Mais contrairement aux trois précédents films, qui ont été réalisés par les sœurs Lana et Lilly Wachowski, le quatrième opus voit le jour sous l’impulsion de la première. Et au vu du résultat, on se dit qu’il aurait été bon qu’elles soient deux ! En effet, le film s’ouvre sur le visage fatigué de Thomas Anderson (Keanu Reeves) qui est devenu développeur à succès de jeux. Il y a vingt ans, il a créé le jeu « Matrix » qui a changé sa carrière, une mise en abîme qui aurait pu être sympa si on ne franchissait pas la ligne…Hélas. Car lorsque le chef de sa boite lui demande de concevoir une suite, Thomas n’a d’autre choix que de s’y mettre avec ses collègues et amis geek. Sauf que Thomas n’est pas au mieux puisqu’il doit suivre une thérapie car des souvenirs qu’il croit appartenir à son passé refont surface. Rêve ou réalité, on ne peut pas dire que la réalisatrice joue très habilement à ce petit jeu de dupes. Alors que Thomas/Neo revoit Trinity dans un café, ce dernier est approché par une femme du nom de Bug, qui semble tout connaitre de Neo. Ne suivez pas le lapin blanc ! Avec "Matrix Resurrections", nous sommes témoins d’une hybridation improbable entre prequel, suite et reboot qui égratigne gentiment les origines, et ça, les puristes et autres fans de la première heure ne risquent pas de l'apprécier. Peut-on user et abuser du procédé d'autodérision sur un film tel que "Matrix" sans sombrer dans le pastiche ? C'est là tout le problème du film. Le ton n’est pas très sérieux et jamais nous ne croyons à ce qui nous est donné à voir ! Pire, des incohérences ou choix douteux nous sont jetés à la figure sans que l’on comprenne pourquoi ! Bien sûr, nous avons eu tout de même droit à quelques tranches de rigolades avec un personnage décalé qui est venu se rappeler à nos bons souvenirs pour critiquer notre société moderne entre deux séances de gunfights (certes toujours bien fichues !) Par contre, le reste du casting souffle le chaud et le froid tant certains comédiens nous paraissent insipides. Si j’avais su, j’aurais pris la pilule bleue ! Si Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss et Jada Pinkett Smith sont de retour dans "Matrix Resurrections", ce n'est pas le cas de tous ceux qu’on a aimé et qui ont participé à faire de Matrix ce qu’il est/était : un film tourmenté et métaphysique ! Ainsi, la déception nous a gagné quand nous avons appris que deux acteurs centraux de la saga ne rempilaient pas : Laurence Fishburne (Morpheus) et Hugo Weaving (l'Agent Smith). Comment ne pas être déçu par ce choix qui porte atteinte à la franchise ? Alors bien sûr, d’autres « versions » de ces protagonistes apparaissent, mais on perd tellement en charisme… Ainsi, le personnage de Morpheus apparaît tout de même mais dans une version plus jeune qui connait tout du passé de son personnage. Heureusement, Yahya Abdul-Mateen (vu récemment dans "Candyman ") campe plutôt bien son rôle puisque jamais il ne cherche pas à faire comme son prédécesseur. Enfin, de nouveaux personnages apparaissent à l’instar de Neil Patrick Harris, le héros de la série How I Met Your Mother. Nous le disions, pas toujours très clair dans sa mise en abîme, le film nous perd souvent mais préfère foncer plutôt que de se poser. Symptomatique de l’ère du temps, nous (spectateurs) sommes de moins en moins amenés à réfléchir…La réalisatrice préfère nous montrer des choses (souvent énooooorme) plutôt que de nous les suggérer. Après tout, c’est tellement plus facile de nous faire gober des facilités, des raccourcis monstrueux que de nous amener à utiliser ce que l’on faisait pour la trilogie originale : le pouvoir de notre imagination. Volontairement postmoderne dans son intrigue et féminisme dans sa fin, le film semble s’appuyer sur son modèle en n’oubliant pas de sucer toute la sève de ce dernier. Comment résumer notre ressenti à la sortie de la séance ? Disons que nous avons été les témoins malheureux d’une désacralisation.
