Si les souvenirs de la lecture se sont estompés avec le temps, le film de Lisa Azuelos les a ravivé et a su les exhumer pour nous faire à nouveau vibrer. Porté par une Alexandra Lamy rayonnante et émouvante, le film se veut être un feel good movie touchant mais pas larmoyant. Je n'ai pas le temps de vivre Dans cette histoire librement adaptée du roman du même nom, nous suivons les pas de Thelma qui, après un terrible accident qui voit son fils plongé dans un coma profond, décide de réaliser ses rêves et les lui raconter dans l’espoir de l’aider à se réveiller. Respectant le ton et le côté lumineux du récit initial (remis au goût du jour), le film de Lisa Azuelos ne « s’encombre » pas des multiples personnages secondaires qui prennent place dans le roman dont il est issu, préférant recentrer son intrigue autour de cette mère courage qui, bien que limitée financièrement, parcourt des kilomètres pour vivre une vie par procuration et retrouver ainsi une bouffée d’oxygène dont elle s’était privée toutes ces années. Car ce que Lisa Azuelos sait faire de mieux, c’est nous conter l’histoire de ces femmes, parfois invisibles, qui ne demande qu’à s’épanouir, des personnages singuliers qui évoluent et grandissent à travers les rencontres, les évènements et les surprises que leurs vies vont lui réserver. Petit bonbon appréciable sans surprise ni fausse note, « La chambre des merveilles » insuffle, dans nos salles, un vent frais qui réveille les consciences et nous encourage à nous abandonner à l’urgence de vivre.
Durée du film : 1h38 Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique : 22 mars 2023 Date de sortie en France : 15 mars 2023 De Lisa Azuelos – Avec Alexandra Lamy, Muriel Robin, Hugo Questel et Xavier Lacaille
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Etonnamment, même si nous avons quelques griefs à formuler à l’encontre du film de David F. Sandberg, le divertissement est fidèle à ce que nous en attendions. Le réalisateur ne réinvente pas le genre et son conforte dans l’univers qu’il a mis en scène il y a près de 4 ans, le développe davantage et convoque un peu plus la mythologie qu’il effleurait préalablement rendant ce deuxième opus toujours aussi drôle et un peu plus sombre que son prédécesseur. Surfant sur la vague du film de super-héros déjanté qui a déjà pu séduire une large partie du public moins friand des opus de grandes licences (on pense à « Deadpool » ou « Les gardiens de la Galaxie »), « Shazam ! La rage des Dieux » pousse un peu plus le curseur sur lequel il s’était appuyé pour présenter son personnage principal incarné à la perfection par Zachary Levi. Toujours aussi efficace dans l’interprétation de cet adolescent parachuté dans un corps d’adulte, l’acteur jongle avec sa musculature et ses mimiques comme jamais. Devant faire face à un grand danger venu menacer la ville de Philadelphie dans laquelle vit sa famille, Billy/Shazam (membre des « Foireux de Philadelphie » comme les surnomme les habitants) va non seulement découvrir la genèse de son pouvoir mais aussi être tiraillé entre sacrifier ses précieux dons et le fait de les user pour sauver l’humanité. Hormis les petits gimmicks déjà mis en place dans le précédent volet de « Shazam ! », nous retrouvons avec plaisir un casting qui fonctionne tant du côté des adolescents que dans le chef de leurs pendants adultes. Et à ces bases installées il y a quelques années, on ajoute la menace des filles du Dieu Atlas incarnées par Rachel Zegler, Lucy Liu et… Helen Mirren qui nous étonne dans ce choix de carrière. J
Durée du film : 2h10 Genre : Super-héros Date de sortie en Belgique : 15 mars 2023 Date de sortie en France : 29 mars 2023 Titre original : Shazam ! Fury of the gods De David F. Sandberg – Avec Zachary Levi, Asher Angel, Jack Dylan Grazer, Adam Brody, Meagan Good, Ross Butler, D.J Cotrona, Helen Mirren, Lucy Liu, Rachel Zegler et Djimon Hounsou
