Note du film : ★★★ (par Véronique) Avis : Drame historique implacable, sobre et sans musique, « Die Wannsee Konferenz » (qui a déjà connu une adaptation en 1984) nous plonge dans la journée du 20 janvier 1942 où Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo réunit autour d’une table des représentants des Affaires Etrangères, de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest et une série de « consultants » qualifiés pour faire la lumière sur la question de l’avenir de la population juive à l’échelle européenne. Glaçants, les échanges auxquels nous assistons sont d’un réalisme impressionnant : le langage employé, les points de vue proposés, les chiffres avancés montrent à quel point la déshumanisation de ce peuple qui n’avait rien demandé est totale. Se penchant sur la question de la solution finale, de sa mise en place, sa potentielle efficacité, cette réunion, entrecoupée de repas, de pause desserts, de petits verres, est filmée dans un huis-clos aussi froid que le sujet mis au centre du métrage. Interprétés de mains de maître par une brochette d’acteurs germanophones admirables dans leur détachement et position condamnable, les décideurs s’expriment dans un long-métrage aussi efficace que « Douze hommes en colère », un film quasiment documentaire (construit sur base d’un unique PV retrouvé) qui s’adressera à un public amateur d’Histoire et à des spectateurs un tant soit peu au courant de ce qu’ils s’apprêtent à voir.
Durée du film : 1h48
Genre : Drame historique Date de sortie en Belgique : 25 mai 2022 De Matti Geschonneck - Avec Philipp Hochmair, Fabian Busch, Thomas Loibl et Rafael Stachowiak
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Avis : Souvenez-vous de l’année 1986 ! Sur les écrans, le jeune acteur Tom Cruise explosait tel un mirage pour atteindre le zénith ! Au même moment, "Take my Breath away" de Berlin martelait pour longtemps encore nos cranes qui n’en demandaient pas autant. Les garçons sévissaient sur les terrains de beach volley protégés par leurs lunettes de soleil Aviator. C’était l’époque des 80’s (prononcez « eighties ») et de la cool attitude. C’était aussi le moment où le cinéma d’action s’est marié avec le domaine de l’aviation pour faire rêver une génération entière et créer des vocations. … 2022 l’année du grand retour Reporté pour cause de pandémie mondiale et par la volonté de son acteur vedette de piloter un vrai avion de chasse, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce "Top Gun : Maverick" s’est fait désirer ! Son réalisateur, Joseph Kosinski devait être sûr de lui pour postposer la sortie et fuir les sirènes des différentes plateformes de streaming. Car oui, Top Gun doit se voir sur un écran géant ! Et la deuxième volonté du producteur Jerry Bruckheimer et de Tom Cruise, son acteur vedette, était de proposer un spectacle à l’ancienne sans image de synthèse dominante. Avec ce film, place à un plaisir visuel décomplexé et authentique ! Take my breath away…again ! D’ailleurs, la première séquence tournée met en scène Tom Cruise vêtu de son blouson Avirex, fonçant au soleil couchant (nostalgie !) sur sa fidèle Kawasaki pour défier un F18. Le film tout entier repose à la fois sur un hommage appuyé à son ainé mais aussi une modernité bienvenue. Ce "Maverick" coche toutes les cases pour réjouir les aficionados trop contents de retrouver les nombreuses références du film de 1986. Bien sûr, certaines voix pourraient s’élever contre un certain manque d’audace et d’innovation. Mais est-ce vraiment ce qu’on attend de ce second opus ? Nous sommes en effet trop contents de retrouver ce que nous avons aimé ! La facture est donc extrêmement classique, mais le résultat est tellement efficace qu’il traduit tout ce que l’on veut voir d’un film d’action contemporain qui n’oublie pas d’où il vient ! Alors que la réalisation sort le grand jeu, la photographie participe également au plaisir ressenti! Le soleil, la base, le porte-avion, la plage