Si le premier chant des baleines a été enregistré en 1960 (et envoyé dans l’espace près de 20 ans plus tard) et que ces colosses des mers semblent ne plus avoir de secret pour nous, ne nous savons que peu de choses sur leur origine, leur communication et les mystères bien gardés que ces témoins de nombreuses époques ont toujours partagés. Commenté par un Jean Dujardin dont on reconnait peu la voix grave, « Les gardiennes de la planète » est un très beau documentaire aux images époustouflantes, à la musique confidente et les informations surprenantes. On apprend, par exemple, que les cachalots peuvent descendre jusque 3000 mètres de profondeur et mettre ainsi au ralenti leurs poumons et leur cœur ou que les baleines peuvent rester près de 8 mois sans manger. Suivant la route de nombreux cétacés, nous découvrons leurs habitudes, leur langage, leur maternité mais aussi leur mémoire au travers des textes presque poétiques et des prises de vue magiques. Sous l’eau, en surface, microscopiques ou panoramiques, les images choisies pour illustrer le propos de Jean-Albert Lièvre valent véritablement le coup d’œil, que l’on aime ou non les univers marins.
Durée du film : 1h20
Genre : Documentaire Date de sortie en Belgique : 26 avril 2023 De Jean-Albert Lièvre – Avec la voix de Jean Dujardin
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Vierge de toutes visions de ces Evil Dead qui ont marqué les générations, c’est avec une grande attente et une immense curiosité que nous nous sommes plongée dans sa dernière version ciné. Résultat ? Un film gore très premier degré au climax particulièrement bien installé. Maman où t’es ? Optant pour de nombreux changements par rapport à ses prédécesseurs, ce « Evil Dead Rise » signé Lee Cronin se déroule dans un immeuble délabré de Los Angeles où une poignée de résidents survivent en attendant de se voir exproprier. Bientôt vendu et donc contrainte de déménager, la famille d’Elie s’apprête à quitter leur appartement vintage sans savoir où aller. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de tata Beth et d’un séisme de magnitude 5 qui va les isoler du reste du monde aux côtés d’entités démoniaques qui ne demandent qu’à dévorer de la chair fraîche et jouer avec les nerfs des victimes qu’elles prennent plaisir à torturer. Le ton est donné, l’horreur va pouvoir commencer ! Comme dans tout bon film d’horreur mainstream, on retrouve des formules latines réveillant les morts, des entités démoniaques aux sourires effrayants, un climax tendu et des jumpscares à foison. Là où on s’attendait à découvrir un film très second degré où l’humour et l’aspect nanaresque auraient été complètement assumés, on entre dans un univers ultra gore et sanguinolant terre à terre et rarement décomplexé. La noirceur du décor hyper adapté au propos et le jeu d’Alyssa Sutherland déstabilisant à souhait suffisent à eux-mêmes pour glacer le spectateur qui, courageux comme jamais, verra se déverser des centaines de litres d’hémoglobine et sera malmené psychologiquement et émotionnellement dans une heure trente de métrage plutôt bien calibré. Produit par Sam Raimi et plus girl power que ses opus précédents (mention spéciale à Lily Sullivan qui assure haut la main), « Evil Dead Rise » est à réserver aux amateurs d’horreur pure et dure de plus de 16 ans, aux fans de la première heure comme aux novices qui, après la vision du film, n’auront qu’une envie : découvrir les exploitations de son réalisateur emblématique.
Durée du film :1h37
Genre : Horreur Date de sortie en Belgique/France : 19 avril 2023 De Lee Cronin – Avec Lily Sullivan, Alyssa Sutherland et Morgan Davies
Alexis Michalik nous revient après une première adaptation sur grand écran (« Edmond ») avec une comédie dramatique touchante, une histoire d’amour à mettre au pluriel tant elles sont nombreuses dans son long-métrage existentiel. Efficace dans son rythme et sa mise en scène, adaptée à la perfection pour le médium ciné et pour son large public, « Une histoire d’Amour » ne peut que toucher au cœur, émouvoir, attendrir et nous donner une belle leçon de vie. Solaire quand il s’agit de montrer la relation amoureuse qui grandit entre Katia et Justine, assombrie quand on découvre ce que sont devenus Katia et son frère William une dizaine d’années plus tard, le film respire la bienveillance, l’humilité, l’altruisme et l’Amour avec un grand A, celui de deux femmes, d’une mère, d’un oncle, de différents êtres qui sont dépassés par les timings de la vie, leurs belles surprises et les drames qui peuvent survenir.
