Porté par un casting brillant, le premier long-métrage de cinéma de Philippa Lowthorpe est une comédie dramatique intéressante, un film opposant deux regards féminins sur un même événement : celui de Miss Monde. D’un côté, nous avons celui des femmes libératrices, celles qui tentent chaque jour de dénoncer l’inégalité homme/femme à travers des actions visibles mais peu prises au sérieux. De l’autre, celui porté par les plus belles femmes du monde qui voient, dans ce concours populaire et télévisé, une occasion de se révéler et de permettre aux petites filles de conditions et pays opposés de rêver à de meilleurs lendemains. Si le vent de la révolution souffle davantage auprès de certaines femmes, la majeure partie du sexe féminin s’accorde pourtant, chacune à son échelle, à vouloir changer leurs lendemains et bousculer la société patriarcale et sexiste dans laquelle elles évoluent. Révolutionnaire mais pas autant qu’espéré, l’édition 1970 de Miss Monde avait pourtant eu l’intelligence de faire un pied de nez aux racistes et conservateurs, choqués de voir des femmes de couleur fouler la scène du théâtre. Jugé réducteur et honteux pour la condition féminine, le concours n’a pourtant pas été capable de se renouveler assez que pour apprécier les qualités intellectuelles de ses candidates, jugées sur leur physique attrayant et leur plastique irréprochable. Et c’est ce constat que révèle, en partie, le film de Philippa Lowthorpe. Toujours très actuel, « Misbehaviour » a l’intelligence de dénoncer des faits sous le couvert de la comédie dramatique, des strass et des paillettes, d’actions et réactions qui feront bondir bon nombre de spectatrices. Frais et lumineux, plutôt bien amené bien que parfois très conventionnel dans sa réalisation, « Miss Révolution » (pour sa distribution française) est porté par deux comédiennes d’exception : Gugu Mbatha-Raw qui crève l’écran et Jessie Buckley (vue, entre autres, dans la mini-série « Chernobyl », « Le voyage du Docteur Dolittle » et dans « Judy ») aux côtés desquelles on trouve une Keira Knightley (trop?) fidèle à elle-même. Moderne dans sa présentation, interpellant dans son sujet, le long-métrage de Philippa Lowthorpe tacle avec légèreté le patriarcat, les hommes médiatisés et l’absurdité du déroulement de certains concours de beauté. Et même si l’affiche du film révèle déjà la chute de son intrigue, « Misbehaviour » reste une bonne surprise dans les sorties de cette semaine, une relecture intéressante d’un fait à priori anecdotique qui en dit bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer sur la condition féminine et la société britannique de la fin des années 60. Un film à voir et à apprécier ! Date de sortie en Belgique : 30 septembre 2020 Durée du film : 1h46 Genre : Drame
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