Résumé du film : Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers. Note du film : 8,5/10 (par François) Avis : Hourra ! Le multivers (entendez la convergence d’univers parallèles) des Comics sort enfin sur nos écrans ! Et au vu du pitch, on s’attendait à vivre une expérience démentielle à travers une super castagne dopée à la supernova sur fond de fin du monde et de larmes cosmiques. Alors, avions-nous raison de nous enthousiasmer ? A la sortie de la vision de ce bing bang cinématographique, (- il a tout de même cristallisé autour de lui une attente incroyable, ainsi que les théories et envies des fans à travers le monde !-) nous sommes encore secoués par ce déluge colossal, ce show maitrisé et cette émotion procurée par nos super-héros préférés ! Les réalisateurs de cet ambitieux projet -Joe et Anthony Russo- ont réussi le pari de faire apparaître à l’écran un nombre impressionnant de super-héros se battant en équipes contre leur ennemi commun, Thanos, le destructeur des mondes. D’ailleurs, rien de moins que 24 super-héros sont présents sur l’affiche du film, c’est dire ! Cette danse de super-héros verra apparaître : Iron Man (Robert Downey Jr), Hulk (Mark Ruffalo), Doctor Strange (Benedict Cumberbatch), mais aussi les Gardiens (avec Chris Pratt en tête), Thor (Chris Hemsworth), la Veuve noire (Scarlett Johansson), Black Panther (Chadwick Boseman) et bien d’autres tant le catalogue Marvel présenté ici est étoffé ! Et voici justement la première qualité du film : outre ses effets spéciaux extrêmement convaincants, on appréciera aussi le développement de ces personnages afin de leur donner une consistance suffisante pour tenir sur les –tenez vous bien- 2h26 du film ! Et le pari est en grande partie réussi. Grâce à une introduction percutante, une musique dynamique signée Alan Silvestri (décidemment très en forme en ce moment – cf « Ready Player One ») et un rythme de croisière qui ne fléchit pas jusqu’à sa fin cataclysmique, nous sommes happés par l’histoire et nous nous réjouissons du déluge d’effets spéciaux éclairant l’écran. Cependant, certains d’entre nous pourraient peut-être trouver le temps un peu long par moments mais c’est sans doute le prix à payer pour développer aussi bien les enjeux et les personnages mobilisés dans l’aventure. Aussi, l’humour (pourtant habituel) qui se dégage du film est fortement appréciable. On rigole souvent et au vu de la noirceur progressive du récit, on se dit que cela ne fait pas de mal ! Néanmoins, il serait réducteur de penser que nous ne retrouvons que des combats et de l’humour. L’émotion est bien amenée et le sort de certains personnages raisonnera encore longtemps en vous après le film. Aucune tension dramatique ne pourrait tenir sur la durée sans un méchant qui tienne la route. De ce point de vue, Thanos fait partie des meilleurs méchants issus de l’univers Marvel. Sanguinaire et brutal, il possède assez de folie mégalomaniaque pour susciter notre intérêt. Et quand son projet de fin du monde se conjugue avec une certaine mélancolie, on se dit que les réalisateurs tiennent le bon bout ! Il y a dans ce film, une dimension apocalyptique qui ne semble pas avoir été freinée au cours du processus créatif, et c’est tant mieux ! Quel plaisir de ressentir de plein fouet ces enjeux propres à l’avenir de l’humanité de ce monde fictif. Le tour de force est accompli en dosant ce qu’il faut d’humour, de sacrifice et même de vision horrifique qui frappe ces héros pris dans un tourbillon de fureur. La destruction visuelle est totale et l’on se dit qu’il y aura fort à faire pour panser les blessures. Enfin un Marvel qui assume la noirceur de son scénario ! Même si cela passe par quelques trucs et astuces scénaristiques un peu « faciles », on se dit que c’est ce cinéma de genre qui veut ça… Enfin, l’habituelle scène post-générique viendra annoncer la venue d’un nouveau personnage l’an prochain, héros qui fera d’ailleurs l’objet d’un spin off avant de le voir à l’œuvre dans le prochain « Avengers » pour une conclusion que nous espérons d’un aussi bon niveau! On a hâte … mais c’est long un an ! Date de sortie en Belgique/France: 25 avril 2018 Durée du film: 2h26 Genre: Action
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Résumé du film : Michael et Dafna, mariés depuis 30 ans, mènent une vie heureuse à Tel Aviv. Leur fils aîné Jonatan effectue son service militaire sur un poste frontière, en plein désert. Un matin, des soldats sonnent à la porte du foyer familial. Le choc de l’annonce va réveiller chez Michael une blessure profonde, enfouie depuis toujours. Le couple est bouleversé. Les masques tombent. Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : Grand Prix du Jury à la dernière Mostra de Venise, « Foxtrot » est un film qui divisera peut-être le public. Dans son dernier long-métrage, le réalisateur israélien, Samuel Maoz, nous livre une véritable peinture cinématographique qui s’anime à l’écran. Assurément long… mais beau ! D’entrée de jeu, le spectateur est malmené par la violence psychologique qui se dégage des premières images. Imaginez votre réaction quand un beau matin, la police israélienne vous annonce la mort de votre fils qui effectuait jusqu’alors son service militaire. Soudain, tout bascule : la stupeur et l’incompréhension bien sûr, puis la tristesse et très vite un autre sentiment qui était juste là… tapi dans l’ombre et n’attendant qu’une étincelle pour tout consumer. Et quand cette même police annonce aux parents encore sous le choc (en pourrait-il être autrement ?) qu’il s’agissait d’une erreur, la colère émerge et s’insinue dans le corps et l’esprit de Michael, le père (très vrai Lior Ashkenazi). D’autant plus qu’il est impossible pour les parents de contacter leur fils Yonatan… Et comme si cela ne suffisait pas, les policiers et même Dafna (l’épouse de Michael- Sarah Adler dans le film) semblent relativiser trop vite cette situation. Après tout, leur fils est en vie, pourquoi se tourmenter ? Sous nos yeux ébahis, nous ressentons ce décalage entre Michael et les personnes qui l’entourent. Ils nous apparaissent comme déconnectés de la souffrance que cette nouvelle a pu engendrer chez le père. Nous retenons notre souffle...Clap de fin sur la séquence. Puis, perdu dans le désert, nous contemplons le poste frontière où sont basés les soldats israéliens dont Jonathan (Yonatan Shiray) fait partie. Là, le temps s’écoule plus lentement. Les jours se succèdent et ce n’est pas toujours pour le meilleur. Mais cette partie désertique semble issue d’une peinture à l’huile. La caméra se veut plus lente, voire immobile. Surtout quand le champ précède le contrechamp avec beaucoup de maestria. C’est alors que le festival de techniques cinématographiques débute non sans nous faire penser à la peinture et à la littérature. Des métaphores sont présentes et renvoient au destin qu’empruntent les personnages eux-mêmes. Magnifique ! De plus, l’intelligence de ce film est de nous proposer des clés de lecture multiples et un très précieux regard critique sur la société israélienne et les directions que semblent prendre l’Etat Juif. Le réalisateur mêle ainsi le fond et la forme dans un œuvre complexe, ce qui demanderait certainement plusieurs visions pour en décoder tout le sens. Le seul écueil que nous pourrions épingler est la lenteur ressentie pendant le film. Peut-être n’étions nous pas préparé à voir un film qui, bien que très réussi esthétiquement, évite les mirages actuels du rythme à tout va. Nécessairement contemplatif, ce film singulier verra ses images marquer durablement la rétine pour peu que les spectateurs acceptent ces « temps » comme ils le feraient en regardant une toile de maître. Date de sortie en Belgique/France : 25 avril 2018 Durée du film : 1h53 Genre : Drame Résumé du film : Charley Thompson a quinze ans et a appris à vivre seul avec un père inconstant. Tout juste arrivé dans l’Oregon, le garçon se trouve un petit boulot chez un entraîneur de chevaux et se prend d’affection pour Lean On Pete, un pur-sang en fin de carrière. Le jour où Charley se retrouve totalement livré à lui-même, il décide de s’enfuir avec Lean On Pete, à la recherche de sa tante dont il n'a qu’un lointain souvenir. Dans l'espoir de trouver enfin un foyer, ils entament ensemble un long voyage…. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Présenté dans de nombreux festivals (Venise, Toronto, les Arcs ou encore Valenciennes), « La route sauvage » a su se frayer un chemin dans le cœur des critique et de ses spectateurs puisque le film de Andrew Hayes a déjà collecté de multiples récompenses : le Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir à Venise et celui d’interprétation masculine aux Arcs pour l’excellent Charlie Plummer, le prix de la musique et de la meilleure photographie (toujours aux Arcs), la Flèche de cristal du meilleur film et le Grand Prix du Festival 2 Valenciennes (où il a aussi reçu le Prix de la critique). Loin d’être des prix de complaisance, ces récompenses sont la preuve que « La route sauvage » a de belles qualités que personne ne peut nier. Interpellant, fort sans être poussif, émouvant sans jamais tomber dans le mélodrame larmoyant, le dernier (et quatrième) long-métrage du britannique Andrew Hayes nous entraîne dans les régions reculées des Etats-Unis, où vivent Charley et son père. Paumé, livré à lui-même, le jeune homme croise par hasard la route de Del, (le toujours impeccable Steve Buscemi), propriétaire d’un haras pour chevaux de course. Grâce à lui, Charley gagne non seulement quelques deniers pour subvenir au besoin de la famille mais trouve aussi un refuge où passer le plus clair de son temps. Mais si l’adolescent pense avoir trouvé une vraie éclaircie dans sa vie, l’orage gronde au loin et les éclairs vont déchirer son ciel à peine devenu bleu. Adapté du roman de Willy Vlautin, le film se penche sur un instantané de la vie de Charley, jeune homme de presque 16 ans, déjà mature pour son âge, de par les épreuves que la vie lui a fait endurer. Et comme si la misère dans laquelle son père et lui