Durée du film : 1h30 Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique/France : 12 avril 2023 De Alexis Michalik – Avec Juliette Delacroix, Marica Soyer, Alexis Michalik et Léontine D'oncieu de La Batie
On peut célébrer le fait que la France se réapproprie ses héros les plus connus au monde, alors que toutes les adaptations au grand écran de ces 60 dernières années étaient produites à l'étranger (excepté le film dérivé « La Fille de d'Artagnan » de Bertrand Tavernier). On peut aussi s'émerveiller devant les lieux de tournage en décors réels, même si pas exactement sur les lieux de l'histoire (mis à part un passage au Louvre et à Fontainebleau), mais les endroits choisis font tout à fait illusion et l'époque du roman (17e siècle) est respectée, jusque dans les très beaux costumes. Louis Garrel donne vie au roi homonyme à travers de subtils gestes et postures destinés à nous montrer en à peine quelques scènes le dilemme intérieur du monarque trompé. Face à lui, l'impeccable Vicky Krieps incarne une Anne d'Autriche amoureuse et coriace, à qui l'opportuniste cardinal de Richelieu (Éric Ruf, de la Comédie-Française) pose un piège devenu célèbre - l'affaire des ferrets de la reine - et c'est à cet imbroglio que se retrouvent mêlés nos mousquetaires par leur rencontre fortuite avec le jeune D'Artagnan (François Civil), aspirant mousquetaire se rêvant en héros. Ce dernier est énergique et romantique à souhait, respectant en cela le personnage littéraire, et forme une belle équipe avec le trio Aramis (Romain Duris), Porthos (un Pio Marmaï plus effacé que les autres acteurs dans ce premier film) et surtout le sombre Athos interprété par Vincent Cassel qui crève l'écran, comme sa partenaire de jeu Eva Green (on peut aussi les retrouver en ce moment dans la série « Liaison » sur Apple TV+) qui est absolument parfaite en vénéneuse Lady de Winter, on se demande d'ailleurs quelle autre actrice aurait pu l'interpréter avec autant d'aisance ! Vous l'aurez compris, l'intérêt principal de cette nouvelle adaptation réside dans son casting, car du côté de la réalisation on passe du bon au moins bon. À force de coller si étroitement à ses personnages, la caméra nie un peu la beauté des décors, et si quelques scènes trépidantes, surtout filmées en intérieur paradoxalement, nous emmènent au plus près de l'action, parfois les choix de mise en scène m'ont laissée un peu perplexe. Pour exemple cette première séquence de combat à l'épée entre D'Artagnan et les trois mousquetaires contre les hommes de main de Richelieu où l'utilisation de la steadicam dessert finalement la scène, en tout cas l'effet se voit trop à l'écran et manque de fluidité alors que les acteurs se démènent comme de beaux diables. Et puis ce cliffhanger hyper attendu, alors qu'on était en droit d'espérer un peu d'innovation dans un sujet aussi souvent traité au cinéma comme en télévision, or le long métrage manque un peu d'esbroufe, ce qui est un comble pour un film d'aventures ! Conçu comme un diptyque, le film s'appréciera sans doute davantage avec le chapitre 2 qui sortira en décembre prochain, en tout cas c'est tout ce que j'espère car j'aime ces personnages "historico-fictifs" et si une nouvelle génération se passionne pour eux également grâce à ce film, alors tant mieux.
Durée du film : 2h01
Genre : Cape et épée, historique Date de sortie en Belgique : 5 avril 2023 De Martin Bourboulon – Avec Eva Green, François Civil, Romain Duris, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Vicky Krieps, Louis Garrel, Lyna Khoudri.
