Résumé du film : La collaboration entre un philologue écossais et un médecin militaire interné dans un hôpital psychiatrique, qui amena à la création de l'Oxford English Dictionary. Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : « Le professeur et le fou » est l’adaptation du livre du même nom écrit par Simon Winchester. Inéluctablement, nous avons été séduit par le superbe tandem Mel Gibson/ Sean Penn qui nous proposent, tous deux, de solides performances. Un petit voyage dans le temps s’impose pour entrer dans cette belle histoire… Basé sur une histoire vraie, « The Professeur dans the Madman » en anglais relate une histoire surprenante, la rédaction au XIXe siècle du célèbre « Oxford English Dictionnary », ce qui était loin d’être une sinécure ! Le principe ? Répertorier tous les mots utilisés dans la langue anglaise en mettant l’accent sur l’apparition, puis l’évolution des mots à travers le temps, rien que ça ! Devant cette tâche colossale, l’équipe menée par le professeur polyglotte James Murray (épatant Mel Gibson) n’aura d’autre choix que de demander au grand public de participer à l’élaboration dudit dictionnaire en envoyant les mots qu’il connait après avoir parcouru la littérature ancienne et contemporaine. En recoupant les informations transmises, l’équipe du professeur sera en mesure d’avancer beaucoup plus rapidement. Cette adaptation au cinéma de Farhad Safinia, qui œuvrait au scénario d’ « Apocalypto » (de Mel Gibson justement), ne souffre d’aucune critique majeure et conserve naturellement la bonne idée du roman. En effet, parmi les personnes s’engageant à les aider se trouve un certain William Chester Minor (impérial Sean Penn). Interné dans un hôpital psychiatrique, le bon docteur fit, pendant plus de vingt ans, de formidables recherches lexicales qui aideront James Murray. Bien qu’assez traditionnelle dans sa forme, la réalisation du « Professeur et du fou » sert magnifiquement le propos et sublime la relation entre les deux hommes. Le film dépeint très adroitement le respect et l’amitié les unissant, les plans larges succédant aux plans rapprochés en n’oubliant pas de procéder à quelques ralentis nous permettant d’admirer le sourire en coin de Mel Gibson ou ses regards qui en disent toujours beaucoup. Et que dire du jeu de Sean Penn ? En état de grâce, ses crises de paranoïa, ses angoisses et ses absences sont autant de raisons d’apprécier le film ! Parmi les seconds rôles, saluons la performance d’Eddie Marsan (la série « River »), dont le visage et l’attitude semblent coller plus que jamais à cette époque. Finalement, seulement deux éléments ternissent quelque peu ce beau tableau. D’abord, l’intérêt limité de plusieurs personnages sacrifiés (on pense à la famille de Mel Gibson), ensuite des repères peu définis pour comprendre le temps qui s’est écoulé dans cette relation de vingt ans qui unit les deux hommes… Il faut attendre la fin du film et la barbe blanche de Sean Penn pour le mesurer. Dommage… Que retenir de cette belle histoire portée par deux comédiens d’exception ? Assurément la folie de Sean Penn et l’accent écossais de Mel Gibson ! Et quand on sait qu’il a fallu 70 ans de travail pour parvenir à la première version du dictionnaire comprenant vingt tomes et 400.000 définitions, on se dit que même si les deux hommes n’ont pu voir le résultat final, ils ont œuvré pour quelque chose de plus grand qu’eux et qui demeure toujours aujourd’hui. Date de sortie en Belgique : 24 juillet 2019 Date de sortie en France : 18 décembre 2019 Durée du film : 2h04 Genre : Biographie/Drame
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Résumé du film : Ils se sont connus voilà bien longtemps. Un homme et une femme, dont l’histoire d’amour fulgurante, inattendue, saisie dans une parenthèse devenue mythique, aura révolutionné notre façon de voir l’amour. Aujourd’hui, l’ancien pilote de course se perd un peu sur les chemins de sa mémoire. Pour l’aider, son fils va retrouver celle que son père n’a pas su garder mais qu’il évoque sans cesse. Anne va revoir Jean-Louis et reprendre leur histoire où ils l’avaient laissée… Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : « Les plus belles années d'une vie » sont celles que l'on n'a pas encore vécues disait Claude Lelouch. Le cinéaste français avait décidément bien raison car à la sortie de son dernier long-métrage, le 49ème, on se dit que nous n'avions pas tout vécu dans son cinéma et que ce dernier volet de son triptyque entamé dans sa jeunesse de réalisateur le prouve avec une pudeur que lui seul pouvait dévoiler. En proposant un film solaire rempli de nostalgie et de références à « Un homme et une femme » (sorti 53 ans plus tôt), son dernier récit se veut optimiste et met à l’honneur le crépuscule de deux âmes sœurs qui n’ont jamais cessé de se croiser tout au long de ces (nombreuses) années. Elles, ce sont bien évidemment Jean-Louis Trintignant et de Anouk Aimée, ses deux acteurs principaux, le corps marqué par les âges et par les rides, les cheveux blancs ou colorés mais des visages amis qui ont gardé le même amour partagé et la malice dans les yeux. Qui connait un temps soit peu Claude Lelouch sait qu’il aime profondément ses acteurs. Alors, même s’ils sont tous âgés de plus de 80 ans, le metteur en scène gardera ce qu’il y a de meilleur chez ses acteurs: les sourires canailles, la complicité, cet Amour avec des si (du titre de son tout premier long-métrage)…bref, tout ce qui nous fera à nouveau tomber sous le charme de ses deux comédiens principaux mais aussi de l’authenticité de leur jeu. Tourné en seulement dix jours, le long-métrage ne montre pas des corps qui se trainent, des esprits qui se perdent mais des âmes sœurs qui se rencontrent et qui s’évadent vers ce Deauville qui les ont réuni tous les trois il y a tant d’années et dont il est difficile de se séparer. Bien sûr, ses détracteurs ne manqueront pas de pointer du doigt une réutilisation d’extraits de son film (oscarisé) et d’un court-métrage très exalté mais comment faire autrement lorsqu’on livre un tel film testament et vérité? L’amour, la complicité, tout ce qui les a réuni ou séparé ces cinquante dernières années, voilà ce qui se trouve au centre d’un récit simple mais tellement proche de ce que nous offre chaque jour la vie. Ses « plus belles années », sont l’occasion pour Claude Lelouch, comme pour nous, de retrouver une petite empreinte du passé et de la rappeler à nos souvenirs dans lesquels on aime se plonger. C’est aussi l’occasion de faire de jolies retrouvailles avec deux personnages excessivement attachants, les emmener en balade, retrouver leur famille. L’opportunité de prendre une belle bouffé d’air frais et de se dire que décidément, cette histoire à des instants terriblement touchants. Parce que Claude Lelouch nous propose depuis tant d’années un cinéma vérité et rempli d’énormément de sincérité, il était difficile pour nous de passer à côté. Et si ce n’est pas la fin d’un tout, c’est en tout cas un très joli rendez-vous. La bande annonce parle d’ailleurs pour nous Date de sortie en Belgique : 24 