évoluaient ne suffisait pas, le jeune homme va connaître une série de drames et d’événements qui vont le pousser à fuir en avant. Mais pas seul… car s’il a toujours été méfiant vis-à-vis des adultes de son entourage, Charley va pouvoir compter sur un complice étonnant : le vieux cheval de course Lean on Pete. Tous deux délaissés et peu reconnus par leur entourage, le garçon et l’équidé vont partir pour d’autres contrées. Ensemble, ils vont chercher leur liberté, prendre la route (en van et à pieds) pour traverser les plaines américaines, assoiffés, affamés mais toujours accrochés à l’idée qu’ils sont bien mieux dans cette nature parfois hostile où ils évoluent vers leur destinée. Si elle reste importante dans l’histoire contée par Andrew Hayes, cette relation n’est pas le sujet central du film. Contrairement à ce que son titre peut laisser penser, ce bout de route parcouru à côté de Lean on Pete n’est qu’une étape dans son cheminement, une escale vers le domicile de sa tante. Il n’est ni l’élément déclencheur, ni une fin en soi, mais une halte (certes cruciale) dans le parcours du jeune homme. Peu bavard, le film tire sa force de ses magnifiques images, des confidences faites au cheval, des petites tensions créées par les rencontres de fortune faites tout au long du chemin et de ces 2h de film. Sa photographie, sublime tant dans les environnements urbains que dans les espaces arides traversés par le touchant duo, nous permet d’entrer un peu plus dans cette histoire lente mais (presque) sans longueur. Très vite, on s’attache au jeune héros de « La route sauvage », qui de petits boulots en rencontres, parvient toujours à rebondir. Son corps exprime toute la désolation qui est la sienne et sa transformation des derniers plans nous montre combien le jeune homme a su renaître de ses cendres. Interprété à la perfection par Charlie Plummer, aussi performant dans les paroles que dans ses attitudes, son personnage nous touche et même si on peine à cautionner ses actes, on parvient à faire table rase sur ses indélicatesses, ses erreurs et ses irresponsabilités. La course effrénée terminée, on se dit que « Lean on Pete » (en version originale) était un voyage qu’on a apprécié réaliser. La boucle étant bouclée, on peut laisser Charley continuer sa vie et reprendre le cours de la nôtre, les yeux emplis de la lumière du film et le cœur grossit des jolies émotions qu’il nous a proposé. Date de sortie en Belgique : 18 avril 2018 Date de sortie en France : 25 avril 2018 Durée du film : 2h02 Genre : Drame Titre original : Lean on Pete Résumé du film : Dans la nuit du 2 mars 1953, un homme se meurt, anéanti par une terrible attaque. Cet homme, dictateur, tyran, tortionnaire, c'est Joseph Staline. Et si chaque membre de sa garde rapprochée - comme Beria, Khrouchtchev ou encore Malenkov - la joue fine, le poste suprême de Secrétaire Général de l'URSS est à portée de main. (Inspiré de faits réels...) Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : Avec « La mort de Staline », Armando Iannucci nous livre une comédie dramatique sur toile historique. Et c’est précisément sur ce point que le film peut déconcerter tant il reste toujours dans un pastiche où l’absurde est omniprésent. Suivez-nous camarades ! Film choral, « la mort de Staline » nous livre une galerie de brillants comédiens qui s’activent tels des lucioles autour de leur défunt guide. Le maestro Steve Buscemi est délicieux dans sa partition de Khrouchtchev ! Mais il n’est pas le seul à performer de cette façon : Simon Russel Beale respecte bien le côté glaçant de son personnage : Lavrenti Beria, le chef de la police secrète de l’Union soviétique qui a permis l’organisation du Goulag. Citons également les belles performances de Jeffrey Tambor (Malenkov) et de Jason Isaacs (Zhukov). Gageons que vous serez conquis par cette belle brochette d’acteurs qui permet les nombreuses scènes burlesques liées au comique de situation de cette funeste histoire. La force du film, grâce à son scénario, est de réussir cet équilibre délicat entre le développement de l’intrigue politique et les (nombreuses) situations sarcastiques. L’humour, bien présent, associé à des scènes extra-ordinaires nous apparaissent surréalistes ! Un vrai régal ! Le tour de force est aussi de rire d’un des pires régimes totalitaires du siècle dernier en mettant justement en scène de façon intelligente le climat de terreur qui régnait alors en Russie. Le paradoxe étant que l’humour fait tout de même « très british », merci au réalisateur dont c’est la nationalité. Mais que serait un film sans une réalisation à la hauteur du projet ? Et lorsqu’en plus vous ajoutez une belle composition musicale, cela donne ce film qui a le mérite de sortir des sentiers battus. Tout au plus pourrions-nous lui reprocher des gags redondants en seconde partie du film et qui appuiera chez le spectateur une impression de répétitivité. Avec « La mort de Staline », le réalisateur Armando Iannucci nous livre un beau film burlesque à l’humour noir particulièrement aiguisé