Résumé du film : Lorsque Pete et Ellie décident de fonder une famille, ils tombent dans le monde de l'adoption. Lorsqu'ils rencontrent un trio de frères et sœurs, dont une jeune fille rebelle de 15 ans, ils se retrouvent du jour au lendemain avec 3 enfants à la maison. Pete et Ellie doivent alors rapidement apprendre les ficelles de la parentalité “instantanée”. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Sean Anders et Mark Wahlberg sont habitués à conjuguer leur talent pour offrir des comédies potaches bon enfant : « Very Bad Dad » 1 et 2. Après s’être occupé des relations pères/fils, le réalisateur américain se lance dans une nouvelle thématique familiale : celle de l’adoption. Mais plutôt que de ne s’adresser qu’à nos zygomatiques, Sean Anders a décidé de viser aussi notre cœur. En s’inspirant d’éléments de sa vie personnelle et d’autres témoignages de parents adoptifs, il livre une histoire drôle, touchante et divertissante. Parents mode d’emploi Complices, amoureux et investis dans leurs projets communs, Pete et Ellie ont semble-t-il tout réussi. Alors que la question de la maternité préoccupe sa sœur, Ellie réfléchit à son souhait de donner vie à un enfant. Si cela ne figure pas dans leur plan, le couple Wagner a pourtant l’envie d’accueillir des petits pieds dans leur maisonnée. Et pourquoi ne pas adopter ? En réalisant les démarches pour devenir parents adoptifs, c’est tout un système de valeurs qui se met en place et une nouvelle conception de leur vie à deux. Déterminés à donner un peu de bonheur à des enfants délaissés, Ellie et Pete accueillent chez eux un frère et deux sœurs latino-américains, dont la mère purge une peine de prison. De la réunion d’information (dirigée par les très pétillantes Octavia Spencer et Tig Notaro) à la prise en charge des trois petits monstres, on assiste avec plaisir à la découverte des étapes qui font de ce couple sans enfant de futurs parents. On s’amuse des petits clichés présentés avec humour, des inquiétudes et des réactions démesurées de ces deux adultes qui n’ont finalement pas eu le temps de véritablement s’habituer à ce nouveau départ, on compatit à leur difficulté de créer un lien avec Lizzie, adolescente rebelle au caractère bien trempé mais au se réjouit aussi des petits victoires et plaisirs partagés avec ces hôtes que la vie à bousculer. Une sincérité appréciable Sean Anders dit d’ailleurs qu’il : « s’est passé beaucoup de choses très drôles et beaucoup de choses très frustrante » dans sa propre vie. «Se retrouver dans cette situation où vous accueillez des gens chez vous qui, tout d’un coup, deviennent vos enfants, sans que vous les connaissiez ou qu’ils vous connaissent, c’est déjà en soi une comédie de moeurs. » Et dans l’ensemble, sa comédie fonctionne. Si l’histoire tient déjà dans son résumé et sa bande annonce et qu’elle entre dans la case des comédies classiques, le divertissement est total et on se surprend même à avoir la gorge nouée à plusieurs reprises. On apprécie d’ailleurs le rôle délicat de Rose Byrne qui tente le tout pour le tout pour souder la petite tribu qui s’est constituée en quelques mois à peine, la compréhension et le calme de Mark Wahlberg qui, malgré une petite expérience en la matière, avance dans la comédie sur la pointe des pieds. Enfin, si les deux plus jeunes enfants sont totalement convaincants (et la jeune Julianna Gamiz parfois agaçante tant elle joue bien son rôle de chipie), on apprécie plus largement le jeu tout en nuances de Isabela Moner (future Dora l’exploratrice), véritable révélation du film. La sincérité dans l’écriture du scénario et des dialogues, celle du jeu de ses différents acteurs font de « Apprentis parents » une comédie agréable qui a, en plus de nous divertir, la jolie mission de mettre en lumière un sujet déjà traité au cinéma mais sous un angle nouveau. Non, on ne nait pas parents et accueillir des enfants qui ne sont pas les siens ne facilite pas la tâche. Mais il est admirable de voir que des personnes dévouées sont prêtes à prendre le relais de celles qui n’ont pas pu éduquer et élever leurs enfants dans des conditions acceptables. Sean Anders réussit la délicate mission d’évoquer ce sujet sans tomber dans la comédie lourdingue et garde un rythme soutenu jusqu’à un final malheureusement un peu convenu. Date de sortie en Belgique/France : 27 février 2019 Durée du film : 1h59 Genre : Comédie Titre original : Instant family
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Résumé du film : Lorsque son fils est assassiné par un baron de la drogue, Nels, un père de famille travailleur, décide de prendre les choses en main. Cold Pursuit est une comédie d’action qui se déroule dans le paysage enneigé du Colorado. Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : « Sang froid ». Voilà un film qui déstabilise les spectateurs par sa proposition de cinéma originale et peu banale. Alors que l’on s’attendait à un énième film d’action avec Liam Neeson aux commandes, nous voilà face à un thriller/film noir/comédie dont le mélange des genres nous a laissé plutôt perplexe. Assumé et totalement décalé, le long-métrage du réalisateur norvégien Hans Petter Moland ne nous a pas particulièrement convaincu. Rempli de clichés et de répliques gênantes, le film pourrait bien tenir une place de choix sur le site Nanarland. Un remake qui nous a refroidi En proposant son propre remake de « Refroidis » version US, Hans Petter Moland (« Les Enquêtes du Département V : Délivrance ») plante son décor dans un petit village du Colorado où l’hiver se fait rude. Nelson Coxman, élu citoyen de l’année par la communauté à laquelle il appartient, est un homme sans histoire, passionné de chasse et de chasse-neiges qu’il utilise pour dégager les routes ensevelies de la région. Si le pitch s’arrêtait ici, on s’attendrait à découvrir un épisode « Des convoyeurs de l’extrême », proposé par certaines de nos chaînes. Il n’en est bien sûr rien. Alors qu’il apprend