juillet 2019 Durée du film : 1h30 Genre : Romance Résumé du film : Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Eloïse, la gynécologue de Sophia… Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Québec, je me souviens ! Je me souviens de ses comédies emblématiques comme « Les invasions barbares » ou « Le déclin de l’empire américain », de son accent chantant et son humour décapant. Dès lors, comment ne pas tomber sous le charme du premier long-métrage de la comédienne Monia Chokri ? Celle-là même qui était à l’affiche d’« Emma Peeters » il y a quelques mois ou de « Laurence Anyways » et « Les amours imaginaires », de Xavier Dolan comme pour ne citer que ces quelques exemples ? Son écriture affutée et ses dialogues délicieux, son casting impeccable et son rythme débridé font de « La femme de mon frère » un vrai bonbon acidulé que l’on a savouré. Ma famille, mes amours, mes emmerdes Sophia, 35 ans ne trouve pas d’emploi dans les universités de sa région et est bien trop diplômée pour entamer une carrière dans un boulot alimentaire temporaire. Sa solution ? Vivre chez son frère Karim en attendant de décrocher le précieux sésame. Très complices, les deux célibataires partagent tout, des sorties aux discussions puériles, des taquineries aux soutiens mutuels apportés quotidiennement. Mais lorsque Karim (Patrick Hivon) rencontre Eloïse (toujours très solaire Évelyne Brochu), la gynécologue de Sophia, c’est le coup de foudre. L’équilibre fragile de Sophia s’en voit ébranlé et la petite sœur jalouse et totalement paumée a bien du mal à vivre cette nouvelle complicité… Épatante, Anne-Élisabeth Bossé, la fameuse Sophia, nous amuse autant qu’elle nous touche. Son caractère défaitiste et son humour noir nous font rire à de multiples reprises bien que derrière ses discours délétères se cache une jeune femme meurtrie et au point mort dans sa propre vie. Jeune docteure en philosophie politique, l’extravagante jeune femme a bien du mal à maintenir intactes ses relations familiales, un sujet pourtant central de ses discussions, sa vie et sa propre thèse. Délicieux, le film n’en finit plus de nous proposer des situations cocasses et des répliques truculentes, le temps filant à la vitesse de l’éclair et nous laissant orphelin d’une famille à laquelle on s’était attaché à l’apparition du générique du fin. L’humour abrasif de Sophia, les traits caricaturaux de sa famille, le ton décalé qui allège des propos se mêlent pour livrer un vaudeville dont on se régale inexorablement. Mais en plus de proposer une belle fraîcheur scénaristique (et relationnelle entre les personnages qu’ils soient principaux ou secondaires), Monia Chokri imprime son style jusque dans sa photographie presque vintage, totalement raccord avec le sujet proposé. Si on a un petit faible pour les réunions de famille qui partent à vau-l’eau, l’équilibre permanent entre vérité et humour est truculent, rendant ce premier long-métrage particulièrement brillant. Vivement la suite ! Date de sortie en Belgique : 17 juillet 2019 Durée du film : 1h57 Genre : Comédie Résumé du film : Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable looser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« Golden Glove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Der Goldene Handschuh (le Gant d’or), c’est le nom d’un café de la ville de Hambourg, fréquenté dans les années 70 par le tueur en série Fritz Honka. C’est aussi le titre du dernier film de Fatih Akin (sorti chez nous sous le nom de « Golden Glove »), ce réalisateur germano-turc qui ne traite jamais ses sujets dans une demi-mesure. Près de deux ans après « In the fade » (qui avait valu à Diane Kruger de remporter le prix d’interprétation au Festival de Cannes 2017), le cinéaste offre un nouveau rôle d’envergure à son comédien principal, le méconnaissable Jonas Dassler Adapté du best-seller du même nom de Heinz Strunk (et publié en 2016), « Der goldene Handschuh » est un film noir voire glauque réservé à un public averti. Violent, le 10ème long-métrage de Fatih Akin s’inspire de la vraie vie de Fritz Honka, un meurtrier aux apparences hideuses, impuissant et extrêmement instable psychologiquement. Invitant de pauvres femmes désargentées (et souvent édentées) dans son appartement, le serial killer leur faisait vivre un enfer avant de les découper et les conserver dans les combles de son pitoyable logement. Oppressant et clairement dérangeant, « Golden Glove » ne se veut pas malsain pour le principe de l’être. Il l’est car se veut totalement à l’image des événements commis par ce Fritz Honka effroyable et repoussant. Totalement transformé pour les besoins du film, Jonas Dassler (plutôt beau garçon de 23 ans vu dans « Werk on author » et « La révolution silencieuse ») habite son personnage et nous glace le sang. Il ne joue par Fritz Honka, il EST ce meurtrier dépravé qu’on est heureux de n’avoir jamais croisé. Arrêté et à présent libéré, Fritz coule des jours paisibles dans une maison de retraite mais n’a jamais été oublié des Hambourgeois, parmi lesquels on trouvait autrefois le jeune Fatih Akin, sans doute fasciné (ou effrayé) par ce tueur de prostituées. Au-delà de l’effroyable parcours du meurtrier, Fatih Akin permet aux spectateurs de découvrir, à travers son très réussi et photographiquement irréprochable « Golden Glove », la misère de certaines quartiers allemands, la détresse d’une frange de la population vouée à elle-même et ne survivant que dans l’annihilation d’un schnaps bon marché versé quotidiennement dans des cafés presqu’insalubres mais fréquentés par tant de gens. La misère humaine est au centre d’un récit aussi sombre que le dernier Lars Von Trier (« The House that Jack Built ») et se veut aussi cruel et malsain que « Funny Games » de Michael Haneke (sa version originale, pas son maigre remake américain). Durant presque deux heures, « Golden Glove » prend ses spectateurs en otage et leur fait vivre l’horreur, les entraîne dans une vie d’indigence et une extrême noirceur dont on sort la tête retournée mais admiratif par le travail minutieux d’un Fatih Akin décidement très inspiré. Un film dérangeant et bouleversant à plus d’un titre qui soulèvera peut-être l’indignation mais fera très probablement écho dans la carrière d’un Jonas Dassler impressionnant dans son interprétation. Date de sortie en Belgique : 24 juillet 2019 Durée du film : 1h50 Genre : Drame Titre original: Der Goldene Handschuh Résumé du film : Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l'ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l'exil de Simba. Avec l'aide de deux nouveaux amis, Timon et Pumbaa, le jeune lion va devoir trouver comment grandir et reprendre ce qui lui revient de droit… Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : 25 ans ! Cela fait 25 ans déjà que « Le roi Lion », le 43ème long-métrage estampillé Disney est sorti sur nos écrans. Film culte de notre enfance, nous avons longtemps craint de voir une adaptation gagner la longue série des films revisités par les célèbres studios car non, on ne touche pas au Roi Lion ! Mais lorsque le