soulignant la folie furieuse de ce régime dictatorial. Date de sortie en Belgique : 18 avril 2018 Durée du film : 1h56 Genre : Comédie Titre original : « The death of Stalin » Résumé du film : Castro, autrefois star du petit écran, est à présent un animateur sur le déclin. Aujourd'hui, son chauffeur, Manu, le conduit à la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie de longue date, Nathalie, qui a emménagé dans une belle maison près de Paris. Hélène, sœur de Nathalie et ex-femme de Castro, est elle aussi invitée. Quand ils étaient jeunes, ils partageaient les mêmes idéaux mais le succès a converti Castro au pragmatisme (ou plutôt au cynisme) tandis qu'Hélène est restée fidèle à ses convictions. Leur fille, Nina, qui a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents, se joint à eux. Alors que Castro assiste, impuissant, à la chute inexorable de son audimat, Hélène tente désespérément d'imposer dans son émission une réfugiée afghane. Pendant ce temps, la fête bat son plein... Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, voilà un tandem qui marque depuis de nombreuses années le cinéma français. En effet, cela fait plus de vingt ans que Jaoui et Bacri passent au crible notre société, livrant des comédies douces amères populaires. « Un air de famille », « On connaît la chanson », « Le goût des autres », c’étaient eux, du moins, leur plume car s’ils co-écrivent souvent à quatre mains, c’est souvent Agnès qui passe derrière la caméra pour diriger son petit monde. « Place publique » ne déroge pas à la règle et s’ajoute à la liste des huit autres longs-métrages pensés, écrits et portés ensemble. Dans « Place publique », notre ex-couple à la ville le devient aussi à l’écran. Castro, célèbre animateur télé (qui ne ressemble à aucune figure connue mais est plutôt un mélange de plusieurs personnalités du petit écran), se rend à une garden party où il retrouve son ex-femme Hélène (Agnès Jaoui), sa belle-sœur Nathalie (Léa Drucker, impeccable comme toujours !) et sa fille, jeune écrivaine : Nina (Nina Meurisse) Si Nathalie a le sens de la fête et met les petits plats dans les grands pour accueillir ses invités comme il se doit, son hospitalité est altérée par des quiproquos, règlements de compte, joutes verbales, pics de jalousie en veux-tu en voilà. Mais au-delà des chamailleries et autres mises au point, le film aborde en filigrane toute une série de thématiques on ne peut plus actuelles : le vieillissement (aussi abordé de façon très drôle dans « Aurore » de Blandine Lenoir et dans lequel jouait Agnès Jaoui), l’engagement politique (à travers des personnages diamétralement opposés), la popularité, l’omniprésence des réseaux sociaux, les apparences, le jeunisme, autant de sujets pointés du doigt subtilement ou frontalement et dont on se délecte de bout en bout. Car si le scénario et les dialogues sont appréciables, le jeu (trop ?) conventionnel et habituel de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui commence tout doucement à s’user. A l’instar de ce qui est évoqué dans le film, ne faudrait-il pas que le tandem commence à se renouveler ? Heureusement, dans les seconds rôles plus ou moins importants, on trouve une belle brochette d’acteurs parmi lesquels Léa Drucker, Olivier Broche, Kévin Azaïs (dont on avait apprécié la performance dans « Les combattants » ou « Compte tes blessures »), ou encore la charmante Helena Noguerra. Sans doute plus authentiques que ses personnages principaux, ces « seconds » couteaux sont moins formatés par le star système, par les multiples sollicitations qui agacent, la prédominance des réseaux sociaux ou la perte mémoire des noms de personnes croisées dans sa carrière déjà si longue puisqu’ils sont davantage dans l’ombre que dans la lumière. A ce propos, Agnès Jaoui explique que « la célébrité et le pouvoir qu’elle donne est un thème qui nous a toujours intéressé, et aujourd’hui la donne est nouvelle. Les réseaux sociaux démocratisent et facilitent l’accès à la célébrité. Ce qui fait que les gens de la télé comme Castro perdent terriblement de leur pouvoir et deviennent presque has-been. Les jeunes ne regardent plus la télé». Fidèle à lui-même, le duo Bacri/Jaoui nous offre donc dans « Place publique », des dialogues très écrits, peu de temps morts mais un film parfois en dilettante qu’on appréciera voir, surtout sur nos petits écrans. Date de sortie en Belgique/France: 18 avril 2018 Durée du film : 1h38 Genre : Comédie Résumé du film : Entre Paris, Prague, Nuremberg, Manchester, la campagne polonaise et le littoral romain, "Nico 1988" est un road movie dédié aux dernières années de Christa Päffgen, plus connue sous le nom de "Nico". Note du film : 7/10 (par François) Avis : « The Velvet Underground », le fameux groupe produit par Andy Warhol sort en 1967 un disque assez dark avec juste ce qu’il faut de tourments dans les textes. A contrepied des cris et de ce qu’il se faisait habituellement alors, la chanteuse Christa Päffgen (alias Nico) pose sa voix de velours en disant « Elle va