sont autant d’éléments que nous prenons plaisir à retrouver. Même la danse des préparateurs et des agents de la piste sentent bon ce passé certes idéalisé mais tellement plaisant. Et que dire des nombreuses vues aériennes qui pourraient donner le vertige mais qui sont pourtant d’une lisibilité redoutable. Oubliez le grain de la pellicule d’antan, place à une image nette en ultra haute définition qui régale nos petites rétines. Assurément, nous pouvons dire que la madeleine de Proust opère en plein avec une touche actuelle bienvenue. Quel plaisir de voir le fils de Goose (très bon Miles Teller)- moustache et chemise à fleur- jouer au piano le même morceau que son papa. Quel bonheur de voir ces officiers déguster des bières en se vannant ! Et si la partie de volley s’est transformée en partie de football américain, nous n’y avons pas perdu au change. Quant aux femmes, habilitées au combat depuis 1993, elles peuvent désormais piloter et donc nous faire rêver sur grand écran, comme en témoigne l’actrice Monica Barbaro qui joue Phoenix. Et cette impression d’innocence générale côtoie habilement la gravité d’une mission dangereuse à venir… Mais ça, on vous laisse la découvrir ! Autour des acteurs cités, les fans prendront plaisir à voir enfin la fille de l’amiral cité dans le film original et incarné à l’écran par l’intemporelle Jennifer Connely. Quant à Ed Harris et Jon Hamm, ils sont parfaits dans leurs rôles de peau de vache ! Et si les acteurs ne volent pas réellement, ils ont pourtant tous appris à piloter des F/A-18 et à résister au nombre de G (l’accélération de la pesanteur) parfois de l’ordre de 7 ou de 8 (ce qui correspond à 7 ou 8 fois son propre poids !) Pour les besoins du film, acteurs et pilotes devaient travailler de concert. D’ailleurs, ce sont les acteurs, eux-mêmes qui ont dû revêtir la casquette de réalisateur dans le cockpit (en plein vol) tout en jouant leurs dialogues ! Nous vous disions que les séquences aériennes valaient le détour…
Durée du film: 2h10
Genre: Action/Drame/Guerre Date de sortie en Belgique/France: 25 mai 2022 De Joseph Kosinski - Avec Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly, Jon Hamm, Glen Powell, Lewis Pullman, Charles Parnell, Bashir Salahuddin, Monica Barbaro, Jay Ellis, Danny Ramirez, Greg Tarzan Davis et Ed Harris
Là où le réalisateur espagnol proposait un huis clos palpitant aux joutes verbales délicieuses, le film d’Audrey Dana, lui, nous invite au calme et à la redécouverte de soi aux côtés d’hommes bousculés par leur émoi… Deux approches radicalement différentes et un résultat diamétralement opposé que l’on ne peut décidément pas comparer ! Pour son troisième long-métrage, Audrey Dana (qui était déjà derrière la caméra de « Si j’étais un homme » et « Sous les jupes des filles ») réunit une brochette d’acteurs français hétéroclites, surprenante mais complémentaire. Agés de 18 à passé 70 ans, les sept hommes que nous suivons n’ont pas grand-chose en commun si ce n’est la « Terre happy » à laquelle ils se sont inscrits à la suite de déboires amoureux. Veuf, récemment séparé, amoureux transi débouté, les profils sont variés, les caractères tout aussi opposés et ensemble, ils vont découvrir les pratiques chamaniques originales d’une coach qu’ils n’attendaient pas : Omega. Portée par une jeune femme excentrique (Marine Hands), cette tribu étonnante va peu à peu tisser des liens, se confier, évoluer et peut-être finir par s’accepter et s’aimer. Tournée dans le Vercors (sous le label « écoprod » qui se veut respectueux de la nature et avec une empreinte carbone faible), l’intrigue du film se résume à une peau de chagrin et la proposition est finalement très peu cinématographique.
Durée du film : 1h33
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 25 mai 2022 De Audrey Dana - Avec Thierry Lhermitte, Ramzy Bedia, François-Xavier Demaison, Laurent Stocker, Pascal Demolon, Michael Gregorio et Max Bassette de Malglaive et Marina Hands.