nom de son réalisateur nous avait été révélé, nous avions connu une petite pointe de soulagement et nuancé notre exclamation : « on ne touche pas au Roi Lion… sauf si c’est Jon Favreau qui le fait ». Adeptes de son « Livre de la Jungle » version 2016, on partait confiant vers les terres du grand Mufasa. A raison ? The circle of live animation Blanche-Neige, Alice, Mulan, Mowgli, Aladdin, Belle, la petite sirène… Ils sont (très) nombreux les héros de notre enfance à trouver le chemin d’une version live sous la houle de leur grand propriétaire, les studios Disney. Si on vous épargne l’historique et le calendrier des productions futures, c’est pour mieux nous concentrer sur celle qui sera à coups sûr LA grande attente de cet été : « Le roi lion » de Jon Favreau. Adulé par une frange de ses spectateurs, critiqué par les autres (qui y ont vu une pâle copie de sa version originale), « Le livre de la jungle » était à nos yeux une très belle réussite, un petit cadeau cinématographique empli de magie et de nostalgie. Eveillant notre âme d’enfant et nous en mettant plein la vue grâce à sa technique époustouflante, le long-métrage avait certes pris quelques jolies libertés et rendu l’aventure encore plus grande mais avait surtout su garder intact l’esprit de sa version originale. Autant l’écrire tout de suite, « Le roi lion » parvient, en tous points, à nous livrer les mêmes impressions ! Totalement addict du travail des équipes techniques de Jon Favreau, nous ne nous attendions pas à autre chose que le résultat présenté sur notre très grand écran. Sublimé par une version 3D Imax, cette version moderne animée est un spectacle grandeur nature, l’un de ceux qui parviennent à vous nouer la gorge d’émotions retrouvées et faire briller vos mirettes par le biais d’images impressionnantes et hyper réalistes ! Presque tout est respecté à la lettre : les dialogues, les images, les chansons (on y revient plus tard), les actions, les animaux qui ont jadis effrayé ou amusé ses jeunes spectateurs, tout y est au centimètres près car, en bon taquin, Jon Favreau a su distiller quelques clins d’œil pour les plus attentifs d’entre nous (« C’est la fête ») et détourner quelques répliques cultes de la version 90’s pour amuser les plus grands (Timon n’empêche plus la « tempête » de Pumba dans son Hakuna Matata et Zazu n’est plus le « Bec de bananes » terrifié). Et puisqu’on prend les mêmes et que l’on recommence, notons que James Earl Jones (Darth Vador) est de retour dans la version originale pour prêter sa voix à Mufasa alors que Jean Reno reprend les rennes de la version française… Madeleine de Proust, quand tu nous tiens. Et en parlant de casting, impossible de passer à côté de la longue liste de personnalités venues se succéder au micro de cette superproduction : Donald Glover (Lando dans « Star Wars ») est Simba, Beyoncé Knowles Carter est Nala, Chiwetel Ejiofor (Mordo dans « Avengers ») est Scar, Florence Kasumba (Ayo dans « Black Panther) est la hyène Shenzi, nombreux sont les acteurs afro-américains à avoir pris part à ce beau projet. Billy Eichner (« American Horror Story ») et Seth Rogen donnent quant à eux vie au duo déjanté Pumba/Timon. Côté francophone, le doublage est assuré par une série de comédiens moins emblématiques parmi lesquels Jamel Debouzze et Rayane Bensetti. Soyez prêt(e)s Si rien n’a changé dans l’intrigue ou presque, on est également heureux de retrouver sa bande originale reconnaissable d’entre toutes. Si on retrouve cette fois l’entièreté du répertoire de Hans Zimmer, Elton John et Tim Rice (alors que « Le Livre de la Jungle » n’empruntait que quelques notes aux succès des frères Sherman) et que l’on s’empêche de chanter à tue-tête ses grands tubes, on relève étonnamment un sérieux raccourcissement de la chanson de Scar « Soyez prêtes ». Pour la petite histoire, les studios ont voulu éviter tous reproches concernant la transposition de la version animée de 1993 (qui montrait les hyènes défiler en rang de soldats nazis devant Scar) mais on tout de même voulu garder l’ouverture du chant pour ne pas s’attirer les foudres des fans contestataires. Le résultat est frustrant, mais totalement compréhensible. En revanche, le scénariste Jeff Nathanson a eu la bonne idée de se moquer très gentiment des chants omniprésents dans les films (très musicaux) de Disney. Que retenir dès lors de ce « Roi Lion » 2019 ? Qu’il est une copie sublimée (car augmentée par une technique d’imagerie impressionnante) de celle d’il y a 25 ans. Que l’histoire n’a bien évidemment pas changé et que tout est quasiment scrupuleusement (et heureusement) respecté. Les décors sont magnifiques, les enchainements bien pensés, la réalisation impeccable et les dialogues toujours aussi truculents. Tout fonctionne et s’accorde à rendre le spectacle surprenant. Le film familial se veut émouvant, prenant mais aussi majestueux et délicieux. Il fera palpiter les cœurs, attisera quelques larmes de bonheur, ravivera les émotions de notre (tendre) enfance et nous fera entrer sans détour dans cette belle aventure et sa jolie romance. Mais que malgré toutes ses superbes qualités indéniables et l’envie de retourner voir ce joli cadeau livré par Jon Favreau, cette version live ne remplacera pas dans nos cœurs, la version dessinée de Rob Minkokk et de Roger Allers. Date de sortie en Belgique/France : 17 juillet 2019 Durée du film : 1h58 Genre : Aventure/animation Titre original : The Lion King Résumé du film : Âgée de 17 ans, Violet (Elle Fanning) rêve de devenir star de la pop pour échapper à sa vie monotone sur l’Île de Wight. Alors que le concours de chant « Teen Spirit » est organisé sur l’île, son rêve de devenir chanteuse semble plus proche que jamais, d’autant plus qu’elle est assistée par son mentor Vlad, un ancien chanteur d’opéra. Mais Violet se rend progressivement compte que la voie du succès est semée d’embuches et qu’elle devra surmonter ses propres incertitudes. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Surfant sur le succès indémodable des émissions de télé crochet, « Teen Spirit », le premier long métrage de Max Minghella, offre l’opportunité à Elle Fanning d’ajouter une corde (vocale) à son arc. Le résultat ? Un film pour adolescents très plan-plan mais loin d’être ennuyant. Un film qui fait son petit bout de chemin tout tracé vers un final totalement convenu mais qui permettra aux plus jeunes spectateurs de faire battre leur cœur sur le rythme d’une bande originale des plus appréciable. Un film qui porte bien son nom Ne révolutionnant absolument pas le genre et reprenant toutes les thématiques chères à nos jeunes spectateurs, « Teen spirit » présente non seulement l’ascension d’une jeune femme en quête d’émancipation mais aussi la soif de notoriété et avec elle, ses espoirs, ses désillusions, ses satisfactions et ses nombreuses tentations. En passant pour la première fois derrière la caméra, Max Minghella (fils d’Anthony, le réalisateur de « Retour à Cold Moutain », « Le talentueux M Ripley » ou encore « Le Patient anglais ») tente d’insuffler un vent de fraîcheur et propose un film