briser ton cœur en deux. C’est la vérité. C’est pas difficile à comprendre. Il suffit de regarder la fausse couleur de ses yeux. ». Parmi les évènements qui asseyent sa légende, citons son rôle dans « La Dolce Vita » de Fellini et la naissance de son fils avec Alain Delon. Au vu de ces éléments, toucher à cette icône n’était pas tâche aisée. Pourtant, le film de Susanna Nicchiarelli rend parfaitement hommage à Nico. Auréolé du prix Orizzonti du meilleur film à l’édition 2017 de la Mostra de Venise, « Nico 1988 » fait partie des belles biographies portées au cinéma ces derniers temps. Retraçant les deux dernières années de la vie de Nico, ce biopic offre une vision nuancée des derniers instants de la célèbre chanteuse. On y voit une femme blessée dans son corps et dans sa tête et incarnée à l’écran par la très convaincante Trine Dyrholm. Si ce film est aussi réussi, c’est parce que la tension dramatique est palpable dès les premières minutes ! De sa relation compliquée avec son fils Ari à sa volonté d’exister pour elle, loin des fantômes de « The Velvet Underground », Nico se tourmente et nous assistons impuissant à sa destruction. Filmant son parcours sur le fil du rasoir, la réalisatrice entre dans l’intimité de la chanteuse et nous permet de l’accompagner dans sa longue descente. D’une approche extrêmement classique dans sa réalisation, bien que parfois brute dans ses « images » (un peu à la manière de ce que représente le rock finalement), ce film retrace le portrait sans concession d’une personnalité du rock. A voir et à entendre ! Date de sortie en Belgique : 17 avril 2018 Durée du film : 1h33 Genre: Drame Résumé du film : Mona rêve depuis toujours d’être comédienne.Au sortir du Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Sam, sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient rapidement une actrice de renom. À l’aube de la trentaine, à court de ressources, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur qui, fragilisée par un tournage éprouvant, lui propose de devenir son assistante. Sam néglige peu à peu son rôle d’actrice, d’épouse, de mère et finit par perdre pied. Ces rôles que Sam délaisse, Mona comprend qu’elle doit s’en emparer. Note du fim: 8/10 (par Véronique et François) Avis : Pour leur premier film réalisé ensemble, Jérémie et Yannick Renier nous proposent un thriller captivant dont on ne se détache qu’une fois le fond noir de fin apparaissant sur notre écran. Sonnés par l’histoire que l’on vient de suivre, on débat, on échange sur les choix opérés par chacune de leurs héroïnes, preuve que le long-métrage est bien plus qu’une expérimentation cinématographique. Jérémie et Yannick ne s’en cachent pas : légèrement inspirée de leurs vies, l’histoire dépasse amplement la réalité fantasmée et met en exergue une rivalité malsaine à travers un scénario écrit à plusieurs mains (es frangins ont en effet fait appel à Bulle Decarpentries, Jérémie Guez, Yaël Langmann et Agnès de Sacy pour les aider dans l’écriture de leurs idées). La force de leur film ? Qu’il soit réalisé à deux bien sûr, mais que pour parvenir à mettre en images leurs pensées, ils aient fait appel à des équipes de qualité. C’est d’ailleurs paradoxal puisque si le long-métrage est une association de multiples talents belgo-français, son récit nous montre combien le succès isole… « Carnivores » a une densité mais aussi une noirceur qui n’est contrebalancée que par le soleil du Sud ou la lumière des bougies du gâteau d’anniversaire de Tom, le fils de Samia. Des premières minutes du film jusqu’à son final étonnant, les frères nous baladent sur des fausses pistes, s’amusant à titiller notre inconscient et à créer des surprises qui apparaissent là où on ne les attendait pas. Plongés au cœur des coulisses du cinéma et dans la vie de nos deux protagonistes, nous sortons de temps à autre la tête de l’eau trouble de leur scénario pour respirer à pleins poumons avant de nous enfoncer un peu plus dans les méandres de la jalousie, l’envie et la compétitivité vainement cachées. Nombreux sont les thèmes abordés dans le cinéma de Jérémie et Yannick et résumer l’histoire à un Caïn et Abel au féminin serait malvenu. D’ailleurs, la féminité, la maternité (et les responsabilités qu’elle engendre) sont aussi évoquées en filigrane. Et pour que la portée soit maximale, il fallait bien sûr deux comédiennes capables de porter ces rôles sur leurs larges épaules et on ne peut qu’approuver le choix de les avoir confiés aux remarquables Zita Hanrot et Leïla Bekhti. Pour leur première réalisation, Jérémie et Yannick ont choisi un format court, évitant les longueurs inutiles tout en laissant de nombreux temps de pause entre deux dialogues ou deux scènes, ce qui nous permet de cueillir pleinement les ressentiments de Samia ou Mona. Utilisant intelligemment les codes du thriller, les réalisateurs distillent tout au long de leur récit, un climax tendu dont on ne sort que rarement. Sublimant les scènes de nuit, ils mettent un point d’honneur à soigner chacun de leur plan. D’une