Mais dans « The Fabelmans », le réalisateur pousse le curseur plus loin encore avec une mise en abîme à peine déguisée de sa propre vie. Le film de la maturité ? Le Cinéma américain traverse des temps difficiles, c’est incontestable. Les crises successives que nous avons connues ont porté atteinte au 7e art. Bien sûr, si les gros blockbusters ne font pas grise mine, les productions originales de taille moyenne, elles, souffrent d’un manque d’adhésion du public. « Nightmare Alley », « The Northman » ou encore le pourtant excellent « Babylon » n’en sont que quelques exemples. Et c’est dans cette « crise » de confiance qu’apparait « The Fabelmans ». Spielberg par Spielberg Le film s’ouvre sur une expérience déterminante pour le jeune Spielberg… (oups), le jeune Sammy Fabelman ! En effet, malgré quelques angoisses des lieux peuplés, les parents de Sammy décident de l’emmener voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » au cinéma, et là, c’est le choc ! La scène de déraillement du train le marquera durablement, tout comme la manière de se représenter la vie au moyen d’une caméra. En fin de compte, l’histoire d’amour pour le cinéma a commencé en son sein ! Entouré d’une famille aimante, le jeune Sammy (Gabriel LaBelle) prend plaisir à réaliser, avec ses copains, des films aux trucages ambitieux ! Véritable chercheur des effets spéciaux réalistes réalisés avec les moyens du bord, le jeune cinéaste en culotte courte peut compter sur le soutien inébranlable de sa maman (épatante Michelle Williams) et de son papa (le fidèle à lui-même Paul Dano). Même Bennie, son oncle de cœur (talentueux Seth Rogen) l’encouragera à persévérer en lui offrant une précieuse caméra ! D’ailleurs, les acteurs excellent dans l’interprétation de leurs personnages et l’on se souviendra longtemps de la danse extatique de Michelle Williams seulement éclairée par les phares d’une voiture devant la famille ébahie. Les années suivantes confronteront le jeune Sammy à l’adolescence, synonyme des premiers émois, puis, le moment tragique de la séparation de ses parents. Cet épisode va l’affecter toute sa vie et marquer les bobines de nombreux films qui suivront. Le film quittera son personnage arrivé à l’âge de jeune adulte mais désormais armé pour réaliser ses rêves les plus fous. Nostalgique et lucide sur le temps qui passe, « The Fabelmans » se regarde avec plaisir même si on en connait les enjeux. Indéniablement, le film jouit de la patte artistique si spécifique à Steven Spielberg qui se manifeste aussi dans les scènes intimes de l’existence comme il nous l’avait déjà montré dans « Attrape moi si tu peux ». La photographie du fidèle Janusz Kaminski fait une nouvelle fois des merveilles dans cette belle histoire intime de la vie d’un réalisateur dont il aura fallu des années pour s’aventurer dans les méandres de sa propre psyché. D’aucuns pourraient dire que cela vaut mieux qu’une séance exorbitante chez le psy, d’autres regarderont le film d’un passionné du cinéma qui se livre explicitement.
Durée du film : 2h 31min Genre : Biopic, Drame Date de sortie en Belgique/France : 22 février 2023 De Steven Spielberg - Avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano et Seth Rogen
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