sur les rêves des adolescents pour… les adolescents et coche ainsi toute les cases d’un cahier de charge prévu pour jouer avec l’ascenseur émotionnel des teenagers. Est-ce pour autant désagréable ? Pas vraiment. En plantant son décor de base sur l’île de Wight (dont son père est originaire et où se déroule chaque année le célèbre festival chanté par Michel Delpech), le jeune réalisateur parvient à donner une densité au personnage de Violet(ta) Valenski, jeune adolescente d’origine polonaise vivant seule avec sa mère célibataire (Agnieszka Grochowska) dans une fermette en piteux état. Enchaînant les jobs pour renflouer les comptes de la maisonnée, Violet n’a comme espace de liberté que les quelques chansons proposées dans le petit bar du coin où elle travaille le soir, devant une salle quasiment vide, les chaises retournées et pour seul spectateur, un ancien chanteur d’opéra enthousiaste par ses spectacles improvisés. Déterminée à quitter sa vie de misère, Violet trouvera une merveilleuse opportunité de s’émanciper en participant aux auditions de l’émission « Teen Spirit » (sorte de « The Voice » ou « Nouvelle Star » aussi médiatisée) accompagnée et encouragée par son fan de la première heure, le bienveillant Vladimir (Zlatko Burić). Totalement prévisible, l’intrigue générale du film évolue vers des étapes successives qui mèneront la jeune Violet de l’ombre à la lumière, ce qui permet ainsi à Tom Coates, le directeur artistique du film, de se faire plaisir sur les clair-obscur et autres jeux de lumière. La réalisation, classique, est soignée, le scénario plutôt bien ficelé, de ce côté-là, il n’y a rien de particulier à relever. Elle singing Fanning Le seul réel intérêt du film, osons l’écrire, est la prestation vocale de Elle Fanning qui, en plus de tenir le rôle principal, tient aussi le micro et pousse la chansonnette à de nombreuses reprises. Plutôt convaincante, l’apprentie chanteuse livre des morceaux dans l’ère du temps tels que « Windflowers », « I Was A Fool » , « Little bird » ou encore « Don't Kill My Vibe ». Seul regret ? Des enregistrements de son joli timbre de voix oui, mais des playbacks lors de ses prestations scéniques, ce qui enlève un peu de charme et de profondeur dans les deux ou trois scènes musicales cruciales. A ces-titres, ajoutons une bande originale très appréciable dans laquelle on retrouve, en vrac, « Just a girl » de No Doubt, « Grimes » de Génésis, « Barbie Girl » d’Aqua et « Saturday night » de Whigfield. Très inconstante dans sa carrière, Elle Fanning trouve ici un rôle convenable mais bien loin de ceux qui la révèlent réellement, un de ceux qui lui permettent de chanter, de parler polonais et de toucher un public plus large, pas toujours amateur des films d’auteur dans lesquels ont l’a vue plus récemment. Date de sortie en Belgique : 10 juillet 2019 Durée du film : 1h32 Genre : Drame / Film musical Résumé du film : L'araignée sympa du quartier décide de rejoindre ses meilleurs amis Ned, MJ, et le reste de la bande pour des vacances en Europe. Cependant, le projet de Peter de laisser son costume de super-héros derrière lui pendant quelques semaines est rapidement compromis quand il accepte à contrecœur d'aider Nick Fury à découvrir le mystère de plusieurs attaques de créatures, qui ravagent le continent ! Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : Oubliez la noirceur du bouleversant « Avengers: Endgame » et venez goûter à la comédie d’action de notre tisseur préféré : Spider-Man ! Volontairement moins sombre que dans les sagas d’autres super-héros portés à l’écran cette année, Peter Parker (excellent Tom Holland) n’aspire qu’à passer un voyage scolaire inoubliable ! Oui mais c’était sans compter les élémentaux- des créatures hostiles prenant la forme des quatre éléments naturels- et la détermination sans faille de Nick Fury (Samuel.L.Jackson fidèle à lui-même). Autant le dire de suite, nous sommes ressortis conquis de ces 2h10 minutes passées en compagnie de l’homme araignée ! Oui, ce « Spider-Man Far From Home » est clairement le plaisir coupable de ce début d’été ! Teenage « super » movie Amateur de second degré, de légèreté et de blagounettes adolescentes, bienvenue ! Avec ce « Spider-Man Far From Home », nous sommes en terrain conquis ! Dans la même lignée que le précédent « Homecoming », ce dernier a le mérite de proposer un récit coloré et plein d’énergie avec des enjeux beaucoup plus fondamentaux ! D’ailleurs, le film enchaine de manière harmonieuse les cascades et les blagues mais n’oublie pas de traiter des sujets beaucoup plus sérieux. Le spectre d’Iron Man pèse toujours sur la ville et dans le cœur de notre héros. Le film parvient à nous rendre compte de la difficulté de tourner la page après la perte d’un ami. Le réalisateur, Jon Watts, déjà responsable de l’opus précédent prend le relais avec beaucoup de réussite du monument que représente la conclusion des Avengers. Ces réjouissances visibles à l’écran, nous les devons à un casting exemplaire ! Tom Holland est parfait dans le rôle et endosse merveilleusement bien le costume jadis prêté à Tobey Maguire et plus récemment à Andrew Garfield . A ses côtés, Spidey pourra compter sur ses amis : Zendaya est parfaite en MJ et Ned son ami fidèle est toujours joué par Jacob Batalon. Jon Favreau apparaît, lui, plus de temps à l’écran et cela fait plaisir ! Il en va de même pour la tante May incarnée par la pétillante Marisa Tomei. Mais la vraie surprise qui apporte véritablement un gros plus au film est la très convaincante performance de Jake Gyllenhaal. L’acteur caméléon nous prouve, une nouvelle fois, que tous les registres du cinéma lui sont accessibles. Afin de ne pas nuire à votre plaisir de découverte nous n’en dirons pas plus mais son personnage possède une vraie densité ! « De nos jours, les gens croient n’importe quoi » Son personnage de Mysterio est vraiment excellent et les scènes du film dévoilant les « illusions » sont esthétiquement superbes ! Extrêmement bien pensées, elles témoignent d’une conception poussée procurant un grand plaisir visuel. D’ailleurs, l’intrigue, faussement simple, permet un bon nombre de rebondissements bienvenus et surtout une belle réflexion sur la manipulation de l’information et de la pratique de certains médias. A cela s’ajoute un constat sur le besoin de croire. Mais dans un monde où les illusions sont facilitées par la technologie, l’esprit critique doit être au cœur de nos préoccupations. En fin de compte, le seul bémol que nous déplorons est, comme souvent, un final un peu trop poussif ! Quelques minutes de moins auraient été bénéfiques à l’ensemble du film. Vous l’aurez compris, avec ce « Spider-Man Far From Home », l’été s’ouvre sur un film coloré et sucré comme on les aime mais n’oublie pas de nous proposer de réels enjeux ! Et si en plus, on peut se détendre avec des scènes d’action étourdissantes, on a tout à y gagner non ? Une dernière chose ! Il est important de ne pas partir trop vite car vous louperiez deux scènes post-générique essentielles ! A bons entendeurs… Date de sortie en Belgique/France : 3 juillet 2019 Durée du film : 2h10 Genre : Action/Aventure Résumé du film : Une jeune mère célibataire doit reprendre sa vie après un tragique accident. Portrait d’une femme forte et son combat entre beauté et dignité. Un film sur la maternité, le courage et l’acception de soi dans le Londres d’aujourd’hui. