Résumé du film : Dans cette fable joyeuse, inventive et féministe, une professeure de musique islandaise mène une double vie en faisant la guerre à l’industrie de l’aluminum. Alors qu’elle planifie ses actions avec courage et détermination, elle apprend que sa demande d’adoption vient enfin d’être acceptée. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : En lice pour remporter le Prix de la Critique (belge) du Cinéma, la fable écologique et humoristique qu’est « Woman at war » est un petit plaisir cinématographique qu’il serait dommage de contourner. A travers l’histoire de son héroïne aux apparences banales, le réalisateur islandais Benedikt Erlingsson nous fait passer de situations cocasses et drôles à des moments de douceur et d’émotions vraies. Conte pour adultes annihilés par un quotidien morose, « Woman at war » réveille notre conscience d’une bien jolie façon et montre que les combats se vivent au quotidien, qu’ils soient grands, petits, réalisables ou perdus d’avance. Halla contre Goliath Evoluant dans la lande islandaise où se dressent des géants de fer, Halla est une femme ordinaire, une de celle que l’on croise tous les jours dans la rue ou dans nos supermarchés, un professeur de chant un peu bobo, bien dans sa peau, vivant dans une petite maison cossue aux murs de laquelle sont accrochés de portraits de Ghandi et de Nelson Mandela mais aussi des plans de sa région défigurée par l’activité industrielle locale. Dès les premières minutes du film, on la voit brandir son arc et décocher une flèche métallique vers les lignes à haute tension de la région, provoquant ainsi une coupure de grande ampleur. Acte gratuit ? Pas vraiment. Halla, mène depuis quelques temps un lourd combat, celui de faire capoter les activités d’une usine de production d’aluminium responsable, pour elle, d’un futur désastre écologique. Pour mener sa mission a bien, cette petite bonne femme ne recule devant rien. Déterminée à aller au bout des choses, elle traverse les grandes étendues sauvages de cette Islande verte où l’air est pur, se cache alors qu’elle se sait traquée par la police locale et joue ainsi au jeu du chat et de la souris non par plaisir mais par nécessité. Son objectif principal ? Empêcher l’aboutissement des négociations entre l’usine environnante et son partenaire chinois et limiter ainsi l’expansion de l’activité industrielle dans cette nature déjà victime de notre empreinte écologique. Aidée dans son combat par un prétendu cousin et par un ami, travaillant pour le gouvernement, Halla va pourtant voir ses choix remis en question lorsque le bureau d’adoption lui propose de recueillir, après des années d’attente, une petite ukrainienne de 4 ans. Quel combat sera la plus important ? Celui qui lui permettra de devenir enfin mère d’une enfant ? Celui entamé il y a quelques temps ? Comment concilier le danger de ses missions de sabotage avec la sécurité d’un ménage ? Une fable écologique comique La force de « Woman at war » ne réside pas que dans ses propos et dans l’interprétation magistrale de Halldora Geirhardsdottir dans le double rôle de Halla et de sa sœur jumelle Asa. Elle est aussi et surtout à chercher dans sa mise en scène étonnante et ingénieuse, dans ses intermèdes et running gags amusants, dans les dénonciations non moralisatrices mais aussi et surtout dans l’apparition d’un chœur ukrainien et d’un groupe de musicien lors des instants clés du film. S’adressant à l’héroïne comme aux spectateurs, ces personnages secondaires prennent peu à peu une place à part entière et donnent l’élan à Halla, lui permettent de faire quelques pauses, de réfléchir aux choix à opérer et à avancer. Sorte d’Erin Brockovich islandaise, cette femme des montagnes (comme elle aime se faire appeler) ne fait pas de procès à l’Etat mais livre aussi un énorme combat pour un avenir plus vert, plus sain, plus proche des valeurs qui sont essentielles à son cœur. Cette détermination, cette force de caractère, on la mesure dans chacun des actes de cette militante anonyme dont on sait peu de choses. Mais qu’importe, pourquoi s’encombrer de détails, de traits grossiers quand on peut faire dans la subtilité ? Epurée, formidablement amenée, l’intention du réalisateur trouve une place centrale dans ce thriller tragi-comique écologique et dramatique… Un mélange surprenant mais tellement plaisant ! Peu bavard, le film va à l’essentiel et n’oublie pas de distiller un peu de légèreté dans un sujet grave, nous faisant monter à bord d’un ascenseur émotionnel bien révisé et dans lequel on se sent en sécurité. La douce folie de Benedikt Erlingsson et sa proposition cinématographique font un bien fou, et « Woman at war » amuse autant qu’il donne matière à réfléchir. Avec son deuxième-long métrage, l’Islandais montre que les surprises ne sont pas toujours là où on les attend et que nos voisins du Grand Nord ont décidemment un savoir-faire indéniable en matière de cinéma. Pourquoi se priver et ne pas déballer ce petit cadeau de fin d’année qu’il serait bien dommage de rater ? Date de sortie en Belgique : 5 décembre 2018 Durée du film : 1h40 Genre : Comédie Titre original : Kona fer í stríð
0 Commentaires