la mort de son fils (overdose ou assassinat par un cartel de drogue ? Le faux suspense tombe bien vite), Nelson serre les dents et les poings avant de se lancer dans une chasse à l’homme et une mission de vengeance qui vont laisser derrière elles quelques traces de sang… Après un bon quart d’heure de présentation de l’intrigue en bonne et due forme, nous assistons à nos premières surprises risibles : la découverte du corps à la morgue, les réactions impassibles des parents et la tentative de suicide avortée de Nelson (après tout, s’il avait pressé sur la gâchette de son fusil, le film n’aurait qu’un petit court métrage peu mémorable), donnent le ton. Présenté comme un film d’action/thriller, « Sang froid » semble bel et bien être un ofni débarqué dans nos salles sans bruit… Et même si on aime les surprises, celle-ci nous a fait l’effet d’une douche froide. Action movie déluré ou raté ? Que Liam Neeson se lance dans une traque meurtrière et fasse payer tous ceux qui sont associés de près ou de loin à la mort de son fils, soit… on s’est habitué à ce genre de rôle qui sied depuis de nombreuses années au comédien âgé de 66 ans. Qu’il ait la chance de ne jamais être inquiété ni pincé alors que le cartel dont il suit les traces semble être l’un des plus redoutables de la région, passe encore. Mais qu’un méli-mélo de sous intrigues dispensables s’invitent à la table, que des clichés grossiers viennent alimenter un scénario aux raccourcis trop souvent empruntés et que des répliques plus que gênantes s’insinuent dans une espèce d’action movie déluré… c’est ou se moquer des spectateurs ou vouloir faire preuve d’une innovation qui aurait mieux fait de rester aux rayons des fausses bonnes idées. Certains crieront au génie, d’autres à l’arnaque. Pour notre part, nous nous rangeons dans la deuxième catégorie. Liam Neeson et Tom Bateman, Lara Dern et Emmy Rossum, tous semblent s’être transformés en marionnettes, que dis-je, en guignols, pour s’agiter devant la caméra sans conviction ou intention de donner un minimum de faire-valoir à chacun de leur personnage. La faute à une mauvaise direction d’acteurs ou à un ton qui ne colle pas à leur interprétation ? Et que dire des personnages secondaires ? Semblant sortir des univers de Paul Feig tant ils sont caricaturaux au possible, ils n’ont aucun intérêt si ce n’est celui d’alimenter le cimetière virtuel de ce Nelson vengeur encapuchonné. Des gardes du corps vivant une passion cachée au gang amérindien heureux de partager une bataille de boules de neige en passant par une belle-sœur rebelle ou des hommes de mains abattus de sang-froid, on ne sait plus où donner de la tête ou plutôt où lever les yeux pour que cesse le supplice cinématographique. Sa petite musique guillerette, ses surjeux agaçants, la distance et la froideur de Nelson et Grace, les raccourcis scénaristiques et les stéréotypes du film noir et burlesque de Hans Petter Moland en font un long (très long) métrage anti-hollywoodien dispensable. Originalité oui, fausse inventivité non ! Date de sortie en Belgique/France : 27 février 2019 Durée du film : 1h58 Genre : Action / Thriller / Comédie Titre original : Cold Pursuit Résumé du film : « Marie Stuart, reine d’Ecosse » revient sur le destin tumultueux de la charismatique Marie Stuart. Épouse du Roi de France à 16 ans, elle se retrouve veuve à 18 ans et refuse de se remarier conformément à la tradition. Au lieu de cela elle repart dans son Écosse natale réclamer le trône qui lui revient de droit. Mais la poigne d’Élisabeth 1ère s’étend aussi bien sur l’Angleterre que l’Écosse. Les deux jeunes reines ne tardent pas à devenir de véritables sœurs ennemies et, entre peur et fascination réciproques, se battent pour la couronne d’Angleterre. Rivales aussi bien en pouvoir qu’en amour, toutes deux régnant sur un monde dirigé par des hommes, elles doivent impérativement statuer entre les liens du mariage ou leur indépendance. Mais Marie menace la souveraineté d’Elisabeth. Leurs deux cours sont minées par la trahison, la conspiration et la révolte qui mettent en péril leurs deux trônes et menacent de changer le cours de l’histoire. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Marie Stuart a déjà inspiré bon nombre de cinéastes. De John Ford à Thomas Imbach (il y a quatre ans encore), la célèbre Reine d’Ecosse a passionné le public, les historiens et les metteurs en scène de théâtre ou de cinéma depuis de nombreuses années. Josie Rourke a décidé elle aussi de se pencher sur le destin tragique de l’ancienne Reine de France et livre un film historique qui ne révolutionne pas le genre et n’apporte rien de plus aux différentes adaptations déjà maintes fois contées si ce n’est une petite touche de féminisme. Agréable à suivre même si un peu long par moments, « Marie Stuart, reine d’Ecosse » est un film des plus correct qui attirera sans doute les fans des deux comédiennes principales ou les amateurs d’Histoire anglaise. Marie, reine au destin tragique Née en 1542, Marie Stuart n’est encore qu’un poupon lorsqu’elle devient l’héritière de son père, Jacques V roi d’Ecosse qui meurt à l’âge de 30 ans. A 16 ans, elle épouse le futur roi François II après avoir passé son enfance en France, fuyant les guerres de religion qui se profile dans sa région. Mais la mort semble planer sur la vie de cette jeune femme qui est devenue veuve à seulement 18 ans et affrontera la grande faucheuse à diverses reprises. Alors que plus rien ne la retient en France, la Reine d’Ecosse (dont la patrie été confiée à des régents et à son demi-frère durant son long séjour Outre-Manche) regagne ses terres et revendique le trône qui lui revient. Mais à la même époque, Elisabeth Ière (autre grande figure du cinéma incarnée il y a quelques années par Cate Blanchett) est Reine d’Angleterre et son précieux conseil privé ne l’entend pas de cette oreille. Rivales désignées, les deux femmes ne vont jamais cesser de se vouer un respect mutuel et