Et puisque ce personnage n’est pas de première jeunesse, il a vu son visage changer de nombreuses fois à l’écran ! En effet, on ne compte plus les comédiens qui se sont essayés au jeu des ressemblances… Allez, pour vous donner une petite idée, sachez que tous ces comédiens s’y sont collés : Dick Powell, Humphrey Bogart, Robert Montgomery, George Montgomery, James Garner, Elliott Gould, Robert Mitchum, et enfin Tomas Hanak. Mais que vaut la mouture 2023 de Neil Jordan avec Liam Neeson en tête d’affiche ? C’est ce que nous vous proposons de voir… Qui veut la peau de Philipps Marlowe ? Puisque l’action se passe en 1939, il est intéressant de prêter attention au personnage incarné par Liam Neeson. Détective privé de son état et ancien policier, l’homme possède d’importantes valeurs morales qui lui permettent de garder son intégrité dans une industrie hollywoodienne pas toujours très reluisante… Et à ce petit jeu, l’acteur de 70 ans est parfait dans le rôle du détective privé solitaire qui semble parfaitement lucide sur ce que l’âme humaine peut comporter de part d’ombre. A ses côtés, comment ne pas évoquer le fort beau duo composé de Diane Kruger et de la désormais trop rare à l’écran Jessica Lange. Alors que la première revêt le rôle de la demoiselle en détresse qui demande au détective d’enquêter sur une disparition, la seconde incarne sa mère ultra riche qui semble au courant de toutes les frasques de sa fille chérie. Mais le casting peut également compter sur des seconds rôles très sympathiques et figures bien reconnaissables du cinéma américain parmi lesquels Colm Meaney (« Les ailes de l’enfer », « Horizon lointain », « Le Dernier des Mohicans », etc..) ou encore Danny Huston (« Le Choc des Titans », « X-Men Origins », « Aviator »). Et le plus beau vient probablement de certains dialogues récités par ce joli petit monde tant celui-ci est bien écrit et apporte une véritable plus-value à l’ensemble. Viva España Mais, outre la très bonne tenue du jeu des comédiens, les costumes et les décors jouissent d’un soin tout particulier et cela constitue de très beaux attraits du film ! Pour créer l’illusion, plusieurs sites en Espagne ont été réquisitionnés pour reconstituer le Los Angeles des années 30 et le résultat est magnifique ! Ainsi, alors qu’une usine a été transformée en studio hollywoodien, la fabrique de coton s’est métamorphosée en commissariat de police plus vrai que nature ! C’est bien simple, on y croit et on aimerait se plonger dans cet univers rempli de nostalgie ! Hélas, tout n’est pas parfait puisque si la reconstitution est très belle et que la caméra du réalisateur sait où se placer pour offrir de beaux plans ; l’intrigue (pourtant plaisante au début) ne révèle finalement que peu de surprises !
Durée du film : 1h50
Genre : Thriller/Policier Date de sortie en Belgique : 15 mars 2023 De Neil Jordan – Avec Liam Neeson, Diane Kruger, Jessica Lange, Colm Meaney et Danny Huston
Recréant la magie de faire défiler un casting habituel ou quelques nouveaux venus de la génération montante actuelle, le réalisateur nous offre un petit théâtre de boulevard délicieux, rempli de dérision et d’humour bien senti mais aussi de discours engagés et rendus possibles par une écriture minutieuse, fluide et parfois décalée… Cette nouvelle transposition du théâtre sur nos toiles blanches est-elle une réussite ? Ooh que oui ! Vingt-deuxième réalisation du cinéaste français inclassable, « Mon crime » est un vrai plaisir théâtral à découvrir dans nos salles. Ses décors et ses lieux exceptionnels, son casting hétéroclite sans fausse note et son ton propre au théâtre de boulevard sont autant de petites trouvailles que l’on associe pour créer un film appréciable sur fond de #Metoo et de scandale. Hommage au combat des femmes, pied de nez à la société patriarcale, « Mon crime » est un très beau marche pied pour Nadia Tereszkiewicz (« Les Amandiers ») et Rebecca Marder (« Une jeune fille qui va bien ») qui crèvent l’écran et une belle confirmation que le cinéma français peut réunir des comédiens de tous horizons (Fabrice Luchini, Régis Laspalès, André Dussollier, Isabelle Huppert), certains fidèles de l’univers d’Ozon, d’autres le gagnant pour un spectacle de bon ton.
