Un voyage poétique bien mystérieux Comme souvent, les films du studio Ghibli s’apparentent à un récit iniatique qui passe par l’expérience. Et dans le cas présent, il nous conte l’histoire d’un jeune garçon qui perd de façon soudaine sa mère et c’est tout son monde qui s’effondre. Avec « Le garçon et le héron », c’est le cycle mort/renaissance qui trouve ici une place centrale, le film s’adressant davantage à un public adulescent et bien moins à la jeunesse qui passerait à côté de son propos. Comme toutes les œuvres initiatiques, il existe une dimension crépusculaire dans ce dernier né des célèbres studios. En effet, en se lançant tête la première dans son aventure, ce jeune garçon accepte de voir son monde disparaitre pour vivre de nouvelles épopées dont les nombreux remous apporteront les éléments dynamiques de sa trajectoire. Une nouvelle toile somptueuse Assurément, la plus grosse qualité du film tient de sa dimension esthétique. D’ailleurs, la scène d’introduction restera dans les mémoires. A la fois réaliste, violente et hypnotique, celle-ci est filmée en caméra subjective et notre héros devra passer bon nombre de silhouettes grisâtres pour rejoindre un hôpital en flamme situé à l’autre bout de la ville ! Et dans ce chaos, nous ressentons la chaleur du feu et l’urgence de la situation. S’apparentant à une succession de splendides tableaux dégageant beaucoup de force et de lyrisme, les scènes fourmillent de couleurs et de mouvements pour nous emporter dans un univers fantastique déjanté. Car oui, le monde parallèle dépeint par le film compte un bon nombre de personnages étranges et des décors tous plus bizarres les uns que les autres. Il en résulte un imaginaire foisonnant, haut en couleur et étrangement, offrant également une sacrée noirceur qui ne plaira pas à tout le monde. Mais cryptique… Hélas, plus nous avançons aux côtés de ce jeune garçon et plus une évidence nous saute au visage… nous regardons les scènes se succéder mais nous ne faisons pas partie de l’aventure. Un peu comme si nous étions en retrait d’une trajectoire toute tracée. L’empathie que nous devrions ressentir avec une telle histoire n’a jamais lieu. Pire, nous ne devenons que de lointains spectateurs d’un beau spectacle foutraque et souvent incohérent. La faute à héros qui semble avancer sur des rails sans transformation de sa psyché dans un monde certes fou, mais qui ne repose sur aucune règle établie. Finalement, nous ne sommes pas sûrs d’avoir tout compris de l’idée que souhaitait partager son réalisateur et ce manque de clarté fait défaut à l’ensemble ! Beaucoup d’éléments sont présents sans que nous en cernions le sens. Vous l’aurez compris, ce manque évident de clés de lecture dessert ce film que seul Miyazaki et ses équipes semblent comprendre, disséminant trop d’indice que pour les suivre dans leurs intentions. Ce « Garçon et le Héron » est une fresque visuelle somptueuse comportant de nombreux personnages et décors fantastiques. L’intrigue, bien que sombre, est contrebalancée par une technique maitrisée faite de jolis traits colorés mais aussi beaucoup de rythme.
Durée du film : 2h04 Genre : Animation, drame, aventure Date de sortie en Belgique/France : 1 novembre 2023 De Hayao Miyazaki – Avec Masaki Suda, Takuya Kimary, Kô Shibasaki
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