Durée du film : 2h28
Genre : Science Fiction Date de sortie en Belgique/France : 22 décembre 2021 Titre original : The Matrix Resurrections De Lana Wachowski – Avec Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Yahya Abdul-Mateen, Jada Pinkett Smith – Jessica Henwick
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Porté par le tandem attachant formé par Noam Imber (impressionnant « Uri ») et Shay Avivi (Aharon), le long métrage de Nil Bergman met en scène la complicité et l’amour que partagent un père têtu et son fils autiste, deux êtres ballotés par la vie et qui trouvent une multitude d’astuces pour faire face aux difficultés du quotidien : leurs private joke et leurs rituels, un petit rond dessiné au crayon sur un mur ou une mosaïque d’images réconfortantes sont autant de sas de décompression, d’ouvertures ou d’habitudes qui confortent ce drôle de duo dans leur progression vers un changement radical mais nécessaire. Si les thématiques de l’exclusion, du handicap mais aussi de l’intégration ont déjà été évoquées dans des films tels que « Rain man », « Le huitième jour », « Hors normes » ou des documentaires et séries parmi lesquels « Elle s’appelle Sabine » de Sandrine Bonnaire ou « Atypical », le film de Nir Bergman apporte un point de vue exclusif, affectueux et respectueux sur un père qui ne parvient pas à lâcher la main de son enfant et qui, au-delà de l’autisme de son fils, s’enferme et s’exclut d’une société dans laquelle il peine à se retrouver.
Durée du film : 1h34
Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 22 décembre 2021 De Nir Bergman – Avec Noam Imber, Shay Avivi, Smadi Wolfman et Efrat Ben-Zur
« Aurait pu être »… Car si on trouvait l’idée d’aborder les doutes, la détresse de Lady Diana à travers trois jours passés dans le château de Sandringham, à quelques pas de son village natal intéressante, le film s’avère au final être un téléfilm plutôt planplan. Si on sait combien l’Histoire de la famille royal d’Angleterre passionne les foules depuis quelques temps (« The crown » en est le parfait exemple), « Spencer » (du nom de famille de Lady Di) ne parvient pas à révolutionner le genre ou passionner les foules tant la lenteur et le jeu de Kristen Stewart tuent toutes les bonnes intentions du réalisateur chilien. Totalement à côté du personnage qu’elle est censée incarner, Kristen Stewart ne parvient en effet pas à donner du corps et de l’épaisseur à la Princesse de Galles et c’est bien là l’un des gros soucis du film : jamais on ne croit aux émotions ou à l’histoire de l’héroïne principale, un personnage féminin supposé fort qui est de tous les plans, au demeurant très léchés et joliment filmés.
Durée du film : 1h51
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 15 décembre 2021 De Pablo Larraín – Avec Kristen Stewart, Timothy Spall, Sean Harris, Sally Hawkins, Jack Farthing, Jack Nielen, Freddie Spry, Stella Gonet et Richard Sammel
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités Le monde pleure encore la mort de Mysterio. Avant de trépasser, l’anti-héros a fait passer Spider-man pour le seul responsable dans la mort de nombreuses personnes. A présent, détesté et traqué sur les réseaux sociaux, Peter Parker (Tom Holland) n’a d’autre choix que de faire profil bas aux côtés de ses amis MJ (Zendaya) et Ned (Jacob Batalon) qui lui restent fidèles. Mais la situation est telle, que Peter Parker demande de l’aide à Docteur Strange, et ce ne sera pas pour le meilleur. Après une petite « gaffe » cosmique, le docteur complique davantage une situation qui n’en demandait pas tant et modifiera le multivers. Ce terme désigne en fait l’ensemble des dimensions et réalités parallèles existantes. Et vous imaginerez sans mal ô combien ce sujet peut être intéressant entre les mains d’un bon réalisateur. Cela tombe bien, car Jon Watts, en habitué de la série (« Spider-man Homecoming », « Spider-man Far From Home ») fait toujours des merveilles à la caméra ! Alors que l’action est omniprésente, le rythme ne faiblit jamais malgré la (grande) durée du film. Jamais nous ne nous sommes ennuyés devant le spectacle proposé tant il est beau à voir ! Techniquement bien rôdé, le film n’entre jamais dans la démesure mais dans la maitrise et la générosité ! Mais la plus belle force du film est à aller chercher du côté de son casting. Outre la présence du Docteur Strange (Benedict Cumberbatch), de vieilles figures de la licence reviennent pour notre plus grand plaisir. Nous tairons ici l’intrigue qui risque de vous étonner agréablement mais sachez que vous irez de surprises en surprises.