Résumé du film : Mia a 11 ans quand elle noue une relation hors du commun avec Charlie, un lionceau blanc né dans la ferme d’élevage de félins de ses parents en Afrique du Sud. Pendant trois ans, ils vont grandir ensemble et vivre une amitié fusionnelle. Quand Mia atteint l’âge de 14 ans et que Charlie est devenu un magnifique lion adulte, elle découvre l’insoutenable vérité : son père a décidé de le vendre à des chasseurs de trophées. Désespérée, Mia n’a pas d’autre choix que de fuir avec Charlie pour le sauver. Bravant tous les dangers, elle entreprend de traverser l’Afrique du Sud, pour rejoindre la réserve sauvage du Timbavati où le lion sera protégé. Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : S’adressant à un large public auquel Gilles de Maistre délivre un message aussi moralisateur qu’interpellant, « Mia et le lion blanc » n’est pas qu’une simple fiction. Dénonçant les chasses privées organisées dans certaines régions d’Afrique, le film français n’est pourtant pas parvenu à nous emporter dans son sillage et nous a laissé de marbre devant cette histoire d’amitié, plutôt convenue, entre une adolescente et un lion aussi extraordinaire soit-il. Néanmoins, on applaudit l’audace du réalisateur d’avoir étalé son tournage sur plusieurs années et d’avoir ainsi permis à ses héros de grandir sous nos yeux. Mia, Charlie, Mick et les autres Solaire et étonnant, « Mia et le lion blanc » nous offre des vues incroyables de l’Afrique du Sud, ses steppes et ses savanes qui s’étendent à perte de vue. Loin du format documentaire qui aurait pu convenir à ce genre de propos, l’intrigue est tournée dans la réserve créée par Kevin Richardson, véritable paradis terrestre où lions, éléphants, hyènes, antilopes et bien d’autres animaux encore se côtoient dans un espace où respect et préservation des espèces sont les maîtres mots. La véritable prouesse du film n’a pas été de présenter le travail de Richardson mais bien de faire appel à ses connaissances et son expérience pour donner vie à un incroyable projet, celui de faire vivre côte à côte et durant près de trois ans, la jeune Daniah De Villiers (Mia) et son lion blanc (Charlie). Castée pour incarner la Mia éponyme, Daniah est entrée dans le projet alors qu’elle n’avait que 11 ans. De la découverte du lionceau blanc à la libération de celui-ci, pour lui éviter une mort certaine, nous assistons à l’évolution de leur histoire conjointe, parfois incrédule par le jeu approximatif de son casting adulte. A propos de cette expérience quasiment inédite, Gilles de Masitre raconte que "la première fois qu’elle s’est retrouvée en présence d’un bébé lion, Daniah ne s’est pas servie de ses mains, comme tout le monde le fait, mais de sa tête. Kevin Richardson, notre spécialiste des lions, était emballé. Aujourd’hui, Daniah n’a plus 11 ans, mais 14 ; le lion n’est plus un bébé, mais un bestiau de 250 kilos, et ils sont toujours amis. C’est la première fois que quelqu’un fait cela, je crois : créer une histoire d’amour entre un animal sauvage, un prédateur, et une petite fille, sans trucages". On apprend également à la lecture du dossier de presse que tout avait été pensé au cas où la relation entre Daniah et Charlie ne s’établissait pas comme prévu. Ryan McLennan (Mick, le petit frère de Mia) a lui aussi évolué au plus près de l’impressionnant lion pour prendre le relais au cas où le résultat n’était pas aussi concluant qu’escompté. Ainsi, les deux enfants ont mis leur vie entre parenthèses et se sont entièrement consacrés au tournage du film durant près de trois ans, et le résultat se voit littéralement sur l’écran. On peut donc dire, non sans humour, que l’on a donc échappé de peu à une histoire intitulée « Mick et le lion blanc » bien moins vendeur par ailleurs. Fonctionnant sur le principe, cette idée est malheureusement trop exploitée au détriment du reste, à commencer par un travail superficiel sur les émotions des différents protagonistes. Ne croyant pas une seule seconde à cette famille créée sur mesure, on suit les aventures de Mia et Charlie sans jamais s’intéresser au reste, laissé à l’état de brouillon à plus d’un titre. D’ailleurs, Mélanie Laurent et Langley Kirkwood ne parviennent pas à entrer dans la danse et restent en dehors de l’amitié et de l’enclos dans lesquels tout se joue. A votre bon cœur M’sieur, Dame… Tourné en plusieurs parties et à différentes étapes de l’adolescence de Mia, le (télé)film manque donc d’épaisseur et n’est finalement qu’un faire-valoir pour mettre en lumière des agissements honteux dans certains recoins de l’Afrique presque sauvage. Appuyant sans subtilité là où ça fait mal, « Mia et le lion blanc » dénonce les mises à mort d’espèces en voie d’extinction par des amateurs de sensation friqués et sans scrupule mais aussi l’appât du gain et la bêtise humaine dans tout ce qu’elle a de plus ignoble. Il montre également que l’innocence de l’enfance prend largement le dessus sur l’aspect pécunier d’une activité qui se voulait noble (mais qui ne l’est finalement qu’en façade) et que, malgré l’amour inconditionnel et improbable que porte Mia pour ce lion aussi hors norme soit-il, « il faut sauver Charlie » et lui permettre de retrouver une liberté salvatrice ainsi qu’une certaine pérennité de son espèce. Imposé à elle lorsqu’elle était une enfant rebelle, ce lion qu’on tente de lui enlever est un symbole à part entière, celui de la vie que l’on doit à tout prix préserver et celui de cette nature qu’on ne peut jamais totalement domestiquer. Un film aussi beau qu’audacieux mais aussi terriblement mal équilibré et creux. Vous l’aurez compris, malgré toutes les intentions (et messages appuyés) dont il est doté, « Mia et le lion blanc » est un film à voir sur nos petits écrans lors d’une diffusion télévisée plutôt que dans nos salles ciné. Date de sortie en Belgique/France : 26 décembre 2018 Durée du film : 1h37 Genre : Aventure Résumé du film : Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Note du film : 6/10 (par François) Avis : Ah Mary Poppins ! La nounou préférée des petits et des plus grands ! Enfant, nous riions et nous nous émerveillions devant la version de 1964 réalisée par le talentueux Robert Stevenson (« l’Apprentie Sorcière », « le Fantôme de Barbe Noire » et « Un Amour de Coccinelle » c’était lui !) avec la pétillante Julie Andrews (Mary Poppins), l’infatigable