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : « Dirty God », voilà un film qui marquera ce début du mois de juillet d’une pierre blanche. Porté avec une force de conviction qui impressionne par sa comédienne débutante Vicky Knight, le drame de Sacha Polak bouleverse et délivre un intense message d’espoir. «Je suis chair, os, je suis peau, âme» C’est avec ces paroles troublantes et sa musique entêtante que s’ouvre le nouveau long-métrage de la Néerlandaise Sacha Polak. « Human » de Sevdaliza résonne dans notre salle de cinéma et avec lui, le résumé du message d’un film touche au cœur et nous remplit d’espoir. Dès ses premières minutes, le visage marqué de Jade et son regard intense, marqués par la douleur et la convalescence hypnotisent les spectateurs et les entraînent dans une histoire faite de hauts mais surtout de bas dans laquelle son héroïne n’a jamais cessé son combat. Meurtrie par le regard des autres, leurs réflexions maladroites ou blessantes, le rejet de sa propre fille de deux ans (qui la qualifie de gentil monstre) n’ont pas raison du caractère tenace de Jade. Employée dans une centrale téléphonique, la jeune femme devra (sur)vivre face aux moqueries de ses collègues et les regards méprisants ou dégouttés des jeunes clubbeurs qu’elle fréquente la nuit. Alors que beaucoup auraient tourné le dos à ce quotidien insupportable et son atrocité, Jade, elle, ne va jamais flancher. Son moteur ? Le rêve de retrouver un jour une peau lisse, un visage présentable mais surtout une vraie vie ! Contrainte de vivre chez sa mère (voleuse à l’étalage et revendeuse de vêtements de luxe), de redécouvrir la vie de célibataire après avoir été brulée au visage par le père de sa fille et de gagner sa vie pour financer sa chirurgie réparatrice, Jade avance dans la vie, la tête haute mais le cœur lourd, trouvant un peu de réconfort dans les bras de sa meilleure amie Shami ou dans ceux de son ami Naz. Sa liberté, Jade la trouve dans une sexualité virtuelle et dangereuse mais presque assumée, lors d’une balade dans sa cité, cachée sous un niqab (bien moins claustrophobe que son masque de revalidation) ou lors des saynètes animées et racontées à sa fille derrière un drap blanc, le soir, dans une petite chambre partagée. Ses espoirs, eux, se fondent lorsqu’une clinique marocaine lui propose une chirurgie plastique révolutionnaire qui lui redonnera enfin un visage sans cicatrice ni blessure... Mais n’est-ce pas trop beau pour être vrai ? Si le jeu impressionnant de Vicky Knight est si intense, c’est sans aucun doute parce que l’actrice débutante a elle-même été marqué dans sa chair par les brûlures et le regard des autres. A l’âge de huit ans, la petite Vicky est victime d’un terrible incendie et évolue sous les railleries des enfants jusqu’à l’âge adulte où elle a accepté ses cicatrices, des stigmates qui ont forgé son caractère de guerrière. Bien moins marquée que son personnage, la comédienne a dû supporter deux heures de maquillage par jour pour que le résultat soit optimal mais a surtout mis sa propre expérience au profit de son héroïne de façon viscérale ! Véritable force de la nature, Vicky Knight se révèle à l’écran et pose ainsi les jalons d’une carrière qu’on lui souhaite fructueuse à l’avenir. Un film rempli d’espoir Si ce genre d’attaques à l’acide se répand de plus en plus et a défrayé la chronique à plusieurs reprises, l’histoire de « Dirty God » ne verse jamais dans le pathos si le misérabilisme. Et pourtant, nous aurions pu le redouter tant le milieu socio-économique choisit et l’environnement familial dépeint tendaient vers le drame social noir et sans espoir. Sacha Polak a eu l’intelligence de brosser un portrait très authentique d’un quartier défavorisé où chacun survit comme il peut et où la communauté entretient des liens très serrés. Contrebalancé par des scènes colorées et rythmées (on pense aux sorties entre copines et aux « vacances » tous frais payés de l’autre côté de la Méditerranée), le drame qui se joue durant une grosse heure trente est aussi l’occasion d’évoquer des sujets plus denses tels que l’exclusion et la marginalité, la pauvreté, la sexualité virtualisée, les relations maternelles compliquées et la précarité. Dramatique et parfois noir, bienveillant et rempli d’espoir, « Dirty God » est un long métrage poignant, porté par une Vicky Knight incroyablement convaincante. Un film rempli d’émotions contradictoires mais qui dépeint avec force et conviction, la vie d’une jeune femme qui n’a jamais cessé de croire. Date de sortie en Belgique : 10 juillet 2019 Durée du film : 1h44 Genre : Drame Résumé du film : Lady Winsley, une romancière américaine, est assassinée sur une petite île turque. Le célèbre inspecteur Fergan arrive d’Istanbul pour mener l’enquête. Très vite, il doit faire face à des secrets bien gardés dans ce petit coin de pays où les tabous sont nombreux, les liens familiaux étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large que les esprits. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Hiner Saleem, réalisateur d’origine kurde, a déjà une dizaine de longs-métrages à son actif. Mais avec « Qui a tué Lady Winsley ?», le metteur en scène (qui a fui l’Irak à la fin de son adolescence pour gagner l’Italie) ouvre les portes de son univers à un public plus large et sans doute très intrigué par son affiche. Mêlant humour, enquête et discours politique, son dernier long-métrage policier a certes des petits airs de déjà vu, mais surtout une patte appréciable qui satisfera la plupart d’entre nous. Utilisant les codes du polar et en y injectant de nombreux autres genres, « Qui a tué Lady Winsley ?» se veut être une très jolie mosaïque culturelle et une approche ludique de la complexité de la Turquie. En effet, lorsque l’inspecteur Fergan tout droit venu d’Istanbul reprend les rennes d’une enquête complexe, la population entière de l’île de Büyükada s’interroge sur les raisons qui poussent la police nationale à s’intéresser à ce petit meurtre déplorable. Qu’était venue faire une écrivaine américaine sur l’île du Bosphore en plein hiver ? Pour quelle raison a-t-on voulu la faire taire ? Qui l’a abattue d’une balle le soir du 19 février dernier et surtout, quels liens y -a-t-il entre cette affaire et l’assassinant d’un jeune homme 15 ans plus tôt ? Les réponses à toutes ces questions sont sous le nez de l’inspecteur Fergan qui, contrairement au commissaire local, a semble-t-il bien plus de flair. Mais son enquête risque bien de déranger la tranquillité de la petite communauté de Büyükada où chacun se connait depuis des nombreuses années et pire, révélera aux grands jours des petits secrets que beaucoup se sont acharnés à préserver durant de nombreuses années. En contextualisant son intrigue dans le doux hiver qui touche