Durée du film : 2h28
Genre : Super-héros Date de sortie en Belgique/France : 15 décembre 2021 De Jon Watts – Avec Tom Holland, Zendaya, Benedict Cumberbatch, Alfred Molina, Jamie Foxx, Jacob Batalon, Marisa Tomei, Willem Dafoie, Rhys Ifans, Thomas Haden Church
Et pourtant, à la découverte de cet énième traitement d’une histoire que l’on connaît par cœur, la question du pourquoi se voulait légitime ? Des pièces, des expositions, des films ont déjà été consacrés à l’histoire de la famille Frank, de Otto, Margot, Edith et Anne, leurs invités temporaires et leur tragique destin. Mais ce que parvient à faire Ari Folman dépasse tout ce que l’on a déjà pu voir jusqu’ici… Il transcende le récit d’une jeune fille, mêle passé et présent pour offrir une vision consternante de ce que notre monde continue d’être. A la question, où est Anne Frank?, les personnages de son film répondent « partout… Anne Frank, c’est l’espoir »… Alors, comment expliquer, qu’à quelques pas de ce musée témoin où se succèdent des centaines et des milliers de citoyens du monde, d’autres ne puissent toujours pas être accueillis dignement ou tout simplement comme des êtres humains ? Il y a bien sûr quelques bousculades, quelques interpellations dans ce « Où est Anne Frank » totalement indispensable. Mais il y a surtout une belle humanité, un joli travail de mémoire, une invitation à revoir les autres sous un angle neuf. Ici, c’est celui de Kitty, une jeune fille qui symbolise le journal de Anne, mais aussi la découverte du musée, de la réalité de notre époque ou de celle des années 1940 où tout a basculé… Les larmes aux yeux après son sublime final, nous ne pouvons que vouloir lever les barrières, tendre nos mains, former un pont entre l’ignorance (dans tous les sens du terme) et la bienveillance.
Durée du film : 1h39
Genre : Animation Date de sortie en Belgique : 15 décembre 2021 Date de sortie en France : 8 décembre 2021 De Ari Folman - Avec les voix françaises de Sara Giraudeau et Ludivine Sagnier
Inspirée de « Romeo et Juliette » pour son côté dramatique, mettant à l’honneur des artistes d’origines très différentes et parmi eux, Natalie Wood et Richard Beymer, cette œuvre musicale n’avait nullement besoin d’être dépoussiérée mais l’a pourtant été par un certain Steven Spielberg, fan absolu de sa version originale et metteur en scène de sa version 2.0 Était-ce pour autant indispensable ? Absolument pas ! Remettant au goût du jour certaines sous-intrigues, Steven Spielberg fait le pari de réinviter dans les salles les fans de la première version et faire découvrir au grand public qui l’aura totalement zappée l’œuvre de Leonard Bernstein, Arthur Laurents et Stephen Sondheim. Techniquement irréprochable, ce « West side story » nouveau s’avère être un grand spectacle dans des décors majestueux, aux costumes chatoyants et chorégraphiques lumineuses, un film qui utilise habilement le jeu des couleurs chaudes arborées par les Porto Ricains et les nuances plus bleutées et froides des migrants européens. Toujours d’actualité, l’intrigue de « West Side Story » vue par Spielberg a certes légèrement changé mais dans les grandes lignes, nous retrouvons l’entièreté de ce que ses prédécesseurs nous avaient proposé. Mettant en lumière un tandem attachant composé par les irréprochables Ansel Elgort et Rachel Zegler, conviant à la fête Rita Moreno (actrice incontournable des comédies musicales et Anita dans la version d’origine), « West Side Story » est a réservé aux amateurs de films musicaux.