Dick Van Dyke (Burt) et le très respectable David Tomlinson (Mr. Banks). Alors quand l’évocation d’une suite est venue à nos oreilles, nous avons paniqué un grand coup ! À raison ? Que vaut cette cuvée 2018 ? En tant que réactualisation, elle risque de satisfaire les plus petits et probablement une large frange des plus grands auxquels nous ne faisons hélas pas partie ...Récit d’une belle déconvenue. Mary Poppins, c’est surtout le livre éponyme de Pamela Lyndon Travers qui a publié le premier tome en 1934 et qui en écrira sept autres au cours des cinquante années suivantes. Ainsi « Le Retour de Mary Poppins » est le fruit des autres livres écrits par l’auteure de génie et la vision personnelle injectée par le réalisateur, Rob Marshall. Ce dernier, grand amateur de Music Hall (« Chicago », « Nine »), a décidé de filmer le Londres de la Grande Dépression des années 30 et l’histoire se déroule donc 25 ans après les évènements du précédant film. Où es-tu Mary Poppins ? Au registre de la plus grande déception de ce nouveau volet, son casting ! Bien évidemment, loin de nous l’idée de vouloir à tout prix comparer deux approches différentes et deux personnalités bien distinctes, mais le jeu de cette nouvelle Mary Poppins nous a fait l’effet d’une douche froide ! Là où Julie Andrews nous apparaissait à la fois sévère, complice mais juste, Emilie Blunt nous apparait froide et hautaine. Aussi, nous pourrions même dire que jamais nous n’avons aimé son jeu (gloups). La faute à des répliques égocentrées et à bon nombre de regards prétentieux qui portent préjudice au personnage. Et comme si cela ne suffisait pas, nous ne pouvons pas dire que les personnages qui composent l’histoire soient consistants. Nous en voulons pour preuve celui joué à l’écran par Ben Whishaw (Michael Banks) que nous trouvons un peu trop niais et avons-le…à côté de la plaque ! Par contre, mention spéciale pour sa sœur Jane ! Oui, Emily Mortimer est parfaite et nous aurions aimé la voir dans le rôle titre (sic). Quant au fils spirituel de Burt, il s’appelle Jack et trouvera ses traits en la personne de Lin-Manuel Miranda et modernise le rôle laissé par Dick Van Dyke puisqu’il jouera un allumeur de réverbères dans ce Londres brumeux. Le même entrain l’anime ainsi que cette façon positive de voir la vie ! La copie d’une toile de maitre (en moins bien) Outre le casting qui ne nous a pas entièrement convaincu, nous déplorons également le manque d’émotion ressentie malgré le déferlement d’effets spéciaux parfaitement maitrisés. Alors bien sûr, de judicieux « copier/coller » de scènes cultes du premier film ont été faits pour ne pas décevoir les aficionados de la première heure mais ce qu’ils sont creux ! Le mélange 2d/3d est certes beau mais nous avons eu cette désagréable sensation d’évoluer dans un monde trop petit et trop étroit là où jadis les tableaux vivants étaient grandioses et ambitieux ! Les exemples sont omniprésents dans ce film et quelle que soit la scène marquante réinventée, celle-ci souffre cruellement de la comparaison. Même les thèmes chers à notre cœur des brillants frères Sherman (« Chim Chim Cher-ee », « Nourrir les p'tits oiseaux », « Laissons-le s'envoler ») ne trouvent ici qu’un faible écho. Pire, même si les pistes orchestrales et le chant ont été préenregistrés avec un orchestre symphonique complet de 82 musiciens (dirigé par Paul Gemignani), jamais ils ne résonnent en nous ! Les chansons aux paroles si pauvres et vident de sens nous semblent simplistes. La créativité d’antan est sans doute partie avec l’époque…Tout faut le camp ! Heureusement, Dick Van Dyke du haut de ses 93 ans rempile pour un caméo très appréciable en la personne de M. Dawes Jr, le président retraité de la banque désormais dirigée par son neveu, joué par Colin Firth. Une autre surprise devrait sans doute ravir le cœur des nostalgiques des films Disney mais shuuuut, c’est une surprise. De notre côté, le point positif de cette édition 2018 revient à nous donner une furieuse envie de revoir l’immense film original avec Julie Andrews, la seule et unique Mary Poppins ! A bon entendeur… « Chem cheminée, chem cheminée, chem chem tchérie ! Pour avoir de la chance, prends ta chance telle qu'elle vient . Chem cheminée, chem cheminée, chem chem tchéro ! Dans vos mains la chance met un bon numéro ». Date de sortie en Belgique/France : 19 décembre 2018 Durée du film : 2h10 Genre : Famille Titre original : Mary Poppins Returns Résumé du film : « Aquaman » retrace les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Repêché pour rejoindre la Justice League après un clin d’œil furtif dans le médiocre « Batman v Superman », Aquaman est un super-héros sympathique, rock and roll et… décalé. Pop corn movie par excellence, le film de James Wan est peut-être l’adaptation comics la plus fun que l’on ait vu ces derniers temps. A la limite du nanar, le long-métrage déçoit autant par ses dialogues et ses excès qu’il ravit par ses effets spéciaux assumés et son show proposé. Si sa bande annonce nous avait rebroussé les poils et nous faisait craindre le pire, on doit bien avouer que le résultat final est bien moins mauvais qu’on ne l’avait imaginé. Un homme à la mer… ou presque Très loin de l’image de l’Aquaman blond vu dans les encyclopédies de DC ou dans les comics, Jason Momoa incarne pourtant avec conviction cet homme mi- amphibien, mi- humain. D’une force incroyable, le héros tatoué et solidement basé nous fait vivre des aventures terrestres et aquatiques étonnantes. Nous faisant parcourir les mers ou voyager dans quelques régions méditerranéennes, cet esthète impressionnant aux lentilles dorées déstabilisantes mouille sa combi pour sauver les deux royaumes dont il est issu. Fils de Atlanna(Nicole Kidman) et d’un