Durée du film : 1h42 Genre : Comédie Date de sortie en Belgique : 15 mars 2023 Date de sortie en France : 8 mars 2023 De François Ozon – Avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder , Isabelle Huppert , Fabrice Luchini ,Dany Boon, , André Dussollier et Benjamin Voisin
Déclaration d’amour au cinéma, vraiment ? Ces dernières semaines ont vu apparaître deux des plus belles déclarations d’amour au 7e art de ces dernières années. Tout d’abord, « Babylon » de Damien Chazelle qui fut snobé une deuxième fois aux Etats-Unis en ne remportant aucune statuette lors de la cérémonie des Oscars. Ensuite, « The Fabelmans » de Steven Spielberg qui partage la même destinée… Et bien qu’il arrive après les autres, il serait présomptueux d’intégrer « Empire of light » à ce fantastique duo ! Tout d’abord, parce que la dimension donnée au cinéma n’est pas la même. Là où les autres s’intéressaient à lui comme reflet d’une évolution sociétale et permettait une judicieuse réflexion sur cette industrie de passionnés, le film de Sam Mendes ne partage pas les mêmes ambitions. Ici, le cinéma est perçu comme faisant partie intégrante de nos vies mais a du mal à aller au delà de ce simple constat. Et cela fait toute la différence entre les œuvres flamboyantes précédemment citées et cet Empire de la lumière. Aussi, le réalisateur Sam Mendes n’a pas la fougue de ses camarades et le résultat à l’écran est beaucoup plus modeste. La réalisation donne un classicisme qui endort son propos plus qu’il ne le sublime. Hélas, le film ne délivre aucune magie, ne prend aucun risque, ne provoque en nous aucun émerveillement… Où sommeille le génie d’un réalisateur qui nous a déjà si souvent conquis dans le passé ? Heureusement, les comédiens entrent en résonnance les uns avec les autres et nous croyions profondément à la belle relation qui a lieu entre les personnages incarnés à l’écran par une Olivia Colman des grands jours, et son partenaire Michael Ward, également parfait !
Durée du film : 1h59 Genre : Romance/Drame Date de sortie en Belgique : 8 mars 2023 Date de sortie en France : 1 mars 2023 De Sam Mendes – Avec Olivia Colman, Michael Ward, Colin Firth, Toby Jones et Hannah Onslow
Le film débute par le voyage professionnel en Pologne de la syndicaliste Maureen Kearney qui défend les travailleuses d’Areva (à l’époque fleuron nucléaire français). En quelques minutes, le ton est donné. La syndicaliste n’est pas du genre à se laisser faire et à garder sa langue en poche et se mobilise coûte que coûte pour le bien être de ceux qui l’ont contactée. Très vite, nous sommes surpris par la transformation physique époustouflante d’Isabelle Huppert, méconnaissable, tant la ressemblance avec son modèle est frappante ! De ses tenues chics et colorées, mais quelque peu formelles, à sa silhouette de femme forte, l’actrice arbore des lunettes noires aux montures épaisses qui viennent raffermir son visage pourtant éclairé par la blondeur de ses cheveux. Et la surprise se poursuit avec le jeu de la comédienne qui parvient à mêler habilement force de caractère et vulnérabilité, mais aussi une certaine froideur contrebalancée par un sourire qui se perd intentionnellement pour délivrer une bienveillance insoupçonnée. Aussi, c’est tout le jeu inspiré de la comédienne qui propose quelque chose de nouveau, de déterminé… d’authentique en somme ! Incident nucléaire en vue ! L’année 2012 est marquée par une suspicion de contrats secrets passés entre la Chine et Areva. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’un travailleur d’EDF alerte Maureen et lui donne des documents compromettants. Voulant préserver l’emploi des salariés, elle n’aura d’autre choix que de devenir une lanceuse d’alerte en actionnant les leviers les plus élevés du pouvoir pour se faire entendre. Et forcément, cela ne plait pas en haut lieu. Il s’en suit des menaces et une agression très violente dans son domicile. Hélas, les enquêteurs doutent de la véracité de ce drame… La « Firme » à la française Vous l’aurez compris, le film de Jean-Paul Salomé retrace habilement ces éléments énigmatiques puisqu’aujourd’hui encore, la justice est loin d’avoir