Pour se faire, Mikhaël Hers nourrit son histoire originale d’images d’archives facilement et très justement imbriquées à son récit, d’une bande originale mélancolique et dynamique mais aussi de références à l’actualité (le film s’ouvre avec l’élection de François Mitterrand) et à des films et émissions qui ont marqué toute une génération de spectateurs. S’appuyant sur l’émission « Passagers de la nuit » (grande référence assumée à « Les choses de la nuit » de Jean-Charles Aschero diffusée sur France Inter lorsqu’il était enfant), son long-métrage permet de croiser des destins, des personnalités singulières auxquelles on s’attache et aux côtés desquelles on évolue durant près de dix ans, sincèrement et simplement. Nostalgique et solaire, « Les passagers de la nuit » présente une très jolie mosaïque de personnages incarnés à la perfection par Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter ou encore Noée Abita (que l’on aime découvrir dans une tout autre facette), un trio qui évolue en quelques années et parvient (malgré de nombreuses déconvenues personnelles et affectives) à s’affirmer dans un métrage qui fleure bon les années 80 et les souvenirs d’un réalisateur dont l’empathie transperce l’écran.
Durée du film : 1h51
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 25 mai 2022 Date de sortie en France : 4 mai 2022 De Mikhaël Hers – Avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita, Emmanuelle Béart, Ophelia Kolb
Y-a-t-il flic pour sauver ma femme ? Dès la première séquence, le film pose ses jalons et l’on comprend tout de suite que l’intrigue se veut simple et efficace. Will, incarné par Gerard Butler, vit des moments difficiles puisque son épouse demande un break en retournant vivre temporairement chez ses parents. En mal de carburant, il s’arrête à la station où sa femme finit par disparaitre au bout de quelques instants. Qui est derrière ce kidnapping ? Pourquoi elle ? Nous l’écrivions, le film se veut efficace sur la durée et ne cherche pas à surprendre le spectateur. Car avouons-le, ces dernières années, beaucoup de réalisateurs se sentent obligés de surprendre au moyen d’esbroufes et de rebondissements pas toujours subtils, comme s’ils craignaient de s’inscrire dans un schéma certes convenu (et déjà vu) mais aussi convaincant par moments. Et c’est justement le choix retenu par Brian Goodman dans ce thriller honnête et bien réalisé. Gerard Butler assure dans ce nouveau rôle, on ressent sa détermination et sa hargne comme bien souvent. Loin du super héros dont il a l’habitude d’incarner à l’écran, il joue honnêtement la composition du mari inquiet par le sort de sa femme jouée par Jamie Alexander. Quant au flic chargé d’enquêter, on retrouve l’acteur Russell Hornby aperçu dans « Fences » ou encore « Creed 2 », un casting honnête qui sait emmener les spectateurs dans une direction toute trouvée.
Durée du film : 1h35
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 18 mai 2022 Titre original : Last Seen Alive De Brian Goodman – Avec Gerard Butler, Jamie Alexander et Russell Hornsby
7 mois au Bhoutan… Désigné pour partir enseigner dans le petit village de Lunana, petite communauté rurale à flanc de montagnes située au fin fond du Bhoutan, Ugyen se rend à l’évidence qu’il doit accepter ce travail éphémère en attendant de pouvoir concrétiser son rêve : aller chanter en Australie. Flegmatique et parfois antipathique, le jeune homme d’une vingtaine d’années s’apprête à quitter le confort de son appartement de Thimbu, ses amis et sa petite vie tranquille pour découvrir la rudesse et l’authenticité d’un lieu de vie qui n’a rien de très hospitalier. Accueilli à bras ouverts pour les enfants du village et les parents honorés de sa présence, Ugyen va bien devoir se rendre à l’évidence : s’il ne peut pas lire dans l’avenir comme le pense ses nouveaux concitoyens, il peut aider leurs enfants à lire, écrire et devenir les adultes de demain ! Ce qui fait la force de « L’école du bout du monde », c’est son alliage entre documentaire et scénario fictif, comédie et drame, joies éphémères et vie austère. Dans ce long-métrage, il y a un peu de « Bienvenue chez les Chtis » lorsque Ugyen se confronte à sa désignation et à la rencontre de ses guides, une pincée de « Rendez-vous en terre inconnue » lorsqu’il découvre le village où il va enseigner. Mais il y a surtout une belle, très belle humanité qui se dégage du film de Pawo Choyning Dorji, un premier coup d’essai réussi qui nous ravi et nous poursuit... Car plus que dépeindre la réalité de ce village reculé du reste du monde, perché à plus de 4500 m d’altitude et peuplé de 56 habitants, le réalisateur indien nous invite à réfléchir à nos valeurs, à nos attentes et aux richesses que l’on possède, ouvre la porte vers un « ailleurs » où tout est simple et si profond à la fois, où l’entraide et la reconnaissance existent comme autrefois et où la nature souffre du réchauffement de notre climat.