gardien de phare (Temuera Morrison), le jeune Arthur a toujours été un être à part. Formé par Vulko (toujours génial Willem Dafoe) aux règles d’Atlantide, le futur héros n’a jamais aspiré à reprendre le trône qui lui était dû que du contraire. Se la coulant douce sur les rivages, Aquaman n’a d’autre choix que de sauver les surfaciens d’une guerre menée par ses semblables aquatiques, conflit dont les origines sont troubles mais certainement fondées… Essentiellement situé dans les profondeurs des mers et des océans, le film n’a pourtant pas été tourné sous l’eau. Le défi était de taille pour nous faire croire à ces immersions aquatiques et le résultat est plutôt réussi. Créés par les célèbres studios ILM (de George Lucas), les effets spéciaux sont nombreux mais plutôt réussis, pour peu que l’on aime le numérique et l’abondance de couleurs, rayons laser et autres joyeusetés du genre. Impressionnant les plus jeunes, les artifices numériques donnent une ampleur considérable aux scènes du long-métrage dynamique et efficace sur la durée. Long mais loin d’être lassant, « Aquaman » apporte bien évidemment sa petite morale écologique, sensibilisant son public à la pollution marine et à l’invasion humaine dans les environnements naturels fragiles et menacés. Arthur, un nom, une prédestination Appelé Arthur en hommage à la tempête ayant déferlé sur les côtes du Massachussetts en 1985, notre Aquaman a beau ne pas se préoccuper de son destin, difficile de faire autrement lorsqu’on porte un tel prénom. A défaut d’épée et de roc, la panoplie de scénaristes se sont penchés sur un artefact bien plus adapté : un trident doré appartenant autrefois au Roi Atlande. Planqué dans la mer cachée dont peu de personnes ont entendu parler, le précieux sceptre permettra à son détenteur de régner sur les Sept Mers et de ce fait, donner une belle fessée au prétendu maître des océans, Orm, le petit frère … d’Arthur. Enigmes, rebondissements, combats et flash back agrémentent ainsi une histoire cousue d’écailles blanches mais divertissante en soi. Mêlant des références à la Indiana Jones, Star Wars et autres blockbusters testostéronés, « Aquaman » remplit sa part du contrat et ne déçoit presque pas (au contraire d’autres sorties de cette semaine). Mené tambours battants par Jason Momoa et Amber Heard (charmante en tous points), le film d’action de James Wan (« Insidious », « Conjuring » ou encore « Fast and Furious 7 ») trouve une belle figure de méchant en la personne de Orm (Patrick Wilson), au contraire de celle de la risible Black Manta, dont on suppose que la vengeance sera plus terrible que celle intentée dans ce premier opus. Distrayant, le nouveau pop corn movie issu des studios DC Comics plaira très certainement à ses inconditionnels et nous fera apprécier la carrure de Jason Momoa, acteur hawaïen décontracté dont la carrière a déjà décollé il y a quelques années mais qui semble avoir depuis trouvé un rythme de croisière confortable. Amateurs de comics, « Aquaman » est fait pour vous… Ne vous gênez donc pas pour dépenser vos précieux euros en ces temps d’allégresse, vous ne le regretterez (presque) pas. Date de sortie en Belgique/France : 19 décembre 2018 Durée du film : 2h24 Genre : Action/aventure Résumé du film : Dans les années 60, Joe, un adolescent de 14 ans, assiste à la lente dégradation des rapports entre ses parents, pendant que son père est absent et sa mère se bat pour son indépendance. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Premier long-métrage de l’acteur Paul Dano, « Wildlife » est un film d’une justesse appréciable. Avec son casting 4 étoiles et son histoire moderne, le film du jeune réalisateur marque cette fin d’année d’une empreinte remarquable. Sous-titré « Une saison ardente », du nom du roman de Richard Ford qu’il a adapté, le film de Paul Dano condense toutes les douleurs liées à la séparation d’un couple mais aussi celles d’un adolescent qui assiste impuissant à une déchirure familiale qu’il voudrait tant éviter. Si l’intrigue se situe dans les années 60 (et la reconstitution d’époque totalement réussie), l’histoire que nous conte le jeune metteur en scène (et sa compagne/ co-scénariste Zoé Kazan) se veut toutefois résolument moderne. En effet, les émotions vécues et livrées par Joe (parfait Ed Oxenbould, dont les airs nous font penser à un certain... Paul Dano) sont universelles et intemporelles et parlent à chacun d’entre nous, que nous soyons nés dans la décennie présentée ou non. Rempli de non-dits, de silences pesants, « Wildlife » se met à la hauteur de son jeune héros de quatorze ans. Pris entre les responsabilités qui ne devraient pas être les siennes, les cours, un petit job à mi-temps mais aussi l’innocence de l’adolescence, Joe est le témoin privilégié d’une dislocation qu’il n’a pas vu arriver. Pris entre deux feux entre sa mère au caractère bien trempé et désireuse de liberté et son père, parti combattre les flammes dans les montagnes du Montana, le jeune Joe aura bien du mal à contenir le brasier qui va peu à peu tout ravager sur son passage. Contrairement à Joe, le personnage central, ses parents sont présents sur l’affiche (qui, si on l’observe bien, reprend à elle-seule les éléments-clés du film), se croisant d’un regard qui en dit long. Elle, c’est Carey Mulligan, jeune actrice de 33 ans, vue dans « Gatsby le Magnifique », « Shame » ou encore « Mudbound ». Parfaite dans le rôle de cette mère démissionnaire et indépendante, la jeune comédienne assure et fait face à un Jake Gyllenhaal en retenue et extrêmement pudique, absent physiquement mais omniprésent dans les pensées de son enfant. S'accordant au diapason et nous faisant croire aux sentiments de leurs personnages, le couple formé à l'écran fonctionne remarquablement. Présenté