dérangeant à l’époque. Attisant les révoltes, cette amitié sera vouée à l’échec par un passé trop houleux et une réconciliation impossible, sapée par les nobles de deux cours. En commençant son long-métrage par la fin tragique de la Reine d’Ecosse, Josie Rourke, réalisatrice britannique, marque son souhait de voyager dans le temps et dans l’espace pour nous présenter la trame de la vie dramatique de cette jeune femme qui dès les premiers jours de sa naissance, était vouée à un destin politique chaotique. C’est la raison pour laquelle après un petit passage par l’an 1587« Marie Stuart, Reine d’Ecosse » fait débuter son action en vingt-cinq ans plus tôt, lorsque la monarque regagne son pays natal et le château de Holyrood. Une image d’Epinal écossaise Basé sur la biographie écrite par John Guy, le film de Josie Rourke, grande metteur en scène de théâtre opte pour une certaine modernité. En choisissant Saoirse Ronan et Margot Robbie pour incarner les deux reines, la réalisatrice britannique joue la carte de l’assurance et du casting de choix. L’actrice irlandaise (que l’on a pu apprécier dans « Lady Bird », « Sur la plage de Chesil » ou « Brooklyn ») irradie dans le rôle de Marie Stuart et lui apporte une humanité et une douceur qu’on ne peut qu’apprécier. Face à elle, une Margot Robbie en retrait, qui a délaissé ses tenues délurées de Harley Queen pour les robes amples et les perruques rousses du XVIème siècle. Si les deux monarques ne se sont jamais rencontrées, Josie Rourke a tenu à le faire pour mettre un point final à son histoire parfois approximative. En réinterprétant certains faits historiques décrits et avérés, la réalisatrice perd de la puissance et romance un peu trop le destin de deux femmes vivant dans une époque où les Hommes gardent finalement le pouvoir à défaut de monter sur le trône. John Knox et ses partisans, William Cecil (discrètement interprété par Guy Pearce) et les autres courtisans, Matthew Stuart et son fils décadent, tous ont droit à un portrait brossé au vitriol tandis que les femmes fortes de l’époque que son Elizabeth et Marie ont, elles, droit à une image d’Epinal dont on a adouci les angles. En ajoutant sa petite dose de féminisme à son propos, Josie Rourke en oublie l’essentiel : passionner les foules. Les va et vient entre la cour d’Ecosse et celle d’Angleterre perd peu à peu de son intensité, tout comme ses héroïnes qui palissent un peu plus à chaque nouvelle annonce. La mise en scène de leurs échanges épistolaires, pour se solidariser ou s’allier révèlent de l’anecdotique et on regrette le manque de conviction dans le récit d’une chute annoncée et beaucoup trop romancée. Cela étant dit, les décors grandioses, sauvages et parfois rudes, l’opposition de l’obscurité de l’Ecosse face aux environnements solaires de la cour d’Angleterre, les costumes délicats de la multitude de comédiens et figurants donnent une authenticité qui fera rêver les amateurs de la grande Histoire britannique. A voir en version originale pour en mesurer toute la force d’interprétation (on passe du français à l’anglais du Nord, du centre, au gaélique ou encore au latin) « Marie Stuart : reine d’Ecosse » repose presqu’exclusivement sur ses apparats et manque cruellement de consistance. Manipulations et contrôles de la cour d’Angleterre sur celle d’Ecosse, rencontres repoussées, jeux de dupes et tractations politiques ou religieuses s’invitent à la table de nos souveraines et n’en finissent plus de nous rappeler tout ce qui a précipité la chute de Marie Stuart, héritière légitime d’un trône qu’on n’a cessé de lui refuser. Les piques cinglantes par ambassadeurs interposés, les confidences faites sur l’oreiller viennent alimenter un récit connu de tous et qui, on le sait, ne pourra connaître aucune issue favorable à la jeune écossaise. Tout ça pour çà aurait-on tendance à écrire ? Date de sortie en Belgique/France : 27 février 2019 Durée du film : 2h04 Genre : Drame historique Titre original: Mary Queen of Scots Résumé du film : Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable. Note du film : 8/10 (par François) Avis : Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en quelques mois, pas moins de trois films de sous-marins se sont succédés avec plus ou moins de réussite. Après « Kursk » et « Hunter Killer », c’est au tour du « Chant du loup » de se faire entendre depuis l’obscurité de nos salles de cinéma. En avant toute ! « Le chant du loup », cet anti-« chant de cygne » du cinéma français ? Premier long métrage d’Antonin Baudry (scénariste du « Quai d’Orsay » de Bertrand Tavernier), cet ancien diplomate français propose une saisissante uchronie dans laquelle la Russie entre en conflit avec l’Europe sur fond de menace nucléaire. Cet intelligent film géopolitique à la française se veut plus proche d’un « Das Boot » pour son réalisme que d’un « A la poursuite d’octobre rouge » même si les tensions et les enjeux de la menace nucléaire sont aussi bien présents. D’ailleurs, le titre du film est un jargon de la marine désignant le bruit d’un sonar plongeant pour repérer la position d’un sous-marin. Et c’est là qu’entre en jeu l’oreille d’or ! C’est probablement le rôle le plus crucial de tout l’équipage d’un sous-marin nucléaire : véritable analyste des sons perçus, il aura pour lourde tâche de conseiller le commandant afin de prendre les bonnes décisions. Comment ? En écoutant les sons émis dans les profondeurs, il devra classifier toutes les menaces perçues et ainsi renseigner des caractéristiques des sous-marins ennemis. Dans le film, François Civil est parfait dans son rôle de Chanteraide. Mais il n’est pas seul à bord et pourra compter sur Mathieu Kassovitz et Omar Sy pour l’épauler et surtout Reda Kateb, excellent dans le rôle du commandant du sous-marin. Outre une réalisation ultra convaincante, « Le chant du loup » s’offre le luxe de maintenir une tension palpable dès les premières minutes du film. Par son expérience, le réalisateur