balade en voiture à une insomnie, la photographie et le choix de mise en scène appuient incontestablement le récit, perdant certains spectateurs dans la langueur, permettant aux autres d’en mesurer toute l’ampleur. Le thriller psychologique des frères Renier est donc une première belle réussite que l’on ne peut que cautionner. Marqués par ce premier essai brillamment transformé, il nous tarde de découvrir leurs prochains projets conjugués qui, à ne pas en douter, seront d’aussi bonne qualité. Souvent mal-aimé, parfois snobé, le cinéma belge nous réserve encore de belles surprises : Jérémie et Yannick nous l’ont prouvé et il serait dommage de se priver de ce « Carnivores » très maîtrisé ! Date de sortie en Belgique : 11 avril 2018 Date de sortie en France : 4 avril 2018 Durée du film : 1h26 Genre : Thriller Résumé du film : Sylvain Marot, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la police municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu Maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire taxi blanc. Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : Une nouvelle affiche, une nouvelle mission mais aussi un nouveau duo, voilà que la célèbre saga initiée par Gérard Pirès en 1998 (et continuée par Gérard Krawczyk) reprend du service pour un 5ème opus sans Daniel ni Emilien. Fallait-il donner un coup de polish sur le célèbre taxi blanc ou le laisser rouler paisiblement dans le Bled où il finissait sa carrière ? Pas facile de prendre un réel parti pris car, si nous étions sceptiques quant à l’idée de remettre le couvert, on comprend à présent pourquoi certains amoureux de la création de Besson voulaient se lancer dans une nouvelle adaptation. Avec le feu vert du célèbre réalisateur/producteur, il aurait été dommage de ne pas se lancer. C’est à présent chose faite ! Dix ans (et un peu plus) après le dernier volet de « Taxi » (qui voyait notre tandem Samy Naceri/Frederic Diefenthal poursuivre un braqueur belge crapuleux), le réalisateur et acteur Franck Gastambide (« Les Kaïra » et « Pattaya » c’était lui) prend les manettes d’un nouveau film dans la lignée des quatre premiers épisodes mais aussi indépendant par l’équipe qu’il décide de constituer. Alors que nous pensions assister à un véritable naufrage, nous nous sommes surpris à trouver quelques petites trouvailles intéressantes dans le dernier long-métrage de Gastambide. Cela n’en fait pas pour autant l’incontournable du moment mais les adeptes de la saga pourraient bien y trouver leur compte, du moins, en partie… Pour apprécier le film, ou en tout cas ne pas en sortir, il faudra faire abstraction des trois ou quatre scènes franchement dispensables et plus que lourdingues (vomi, caca, louloute vous avez ainsi une petite idée de ce que l’on veut dire), ainsi que de l’équipe de bras cassés des plus cliché sur lequel repose le film: il y a Michel, un nain converti au christianisme et radicalisé, Bernard, le policier taré au physique peu facile, Sandrine, la croqueuse d’hommes… et de sandwiches ou encore un inspecteur foireux, fin limier pour trouver des pistes déjà résolues par ses coéquipiers (Monsieur Poulpe)… dans le genre, on ne peut pas dire qu’on tient le haut du panier. Heureusement, pour contrebalancer ces choix discutables et parfois affligeants, on peut compter sur le duo Franck Gastambile/Malik Bentalha, de plus en plus à l’aise avec leurs personnages une fois le surjeu atténué. Comparé au tandem formé par Will Smith et Martin Lawrence dans « Bad boys » (c’est le personnage de Bentalha qui le dit), les deux collègues auront fort à faire et devront déjouer les intentions d’un gang d’Italiens venus braquer les bijouteries prestigieuses de la ville de Marseille. Equipé d’une Dacia peu réactive, notre duo de chauffeurs ont l’ingénieuse idée de faire revenir au pays, une des voitures les plus emblématiques du paf français : la 407 blanche de Daniel ! Ce n’est d’ailleurs pas la seule pièce rapportée que Gastambide va rappeler : Bernard Farcy (le commissaire et à présent maire Gibert) et Edouard Montoute (inspecteur Trésor) montent à bord de ce nouveau bolide qu’est « Taxi 5 », retrouvant leur rôle et leurs particularités avec un plaisir non dissimulé. Dans les nouveaux arrivés, nous accordons tout de même une mention spéciale à Ramzy Bédia, qui parviendra à nous faire franchement rire par le biais de son personnage de Rachid. Et il y aussi la charmante Sabrina Ouazani, qui incarne Samia, une jeune femme passionnée de mécanique et fait démentir les propos machistes que certains pourraient encore porter sur les femmes et l’automobile. Les clins d’œil à l’univers d’origine (parmi lesquels l’affiche originale qui nous ferait presque croire à un retour en arrière), le délirant « Pump it » des Black Eyes Peas et le boîtier de vitesse maltraité, les prouesses techniques et de conduite dans les rues du vieux Marseille, les courses folles et les dérapages contrôlés continuent d’enjouer les amateurs de la première heure. Ce sont d’ailleurs toutes ces petites touches qui