Winter Break

​Résumé du film : Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable.

Note du film : ★★★ (par François)

Avis : Ah Noël ! Que serait cette période festive sans le sapin richement décoré au pied duquel se glissent les cadeaux ? Et pour les plus gourmands, la fameuse dinde, les chocolats chauds agrémentés de guimauve (mais pourquoi réserver cela à Noël d’ailleurs ?)  ou, dans le cas présent, sans le traditionnel film de Noël?

A ce petit jeu, nous ne remercierons jamais assez Alexander Payne (« Sideways », entre autres) de nous avoir régalé de son film qui, bien que nostalgique, délivre une belle humanité ! Avec « Winter Break », vous voilà prêt à passer de belles fêtes de fin d’année !
 
Se déroulant dans les années 70 en Nouvelle Angleterre (une région du nord-est des Etats-Unis), le film suit un professeur désabusé à qui on demande de passer les vacances de Noël auprès des étudiants qui n’ont pas la chance de rentrer chez eux. Pendant ce temps, le lycée tourne donc au ralenti puisqu’en dehors d’eux, il n’y a plus qu’un concierge qui vient de temps en temps et une des cuisinières de l’établissement.
 
Dès les premières minutes de cette formidable aventure humaine, nous voyageons dans le temps. En effet, nous sommes conquis par le grain spécifique de la pellicule qui fait très « seventies ». Et la vision du réalisateur se poursuit avec une caméra qui filme des décors authentiques, mais aussi des acteurs habillés comme à l’époque. Et que dire des musiques choisies ?   Un ravissement pour nos oreilles car tout dans ce film évoque la nostalgie.

Il y a un côté touchant à voir ces jeunes qui, par des concours de circonstances, ne peuvent rentrer chez eux. Quant à Paul Giamatti, l’acteur nous subjugue à chaque instant. Son personnage de professeur d’Histoire voit la jeunesse d’un mauvais œil (le seul véritable qui lui reste d’ailleurs), et il ne parvient plus à transmettre sa passion. D’ailleurs, sous sa garde, les jeunes ont le sentiment d’être collés en retenue. En particulier le personnage d’Angus (formidable Dominic Sessa) qui ne se voyait pas rester à l’école mais en vacances avec sa mère et son nouveau compagnon. Seulement, cette nouvelle romance familiale vient mettre fin aux illusions du jeune homme.

Si nous ne devrions plus être surpris du caractère humain qui se dégage des personnages issus du cinéma d’Alexander Payne, ce « Winter Break » parvient tout de même à nous toucher une fois de plus. ​

Dans ce film, il y a un peu de la magie que l’on retrouvait dans les films de John Hugues (« The Breakfast Club »,…), des films où la magie de Noël prend vie grâce aux personnages eux-mêmes. Ici, ils ont tous des aspirations, des fêlures et des rêves brisés. Mais les moments passés ensemble guérissent les blessures les plus profondes. Oui, nous vous parlions d’un très beau film de Noël. Merci Alexander Payne pour la nostalgie retrouvée.

Durée du film : 2h14
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie en Belgique : 13 décembre 2023
De Alexander Payne - Avec Paul Giamatti, Da’vine Joy Randolph, Dominic Sessa