A l’époque, le marché était dominé par Adidas et Converse qui étaient parvenus à s’entourer de toutes les pointures de la NBA du moment : Magic Johnson, Larry Bird ou encore Julius Erving sont quelques exemples parmi les légendes vivantes de ces écuries sportives prestigieuses ! En effet, dans les années 80, Nike ne parvenait pas à décoller et son marché ne s’étendait pas réellement au-delà de l’univers de la course à pied. Mais un homme va tout changer ! Call me Sonny ! Le film s’ouvre donc sur Sonny Vaccaro parti dénicher les talents du basket ball à venir ! Et dans ce rôle, Matt Damon est parfait ! Cela fait plaisir de retrouver l’acteur, hyper convaincant, aux côtés de son ami Ben Affleck (magnifique, lui aussi, dans le rôle du PDG de Nike), mais aussi de Jason Bateman dont on se dit qu’il a été trop longtemps absent de nos écrans ! Guidés par l’idée saugrenue de Sonny Vaccaro, les trois amis se décident, avec beaucoup de crainte, de consacrer l’entièreté du budget annuel dans un contrat de non pas trois joueurs de NBA mais… d’un seul ! En somme, mettre tous les œufs dans un même panier ultra risqué pour espérer décrocher un contrat avec la star montante Michael Jordan… qui, tenez-vous bien, à cette époque, déteste Nike ! Voilà le pitch posé pour un film remarquablement plaisant ! La Air Jordan, un pari fou ! Très plaisant, le film est tout d’abord un plaisir visuel ! En effet, les années 80 sont reconstituées à la perfection et nous avons développé une certaine nostalgique en regardant le film! Le grain cinéma très présent, renvoie à cette période chérie qui sent bon les tenues colorées : chemises hawaïennes, training aux couleurs improbables constituées de violet d’orange ou de vert et, où les visages étaient surmontés de lunettes Pilote iconiques ! Vous l’aurez compris, du grain de la pellicule en passant par les décors, accessoires (ahhh les vieux Macintosh) ou les costumes, tout sent bon les fabuleuses années 80 qui revivent sous nos yeux ébahis ! Bien sûr, outre l’esthétique évidente, l’intérêt du film est de voir la manière dont le personnage de Sonny va convaincre la famille Jordan de signer avec Nike ! Et si le film se veut très classique dans son déroulement (on a en effet déjà eu l’impression d’avoir vu cela de nombreuses fois) cela reste passionnant ! Le parti pris est de ne jamais montrer Michael Jordan de face, mais bien de dos ou en évocation. Par contre, ses parents sont parfaitement campés par Viola Davis et Julius Tennon. A noter que la distribution compte deux histrions franchement drôles joués par Chris Tucker et Marlon Mayans.
Durée du film: 1h 52min
Genre : Biopic, drame Date de sortie en Belgique : 5 avril 2023 De Ben Affleck - Avec Matt Damon, Viola Davis et Ben Affleck
Nintendo a retenu de ses erreurs et décide, une nouvelle fois, d’adapter l’univers coloré de Mario Bros au cinéma sous la forme d’un film d’animation. Chapeauté par le studio Illumination à qui on doit la saga de « Moi, moche et méchant » et des « Minions », le film est une vraie réussite ! Suivez le guide et prenons un raccourci pour atteindre le Royaume Champignon ! Attendus par les enfants mais surtout par les fans de la première heure biberonnés à la Nes et Super Nintendo, « Super Mario Bros, le film » est une vraie réussite ! En grande partie parce qu’il est respectueux de l’univers qu’il dépeint et on y sent même beaucoup d’amour ! Level Up et items variés ! Contrairement au choix opéré avec la licence de Sonic au cinéma, le film ne propose pas d’évoluer dans le monde réel. Ce parti pris permet de rester le plus fidèle possible à l’univers si cher au papa de Mario, Shigeru Miyamoto (ici producteur du film). Quant à l’intrigue, inutile de chercher après des trouvailles scénaristiques digne de ce nom. Après tout, on adapte un jeu vidéo mythique et l’histoire est similaire au médium.La technique, par contre, est magnifique et on mesure tout le talent du studio français d’Illumination. Rejoignant le standard des meilleures productions du genre, le film est un délice visuel…mais pas que. Sa grande force est de multiplier les références bien senties pour qui saura les voir et les comprendre ! L’œuvre regorge de clins d’œil amusants qui étonnent et renvoient à l’univers de Nintendo. Certains sont d’ailleurs assez pointus et même les musiques et les sons spécifiques sont conservés ou adaptés pour le film ! Mais rassurez-vous, cela n’a rien de pompeux ! Pendant toute la vision, nous sentons beaucoup de bienveillance et d’amour de la part du studio parisien qui a fait un travail de grande qualité ! Mama Mia ! Le film d’1h30 n’offre évidemment pas la folle complexité d’un Pixar, ni ses multiples clés de lecture mais il ne cherche pas à le faire. Finalement, comme dans tous les jeux vidéo de la saga, Mario, aidé de ses amis, sauve la princesse Peach du méchant Bowser ; et c’est tout ! Bien sûr, il reprendra tous les codes de la licence à succès et s’appuiera sur beaucoup de personnages propres à l’univers étendu (même le monde de Donkey Kong) pour y parvenir ! A noter cependant qu’ici, la princesse Peach n’a pas besoin d’être sauvée… Elle est même plutôt du genre badass et cela colle bien à l’ère du temps ! D’une flamboyance graphique folle, les couleurs explosent de partout et « Super Mario Bros » parvient même à rendre son univers crédible ! Mieux encore, le film s’offre le luxe d’évoquer les liens familiaux en creusant un peu la psychologie de ses héros principaux ! Et pour une fois, la VF ne démérite pas !
Durée du film : 1h 32min
Genre : Animation, Aventure, Comédie, Famille Date de sortie en Belgique : 5 avril 2023 Titre original : The Super Mario Bros. Movie De Aaron Horvath, Michael Jelenic |
Légende
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