lors des festivals de Toronto, de Sundance, de Cannes ou encore de New York, le film aurait eu toute sa place dans celui du Cinéma Américain de Deauville, festival normand qui fait la part belle aux films d’auteur de qualité. En effet, malgré les quelques maladresses propres à un premier long-métrage et un rythme lentement installé, Paul Dano s’en sort avec tous les honneurs et parvient à trouver sa place dans le monde du 7ème art d’une belle façon, tant l’imagerie, les émotions et la véracité de son propos parlent au cœur des spectateurs sensibles à ce genre de sujet ou (em)portés par l’angle proposé. Date de sortie en Belgique/France : 19 décembre 2018 Durée du film : 1h45 Genre : Drame Résumé du film : Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jus/qu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets… Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Après quelques passages à Cannes pour lesquels il avait déjà remporté diverses récompenses, Hirokazu Kore-eda obtient le Saint Graal en décrochant la Palme d’Or pour son film « Une affaire de famille ». Synthèse parfaite de son univers cinématographique, son dernier long métrage nous montre que l’humanité n’est pas toujours là où on pensait la trouver. Une histoire de famille(s) Alors que la soirée se rafraichit et qu’ils reviennent d’une petite séance de shopping délictueuse, Osamu et son fils Shota croisent (à nouveau) une petite fille légèrement vêtue et enfermée sur le balcon de sa maison. Pris de peine pour la petite, ils la ramènent chez eux et la réchauffent par un souper modeste et une chaleur familiale qu’elle ne semble pas connaître. Couverte de cicatrices, la jeune Juri est plutôt taiseuse mais son corps et ses réactions parlent pour elle. Dès lors, cette famille qui survit tant bien que mal dans une maisonnée bondée et précaire lui trouve une petite place et l’adopte tout naturellement, préférant lui offrir un modeste logis que de l’exposer à des violences présumées. Cette famille dans laquelle entre Juri n’est pas des plus ordinaire. Il y a Grandma, le couple formé par Osamu et Nobuyo et les enfants Aki et Shota. Tous tentent de survivre dans une société de laquelle ils sont exclus : l’un travaille sur un chantier, l’autre dans une centrale de repassage, la plus jeune rapporte un peu d’argent en se montrant nue à des clients alors que la grand-mère vit d’une petite pension de survie et de quelques yens offerts par la famille de son défunt mari. Et parce qu’ils sont entassés dans un petit logement précaire et ont peu de ressources, Osamu apprend aux deux plus jeunes enfants, Shota et Juri, à voler dans les supermarchés et magasins du coin. Ces vols à l’étalage, évoqués par le titre original du film, sont d’ailleurs redondants et évoluent au fil du temps à tel point que l’un d’entre eux finira par déséquilibrer cette tribu reconstituée. Mais qu’en est-il de l’histoire de Juri, celle à travers les yeux de qui nous apprenons à connaître les membres de la famille, aussi différents soient-ils ? Prétendument enlevée par les Shibata, la petite n’a, semble-t-il, jamais été aussi heureuse, raison pour laquelle elle fait le choix, du haut de ses 5 ans, de ne plus retourner dans son propre foyer. La journée passée à la mer avec les cinq membres de sa famille de substitution en est une de plus belles preuves. Aki dira d’ailleurs « qu’il est parfois mieux de choisir sa famille ». Le film de Kore-eda ne cesse de nous le montrer : les liens du sang sont-ils supérieurs à ceux du cœur ? Criminalité et humanité Troublant, le récit du cinéaste japonais ne cesse de nous surprendre. Ainsi, la tendresse que l’on éprouve à l’égard de ses personnages principaux nous aveugle sur la vraie nature de leurs actes. Les rebondissements du dernier chapitre nous laissent bouche bée mais s’excusent facilement tant on a vu de la bonté, de l’altruisme et de l’humanité chez chacun des cinq intervenants. Et pourtant, les vols à l’étalage, les méthodes prodiguées par Osamu nous mettaient déjà sur la voie d’une criminalité de bas étage nécessaire pour cette famille exclue physiquement et moralement de la société japonaise. Donnant le peu qu’ils ont à cette petite fille en détresse, les Shibata gagnent leurs galons dans notre cœur. La complicité qui nait entre le jeune Shota et Juri, leurs petits larcins qui s’apparentes plus au jeu qu’au délit, leurs petits rituels partagés, les soirées passées ensemble dans une pièce restreinte où chacun puise dans un maigre repas commun, l’émerveillement d’un feu d’artifice ou d’une pluie d’orage touchent les spectateurs et les émeuvent. L’humilité et la bonté qui se dégagent de la caméra de Kore-Eda n’est sans doute pas étrangère à cela. Touchant mais jamais dramatisant, l’angle choisit pour nous conter son récit esquive le mélodrame et nous emporte dans une tragédie familiale qui précipitera la chute d’un équilibre communautaire éphémère. « Une affaire de famille » (nominé pour le Golden Globe du meilleur film étranger) n’est pas que la possibilité pour ses acteurs de montrer l’étendue de leur talent. C’est aussi l’opportunité de dresser un portrait doux-amer d’une frange de la société japonaise, celle qui survit tant bien que mal dans les grands centres urbains, tissant des liens bancals mais rassurants, travaillant ou volant pour s’assurer un minimum vital et renforçant des liens parfois plus forts que ceux du sang. Un drame récompensé à juste titre par une Palme, preuve que la sensibilité et l’humanité sont encore reconnues à leurs justes valeurs et que celles que Hirokazu Kore-Eda s’efforce à partager depuis de nombreuses années est parvenue à faire l’unanimité. Date de sortie en Belgique/France : 12 décembre 2018 Durée du film : 1h55 Genre : Drame Résumé