fait toute la lumière sur ce dossier sensible. Et si le long-métrage est pétri de qualités, cela passe assurément par son jeu des acteurs ! Outre Isabelle Huppert (hypnotique !), nous retrouvons avec un plaisir toujours intacte Grégory Gadebois, dans le rôle du mari de Maureen. Fidèle à son habitude, le comédien apporte beaucoup de justesse à son interprétation. Le couple pourra également compter sur le fidèle bras droit de Maureen auquel François-Xavier Demaison prête ses traits. Dans les personnages gravitant dans les hautes sphères, nous retrouvons également Yvan Attal, le nouveau PDG d’Areva qui n’a pas la carrure de son prédécesseur joué par une Marina Foïs des grand jours. Et si la minutie du choix de ce casting fait des étincelles, il en va de même pour les décors utilisés. En effet, le réalisateur a tenu à tourner dans les décors réels de l’affaire et cela en dit long sur sa volonté de proposer un récit réaliste et authentique. De même, sa caméra épouse parfaitement les différents protagonistes pour révéler leur vraie nature, le rythme ne faiblit que très peu avant son dénouement dont on sait qu’il n’est pas (encore) complet.
Durée du film : 2h02 Genre : Thriller/Drame Date de sortie en Belgique : 8 mars 2023 Date de sortie en France : 1er mars 2023 De Jean-Paul Salomé – Avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Yvan Attal, Marina Foïs et Pierre Deladonchamps
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si « 65 » prête à sourire par son pitch, ses effets spéciaux parfois risibles et son scénario hyper attendu, le contrat est rempli et le plaisir coupable agréable à découvrir sur nos grands écrans (en V.O bien évidemment !) A la croisée de « Jurassic Park/World » et de « Passengers », « 65 » en version originale nous compte l’histoire du commandant Mills (Adam Driver) qui, après s’être crashé sur notre planète à la Préhistoire, tente de survivre en milieu hostile et gagner une capsule de sauvetage accroché sur les flancs d’une montagne. Sur sa route, il rencontrera les monstres du Crétacé les plus effrayants que l’on puisse imaginer, mais aussi ses souvenirs, des petits cailloux qui lui permettront d’avancer ou abandonner sa quête, jusqu’à ce que Koa vienne suivre ses pas. Film de survie a priori improbable, « 65 - La Terre d’avant » est, au final, un buddy movie d’action qui fonctionne grâce à son climax tendu et ses nombreux jumpscares, ses petites émotions (certes convenues) et son ton décomplexé. La rencontre entre Adam Driver et Ariana Greenblatt est désopilante et rend la vision plaisante.
Durée du film : 1h33 Genre : Science- Fiction Date de sortie en Belgique : 8 mars 2023 Date de sortie en France : 15 mars 2023 Titre original : 65 De Scott Beck et Bryan Woods – Avec Adam Driver, Ariana Greenblatt, Chloe Coleman
Néanmoins, Michael B. Jordan prend les choses en main d’une fort belle façon puisqu’en plus d’incarner Adonis Creed à l’écran, il tient la caméra et fait preuve d’une grande créativité artistique ! Parmi ses influences, on sent une passion pour les mangas de boxe. La série « Ippo » en est un bon exemple avec des effets somptueux de ralentis, mais aussi un regard sur le point faible de l’adversaire avant de placer l’implacable coup ! La grande force du film est de proposer des scènes de combat à la fois belles, audacieuses mais aussi percutantes. Les premières images révèlent une histoire prenante où l’on suit le jeune Adonis qui accompagne son ami Damian Anderson (exceptionnel Jonathan Majors) pour participer à un tournoi de boxe. Hélas, la fin de soirée se passe mal et Damian est arrêté par la police. Heureusement, le jeune Adonis parvient à s’enfuir mais laisse derrière lui son meilleur ami. Et quand 18 ans plus tard, Damian sort, il aura à cœur de reprendre une revanche sur une vie qui n’a pas été tendre avec lui. Et dans ce rôle d’étoile (filante) promise à la consécration, Jonathan Majors (le nouveau méchant Kang de l’écurie Marvel) crève littéralement l’écran. Son visage traduit à lui seul ses cicatrices et ses désillusions d’une vie qui ne l’a pas ménagé. Fidèle héritier de la saga, « Creed » s’émancipe de son illustre