Durée du film : 2h36
Genre : Drame musical Date de sortie en Belgique/France : 8 décembre 2021 De Steven Spielberg - Avec Ansel Elgort, Rachel Zegler, Rita Moreno, Ariana DeBose, David Alvarez, Corey Stoll
Forte de plus d’une centaine de millions d’unités vendues, la licence crée par les talents conjugués de Shinji Mikami et Tokuro Fujiwara a vu le jour en 1996 sous la bannière de Capcom pour les consoles Playstation et Sega Saturn (cela ne nous rajeunit pas dis donc…). Depuis, de nombreuses suites vidéoludiques ont vu le jour et continuent à fédérer une grande communauté. D’ailleurs, ce jeu de survie à la troisième personne figure en bonne place dans notre pop-culture à tel point qu’en plus des films, nous trouvons des séries animées, des BD et même des romans. Mais revenons-en à cette nouvelle adaptation de Johannes Roberts («47 meters down ») et voyons pourquoi elle risque de diviser. Un univers de fan service, peut-être… « Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City » est un reboot des jeux vidéo à succès. Plus précisément, les deux premiers opus : Resident Evil (1996) et Resident Evil 2 (1998) en constituent la trame principale. Et comme dans les jeux vidéo, nous retrouvons les personnages mythiques qui ont fait tout le sel de ceux-ci. Ils constituent pour la plupart l’équipe des forces de police des S.T.A.R.S (Special Tactics and Rescue Service), à l’instar de Chris Redfield (Robbie Amell), de Jill Valentine (Hannah John-Kamen), d’Albert Wesker (Tom Hopper) et de Leon S. Kennedy (Avan Jogia). Bien sûr, comme dans la série, Chris est accompagné de sa sœur Claire (Kaya Scodelario). Les joueurs et joueuses risquent d’exulter de joie en voyant les personnages qu’ils ont commandé à la manette prendre vie ! D’ailleurs, les fans seront ravis de revoir en « live » certaines scènes fortes issues des jeux vidéo comme l’entrée dans le Manoir Spencer et la découverte du premier zombie derrière le fauteuil. C’était un moment impressionnant à l’époque et le réalisateur l’a manifestement très bien compris ! Aussi, les lieux emblématiques du jeu ont été construits pour ravir les amateurs. Nous l’évoquions, à l’image du manoir, nous retrouvons aussi le commissariat de police, mais aussi l’orphelinat où s’ouvre le film et le laboratoire souterrain. Et pour parvenir à ce beau résultat, une collaboration avec Capcom a permis de rendre réels ces décors créés, à l’origine, sur des ordinateurs beaucoup moins puissants qu’aujourd’hui... Mais un nanar à l’arrivée… Hélas, malgré cette belle lettre d’intention, et surtout après l’introduction réussie dans l’orphelinat, le film souffle plus le froid que le chaud. La faute à toute une série de choix scénaristiques, esthétiques plus que discutables. Tout d’abord les effets spéciaux… Très typés « 3d » ils ne cachent pas leurs côtés brillants issus de l’ordinateur ! La volonté a été de transposer directement les monstres iconiques des deux premiers volets des jeux en les montrant directement sans trop laisser de place au pouvoir de l’imagination et à la suggestion. Le résultat est sans appel : on ne peut pas vraiment dire que le parti pris par le réalisateur soit de recréer un climat réaliste ! Au contraire, dès les premiers effets spéciaux mis en scène, on se retrouve plus dans une série b (voire Z) que dans un film qu’aurait pu affectionner George Romero par exemple. C’est d’autant plus dommageable que l’ambiance est relativement bien travaillée et qu’elle donne pour les plus sensibles (votre serviteur en fait partie) quelques jump scare intéressants… Mais le principal problème concerne le développement de certains personnages ! Forcément, ceux-ci sont nombreux à se côtoyer à l’écran, mais peu sont développés ! Pire, souvent les dialogues sentent bon le nanar ! Quant au traitement de certains personnages, on a l’impression d’assister à un sketch qui ne parvient pas à être drôle puisqu’il les tourne en ridicule. Le personnage de Leon en est l’exemple le plus affligeant !