du film : Pernille Fischer Christensen dédie un film plein de vie, totalement adorable, à un moment fondateur de la vie d'Astrid Lindgren, l’écrivain de Fifi Brindacier. Note du Film : 7/10 (par Véronique) Avis : Astrid Ericsson n’est pas un nom qui nous parle, pas plus que celui d’Astrid Lindgren. En entrant dans le dernier film de Pernille Fischer Christensen, on découvre que derrière ce nom de femme mariée se cache une célèbre écrivaine suédoise, celle qui a notamment rédigé les aventures de… Fifi Brindacier (Pippi Långstrump dans sa langue natale). Si nous pensions assister à la naissance de la romancière pour enfants (le titre « Becoming » nous mettant faussement sur la voie), il n’en est rien. La réalisatrice danoise opte pour l’histoire d’une adolescente qui, en quelques mois à peine, va devenir une femme. Résolument moderne, Astrid Ericsson n’a pas fait que révolutionner la littérature enfantine. Elle a aussi révolutionné sa propre vie et celle de son entourage tout entier. « Comment contez-vous si bien des histoires aux enfants alors que vous ne l’êtes plus depuis longtemps ? » Cette phrase ouvre de façon émouvante les deux heures de film consacrées à Astrid Ericsson. Prononcée par un enfant sur une cassette audio, envoyée à l’occasion de l’anniversaire de la romancière (décédée en 2002), elle résume à elle seule tout ce que l’on va découvrir sur notre grand écran. Ces enfants, qu’elle a émerveillé durant toute sa vie à travers de formidables aventures, Astrid les a côtoyés et aimés dès sa plus tendre enfance. Sœur de deux petites filles (et d’un frère plus âgé), l’adulescente se plait à les amuser en leur racontant des histoires inventées de toutes pièces et racontées lors de réunions familiales. C’est que cette fille de ferme courageuse n’a pas froid aux yeux et a toujours su pousser les bonnes portes pour exprimer son talent d’écrivain. Embauchée au journal local comme rédactrice, Astrid (formidable Alba August) tape ses premiers articles sur une Remington du bureau de Reinhold Blomberg dont elle tombe amoureuse. C’est que sa vie de campagne, les traditionnels bals populaires et son quotidien banal la lassent bien vite. Remplie d’une joie de vivre, d’une folie douce et de rêves, Astrid s’épanouit enfin dans une histoire d’amour peu conventionnelle et surtout discutable puisque Reinhold (Henrik Rafaelsen, « Thelma »), bien plus âgé qu’elle, est déjà marié. Garçon manqué et encore très jouette, Astrid se métamorphose en peu de temps en une femme moderne à qui tout semble réussir. Débarrassée de ses deux nattes et portant fièrement sa tête aux cheveux courts, la jeune fille sort de sa chrysalide et devient une femme éblouissante et entreprenante. Unga Astrid Dans son nouveau long-métrage, Pernille Fischer Christensen met en avant la vie d’Astrid Ericsson, avant qu’elle ne rencontre son mari et ne devienne l’auteure de renom suédois appréciée de millions de petits lecteurs. Son titre original « Unga Astrid » est d’ailleurs bien moins trompeur que celui opté pour la distribution internationale. En effet, « Unga » signifiant « jeune » en danois, on comprend que ce biopic nous tracera la route de la jeune femme née au début du siècle dernier près de Vimmerby et devenue Madame Lindgren dans les années 30. Cette vie, qui nous est présentée avec beaucoup de candeur et de modernité, n’a pas été des plus faciles pour la jeune Astrid. A 18 ans, elle fuit son village natal pour la capitale suédoise où elle devra troquer sa joie de vivre et sa bonhomie pour de grandes responsabilités mais aussi de la tristesse. Préférant taire tout un pan de l’histoire personnelle d’Astrid pour que les spectateurs puissent eux-aussi évoluer à ses côtés et s’approprier les événements (mal)heureux de la jeune femme, nous ne pouvons que recommander cette belle entrée en matière dans l’univers de la romancière. Tout comme bon nombre de femmes de sa condition et de son époque, Astrid devra faire face à quelques embûches, survivre dans un milieu essentiellement masculin et y faire sa place. La voix off des enfants évoquant certaines de ses œuvres, la photographie et la reconstitution d’époque plutôt réussies, la musique vibrante et la modernité du récit et l’interprétation solide de Alba August nous ont plutôt convaincu. Le scénario de Pernille Fischer Christensen et Kim Fupz Aakeson dresse le portrait d’une Suède rurale et parfois austère mais montre aussi combien la condition des femmes au début du siècle dernier était loin d’être évidente et pourtant ouverte vers le changement. Belle leçon de courage maternel, d’amour inconditionnel pour l’enfance au sens large, « Becoming Astrid » s’inscrit d’une certaine manière dans la lignée des récits biographiques proposés actuellement sur nos grands écrans. Mary Shelley, Colette et tant d’autres ont déjà vu leur histoire adaptée par le 7ème art. Celle d’Astrid Ericsson se trouve quelque part entre la biographie d’une auteure et le récit d’une jeune femme qui devient mère malgré elle et qui n’a jamais cessé de se battre pour que l’enfance et l’amour triomphent d’un quotidien morose. Date de sortie en Belgique : 19 décembre 2018 Durée du film : 2h04 Genre : Biopic Titre original : Unga Astrid Résumé du film : Dans les profondeurs de l'océan arctique, alors que le commandant sous-marinier Joe Glass tente de retrouver un sous-marin américain en détresse, il découvre que des terroristes russes préparent un coup d'État menaçant de bouleverser l'ordre du monde. Glass doit désormais réunir une troupe de Navy SEALs afin de sauver le président russe retenu en otage et éviter la Troisième Guerre mondiale… Note du film : 6/10 (par François) Avis : Amateurs de testostérone, bienvenue ! Avec un pitch comme celui là, on ne peut pas dire que ceux