sait pertinemment quelle est la procédure à utiliser en cas d’ordre de frappe nucléaire et cela se ressent. Nous sommes suspendu aux lèvres des hauts gradés car l’ordre qui émane directement du Président de la République ne peut en aucun cas être changé ! Puisqu’il n’existe aucune procédure d’annulation de l’ordre de tir, l’angoisse nous gagne rapidement car nous « vivons » au rythme des personnages piégés dans les profondeurs et garants de la survie de millions de vies humaines. Véritable réussite d’écriture, « Le chant du loup » apporte quelques galons supplémentaires au cinéma français qui nous avait finalement peu habitué à cet exercice de style ! Nous ne pouvons que vous conseiller de découvrir ce film au cinéma afin d’être immergé (et submergé) par le climat anxiogène latent. Après « A la poursuite d’octobre rouge », voici « Le chant du loup » qui parvient, avec ses moyens, à nous faire réfléchir sur le danger que représente la force de frappe nucléaire. Date de sortie en Belgique/France : 20 février 2019 Durée du film : 1h55 Genre : Thriller/Guerre/Drame Résumé du film : Kayla entame sa dernière semaine à l´école intermédiaire avec une certaine appréhension. Adolescente introvertie et solitaire, elle publie sur YouTube des capsules vidéos sur la confiance en soi et l´estime de soi apparemment ignorées de tous. Incapable de mettre en pratique ce qu´elle prône, Kayla est déchirée entre sa perception d´elle-même et celle qu´elle croit… Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Délicat, tendre et drôle, « Eight Grade » du tout jeune Bo Burnham (le réalisateur n’a que 28 ans et aucune expérience cinématographique à son actif) est la sortie étonnante de la semaine. Kayla, adolescente boutonneuse et discrète, fait régulièrement des petites capsules destinées à un public absent de son compte youtube. Y prodiguant des conseils de vie, la jeune fille cherche à créer un lien virtuel à défaut d’y parvenir dans son quotidien. Incertaine, hésitante sur les mots qu’elle emploie, la youtubeuse en herbe cherche à (se) convaincre qu’on peut être quelqu’un d’exceptionnel tout en restant soi-même. Ultra-connectée à tous ces réseaux sociaux qui fantasment la vie de ses propriétaires de compte, Kayla en oublie l’essentiel : vivre pleinement son adolescence dans sa vraie vie, communiquer à son père (attentif mais totalement dépassé) et se faire des amis. Essayant à maintes reprises de faire comme toutes les jeunes filles de son âge, notre héroïne très discrète peine à s’ouvrir, à créer un contact et interagir avec celles et ceux qui évoluent dans son collège. Mais voilà qu’à l’aube d’une nouvelle aventure scolaire (et personnelle), Kayla vit plusieurs bouleversements : celui de l’amour pour un camarade de classe et le besoin de grandir et s’affirmer pour ressembler aux lycéennes qu’elle vient de rencontrer. Décrivant avec une justesse rare le quotidien de certaines adolescentes de 13 ans, « Eight Grade » présente une réalité de terrain qui n’aura échappé à personne : celle de ce besoin qu’à toute une génération connectée d’exister sur la toile à défaut de s’épanouir dans sa vie scolaire, familiale et affective. Elsie Fisher parvient, sans en faire des tonnes, à donner vie à cette Kayla en mal de vivre, hésitante et en perpétuel questionnement intérieur, muette quand elle le désire, prolixe quand il s’agit de se confier sur le net. Ses attitudes marquent sans surjeu le poids du regard des autres sur ses épaules et rendent le personnage attachant et particulièrement intéressant. Les filtres qui occultent sa réalité, son journal intime numérisé (qui ne voit aucun succès malgré ses appels aux likes) sont autant de fausses perceptions de la vie rêvée de cette jeune fille esseulée. Se révélant au contact d’un petit ami potentiel ou d’une marraine de lycée bienveillante, la jeune Kayla semble enfin prendre conscience de tout ce qu’elle a manqué, enfermée dans sa vie numérique qu’elle a longuement idéalisée. Drôle à de nombreuses reprises, le film parvient à illustrer un malaise existentiel de façon cocasse. Si l’indifférence est des plus grosses violences, Kayla ne se range jamais du côté des victimes du manque de considération mais décide d’exister autrement, dans un monde parallèle où émoticônes, likes et partages vous rendent important. Passant lui aussi presqu’inaperçu dans nos salles « Eight Grade » est pourtant un premier film abouti, qui illustre avec intelligence les dérives d’une société où, plutôt que de passer du temps avec les autres, chacun s’enferme dans sa réalité augmentée. Ce quotidien, nombreux sont nos adolescents à le vivre au jour le jour, des jeunes qui, sans aucun doute, se retrouveront dans ce long-métrage pudique et authentique, court et concis mais extrêmement efficace dans sa démarche. Date de sortie en Belgique : 20 février 2018 Durée du film : 1h33 Genre : Comédie dramatique Résumé du film : Alors que Tree pensait s’être définitivement débarrassée de celle qui voulait sa mort et qu’elle file le parfait amour avec Carter, elle se retrouve projetée dans une dimension parallèle à notre monde. Elle doit désormais affronter des fantômes de son passé et de nouveaux ennemis… Note du film: 7/10 (par Véronique) Avis : Il est de retour dans nos salles et ce n’est pas pour nous déplaire. « Happy Birthdead 2 u » est la suite directe des premières aventures de Tree, cette jeune fille bloquée dans une boucle temporelle où elle vivait inlassablement son assassinat par un mystérieux meurtrier masqué. Vous aviez aimé le premier opus ? Alors, il y a de fortes chances pour que vous repreniez une tranche de ce petit plaisir coupable sans rechigner. Christopher Landon a su mettre les petits plats dans les grands pour garder intacte l’attention de ses spectateurs et cette suite est aussi bonne que ses débuts, voire un tout petit peu meilleure. Reprenant les événements là où on les a laissés la dernière fois, ce « Happy Birthdead 2 u » nous