Durée du film : 1h47
Genre : Horreur, post-apocalyptique Date de sortie en Belgique :8 décembre 2021 Titre original: Resident Evil: Welcome to Raccoon City De Johannes Roberts – Avec Kaya Scodelario, Hannah John-Kamen, Robbie Amell, Tom Hopper, Avan Jogia, Donal Logue et Neal McDonough
Le réalisateur parvient de manière intuitive et finement amenée à filmer l’Euromaïdan. Ce nom renvoie au mouvement populaire qui s’est exprimé violemment en Ukraine le 21 novembre 2013. Ces manifestants pro-européens ont exprimé leur colère face à la décision du gouvernement ukrainien de suspendre les négociations de l’accord d’association avec l’Union européenne au profit de la Russie. Véritable tsunami sociétal touchant toutes les strates de la société ukrainienne, le jeune cinéaste montre habilement les espoirs déçus d’une population voulant retrouver sa liberté. Et quoi de mieux que d’inscrire une histoire personnelle dans ce conflit pour nous captiver un peu plus ? Elie Grappe l’a parfaitement compris en filmant la vie d’une gymnaste qui, pour survivre et pour vivre ses rêves de JO, a dû quitter son pays devenu trop dangereux. Alternant les épreuves de gymnastique et les vidéos d’archives, l’histoire peut désormais s’étoffer d’une bien belle façon à l’écran. Mais la plus belle réussite du film est à aller chercher du côté du casting ! En effet, les gymnastes sont réellement interprétées par des sportives (« Olga » fait d’ailleurs partie de l’équipe nationale de réserve en Ukraine) ! Et pourtant, ces actrices non-professionnelles délivrent une sincérité, une vérité qui nous a touché en plein cœur ! Dans ce rôle, Anastasia Budiashkina est parfaite dans ses silences, ses doutes, ses angoisses et sa solitude. Elle délivre une émotion toujours juste et tellement belle ! Nous le disions, une vérité se dégage du film et la comédienne y participe pleinement ! Les séances d’entrainement sont magnifiques et l’on se met à retenir notre souffle devant le danger que peut représenter certains enchainements. Une fois l’adolescente sur les barres, on sent qu’elle est dans son élément. Son corps ne semble plus soumis aux mêmes lois que le nôtre (en pareilles circonstances). Alors que son souffle témoigne de sa détermination sans faille, les yeux ne mentent pas et ceux d’Anastasia Budiashkina nous font le cadeau de son humanité. Sous la caméra d’un jeune réalisateur prometteur, la gymnaste/comédienne nous offre sa passion, sa rage et un certain désespoir de laisser sa maman journaliste dans cette Ukraine autoritaire. Véritablement tiraillée, la jeune femme n’a d’autre choix que de s’adonner à sa passion, sa force et sa détermination sur les barres, renvoyant aussi à son engagement politique qu’elle ne peut mener et à son soutien à une cause à laquelle elle ne peut participer.
Durée du film : 1h27
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 8 décembre De Elie Grappe – Avec Anastasia Budiashkina, Sabrina Rubtsova, Caterina Barloggio, Thea Brogli, Jérôme Martin , Tanya Mikhina
Après « Demain » et « Après demain », Cyril Dion nous propose de nous mettre à la hauteur du regard de deux adolescents engagés : Bella et Vipulan, une Anglaise et un petit Français, deux guides d’exception et d’une grande maturité que l’on suit aux quatre coins de la planète. Des Etats-Unis au Costa Rica, nos deux jeunes partent à la rencontre de biologiste, avocat, éleveur, députée, ethnologue, philosophe, éthologue ou encore du Président du Costa Rica pour affiner leur regard et leurs impressions. En préambule, un constat alarmant : celui de voir les Hommes détruire la planète, la surexploiter, la polluer sans réelle prise de conscience... On y décèle aussi la tristesse ne voir dans les rues que les jeunes générations brandir des pancartes pour demander aux plus grands de réagir et sauver notre planète quand les dirigeants, eux, font la sourde oreille. Et pourtant… ils sont nombreux ceux et celles qui veulent changer notre mode de consommation, préserver ce qui peut l’être, montrer la beauté de notre environnement… En allant à leur rencontre, ce n’est pas que le point de vue de Bella et Vipulan qui va changer mais aussi le nôtre qui, en étant bousculé, va s’ouvrir un peu plus sur une réalité horrible ou encourageante.