l’île du Bosphore, Hiner Saleem apporte une atmosphère inquiétante qui suffit à elle-seule. Le mystère s’épaissit autant que la brume de ce mois de février et se dissipe une fois les rayons du soleil plus chaleureux. Cette évolution météorologique se calque d’ailleurs assez bien sur l’évolution de l’enquête mais aussi celle de la quête d’identité du meurtrier et de celle de notre fin limier. C’est que notre bon Fergan (excellent Mehmet Kurtulus) a lui aussi quelques soucis à régler et doit sans cesse faire face à l’hostilité des habitants de l’île qu’il se met peu à peu à suspecter. Adultères, révélations de secrets enfouis, discriminations et racismes s’invitent dans le quotidien de notre enquêteur zélé et très vite, cette comédie policière dans laquelle nous nous étions plongés dénoncent quelques maux propres à notre temps. Au-delà de l’enquête policière, c’est la place de la femme dans une société conservatrice et celle des membres de la communauté kurde qui sont évoquées et même si le jeu se veut très théâtral, il y a quelque chose de terriblement vrai dans le drame que vit chaque personnage. La légèreté et l’humour dénoncent quelques failles, grossissent le trait mais tout cela s’emboîte dans un exercice qui plait. A tous les amateurs de film policier et à tous ceux qui voudraient tenter une incursion dans l’univers d’un cinéaste qui a bien plus à dire qu’il n’y parait, « Qui a tué Lady Winsley ? » vaut la peine d’être vu et apprécié pour ce qu’il est : un mélange de genres qui s’accordent sur la partition d’une enquête qui questionne les protagonistes du film mais aussi ses spectateurs sur leurs différentes valeurs… Date de sortie en Belgique : 3 juillet 2019 Durée du film : 1h29 Genre : Policier Titre original : Who Killed Lady Winsley? Résumé du film: Josephine Chesterfield est une Britannique glamour et séduisante qui vit à Beaumont-sur-Mer et a un penchant pour escroquer les hommes riches et crédules des quatre coins du monde. Dans son monde bien ordonné et méticuleux, débarque Penny Rust, une Australienne qui est aussi libre et amusante que Josephine est réfléchie et rusée. Là où Penny amasse des liasses de billets en magouillant dans les bars de quartier, Joséphine s'attaque aux diamants massifs après avoir attrapé sa proie dans des casinos tape-à-l'œil. Malgré leurs méthodes différentes, toutes deux sont maîtres dans l'art de la tromperie et arnaquent les hommes qui font du tort aux femmes… Note du film : 2/10 (par François) Avis : Nous vivons dans une drôle d’époque ! Beaucoup de « classiques » sont revisités sans vergogne par les grands studios alors qu’ils pourraient oser la nouveauté ! Le vrai problème est que cette « revisite » tient parfois du plagiat comme c’est le cas ici, mais nous y reviendrons. Dernièrement, de nombreux remake ont hélas vu le jour. Citons par exemple « S.O.S. Fantômes » ou « Ce que veulent les hommes » dérivé de « Ce que veulent les femmes ». A chaque fois la même interrogation nous obsède : « pourquoi toucher à ces pépites ? » ; qui plus est pour nous offrir une bouillie abjecte très loin d’égaler le modèle d’origine ?!! Serait-ce une volonté d’offrir un souffle féministe à une production cinématographique trop tenue par les hommes ? Nous ne nous prononcerons pas mais le résultat est affligeant. Copier-coller maladroit de deux classiques Le « Coup du siècle » titré « The Hustle » aux Etats-Unis est le remake au féminin du film de Frank Oz de 1988 : « Le plus escroc des deux » emmené par le duo Steve Martin et Michael Caine en état de grâce (lui-même remake des « Séducteurs » (1964) avec Marlon Brando). Avant de continuer, il est de notre devoir de vous avertir que pour nous, la version de Frank Oz constitue depuis l’enfance un mètre étalon en termes d’humour bien senti. L’union des dialogues prononcés par le dandy Michael Caine et les facéties de Steve Martin sont inoubliables ! Attention sacrilège en vue ! De Beaumont-sur-Mer à Majorque, le rêve en moins Notre peur de voir cette adaptation au cinéma par le réalisateur Chris Addison remonte à son annonce. Et cette angoisse s’est peu à peu transformée en colère sourde dès les premières images du film. La faute à une paresse inadmissible qui frôle le plagiat étudiant ! Pendant 1h30, notre torture se poursuit avec la découverte des mêmes rouages mais façonnés plus grossièrement. Le remake est porté à l’écran sans audace ni la moindre finesse. Bien sûr, on pourra arguer qu’on ne peut succéder au duo Caine/Martin sans pertes et fracas... et même si nous apprécions Anne Hattaway, nous ne comprenons pas les raisons qui ont poussé l’actrice à accepter la proposition. Quant à sa partenaire à l’écran, Rebel Wislon, nous avons assisté impuissant aux gags éculés, poussifs et par la force des choses indigestes de cette petite blonde « rigolote ». Mais, nous le disions, la catastrophe cinématographique s’explique par sa fainéantise écœurante. Les scènes marquantes sont identiques, tout comme les répliques ou les décors mais ici nous ne rions pas. Nous avons laissé échapper un rictus lorsque dans ses premières minutes, le film s’autorise une scène originale où Rebel Wilson se confond parmi les poubelles. Rictus qui a été notre moteur pour tenir et trouver la force de poursuivre. Inutile de vous dire que ce chemin de croix nous a paru bien long. « Le coup du siècle » se complet dans la caricature outrancière là où son ainé de 1989 proposait tellement plus de nuances et de générosité. Il parvenait même à installer des « temps » avant que l’humour ne survienne. Bien sûr, ici c’est peine perdue ! Comment ne pas détester la scène de la rencontre ? La fameuse scène du train était truculente sous la houlette de Frank Oz mais est pathétique ici…Rebel Wilson en fait des caisses tel un éléphant dans un magasin de porcelaine et finit par agacer. Heureusement, les souvenirs du précédent film restent en mémoire… Très vite, la peur nous gagne quand nous comprenons que tout est calqué mais rendu plus laid. Notre crainte est de voir apparaitre des scènes que nous aimons encore regarder aujourd’hui car nous savons (à raison) que le massacre s’annonce grandissant. La modernisation se poursuit, tel un rouleau compresseur ou un trou noir dévorant toute lumière d’espoir ! Le résultat à l’écran est affligeant et nous sommes en état de choc. Seule la musique d’Anne Dudley parvient à garder sans trop défigurer l’esprit de la version de Miles Goodman. C’est une maigre consolation que nous prenons tout de même ! Que retenir de ce film si ce n’est la consternation ? Si vous ne connaissez pas la version précédente du « Plus escroc des deux », peut-être que le film pourrait … non en fait, si le pitch vous intéresse, privilégiez la version de Frank Oz de 1988 avec les grands Steve Martin, Michael Caine, Glenne Headly et Ian McDiarmid (qui joue le rôle de l’empereur Palpatine dans « Star Wars »). Nous, on s’interroge encore sur la plus value du film voire son utilité. Au moins, il nous procure la furieuse envie de sortir notre bon vieux dvd, garant de francs éclats de rires ! Date de sortie en Belgique/France : 17 juillet 2019 Durée du film : 1h34 Genre : Comédie Titre original : The Hustle Résumé du film : Déterminés à mettre Annabelle hors d'état de nuire, les démonologues Ed et Lorraine Warren enferment la poupée démoniaque dans leur "pièce des souvenirs", en prenant soin de la placer derrière une vitre sacrée et de solliciter la bénédiction d'un prêtre. Mais Annabelle réveille les esprits maléfiques qui l'entourent et qui s'intéressent désormais à de nouvelles victimes potentielles : Judy, la fille des Warren âgée de 10 ans, et ses amis. Une nouvelle nuit d'horreur se prépare… Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Troisième volet des aventures de la célèbre poupée, « Annabelle : La maison du mal » est, plutôt que de se révéler dans un épisode convaincant, le parfait trait d’union entre deux triptyques presqu’indépendants : celui d’Annabelle et celui des dossiers Warren. Si l’on sait depuis peu que les deux univers sont intimement liés, les intentions du « Conjuring Universe » sont à présent clairement annoncées : « La Nonne », « Conjuring », « Annabelle » et « La Malédiction de la Dame Blanche » se retrouvent dans un même panier et se verra à coups sûrs garni de nouveaux spin off parallèles et autres sequels annoncés (« The conjuring 3 » est déjà en préparation au même titre que « The Crooked Man » - vu dans « The conjuring 2 » - et la suite de « La Nonne »). Perdus dans toute cette chronologie disparate ? N’ayez aucune crainte, « Annabelle : la maison du mal » peut se voir comme un épisode à part entière même si à défaut d’avoir vu les deux autres, certaines références risquent de manquer à ses spectateurs téméraires. A n’ouvrir sous aucun prétexte. Peu original dans son contexte de base, « Annabelle : la maison du mal » est une sorte de référentiel de tout ce qui se fait en matière d’horreur pour grand public : jump scare, musiques inquiétantes, atmosphères pesantes, mouvements de caméra suggestifs, bruits suspects, âmes errantes, prières de réconfort et caissons de confinement maléfique, tout y est. Dérivé horrifique de la comédie « Chair de Poule », ce nouvel opus du Conjuring Universe est l’occasion de sortir tous les bestiaires conservés dans les dossiers Warren et de les animer dans un long-métrage à la fois poussif et sous-exploité. En effet, alors que Lorraine et Ed Warren reviennent à la maison avec la démoniaque Annabelle sous le bras (quelle idée !), leur fille Judy découvre un article peu flatteur sur sa famille, un papier qui accuse ses parents d’être de vrais charlatans. Esseulée à l’école, moquée et abandonnée par ses amis, la petite fille se retrouve seule avec sa « baby-sitter » Mary Ellen à la veille de ses 11 ans. Profitant de l’absence des étranges démonologues, la curieuse Daniela (amie de Mary Ellen) se faufile dans la pièce interdite de la maison Warren où sont entassés de multiples objets autrefois possédés... Et quand on dit que la curiosité est un vilain défaut, l’adage n’est rien à côté de ce que vont vivre les trois jeunes filles… Loup-garou, fantômes, démons, passeurs… Tous vont sortir de leur sommeil pour semer la zizanie et trouver une nouvelle âme sœur. Judy, Judy on te charrie Alors qu’on s’attendait à un nouvel opus dans la lignée du très bon deuxième Annabelle (« La création du mal »), « La maison du mal » ne parvient pas à tirer son épingle du jeu. Ed et Lorraine sont reléguer au second plan, Annabelle aussi (un comble non ?) et on suit presque paisiblement les mésaventures de Daniela, Mary Ellen et Judy sujettes au courroux des pensionnaires du sous-sol. Si Katie Sarife et Madison Iseman se montrent convaincantes dans leur jeu, on émet par contre plus de réserves quant à celui de la jeune Mckenna Grace (« Mary »). La jeune fille, qui souffre de la réputation de ses parents, parvient difficilement à trouver sa place dans sa vie et dans l’histoire et il en va de même de sa jeune interprète qui n’exprime qu’à de rares occasions, les émotions de son personnage et reste ainsi dans la caricature tout au long de sa prestation. Alternant humour, émotion et stress, le scénario plutôt creux de ce nouveau sequel s’inscrit pourtant très bien dans un environnement soigné au cordeau, tant dans ses décors que dans ses multiples références à une époque révolue. La photographie est nette, les jeux de lumière efficaces mais on regrette le manque d’approfondissement d’un climax qui aurait pu s’avérer plus anxiogène. « Annabelle : la création du mal » parvenait à jouer avec nos nerfs alors que « La maison du mal » fait marche arrière et tire sur les traditionnelles ficelles un tout petit peu trop grossières. Gary Dauberman (scénariste de « La Nonne », « Ça » et.. « Annabelle ») passe derrière la caméra de ce troisième volet et en oublie l’essentiel : donner un peu de corps à une trame générale qui aurait pu être intéressante et créer un pont plus solide entre deux univers plébiscités à chaque sortie par les amateurs du genre. Une 4DX au service d’un scénario faiblard. Totalement convenu et peu impressionnant, « Annabelle : la maison du mal » a cette année un allié de taille : la 4DX. Si ses capacités sont sous-exploitées sur la durée, la technologie va pourtant permettre à ses spectateurs de vivre quelques petits moments de frayeur et rendre ludique la vision d’un film d’horreur. Sans cela, pas sûr que les frissons soient de la partie et, à moins d’être facilement impressionnables, le résultat est pour nous peu garanti. Annabelle n’est qu’un médium pour les esprits démoniaques ? « La maison du mal » est celui de deux univers qui finiront par se croiser et qui, on l’espère, auront encore des choses à nous raconter et plus d’un tour dans leur sac pour nous faire (enfin) sursauter … Date de sortie en Belgique : 3 juillet 2019 Date de sortie en France : 10 juillet 2019 Durée du film : 1h46 Genre : Horreur Titre original : Annabelle comes home Résumé du film : Max fait face à des changements majeurs dans sa vie. Sa propriétaire est maintenant mariée et a un enfant, Liam. Inquiète pour la protection du garçon, Max développe un tic nerveux. Lors d'un voyage familial à la campagne, Max et son ami Duke rencontrent des vaches mesquines, des renards hostiles et une dinde terrifiante, ce qui ne fait qu'accroître son anxiété. Heureusement, Max est guidé par Rooster, un chien de ferme chevronné qui le pousse à abandonner ses névroses, à trouver son alpha intérieur et à donner un peu plus de liberté à Liam. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Vous appréciez les premières aventures de Max, Duke, Gidget, Chloé, Pompon et Petit chou ? « Comme des bêtes 2 » est fait pour vous. Dans la parfaite continuité du premier long-métrage entamé en 2016, ce nouveau film signé Illumination continue sur sa lancée et nous invite à découvrir ce que font nos amies les bêtes une fois notre dos tourné De Manhattan à la campagne Fort de son succès, Illumination avait annoncé depuis un petit temps déjà la suite des aventures de Max et compagnie. C’est donc sans étonnement que nous rempilons pour une suite sans grande modification, si ce n’est la découverte du monde rural et de ses drôles d’animaux domestiques ou sauvages. Alors que Max vient de découvrir les joies d’être gardien d’enfant, les parents de son petit Liam les emmènent dans les terres de l’oncle fermier. L’occasion pour le sympathique fox terrien de mettre ses préoccupations en off et de prendre une bonne bouffée d’air frais. Loin de l’animation de Manhattan, le débonnaire Duke et lui vont vivre des aventures inédites qui lui permettront de découvrir le chien de garde qui sommeille en lui. Mais ce n’est pas tout ! Au menu de ce deuxième volet, on suit également plusieurs petites intrigues secondaires s’emboîtant petit à petit les unes dans les autres. L’occasion de découvrir les angoisses de chacun et de creuser leurs caractères déjà bien dépeints dans le premier volume du diptyque animé. Durant une petite heure trente, on découvre les conséquences de maladresses réalisées par nos petits animaux préférés : Gidget perd le jouet fétiche de Max et découvre le monde des chats sous les conseils de la détachée Chloé alors que Pompon, devenu Captain Super Lapin sauve un bébé tigre blanc des griffes d’un méchant tenancier de cirque ambulant. Là où certains verront l’originalité de courts-métrages a priori indépendants se lier dans un final totalement convenu, d’autres trouveront ce choix peu judicieux et regretteront la dispersion d’un univers qui aurait gagné à être plus rassemblé. Drôle par moments mais surtout long à force de multiples mini rebondissements, « Comme des bêtes 2 » s’inscrit dans une suite correcte d’événements plus ou moins bien illustrés mais toujours très téléphonés. Je voudrais être chat Sans prendre aucun risque, le deuxième volet de « The secret life of pets 2 » (en version originale) prend cependant quelques angles intéressants. Le tandem Renaud/ Brian Lynch aborde notamment le thème de la transmission en choisissant deux directions radicalement différentes mais aussi efficace l’une que l’autre : le coaching reçu par Gidget pour devenir un véritable chat amuse le public alors que celle de Rooster (doublé en version originale par Harrison Ford) permet à Max de trouver le leader qui sommeille en soi et de montrer combien on peut assurer un rôle protecteur sans stress démesuré. En survolant ce nouvel essai pas toujours transformé, on comprend bien vite que famille, courage, amitiés et dépassement de soi sont les maîtres mots de cette suite pas toujours harmonisée. S’adressant essentiellement aux moins de 10 ans, le nouveau film de Chris Renaud amusera les jeunes enfants et les occupera sans trop de difficultés grâce à différentes mésaventures qui devraient les intéresser. Les parents par contre auront parfois bien du mal à accrocher à ce(s) récit(s) peu inspiré(s)… Hormis la visite chez le vétérinaire et le petit tour en voiture qui les feront sourire ou l’exploitation animale dans les cirques qui les feront bondir, on doit bien avouer que les petites trouvailles sont bien trop rares que pour garder notre intérêt d’adulte intact sur la durée. Si son univers est à présent bien planté et nos petits héros familiers, « Comme des bêtes 2 » ne révolutionnera pas le monde des films animés et remplira gentiment son contrat de mélange d’humour, d’aventure et d’action sans non plus se démarquer des sorties du moment. Date de sortie en Belgique : 3 juillet 2019 Date de sortie en France : 31 juillet 2019 Durée du film : 1h26 Genre : Animation Titre original : The secret life of pets 2 Résumé du film : Alors que le Département V est sous tension avant le départ annoncé d'Assad, partenaire de l'inspecteur Carl Mørck, ces derniers se lancent dans une nouvelle enquête qui pourrait bien être leur dernière. Suite à la découverte de trois squelettes cachés derrière la tapisserie d'un vieil appartement, les deux enquêteurs et leur assistante Rose doivent exhumer une macabre affaire datant des années 1950 : sur la petite île de Sprogø, des femmes étaient internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad... Note du film : 6/10 (par François) Avis : Quel bonheur de retrouver nos enquêteurs préférés du Département V, le bureau des affaires oubliées ! Après un excellent premier film, un beaucoup plus sombre deuxième long métrage et un mémorable troisième épisode, le duo de fins limiers nous revient pour une enquête pas piquée des vers… Horreurs sur fond d’Histoire vraie… Dès le début de l’intrigue, nous nous disons que ce qu’on s’apprête à voir à l’écran sera éprouvant. Captivité, violence morale et physique et surtout stérilisation forcée prennent une place centrale dans ce récit scandinave porté à l’écran. Très vite, le malaise s’installe (tout comme dans le deuxième épisode de la saga) et, comme souvent, le parti pris par le réalisateur sera de voyager entre les années 60 (sur l’île de Sprogø) et l’époque actuelle. L’enquête évoluant à coup de flashback alternant passé et présent. Là bas, à Sprogø, un docteur complètement allumé et ses complices séquestrent des jeunes femmes marginales ou en tout cas, qui s’éloignent d’une morale bien pensante. Tiré d’une histoire vraie, le Danemark chasse ses vieux démons avec cette histoire flirtant avec « Cold Case » et nous glace le sang. Les relents de l’eugénisme et du national-socialisme si chers aux nazis du troisième Reich sont prégnants. Triste réalité que celle-ci où la vieille Europe se met face à ses fantômes qui n'ont hélas pas disparus avec la fin de la Seconde guerre mondiale. Bel écrin glacé … mais plus fragile Techniquement toujours impressionnant, le réalisateur Christoffer Boe reprend les codes esthétiques propres à la série : les plans larges sublimes et la photographie ultra léchée participent également au plaisir de l’enquête. Les comédiens s’en donnent toujours à cœur joie et c’est un vrai plaisir de retrouver Nikolaj Lie Kaas (Adam’s Apple) et Fares Fares (le Caire confidentiel). Cependant, même si le duo fonctionne toujours bien, il finit par s’essouffler quelque peu, la faute à un scénario moins travaillé. Moins complexe que précédemment, le film est gangrené de clichés éculés et assez poussifs. La preuve avec ce méchant caricatural ou encore le traitement réservé à la communauté musulmane. Narrativement, les trois premiers films pouvaient se targuer de posséder de solides intrigues qui tiraient parti d’un duo d’enquêteurs très différents, voire antagonistes. La mise en relief de leurs différences (caractères et origines) était finement amenée. Bien sûr, avec le troisième volet et son intrigue captivante, nous étions en terrain connu et les mécanismes se répétaient sans que cela ne soit gênant ; mais c’est moins le cas ici… La faute à un discours peut-être trop moralisateur et à une intrigue beaucoup trop simpliste. En définitive, « Les enquêtes du département V : dossier 64 » nous apparait davantage plaisant pour les retrouvailles avec nos enquêteurs préférés et pour la réalisation sans faille que par la complexité de son intrigue… Vite vu, vite oublié ? Date de sortie en Belgique : 3 juillet 2019 Durée du film :1h59 Genre : Thriller Titre original : Journal 64 |