emmène une fois de plus sur des fausses pistes pour que la séance nous paraisse exaltante. Après une mise en bouche trompeuse (on pense vivre un gimmick du premier film mais avec un nouveau héros), le long-métrage reprend les codes et les principes du premier volet tout en ajoutant une pointe de science-fiction qui assure un bon prétexte à ce sequel. En effet, si on ne connaissait pas les véritables raisons qui étaient à l’origine de l’interminable répétition que vivait Tree, ce deuxième opus répondra à la question et donnera une autre tournure au vécu de la jeune fille. A nouveau plongée dans une boucle sans fin, Tree et ses nouveaux copains mettront tout en œuvre pour rétablir l’ordre des choses et éviter que la malédiction ne se reproduise… Mais comme le comprendront les plus patients d’entre vous (grâce une généreuse scène post-générique), il se pourrait bien que si la recette fonctionne, les marmites de Blumhouse chauffent à nouveau pour proposer un troisième épisode au public acquis à sa cause. Ingénieux dans son ton et son approche, original dans son mélange des genres et son côté grotesque totalement assumé, « Happy Birthdead 2 u » garde sa dynamique et ses rebondissements bienvenus. Divertissant et amusant, le principe du film fonctionne à nouveau mais les rouages sont un peu rouillés et la machine à remonter le temps se grippe à différents moments étirant cette suite en longueur plus que de raison. Il faut dire que la surprise de découvrir une comédie greffée sur un thriller slasher est passée et que mêmes si les bonnes idées continuent de se dessiner sur le papier, on craint de se retrouver prisonnier du concept déjà révélé. En revanche, puisque son héroïne Tree (lz toujours performante Jessica Rothe) maîtrise à présent les fonctionnements de cette répétition inlassable de sa journée d’anniversaire, elle joue et déjoue les pièges qui se tendent devant elle et revit les événements avec une confiance qui agrémente le diptyque d’une petite folie appréciable. Autre nouveauté dans le ton du film, la petite dramaturgie qui vient s’installer lors des choix cornéliens de la jeune fille et la douleur de faire face à un passé qu’elle avait presque enterré, un choix qui montre que les scénaristes n’ont pas voulu épuiser le matériau de base mais lui donner une nouvelle direction que l’on ne peut qu’apprécier. Ce qui nous a particulièrement bluffé dans cette suite, c’est la minutie dont a fait preuve l’équipe entière pour recréer de toutes pièces, les fameuses scènes réitérées dans les deux métrages, faisant concorder à la perfection les deux intrigues (in)dépendantes. Mêmes décors, même timing, mêmes costumes, même grain la reproduction est parfaite et le résultat étonnant ! A cela, on ajoute quelques belles innovations comme cette scène amusante et surprenante ultra-ralentie à l’aide d’une caméra Phantom. Original et toujours aussi ludique, « Happy Birthdead 2 u » est une suite des plus correcte de "Happy Birthdead" (qu'il vaut mieux avoir en tête si vous voulez en appréciez toutes les références) et un divertissement complet qui plaira aux amateurs du premier opus. S’il garde une certaine conformité par rapport au précédent volet, ce deuxième long-métrage tout aussi amusant s’inscrit dans la continuité sans lasser et réinvente la musique sans non plus totalement la révolutionner. Date de sortie en Belgique : 20 février 2019 Date de sortie en France : 13 février 2019 Durée du film : 1h40 Genre : Comédie/thriller Titre original : Happy Death Day 2U Résumé du film : La Chouette du cinéma a rassemblé dans ce nouveau programme cinq histoires à ritournelles. La petite fourmi qui a plein d’amis, l’escargot farceur démasqué, la sage tortue d’or, l’humble tailleur de pierre et le candide Basile nous invitent à ne pas nous croire les plus forts ni les plus malins et à rester modestes. Les Ritournelles de la Chouette composent ainsi une amusante et délicate exhortation au vivre ensemble dans la simplicité. Écrits comme des chansons à refrain, ces courts métrages offrent aux enfants le plaisir sécurisant de la répétition. Mais ils titillent aussi la curiosité car, en de légères variations, leurs refrains évoluent avec suspens vers une fin surprenante, qui délivre au passage un joli message de sagesse. Avis : On l’aime la retrouver cette Chouette du Cinéma ! Sa voix douce et son contact avec les jeunes spectateurs est un rendez-vous que l’on plaisir à prendre mois après mois, année après année. Cette fois, la confidente nocturne nous emmène sur une thématique commune aux cinq petites : l’humilité et la simplicité ! Doux et tendres, ces saynètes animées sont toujours l’occasion de découvrir des techniques d’animation diverses et variées mais aussi d’ouvrir le dialogue sur les morales qui nous sont proposées. Les deux premiers courts-métrages d’Anaïs Sorrentino et Arnaud Demuyck mettent en scène des animaux mais pas n’importe lesquels. Dans « Un travail de fourmis », le duo de réalisateurs nous raconte comment une fourmi, aidée d’autres animaux plus gros essaie de délivrer un ours prisonnier dans sa grotte. La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ? C’est ce que l’on verra. Poétique et magnifique visuellement, il utilise les mêmes couleurs pastel que celles de « L’arbre à grosse voix », jolie petite histoire adaptée d’un conte de sagesse africain. La beauté des traits et les valeurs apportées en finesse font de ces quinze premières minutes des petits délices sucrés qu’on peut plaisir à déguster. Mais faut-il forcément des animaux pour raconter des contes de traditionnels ? Les deux courts métrages suivants répondront à cette question. Axant son récit sur l’importance de la simplicité, « La tortue d’or » de Célia Tisserant et Célia Tocco nous raconte comment un simple pêcheur a vu ses rêves de grandeur se réaliser. Mais le bonheur est-il dans l’opulence ? L’insatiabilité ne peut-elle pas causer la perte et créer la distance ? Si son titre change