qui franchiront les portes de leurs cinémas préférés n’y vont pas en connaissance de cause ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que « Hunter Killer » ne trompe personne sur ce qu’il est, à savoir un divertissement d’action parfaitement calibré qui n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde ! Cela tombe bien, car nous avons pris avec nous notre nécessaire de survie en eaux profondes et avouons-le, nous avons aimé ça ! D4 Touché ! F9 Coulé ! Qui mieux que notre ami Gerard Butler pouvait incarner le capitaine Joe Glass et ainsi sauver le monde d’un nouveau conflit mondial ? C’est qu’avec ce rôle, le réalisateur Donovan Marsh permet à l’acteur de mettre de côté les armes pour une capacité d’analyse plus pointue qui permettrait d’éviter l’escalade de la violence. Sous bien des aspects, « Hunter Killer » ressemble plus à un « à la poursuite d’Octobre Rouge » qu’à « Kursk » sorti récemment. D’abord, parce que l’histoire ne met pas en scène une mission de sauvetage d’un sous-marin (ou pas uniquement), mais bien des batailles sous-marines sur fond d’exfiltrations terrestres et de méchants russes. Le rythme est soutenu et hormis quelques longueurs, nous n’avons pas trouvé le temps (trop) long à bord de l’USS Arkansas. L’utilisation de la technologie nous permet de nous rendre compte de l’avancée dans ce domaine. En cela, nous sommes désormais assez loin des anciens films de sous-marins. D’ailleurs, des experts techniques de la Marine étaient présents sur le plateau afin de prodiguer de précieux conseils à l’équipe. Les seuls reproches que nous pourrions formuler est d’une part la réalisation, qui, à certains moments use et abuse du zoom afin de rendre compte de la « tension extrême » à bord du submersible. Ce côté (in)volontairement drôle nous a donné l’impression de regarder un téléfilm catastrophe. Nous en voulons pour preuve ces plans serrés sur les visages ou les répliques assumées qui prêtent à sourire. Les exemples foisonnent et, à force d’en jouer, amenuisent la tension et les enjeux. Une autre critique est à adresser au casting. Comme souvent, nous avons apprécié le jeu efficace de Gerard Butler. Quant à celui de feu Michael Nyqvist (décédé en juin 2017), il est impeccable ! Cependant, gros carton rouge pour la prestation de Gary Oldman qui loupe totalement le coche ! Sa prestation est aussi grotesque qu’anecdotique ! Qu’est-il arrivé au génie des « Heures sombres » ? Nous n’aurons jamais la réponse et éviterons de trop repenser à ce mauvais rôle. Les ennemis d’hier seraient-ils les amis de demain ? Il y a peu, les ennemis des américains venaient du Moyen-Orient. Avant eux, c’était bien évidemment les Russes qui avaient tenu ce rôle pendant toute la guerre froide. Aussi, il est original de les voir apparaître en « alliés » face à un traitre issu de leurs rangs. Nous saluons cette prise de risque car elle permet, sans révolutionner le genre, de sortir des sentiers battus. Il est d’ailleurs à noter que « Hunter Killer » devait être diffusé le 1er Novembre 2018 en Russie. Cependant, il fut interdit de distribution au dernier moment par le ministère russe de la culture. Des motifs administratifs ont été évoqués dans ce pays où la liberté d’expression laisse encore à désirer… Pour l’heure, ne boudons pas notre petit plaisir coupable qui, à défaut d’être crédible, offre quelques beaux moments d’action et c’est tout ce qu’on attendait de lui ! Alors, laissez votre réflexion de côté, ne pensez pas trop à la géopolitique traitée et embarquez à bord de cet « Hunter Killer » pour vivre une réjouissante bataille navale sur écran géant ! Date de sortie en Belgique/France : 12 décembre 2018 Durée du film : 2h01 Genre : Action Résumé du film : Six ans après leur court métrage d’animation multi-primé “Oh Willy…”, “Ce Magnifique Gâteau !” est la nouvelle merveille en stop-motion de Emma De Swaef et Marc James Roels. Ce nouveau film, un moyen métrage animé de 44 minutes, est une anthologie sur la colonisation africaine à la fin du 19e siècle. Il est découpé en cinq récits qui mettent en scène un roi perturbé, un pygmée travaillant dans un hôtel de luxe, un homme d’affaires ruiné, un porteur égaré et un jeune déserteur. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en mai dernier, « Ce magnifique gâteau ! », le film en stop motion belge d'Emma De Swaef et Marc James Roels a déjà été récompensé lors de divers passages en festival, à Annecy, à Zagreb ou encore au Portugal. Et pour cause, le film d’animation ,découpé en cinq chapitres distincts, aborde un pan de notre Histoire (coloniale) avec brio. Doublé par des acteurs néerlandophones populaires (parmi lesquels Jan Decleir et Wim Willaert), le moyen métrage interpelle, dérange et questionne ses spectateurs. Après huit mois passés dans les studios d’animation de Beast Animation, Emma de Swaef et Marc James Roels nous proposent un nouveau petit bijou en stop motion, sur fond de colonialisme. Forts de leur expérience, le tandem nous entraîne dans cinq saynètes apparemment distinctes mais finalement liées entre elles. Tout débute avec « Le rêve d’un roi », qui aspire à obtenir lui aussi sa colonie africaine. Et dès que l’homme européen pose le pied sur dans les terres de Centrafrique, ce sont plusieurs destins qui vont être marqués, à commencer par ce lui de ce jeune pygmée, cendrier humain, qui offre un peu de pain dérobé à sa famille restée dans la nature avoisinante. Mais on découvre aussi l’histoire tragique d’un porteur perdu, de Van Molle venu profiter de sa fortune dans une villa démesurée, celle d’un déserteur parti prendre le large ou d’un clarinettiste, qui est passé du palais royal à la jungle africaine et ponctue ainsi les différents récits d’un petit running gag. Si les