Durée du film : 1h50
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 11 mai 2022 Titre original : Lunana, a yak in the classroom De Pawo Choyning Dorji – Avec Sherab Dorji, Pem Zam, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung, Sangay Lham
Si celui qui se déroule sur nos toiles blanches serait davantage adapté à nos petits écrans, il n'en reste pas moins un joli petit divertissement positif qui fait du bien au moral. Et ça, ce n’est déjà pas si mal ! Histoire d’un éleveur rêveur pas comme les autres. Pour qui suit un tant soit peu l’actualité, « Folies fermières » apparaîtra comme une nouvelle occasion de mettre un coup de projecteur sur une réalité qui étouffe les agriculteurs et éleveurs, une situation économique insupportable qui pousse de plus en plus d’indépendants à y laisser leur vie (« Au nom de la Terre », « Petit paysan » en sont quelques exemples brillants). Ce choix, David le refuse et préfère donner un autre souffle à son exploitation en montant un cabaret rural où le rêve occupe une place centrale. Inspirée de la véritable histoire de David Caumette, le nouveau film de Jean-Pierre Améris nous conte cette aventure surréaliste, la détermination d’une petite troupe d’artistes (une magicienne sourde, deux sœurs danseuses de Charleston, un transformiste fan de Dalida et un médium fatigué) à bousculer les mentalités et à faire jaillir l’étincelle dans un environnement qui risquerait de partir en fumée. Sympathique, le métrage est l’occasion de retrouver Alban Ivanov dans un nouveau rôle drôle et touchant mais aussi à Sabrina Ouazani de faire preuve d’une nouvelle implication totale dans un rôle peu évident. Improbable, ce tandem parvient à dégager de jolies ondes et à faire sourire le public qui aura fait le choix de pousser la porte de leur cinéma pour découvrir cette adaptation farfelue que l’on n’attendait pas.
Durée du film : 1h49
Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique/France : 11 mai 2022 De Jean-Pierre Améris – Avec Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, Guy Marchand, Bérangère Krieff
Truffé de références et autres clins d’œil aux amateurs de comics, le film se déguste comme un bonbon acidulé qui provoque de belles sensations en bouche ! Attention cependant, ce spectacle ambitieux risque de diviser tant il cherche à éblouir… Historiquement, le vieux docteur est apparu pour la première fois en juillet 1963 sous les coups de crayons de Steve Ditko et du scénariste Stan Lee. Et il faudra attendre 53 ans pour qu’il débarque comme par magie sur nos écrans préférés en 2016 et glaner près de 680 millions de dollars au box office mondial ! Autant dire qu’il aurait été inconcevable de ne pas capitaliser la licence. Démarrant au galop, le film s’ouvre sur une introduction rythmée qui décroche la mâchoire et annonce le ton…de la première partie ! Placée sous le signe de l’action et d’effets spéciaux extrêmement nombreux mais convaincants, le film dévoile rapidement ses nombreux arguments. Et si le rythme ne faiblit pas, les personnages semblent s’en donner à cœur joie ! Au niveau du casting, nous retrouvons bien sûr Benedict Cumberbatch dans le rôle du célèbre magicien, mais aussi son complice Wong (toujours incarné par Benedict Wong) et sa muse, la doctoresse Christine Palmer (Rachel McAdams toujours parfaite dans le rôle !). Côté nouveauté, la venue de la jeune Americana ( Xochitl Gomez) une héroïne inattendue qui bouleversera les mondes qu'elle traversera, créant des ponts inébranlables entre des univers qui n'étaient pas supposés se rencontrer... Et puisque nous évoluons dans la galaxie Marvel, de nombreux autres personnages répondent présents pour notre plus grand plaisir ! Elisabeth Olsen rempile dans son rôle de Wanda alias la Sorcière Rouge et nous découvrons même l’acteur et réalisateur John Krasinski ainsi que Bruce Campbell (l’acteur fétiche du réalisateur) lors d’un caméo franchement drôle ! Mais de nombreuses surprises ponctuent le film avec le retour d’un personnage emblématique d’une autre franchise du MCU dont nous tairons le nom mais qui laisse présager le grand retour très prochainement ! C’est d’ailleurs assez drôle de constater que la bande annonce ne reflète absolument pas les enjeux véritables absolument fascinant à suivre. Tourné pour et sans doute par un fan, le film de Sam Raimi effectue un virage plus important dans sa seconde partie en embrassant le genre horrifique. Rafraichissant, cette noirceur s’insère parfaitement et permet de créer une belle tension renforcée d’ailleurs par de jolis effets spéciaux mais surtout des plans somptueux à la poésie sombre très marquée (et marquante). Et qui de mieux que Danny Elfman pour exacerber les émotions ressenties ? Fabuleux compositeur, ce dernier met sa patte reconnaissable entre toutes ! A la fois rythmé, visuellement somptueux et rafraichissant, « Doctor Strange in the Multiverse of Madness » profitera des possibilités offertes par le multivers pour créer de enjeux et amener de nombreuses surprises qui feront plaisir aux fans. Pensé pour surprendre et tenir en haleine le spectateur, le film de Sam Raimi offre une expérience semblable à celle que proposerait un grand parc d’attractions.
Durée du film : 2h06
Genre : Super-héros, action Date de sortie en Belgique/France : 4 mai 2022 De Sam Raimi – Avec Benedict Cumberbatch, Xochitl Gomez, Elisabeth Olsen, Rachel McAdams, Benedict Wong
Amour, gloire et décadence Karim D (formidable Rabah Naït Oufella) est un jeune auteur d’une vingtaine d’années très apprécié pour son roman « Débarquement » dans lequel il raconte le parcours de sa mère, son intégration et les réalités de la banlieue où il a grandi. Encensé par les critiques, invité sur les plateaux télévisés, il réalise une promotion extraordinaire et s’apprête à signer un contrat d’adaptation de son ouvrage pour le cinéma… Mais cette gloire naissance va être tuée dans l’œuf lorsque d’anciens tweets signés « Arthur Rambo » refont surface. Pseudonyme sous le couvert duquel Karim publiait des messages grossophobes, homophobes, antisémites, racistes ou islamo-gauchistes, cet Arthur Rambo fictif avait pour but de bousculer la tweetosphère, créer l’émule, l’amusement ou des réactions sur les actualités du moment… Sauf que sa réapparition et le manque de nuance de ce « double » pathétique, va tout remettre en question, à commencer par ses valeurs, son authenticité et son positionnement sociétal. Lâché de toutes parts, Karim n’a-t-il d’autres choix que de s’expliquer ? C’est ce que « Arthur Rambo » s’apprête à vous révéler. Mettant en lumière tous les processus chers au cinéma de Laurent Cantet (l’évolution de ses personnages, la réflexion, l’utilisation de lieux clos), « Arthur Rambo » dépeint, une fois de plus, et avec justesse, une réalité et les travers de notre société. Poussant à nouveau la porte de la création littéraire (son film « L’atelier » en est un autre bel exemple), le film du réalisateur français a une réelle force scénaristique, un propos solide et une intrigue suffisamment convaincante que pour cerner les contours du message délivré par son auteur. Court mais puissant, le récit inspiré de l’histoire de Medhi Meklat est un vrai tour de force qui pose une multitude de questions (quelle est la limite de l’acceptable ? Les amitiés peuvent-elles être inconditionnelles ? Peut-on rire de tout et n’importe quand ? A-t-on le droit à l’oubli ?) et les laissent en suspens pour mieux introspecter notre propre conscience et nos agissements…
Durée du film : 1h27
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 4 mai 2022 De Laurent Cantet – Avec Rabah Naït Oufella, Antoine Reinartz, Sofian Khammes |
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