selon les pays, ce conte où une tortue incarne la sagesse ouvre de nombreuses portes et ravira petits et grands. Très différent, « L’humble tailleur de pierre » vient très justement compléter les questions soulevées par le conte précédent. Ici, nous faisons la connaissance d’un banquier qui offre de l’argent non pas par générosité mais pour que les gens le supplient de leur en donner et se rassurer qu’il n’est pas malheureux. Face à lui, un tailleur de pierre qui préfère la beauté de la roche à celle de l’or, la simplicité de la aux cages dorées. Avec sa vision de cette histoire, Friets Standaert apporte lui aussi une belle moralité. Enfin, pour terminer en beauté, place à la musique et à la chanson « Où vas-tu Basile » que Line Renaud a chantée en son temps. Revue et visitée par Jérémie Mazurek, la comptine nous sensibilise à l’écoute des messages et à pour message « Celui qui croyait prendre n’est pas toujours pris ». Allégresse et joie sont au rendez-vous et clôture cette séance de trois quart d’heures d’animation avec une poésie instrumentale non négligeable. Date de sortie en Belgique : 20 février 2019 Durée du film : 47 minutes Genre : Animation Résumé du film : Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour… Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Acteur montant de sa génération, Félix Moati est parvenu en quelques années à faire sa petite place dans le monde du cinéma français. Après quelques rôles plus ou moins importants dans divers métrages (parmi lesquels le très solaire "Gaspard va au mariage" où il se démarque véritablement), il était déjà passé derrière la caméra pour nous offrir un "Après Suzanne", un court métrage plutôt réussi où il mettait déjà en scène son ami Vincent Lacoste. "Deux fils". Son premier long métrage fait étrangement écho à ce court, sorti il y a quelques années (et présenté en septembre 2017 au Festival International du Film Francophone de Namur en sa présence): même prénom de héros, même comédien principal, même mal-être amoureux, même errance dans sa vie, on y retrouve des sujets de prédilection qui avaient posé les jalons d'une "suite" qui s'affirme un peu plus dans un format plus long. Concis à l'époque, Félix Moati a, en plus d'avoir pris de l'assurance, augmenté les faisceaux amoureux, familiaux et amicaux de cette nouvelle famille où l'équilibre et la place de chacun est à revoir sans cesse.
Joseph, le père, vient de perdre son frère et ne se remet pas de sa nouvelle situation de doyen: "il y a le monde des vivants, celui des morts et moi, je suis entre les deux à présent...", cette phrase résonne et parle pour ce père attristé par la perte d'un être cher et décide de réaliser ses rêves. Fausses écoutes, interprétations des gestes de chacun, admiration, dérives et comiques de situation s'enchaînent pour alléger un sujet finalement dramatique. Cette chronique familiale, qui n'est pas sans nous rappeler quelques grands films de la Nouvelle Vague française, aurait pu aboutir sur un drame pudique où non-dits et soutien indéfectible tiennent une place de choix. On regrette cependant que le jeune réalisateur n'ait pas su faire le tri dans ses idées, ou dans ses propres états d'âme, à tel point qu’il nous livre un sac de noeuds scénaristiques dans lequel il est difficile de s'y retrouver. On s'emmêle les pieds, on chute à côté de ces personnages attachants qui errent sans but et on ne peut s’empêcher d’espèrer que le dénouement sera à la hauteur de la (longue) attente... A l'image des écrits de l'écrivain amateur qu'est le père Joseph, l'intrigue survole de nombreuses thématiques, les cite et les illustre (bien) mais pourrait perdre une partie de son public par manque de clarté et de simplicité. Pourtant, nombreux sont les arguments pour faire de ce premier long un essai à moitié transformé. Félix Moati met en scène des comédiens complices (Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier se retrouvent après "A trois on y va") et révèle la tendresse et la sobriété qui sommeillent en Benoit Poelvoorde ou le talent du jeune Mathieu Capella, petit sosie irrésistible de son grand frère de fiction. On s'amuse du déclin d’Ivan, enchaînant clopes et verres d'alcool sous les yeux de son aîné, du surjeu de Joachim lorsqu'il confie ses peines de coeur, on entre fébrile dans cette famille 100% masculine où le dialogue est rompu et les responsabilités mal réparties. Comme ses personnages principaux, "Deux fils" paraît avoir beaucoup de difficultés à trouver sa place, sa voie, et finit par être un rapiècement de (bons) sentiments, de moments de vie, de sauvetage et de naufrage sur fond de mots maladroits. Mais cette maladresse est attendrissante et le côté burlesque du film permet d’assumer le décalage qui nait entre les adultes aux comportements puériles et l’ado de 13 ans, seule personne mature de la famille à s’ancrer dans la réalité. La discrétion de la caméra, la valse dans les rues de Paris où chacun erre en quête d’un but et certaines scènes familiales (comme les confidences faites à travers une porte de cet immense appartement) s’apprécient à sa juste valeur. On sourit face aux situations parfois grotesques et les relations de tendresse qui unissent chacun des membres de la tribu. On apprécie la bande originale du groupe "Limousine" et la réalisation maîtrisée, et on fait fit de l’excès d’idées venues à profusion se greffer sur une histoire ordinaire où grotesque et dramaturgie s’accordent le temps d’un instant. Félix Moati à des choses à dire et il le fait plutôt bien ! Malgré la longueur (voire la lenteur) et les quelques erreurs de jeunesse d'un réalisateur en devenir, "Deux fils" a bon nombre d'arguments pour que l'on s'intéresse au parcours (un peu plus épuré) de ce futur réalisateur tombé dans la marmite de la cinéphilie quand il était petit. Sa comédie dramatique remplie de charme n’est qu’un premier rendez-vous et malgré sa timidité, fait qu’à seulement 28 ans, Félix Moati parvient à faire du pied à qui se laisserait séduire par sa sensibilité. Date de sortie en Belgique : 20 février 2019 Date de sortie en France : 13 février 2019 Durée du film : 1h30 Genre : Comédie dramatique Résumé du film : Le charmant Forrest Tucker a dépassé l'âge de la retraite depuis belle lurette mais il reste l'un des braqueurs de banque les plus doués du 20e siècle. Et lorsqu'il rencontre la femme de sa vie, plus rien ne semble lui manquer. Mais alors que le jeune détective John Hunt lance une chasse à l'homme pour retrouver Forrest et ses complices, un véritable jeu du chat et de la souris se met rapidement en place. Hunt lui-même ne peut résister aux charmes de Forrest. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : David Lowery nous avait bouleversé il y a deux ans à peine avec son « A ghost story » poétique et mélancolique. Cette fois encore, le réalisateur américain parvient à mettre son lyrisme au service d’un récit plutôt convenu, sublimant certains instants de cinéma dans lesquels prend place un Robert Redford au crépuscule de sa carrière d’acteur. Pas étonnant dès lors que les couleurs dorées et chatoyantes d’une fin de journée viennent illuminer notre écran et la vie de cet incorrigible braqueur. Entre nostalgie et fureur de vivre, « The old man and the gun » évoque le parcours de Forrest Tucker et son besoin insatiable de braquer les banques le cœur léger et le sourire aux lèvres. Gentleman braqueur Il y a 45 ans, Robert Redford marquait les esprits et le 7ème art en incarnant un braqueur de banque et de train aux côtés de Paul Newman dans « Butch Cassidy et le Kid ». Près d’un demi-siècle plus tard, David Lowery lui offre une jolie façon de tirer sa révérence en lui confiant le rôle d’un vieux gentleman braqueur qui, avec ses deux acolytes, pillent les banques de différents états des USA. Les sourires et les rides qui marquent son visage, son élégance et sa démarche assurée malgré le poids des années marquent les dernières images en 16 :9 de cet acteur de légende qui, après près de 60 ans sur la toile s’apprête à prendre sa retraite, que l’on pensait déjà entamée l’an dernier après le tout aussi crépusculaire « Nos âmes la nuit » où il partageait l’affiche avec Jane Fonda, sa complice de toujours. Basée sur la vie du vrai Forrest Tucker, « The old man and the gun » rappelle quelques épisodes hallucinants de la vie du sympathique malfrat. Parmi les flashbacks proposés, on assiste à ceux de son enfance, de ses premiers larcins et de ses premières fugues mais aussi son évasion impressionnante de la prison de San Quentin (en Californie) à l’aide d’un kayak fabriqué dans les ateliers du centre pénitencier. C’est précisément après cet épisode cocasse que nous faisons la connaissance de Forrest, cheveux grisonnants et chapeau vissé sur la tête. En solo ou à l’aide son gang, Tucker sème l’incompréhension des policiers qui comprennent bien vite qu’ils traquent une bande de pépés braqueurs n’usant jamais de la violence mais préférant largement le pouvoir de persuasion. On s’amuse de suivre les aventures de Forrest, Teddy et Waller (tout aussi touchants Danny Glover et Tom Waits) qui n’ont aucun besoin de l’argent volé mais continuent de braquer par pur plaisir, par passion et par besoin de se sentir vivant. Parmi ces policiers, l’inspecteur John Hunt (Casey Affleck que David Lowery avait déjà mis en scène dans son précédent métrage) qui établit le profil de notre chef braqueur et comprend bien vite les mécanismes inhabituels de ses vols à défaut de savoir où Tucker va frapper. Tout comme dans « La mule » de Clint Eastwood, on apprécie le respect qu’à le jeune policier pour le bandit qu’il traque et on se délecte de leur brève rencontre. Passage de relais ? Simple plaisir de rencontre ? Confrontation courtoise entre la justice et la marginalité ? C’est un peu de tout cela réunit. Cette année-là… En posant son intrigue au début des années 80, le cinéaste nous plonge dans un univers qui fait place à une reconstitution d’époque admirable et des images très léchées. La petite musique jazzy de la bande originale procure une allégresse qui colle au plus près du récit, rendant le tout bien plus léger qu’il n’y parait. On apprécie la nostalgie distillée tout au long de la petite heure trente de film, dans laquelle on suit les frasques de Forrest Tucker mais aussi ses souvenirs et son besoin viscéral de revivre l’adrénaline d’un braquage préparé avec minutie. Si on sait combien David Lowery est capable de bien mieux en termes d’innovation scénaristique ou de mise en scène, on apprécie la sobriété choisie pour nous conter l’histoire de ce vieux monsieur au pistolet. Bien sûr, on aurait aimé un peu plus d’audace ou d’originalité mais la douceur de cette fin de vie professionnelle excuse bien vite ce manque de prise de risque. Attaché à l’idée du temps qui passe, le réalisateur américain utilise un nouvel angle pour évoquer les thèmes qui lui sont chers. Après l’importance de l’enfance et de son imaginaire, d’un ancrage physique et des traces que l’on laisse au fil de notre vie, David Lowery évoque la mélancolie d’une vie bien remplie et l’arrivée du crépuscule d’une vie. La jolie romance partagée avec Sissy Spacek vient apporter une touche de douceur, une envie de rédemption ou de sagesse, difficile à tenir lorsqu'on a toujours arpenté les routes en solitaire. Son nouveau medium est à nouveau on ne peut mieux choisi pour sensibiliser le public aux idées que Lowery voulait nous présenter et c'est avec pudeur et respect des sentiments qu'il le fait. Avec son casting de vedettes d’autrefois et son amour de la vie au jour le jour, « The old man and the gun » est un savant mélange qui enjouera ses spectateurs et leur fera passer un petit instant de bonheur (cinématographique), un moment suspendu qui permettra à Robert Redford d’assister à son baroud d’honneur. Date de sortie en Belgique : 20 février 2019 Durée du film : 1h31 Genre : Drame Résumé