La petite fille et son ours… Il y a une légende amérindienne qui dit que nous naissons avec deux ours en nous. Un qui est le symbole de l’amour, la compassion, l’autre qui représente le mal et la peur. Au fil des ans, l’ours prend de plus en plus de place, mais lequel des deux aller vous « nourrir » et faire grandir… Si la légende est jolie à lire et à découvrir, vous comprendrez qu’en vous plongeant dans ce « Nouveaux Mutants » que cette métaphore va prendre tout son sens. En se réveillant dans un hôpital psychiatrique où Danielle va faire la connaissance de quatre autres jeunes mutants, la jeune fille est loin de s’imaginer que le potentiel enfoui en elle risque bien de créer un sacré bordel. Amateurs des films de la lignée d’ « X-Men », bienvenus dans la pouponnière austère des films de super-héros Marvel. « Les nouveaux mutants » ont certes l’air sympathique, leurs super-pouvoirs risquent bien de faire de jolis dégâts s’ils ne sont pas maîtrisés par les adolescents qui subissent leur drôle d’état. Pour ce (premier) volet des aventures de nos cinq mutants en devenir, Josh Boone s’appuie sur les récits inventés par le Britannique Chris Claremont, papa des X-Men de 1976 à 1991 mais aussi créateur de séries dérivées. Ayant déjà collaboré avec la Fox il y a quelques années, le réalisateur prend la direction d’un film de super-héros flairtant avec l’horreur, dont les sorties dans nos salles ont moultes fois été reportées. Frappé de la malédiction Deadpool, X-Men, Covid et…Tenet, le film a-t-il de solides arguments pour se frayer un chemin dans le cœur des spectateurs ? Oui… et non. Du côté des sujets qui fâchent, évoquons les effets spéciaux un peu foutraques et grossiers par moments que pour faire de ce spectacle un show de grande qualité. Le scénario est super convenu, son final se pointe à l’horizon dès la scène d’ouverture et le chemin a beau être agréable, il n’en reste pas moins, à l’image de sa bande originale (signée Mark Strong), d’un classicisme évident. Passé la présentation de nos six protagonistes, le film démarre enfin et s’offre quelques jolies scènes d’action appréciables en tous points, il est temps de découvrir qui/que sont ces nouveaux mutants. A la qualité de cette deuxième partie plus dense et davantage tournée vers l’action, nous ajoutons un casting de jeunes vedettes montantes qui excelle dans ce rôle peu évident d’adolescents en proie au questionnement et particulièrement charismatiques. En tête, la brillante Anya Taylor-Joy qui, une fois de plus, nous en met plus la vue et se démarque du reste par son aura et son jeu nuancé. A ses côtés, Charlie Heaton (Jonathan Byers dans « Stranger Things »), Maisie Williams (Arya Starck dans « Game of thrones »), Henry Zaga ou encore Blu Hunt, quatre jeunes comédiens tout aussi convaincants, le seul personnage « adulte » étant l’ambigu docteur Reyers, interprété par Alice Braga (bientôt à l’affiche du nouveau « Suicide Squad » de James Gunn). Abordant des sujets aussi divers et variés que la découverte de la sexualité, le racisme et les préjugés, la difficulté de se faire une place dans la société mais aussi l’importance de la peur et de l’appréhension d’une partie de soi que l’on ne choisit pas vraiment, « Les nouveaux mutants » s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents. Plutôt tourné vers un jeune public friant d’aventures de ce genre, le film de Josh Boone coche toutes les cases du cahier de charges inhérent à ce style de métrage mais le fait de façon plutôt efficace. Si on est à mille lieux de « Brightburn », on abord malgré tout la face sombre du super-héroïsme, un thème quelques fois développé dans la licence X-Men et abordé ici avec ingéniosité. Date de sortie en Belgique/France : 26 août 2020 Durée du film : 1h33 Genre : Super-héros/ Thriller/ Horreur Titre original : The new mutants
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