sauvent le film d’un crash test manqué. Au même titre que le nouveau tandem attachant formé par Sylvain et Eddy, un commissaire de police et un chauffeur de taxi (Uber)… tiens donc ! Ce sont dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes ? C’est ce qu’on pourrait se dire sauf que, malgré quelques louables intentions, le film de Franck Gastambide ne parvient pas à nous faire décoller et nous fait souvent lever les yeux au ciel, faute de nous y emmener. Peu convaincant, il évoquera des pointes de nostalgie auprès de son fidèle public, déçu de voir ce qu’est devenu cette emblématique saga. Peut-être aurait-il fallu laisser les souvenirs du passé là où ils étaient et créer une nouvelle série de toutes pièces… C’est ce que nous aurions espéré… Date de sortie en Belgique : 7 avril 2018 Date de sortie en France : 11 avril 2018 Durée du film : 1h42 Genre : Comédie/action Résumé du film : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville. Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : « L’ile aux chiens », le nouveau long-métrage d’animation de Wes Anderson a touché notre cœur de cinéphile et se glisse d’ores et déjà dans notre top 5 des films de 2018. Par sa thématique, ses émotions, sa maîtrise et son univers totalement assumé, le film fait partie des petits bijoux (voire chefs d’œuvre) qu’on se plait à (re)voir et à contempler. Récompensé à Berlin par l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur, il nous tardait de découvrir ce film intriguant. Et le moins que l’on puisse dire, ce que si vous aimez le cinéma de Wes Anderson, il y a de fortes chances pour que vous adoriez son dernier né. Pour nous, « L’ile aux chiens » dépasse le génie déjà installé brillamment avec « Fantastic Mr Fox » et lui vole la vedette dans la liste de nos films d’animation préférés. Ici, point d’animaux anthropomorphes, juste une bande de chiens (galeux) relégués sur une île par l’instauration d’un traité. Mais résumer l’intrigue à ces quelque lignes serait presque injurieux car derrière cette quête aux apparences simplistes, se cache une longue série de dénonciations, de clins d’œil à certaines dictatures, à la désolation d’une société qui prend pour acquis ce qui se dit en haute instance et la manipulation des médias. Et puis il y a cette minorité qui soulèverait des montagnes pour rendre notre société plus acceptable, plus juste et lui redonner cette liberté d’expression et de pensée qui valent plus que tout au monde. Un petit groupuscule qui a la force de voir par ses propres yeux la dérive d’une société qu’ils ne sont pas prêts d’accepter. Présents dès les premières minutes du film, ces jeunes activistes vont prendre une place de plus en plus importante et retourner une situation qui nous semblait pourtant désespérée. Rempli d’humour (comme toujours) et de beaux sentiments, « Isle of dogs » (en version originale) est aussi beau dans le fond que dans la forme Le plus grand challenge du film, était de nous faire croire à l’histoire de ces chiens, abandonnés de tous, sur une île poubelle où la grippe canine fait rage. Les comportements de nos chères petites bêtes sont décryptés et amenés de façon intelligence et fidèles à la réalité à tel point que l’on se prend d’une réelle empathie pour chacun d’entre eux : Chef, Rex, Boss, Jupiter, Nutmeg ont tous leurs petites histoires et nous les accueillons avec délice tout au long de cette grosse heure trente de film. Adepte de l’animation en stop motion au cinéma, nous trouvons ici tous les ingrédients pour nous livrer une pièce montée des grands jours, de celle que l’on est pas prête d’oublier. Peut-être parce que les valeurs véhiculées par les canidés nous touchent, autant que la quête du petit Atari. Sans doute parce qu’une fois de plus, le réalisateur sort des sentiers battus et ose pousser les portes d’un univers extravagant, loin des cases dans lesquels le cinéma américain avait tendance à trop souvent à l'enfermer. Mais aussi parce que le visionnaire Anderson a, cette fois, poussé un peu plus le curseur de l’inventivité jusque dans un scénario original où on trouve incontestablement sa patte, aussi fantasque soit-elle. Et pour que le résultat soit à la honneur de son perfectionnisme, le réalisateur américain s’est une fois de plus entouré d’un casting vocal de grande envolée. Jugez plutôt : Bryan Cranston, Edward Norton, le fidèle Bill Murray, Jeff Goldblum, Bob Balaban, Harvey Keitel, Scarlett Johansson ou encore Tilda Swinton (dans le rôle du génial Oracle, l’un de nos personnages préférés) viennent donner vie à ces canidés aux caractères très distingués et tellement développés ! Côté humains, ce sont Koyu Rankin et Greta Gerwig (qui vient de signer sa première réalisation solo « Lady bird ») qui assurent la plus grosse part du doublage vocal. Mais rendons à César ce qui appartient à César. Sans le travail colossal des animateurs (parmi lesquels la belge Kim Keukeleir et Jason Stalman, deux habitués de l’univers d’Anderson) le film n’aurait jamais pu exister et la prouesse réalisée