Durée du film : 1h45
Genre : Documentaire Date de sortie en Belgique : 8 décembre 2021 Date de sortie en France : 1 décembre 2021 De Cyril Dion – Avec Vipulan Puvaneswaran, Bella Lack, Dino Martins, Jane Goodall, Carlos Alvarado
Après quelques « détours » dans des films tels que « Douleur et gloire », « Julieta », ou encore « La piel que habito » , le réalisateur espagnol revient aux thématiques qui lui sont chères et qui faisaient le sel de son univers… pour notre plus grand bonheur. Néanmoins, aussi bon soit le scénario de Pedro et les interprétations très sensibles et réussies de Penelope Cruz et Milena Smit (secondées tout aussi brillamment par Rossy de Palma et Aitana Sánchez-Gijón), autant nous avons bien moins adhéré à cette histoire de famille et lui préférons nettement « Volver », « « Talons aiguilles » ou encore « Tout sur ma mère ». Ici, Pedro Almodovar fait se mêler l’Histoire, la réhabilitation, l’importance des souvenirs et la quête de vérité avec des histoires maternelles croisées, faites de questionnements, d’entraide et de bienveillance, d’amour(s) sincère(s) et détonnant(s). Très ancré dans la réalité, « Madres Paralelas » en dit long sur notre société, sur le regard très coloré qu’Almodovar porte sur ces femmes qu’ils admirent depuis toujours, qu’il met au centre de ses histoires à travers le jeu d’actrices qu’il filme de façon incroyable, deux femmes qui sont aussi opposées dans la vie qu’à l’écran. D’un côté, on trouve Janis (Penelope Cruz) qui à l’aube de ses quarante ans veut assumer une maternité seule, ou du moins sans père pour la soutenir et partager son quotidien. Photographe, elle capture la vie derrière son objectif tout en passant parfois à côté de la sienne jusqu’à ce que Cécilia entre dans sa vie de façon totalement impromptue. De l’autre, Ana, une adulescente tombée enceinte dans le pire des moments de sa vie, mais qui grandira face aux responsabilités qui deviennent les siennes, elle qui a toujours été ballotée entre deux parents séparés. L’instabilité des vies vont sembler trouver un équilibre avec l’arrivée de deux petites filles nées le même jour, dans le même hôpital mais dans des familles si différentes. Des bébés cadeaux qui vont changer le quotidien de leurs mères qui se sont liées d’une étrange amitié et que l’on suit au plus près durant deux heures où se mêlent le présent et les traces vivaces du passé. De retour dans la capitale qu’il aime tant filmer, le cinéaste nous fait entrevoir quelques places intimistes mais surtout des appartements colorés et spacieux dans lesquels de nombreuses histoires originales ont déjà pris place mais aussi la campagne silencieuse comme la mort qui a pesé sur le petit village d’où est originaire la famille de Janis.
Durée du film : 2h
Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique/France : 1er décembre 2021 De Pedro Almodovar – Avec Penelope Cruz, Milena Smit, Rossy de Palma, Aitana Sánchez-Gijón
Avis : Satire sociale, burlesque et poussée à l’extrême de ce que la comédie peut proposer, « La pièce rapportée » de Antonin Peretjatko s’inscrit dans la lignée des vaudevilles de théâtre écrit en son temps par Feydeau, Guitry ou encore Boileau. Découvrir ce genre au cinéma peut dès lors partager le public et pour notre part, c’est le rictus difficile que nous avons suivi les aventures des membres de la famille Château-Têtard. Non pas que le film ne soit pas bon, loin de là… Mais parce que la farce est trop grosse pour nous bien que l’on admette que l’exercice de style soit assumé de bout en bout et puisse faire mouche auprès des amateurs du genre. Dans « La pièce rapportée » de Peretjatko, on retrouve la pétillante Anaïs Demoustier, très à l’aise dans ce registre, mais aussi Philippe Katerine, Josiane Balasko et William Lebghil, une brochette d’acteurs français qui campent avec décalage et plaisir évident les personnages que le réalisateur met en scène 1h30 durant. Adapté de plusieurs nouvelles (dont celle « Il faut un héritier » et « Le roman d’une contrebasse »), le long-métrage de Antonin Peretjatko n’est pas qu’une succession de sketches mais bel et bien une œuvre intégrale dans laquelle se glisse quelques références au cinéma et à la littérature, un film qui ferme une boucle ouverte dans son préambule et se clôturant par un rebondissement plaisant. Néanmoins, cette histoire de femmes qui veulent à tout prix évincer leur rivale nous a semblé un peu lourdaude. Assumée, mais trop poussée que pour nous puissions l’apprécier. Très probablement parce que ce genre de comédie ne nous a jamais séduite outre mesure alors qu’un public acquis à cette cause lui, ne pourra que jubiler et se régaler des répliques, comiques de situations ou autres jeux d’acteurs.
Durée du film : 1h26
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 1er décembre 2021 De Antonin Peretjatko - Avec Anaïs Demoustier, Philippe Katerine, Josiane Balasko et William Lebghil |
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