du film : Nicky Larson est le meilleur des gardes du corps, un détective privé hors-pair. Il est appelé pour une mission à hauts risques : récupérer le parfum de Cupidon, un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise… Note du film : 7/10 (par François) Avis : Qui aurait pu croire, au vu de cet horrible trailer, que l’adaptation de « City Hunter » sur grand écran allait gommer toutes nos angoisses ? Mieux, le naufrage tant redouté n’a pas eu lieu ! C’est encore incrédule que nous avons quitté la salle de cinéma d’un pas un peu plus léger. Derrière moi, un autre spectateur s’est exclamé : « Ce n’était pas une arnaque finalement.. ». Non, et ce n’était pas une mince affaire ! « Lorsque les coups de feu résonnent, comme un éclair il tourbillonne. Surtout si la fille est mignonne, Nicky Larson ne craint personne ». Ah, ce fameux générique ! Enfant, nous regardions amusé les aventures du justicier Nicky Larson ! Découvert grâce à Dorothée et à son fabuleux Club Do, l’adaptation du manga « City Hunter » de Tsukasa Hojo a véritablement bercé notre enfance ! Après une adaptation hautement dispensable avec Jackie Chan dans le rôle titre, nous n’attendions absolument pas Philippe Lacheau et sa bande à Fifi ! Après tout, comment ne pas redouter l’humour propre aux films « Babysitting » ou encore « Alibi.com » lorsqu’on évoque Nicky Larson ? Philippe Lacheau, fan de City Hunter ! Ainsi, les premières minutes du film n’étaient pas très engageantes. La bagarre entre Nicky Larson (Philippe Lacheau himself) et Mammouth (Très ressemblant Kamel Guenfoud) fait peur. En effet, la scène arrive vite dans le récit. Quant à la chorégraphie du combat, on est surpris par cet humour tombant (très) en dessous de la ceinture. Encore groggy par ce que nous venons de voir, le film se décide à installer sa vitesse de croisière et témoigne de l’amour du réalisateur pour la licence ! Car oui, nous sentons très vite que ce « Nicky Larson et le parfum de Cupidon » n’est pas un film de commande mais un hommage à la fois sincère et généreux. Rassuré de voir et d’entendre de nombreux clins d’œil proposés par le réalisateur, nous avons très vite arrêté de compter les références à City Hunter (manga papier) et à Nicky Larson (le dessin animé). Etonnement, le réalisateur de 38 ans va plus loin puisqu’il intègre dans son film de nombreuses allusions au club Dorothée et, plus généralement, au monde des mangas ! Et cela fonctionne ! Un japonais en France Au rayon des qualités, on peut dire que cette version 2019 de Nicky Larson en est pétrie! Outre les hommages qu’apprécieront les fans, les décors et le monde créés sont cohérents ! Pour commencer, l’appartement de Nicky et de Laura est fidèle à nos souvenirs. Quant à Philippe Lacheau, il a pris huit kilos de muscles pour revêtir le t-shirt rouge et le blazer gris du célèbre détective ! Quant au personnage de Laura, nous avons été subjugué par la ressemblance d’Elodie Fontan, sa fraicheur et le jeu toujours juste de l’actrice ! Quant aux rôles de Didier Bourdon et de Pamela Anderson, on ne s’est pas offusqué de les voir dans cet univers improbable. Au dehors, nous ne sommes manifestement pas à Tokyo mais bien en région parisienne. Heureusement, aucun monument ne vient référencer précisément les lieux filmés. Enfin, Monaco constitue le clou de ce spectacle improbable mais adapté. Après tout, filmer au Japon aurait explosé le budget, et la pratique du français n’aurait pas été une solution envisageable. Quant aux scènes d’actions survitaminées, elles procurent beaucoup de plaisir car elles sont au service de ce gros délire parfaitement assumé. D’ailleurs, nous avons apprécié les combats filmés en vue subjective à la manière de cette fameuse scène de course poursuite du film « The French Connection ». Techniquement, la réalisation est très solide, les effets spéciaux sont efficaces et « Nicky Larson » constitue donc un très bon film d’action français. Quel plaisir de voir à l’écran Nicky cogner dur et jouer avec les éléments du décor pour tirer avantage sur ses opposants. Les bonnes idées fusent, les répliques font souvent mouche et les « invités » défilent pour notre plus grand plaisir ! Nostalgie quand tu nous tiens… Nicky Larson ou l’adaptation rêvée ? Pourtant, tout n’est pas rose au pays de la bande à Fifi et il est temps d’écrire ce qui nous a fâché. Pour commencer, même si la facture « hybride » de l’ensemble est séduisante, l’humour parfois lourdingue plombe certaines scènes. La faute à cette volonté de vouloir à tout prix faire tourner les copains. Car entendons nous bien : adapter librement une œuvre consiste à s’adapter soi-même pour celle-ci et non l’inverse ! Concrètement deux rôles sont beaucoup trop présents à l’écran, et ce, pour faire plaisir aux copains du réalisateur. Celui de Julien Arruti qui joue Skippy, le voleur du parfum recherché : il en fait des caisses et pourrait agacer certains. Quant à Tarek Boudali qui joue « Pancho », victime de la fragrance et amoureux transi de Laura, c’est bien simple, nous l’avons détesté ! Il passe son temps à poursuivre Laura…qui le fuit…puis, il la retrouve…pour la perdre de nouveau. C’est répétitif, totalement dispensable et même énervant ! Mais très vite, la musique originale de célèbre animé, cet humour salace (c’est justement pour ça qu’on aime Nicky !) ou ces moments d’émotion sincère captivent le spectateur en le prenant par la main. Et alors le miracle se produit puisqu’on se met à repenser aux épisodes que nous avons tant apprécié. Telle la madeleine de Proust, des images nous reviennent et on se dit que ce qui se joue à l’écran n’est pas si loin de nos souvenirs. Et quand, à la fin du film, un des méchants emploie le terme « bobo » pour exprimer sa douleur, on sourit en pensant que décidément Philippe Lacheau a compris l’essentiel de Nicky. Date de sortie en Belgique : 13 février 2019 Date de sortie en France: 6 février 2019 Durée du film : 1h31 Genre : Comédie |