ici est à souligner. Manipulant près de 400 à 600 poupées (chacun des personnages étant confectionné à 6 ou 8 échelles différentes), les lead animators donnent vie à l’histoire de Wes Anderson d’une bien jolie façon. A voir en famille, le long métrage s’adresse autant au jeune public qu’aux adultes plus avertis. Là où certains jeunes enfants ne verront qu’une scène amusante, les adultes détecteront un second sens bien plus profond et s’en amuseront à leur tour. Résolument positif malgré la tristesse de ce Japon en décrépitude, le métrage ne cesse de prôner la fidélité, le courage et l’entraide, des valeurs nécessaires à n’importe quel combat, qu’il soit anodin ou pas. Tout au long de son épopée fantastique, on mesure combien le long-métrage a du chien et pas seulement parce que les meilleurs amis de l’homme en sont les principales vedettes ! Oui, « L’île aux chiens » est pour nous l’un des films qui marquera 2018 de son empreinte mais aussi celle de notre mémoire de cinéphile. Un film qui nous poursuit des jours après la vision et pour lequel nous n’hésiterons pas à repousser la porte de notre cinéma. Wes Anderson est un rêveur, un artiste du 7ème art et c’est pour ce genre de petite pépite que nous vivons et aimons le Cinéma ! Date de sortie en Belgique/France : 11 avril 2018 Durée du film : 1h41 Genre : Animation Titre original : Isle of dogs Résumé du film : Savez-vous ce que font les nains de jardin quand nous avons le dos tourné ? Ils s’amusent et préparent l’arrivée du Printemps. Lorsqu’ils se mettent à disparaître mystérieusement un par un, il n’y en a qu’un qui peut voler à leur secours : Sherlock Gnomes. Le célèbre détective, fervent défenseur des nains de jardin, débarque avec son acolyte Watson pour mener l’enquête. Commence alors une nain-croyable aventure au cours de laquelle nos héros vont faire des nouvelles rencontres et découvrir la face cachée de leur ville ! Note du film : 4/10 (par Véronique) Avis : Ses affiches humoristiques et son casting de choix ont de quoi appâter le public en cette semaine de congé de printemps. « Sherlock Gnome », le film d’animation, semble en effet surfer sur la vague des films décalés où hommages à la musique, à la littérature et au cinéma international sont mis en avant. Mais qu’en est-il réellement ? Loin d’être le long-métrage à voir en ce moment, le film de John Stevenson divertit sans jamais vraiment parvenir à impliquer son public. Après un premier opus intitulé « Gnoméo et Juliette » (réalisé à l’époque par Kelly Asbury), c’est au tour d’un autre standard de la littérature anglaise de se faire référencer dans cet univers miniature: Sherlock Holmes. Truffé de références à l’univers de Conan Doyle, le film est à mille lieues de ce que l’on pouvait s’imaginer. Comédie potache aux gags surannés, « Sherlock Gnomes » n’a rien de moderne et offre un film d’animation totalement dépassé où nains, lutins et méchant en pâte à gâteau évoluent dans la ville de Londres dans le but de nous offrir un jeu de piste grandeur nature. Allant du Musée d’Histoire naturelle à la Tour de Londres en passant par Tower Bridge, nos petites créatures à chapeau pointu traquent les indices afin de déjouer le prochain piège machiavélique de Moriarty. Tout est dit… Si l’animation est plutôt réussie et les images colorées très travaillées, le scénario lui n’a absolument rien d’innovant et lasse très vite les enfants comme leurs parents. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir une bande originale punchy qui tente en vain, de rebooster l’audience à moitié endormie par la revisite de grands standards version pop-électro tout en côtoyant des compositions du grand Elton John. Ni celle d’assister à quelques petits rebondissements, tantôt convenus, tantôt plus surprenants. L’impatience des petites têtes blondes présentes dans la salle en dit d’ailleurs long… Et pourtant, entendre Johnny Depp, James McAvoy, Emily Blunt, Chiwetel Ejiofor, Maggie Smith, Michael Caine, ou encore Mary J. Blige dans un seul et même film, c’était plutôt tentant, non ? Sauf que…hormis ces voix célèbres et quelques clins d’œil amusants, il n’y a pas grand-chose à sauver du film de John Stevenson (bien plus inspiré il y a dix ans pour son « Kung Fu Panda » premier du nom). Désolant, « Sherlock Gnomes » ne vaut pas le déplacement en salles et fera tout aussi bien l’affaire lors d’une diffusion télévisée. Son réalisateur dit du film qu’ « il parle essentiellement de la difficulté, pour un couple, de rester soudé en toutes circonstances ». Son intention est louable mais l’effet escompté totalement loupé. Gnoméo et Juliette auraient mieux fait de rester là où ils étaient et ne pas s’enliser dans une nouvelle aventure improbable dont on se serait bien passé. Espérons juste qu’après cela, le couple de gentils nains de jardin vivra heureux et aura beaucoup d’enfants sans pour autant revenir sur nos écrans… Date de sortie en Belgique/France : 11 avril 2018 Durée du film : 1h26 Genre : Animation |
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