jungle, survivre à la poursuite de méchants vraiment pas contents, trouver la couronne de feu et s’extraire de la surveillance d’un milliardaire avide de trésors… A lire ces éléments, on se dit que décidément, tous les éléments des films d’aventure sont réunis pour offrir un long-métrage d’action digne de ce nom…Et pourtant ! Versant dans la comédie de bout en bout, ce long-métrage est à prendre au deuxième (voire troisième degré) et à vivre comme un hommage parodique à tous les « Indiana Jones », « A la poursuite du diamant vert » ou autres « Benjamin Gates » sortis sur dans nos salles quelques années plus tôt. Totalement déjantée et décomplexée, cette comédie sera probablement vite vue, vite oubliée mais aura le mérite de remplir le contrat clairement annoncé : divertir son public et lui faire passer un moment de totale décontraction.
Durée du film : 1h52
Genre : Comédie, aventure, action Date de sortie en Belgique/France : 20 avril 2022 Titre original : The lost City De Adam et Aaron Nee - Avec Sandra Bullock, Channing Tatum, Daniel Radcliffe, Brad Pitt et Da'Vine Joy Randolph
D’ailleurs, jamais un film de la franchise ne nous avait autant plu ! Oserions-nous dire que le film se dresse fièrement aux côtés des meilleurs épisodes de son cousin le sorcier aux lunettes rondes ? Oui et on n’y croyait pas/plus ! Commençant par une très belle scène d’ouverture dans laquelle Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) cherche à sauver un animal légendaire d’obscurs sorciers, le film plonge directement le spectateur au cœur d’un récit assez sombre aux infusions totalitaires. C’est que le monde des sorciers est en pleine crise devra bientôt élire un nouveau chef... Et c’est justement en ces temps troublés que s’ouvre le récit. En filigrane, nous pouvons même y voir la montée d’un fascisme qui séduit de plus en plus une frange de la population aux pouvoirs magiques. David Yates, déjà à la barre jusqu’ici, sublime davantage les choix opérés pour donner à ces « Animaux Fantastiques » un souffle nouveau, un rythme, des enjeux et une direction artistique franchement réussis ! C’est bien simple, nous n’avons pas compté le nombre de fois où nous avons été émerveillé par la proposition, certains décors ou même certaines scènes fortes aux dialogues exquis (à voir bien sûr en VOSTFR !) joués par des comédiens convaincus (et convaincants !)… Et même si nous sommes triste de ne plus revoir Johnny Depp dans le rôle de Grindelwald, quel bonheur de retrouver Mads Mikkelsen qui, sans forcer, délivre un jeu adéquat. La relation que son personnage entretient avec celui de Dumbledore (Jude Law) nous a fait étrangement songer à la relation existante entre Magnéto et le Professeur Charles Xavier de la saga X-men tant il y a de l’amour, une certaine admiration mais aussi un fossé qui ne peut désormais plus être comblé. Les autres comédiens répondent tous à l’appel, que ce soit Ezra Miller, Dan Fogler, Jessica Williams, Alison Sudol ou encore Callum Tuner, tout ce petit monde délivre une belle partition dans cette histoire prenante où on ne s’ennuie pas une seconde !
Durée du film : 2h22
Genre : Aventure, fantastique Date de sortie en Belgique : 6 avril 2022 Date de sortie en France : 13 avril 2022 Titre original : Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore De David Yates – Avec Eddie Redmayne, Mads Mikkelsen, Jude Law, Ezra Miller, Dan Fogler, Jessica Williams, Alison Sudol et Callum Tuner
Lent, souvent silencieux, son film ne nous permet pas de trouver les réponses aux questions que chaque personnage rencontré se pose : pourquoi Jana est-elle partie, quittant amis et famille ? Qu’a-t-elle fait tout ce temps passé à Paris ? Pourquoi est-elle revenue ? Pourquoi ce mutisme dont elle sort si rarement ? Ne semblant revivre qu’au contact d’Adam, son ancien amant, la jeune fille évolue dans une léthargie étonnante, ne partageant aucune complicité avec ses parents, fuyant tout contact et ne s’amusant que de temps en temps lors d’une sortie avec d’autres jeunes de son âge. A l’image d’un pays qui voit et vit sa chute sans jamais réagir, Jana évolue dans son quotidien sans électrochoc, sans envie, sans avenir… Ne respirant qu’à la vue de ce littoral qui disparait peu à peu derrière des rangées de blocs de béton où s’entassent les habitants de la capitale qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, la jeune femme attend, dort, manque d’énergie et ne semble pas vouloir se reprendre en main et saisir les opportunités de construire de meilleurs lendemains. Avec « Face à la mer », Ely Dagher pose un constat, alerte sans faire l’étalage de ses observations, laissant aux spectateurs le loisir de le faire à travers le regard d’une héroïne lasse de voir ce qu’est devenu son pays.
Durée du film : 1h56
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 6 avril 2022 Date de sortie en France : 13 avril 2022 Titre original : The sea ahead De Ely Dagher – Avec Manal Issa et Roger Azar |
Légende
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