nouvelles racontent chacune un pan de l’Histoire, dénoncent l’indécence ou l’ignominie du colonialisme, elles ont aussi de belles constantes : la minutie des univers présentés, la qualité de l’animation (qui n’a rien à envier aux grands studios anglais ou américains) et un magnifique jeu d’ombre et de lumière. Ainsi, durant une quarantaine de minutes, cinq tableaux se succèdent, tantôt drôles, tantôt tristes et noirs mais toujours dans le souci de nous offrir un exercice de style des plus appréciable. Très joli condensé du savoir-faire artistique belge, « Ce magnifique gâteau ! » est aussi une démonstration de notre bilinguisme, de nos lieux emblématiques (on pense aux serres de Laeken) mais aussi de notre belgitude au sens large. Lugubre et engagée, la nouvelle réalisation belge en stop motion vaut largement le déplacement ne fut-ce que pour découvrir les techniques utilisées pour donner vie à ces petites poupées de tissu. Date de sortie en Belgique : 19 décembre 2018 Durée du film: 44 minutes Genre : Animation Résumé du film : Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube… Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : A l’arrivée des fêtes de fin d’année, nombreuses sont les sorties familiales à vous attendre dans nos complexes ciné. Parmi elles, « Ralph 2.0 », le dernier né des studios Disney. Mieux équilibré que le premier, le nouveau long-métrage de Rich Moore (qui s’est associé ici les services du scénariste Phil Johnston) propose une approche intéressante de la grande toile. Mais ne vous méprenez pas, les jeux vidéoludiques rétro (et actuels) sont toujours bels et bien présents dans ce deuxième opus. S’il casse Internet, le nouveau monde de Ralph casse-t-il pour autant la baraque ? Plutôt oui. Le monde étendu de Ralph Six ans après leurs premières aventures, Vanellope et Ralph coulent des jours heureux, travaillant la journée chacun dans leur jeu, se retrouvant le soir pour partager une amitié précieuse autour d’un verre de Root Beer ou s’amusant dans d’autres bornes arcade. Oui mais, si elle adore faire vrombir son bolide en sucre, Vanellope se lasse de ses courses incessantes et répétitives qui l’attendent chaque jour après le lever du soleil. Alors, lorsque son volant se brise et que Ralph lui propose un petit tour dans le monde Internet en quête d’une pièce de rechange, la petite princesse voit une occasion en or de découvrir d’autres horizons. Projetés en filaire dans le monde du web, les deux comparses vont s’aventurer dans un nouvel univers truffé de références actuelles : sites de vente en ligne, plateformes ludiques, réseaux sociaux, tout y passe. Et non contents de brosser le portrait de notre société hyperconnectée, nos deux scénaristes que sont Johnston et Pamela Ribon ont éparpillés moultes allusions aux univers de Disney, Marvel, Pixar et Lucasfilm, bref, toute une partie du riche catalogue des célèbres studios… Disney, rendant le tout attractif et distrayant ! Amusante et drôle, cette incursion dans cette pop culture actuelle parle autant aux adultes qu’aux enfants venus découvrir ce petit plaisir animé. Moins étriqué que le premier volet (principalement centré sur Hero’s Duty et Sugar Rush), ce « Ralph 2.0 » est aussi et surtout l’occasion de s’amuser des outils de notre quotidien (moteur de recherche, site généralisé) mais aussi de dénoncer les dérives de notre immense toile : spams, pop up, virus, abus de popularité, tout passe au crible de l’autodérision. Mais aussi ludique et divertissant soit-il, le film finit tout de même (comme son prédécesseur) à s’empêtrer dans des longueurs dispensables et à nous faire décrocher de la mission qui était initialement confiée. Girl power Depuis quelques temps, nous avons pu constater que les studios américains mettaient un point d’honneur à mettre les filles/femmes en avant, tant en live qu’en version animée. « Ralph 2.0 » ne déroge pas à la règle et s’amuse d’ailleurs des codes (dépassés) perpétués durant de nombreuses années. Après le sergent Calhoun, place à Shank (sorte de Paul Walker féminin) et Yesss (experte en buzz), deux faire-valoir dans les aventures d’une Vanellope intrépide et rêveuse. Princesse peu ordinaire, la petite brunette va d’ailleurs rencontrer ses célèbres collègues, réunion qui aboutira sur l’une des scènes les plus amusantes du film, dans laquelle chacune abordera les conditions risibles qui ont finalement fait leur succès. Parfois trop appuyées, les références et dénonciations des préjugés et des abus d’Internet, amusent autant qu’elles lassent à tel point que l’on regrette d’ailleurs parfois un petit manque de subtilité. Un vrai film d’animation Visuellement irréprochable, « Ralph 2.0 » utilise à bon escient tous les codes de l’animation. La minutie de ses décors, les détails hyper travaillés, l’immersion dans un univers 3D et hyper coloré font de ce divertissement un must see pour tous les amateurs du genre. Emportés par ses musiques dynamiques, petits et grands se replongeront avec délice dans un univers ludique qui nous en met plein la vue. Foireux mais attachant, notre « va-nu-pieds » aux cheveux hirsutes casse peut-être Internet mais ne casse en rien son image de gentil anti-héros aux côtés duquel il est agréable d’évoluer. A ce propos, comme souvent dans ce genre de production, inutile de quitter votre salle de cinéma trop tôt car deux scènes post-génériques vous attendent. La première, clairement amusante vaut le temps d’attente alors que la dernière est franchement dispensable… mais puisque le générique est aussi agréable que le métrage, on aurait tort de se priver. Date de sortie en Belgique : 12 décembre 2018 Date de sortie en France : 13 février 2019 Durée du film : 1h56 Genre : Animation Titre original : Ralph Breaks the Internet |
|