modèle mais garde des valeurs fortes telles que la famille, la transmission ou encore le pardon. Intense, le film parvient à réinventer les règles visuelles de mise en scène pour proposer un spectacle par moments mélancolique, poétique (le combat final est renversant !) mais proposant aussi des moments de violence esthétiques parfaitement orchestrés. Hélas, les choix opérés par le scénario et son combat fratricide entre Adonis et Damien alors frères de cœur, ne parvient jamais à faire exister une réelle tension. Quant au final, nous aurions aimé l’avoir plus long, mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Durée du film : 1h56 Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 1er mars 2023 De Michael B Jordan – Avec Michael B Jordan, Jonathan Majors, Wood Harris et Tessa Thompson
Résultat : une comédie gore pas avare en hémoglobine et en situations prêtant à rire. Ne vous attendez pas à de la finesse dans le traitement des personnages : les méchants sont idiots et les flics pas toujours honnêtes dans cette course contre la montre dans un parc national à la recherche de la cocaïne délestée, alors qu’une ourse shootée sème la panique en s’attaquant aux randonneurs et autres imprudents promeneurs. Elizabeth Banks passe de nouveau de l’autre côté de la caméra après « Pitch Perfect 2 » et le remake de « Charlie’s Angels », sauf qu’ici elle ne s’octroie pas de rôle à l’écran. Si elle ne bouscule pas le genre et ses clichés attendus, elle s’amuse clairement en maltraitant ses personnages dans une suite éreintante de scènes faites de comique de situation et de membres tranchés.
Durée du film : 95 min. Genre : Comédie/horreur Date de sortie en Belgique : 22 février 2023 Titre original: Cocaïne Bear De Elizabeth Banks – Avec Keri Russell, O'Shea Jackson Jr., Alden Ehrenreich, Ray Liotta, Isiah Whitlock Jr., Christian Convery, Brooklynn Prince, Margo Martindale, Kristofer Hivju
Auteur de roman et de pièces de théâtre, Florian Zeller s’est fait connaître des spectateurs en 2020, avec un film coup de poing évoquant la maladie à travers le point de vue du principal intéressé, un regard inédit et totalement bluffant dont on se souviendra longtemps. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéaste de génie parvient à réaliser l’exercice difficile de nous assainir un deuxième uppercut cinématographique mémorable en nous offrant un petit bijou familial tendu et dramatique comme on les aime, un film prenant qui nous poursuit des jours durant. S’il est difficile de parler de son intrigue sans trop en dire, on peut néanmoins parler du postulat de départ : Peter et Kate, deux anciens amants et parents de Nicholas s’inquiètent lorsque ce dernier ne fréquente plus les cours et commence à s’éteindre, ne devenant plus que l’ombre de lui-même. Décidés à découvrir ce qui ôte le goût de la vie de leur fils, les deux parents vont tout tenter pour établir le dialogue, le soutenir, le faire sortir de sa coquille, le relever et ainsi éviter le pire. Interprété par Laura Dern et Hugh Jackman, le couple à l’écran nous touche au plus profond de notre cœur et convoque en nous une multitude d’émotions à travers la découverte de leurs failles, leur impuissance mais aussi leur besoin d’encadrer cet adolescent qui lance un appel à l’aide silencieux quitte à délaisser une partie d’eux-mêmes. Vanessa Kirby, qui joue ici la belle-mère de Nicholas n’est pas en reste et il en va de même pour Anthony Hopkins venu faire un petit détour dans cette nouvelle histoire dans un rôle on ne peut plus glaçant. Huis clos implacable (il n’y a pas meilleur choix pour transposer la pièce dont la fidélité des répliques et des scènes force le respect tant cela fonctionne à l’écran) et mémorable, « The son » nous questionne, nous bouleverse et nous confronte à une réalité qui dépasse beaucoup de parents désarmés face au mutisme de leur progéniture tant aimée.
Durée du film : 2h03
Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 1er mars 2023 De Florien Zeller – Avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby, et Anthony Hopkins |
Légende
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