d) et Henri (Benjamin Biolay), deux Français provisoirement installés là pour raisons professionnelles. Le réalisateur Marc Fitoussi ne fait pas de son décor un protagoniste à part entière là où son contemporain Klapisch en aurait peut-être tiré profit. Ce n’est pas le lieu en lui-même qui l’importe mais plutôt la classe sociale à laquelle appartiennent ces deux personnages. Très vite, on prend connaissance du malaise qui ronge Eve lorsqu’elle découvre un texto compromettant sur le portable de son mari. Celui-ci la trompe avec une femme qu’elle connaît bien. Préférant éviter la scène conjugale par crainte du scandale, elle prépare en secret une vengeance sournoise afin de ridiculiser publiquement sa rivale. Le souci, c’est que le soir de sa déconvenue, Eve a été embarquée bien malgré elle dans une pseudo escapade avec un beau gosse de troisième classe qui va désormais pourrir son existence… Vous l’aurez compris, l’important pour Eve, c’est de sauver la face. Ce scénario aux multiples rebondissements explore les facettes d’une bourgeoisie dont la gentille petite existence va être bousculée par un adultère mondain. Par son scénario et sa mise en scène jamais défaillants, Marc Fitoussi réussit admirablement son thriller qui ne nous fait pas que penser à un certain style des seventies. Ce film n’est ni chabrolien ni chabrolesque, c’est du Claude Chabrol en fac-similé et rien que pour cette raison, il mérite toute l’attention des cinéphiles. Karin Viard habille admirablement cette bourgeoise contemporaine, en digne héritière des rôles naguère interprétés par Stéphane Audran. Ses regards en disent parfois plus long que n’importe quel dialogue. Benjamin Biolay se fond également dans le costard de ce chef d’orchestre à la dérive sentimentale, avec un rien de Marcello Mastroianni dans les attitudes. Un air des seventies, on vous dit ! Le reproche que l’on pourrait faire à ce film, c’est qu’il expédie trop brièvement sa conclusion. L’oeuvre aurait été parfaite si elle avait bénéficié d’un quart d’heure supplémentaire pour son développement final. Le dernier quart d’heure du film nous paraît un peu trop hâtif et manque d’épaisseur. Mais l’ensemble suffit néanmoins à la réussite d’un bon divertissement. Date de sortie en Belgique/France : 23 septembre 2020 Durée du film : 1h50 Genre : Thriller
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
Retrouvez aussi nos avis des mois de:
♦ Août 2020 ♦ Juillet 2020 ♦ Mai 2020 ♦ Mars/avril 2020 ♦ Février 2020 ♦ Janvier 2020 |