Pardonner n’est pas oublier Avec « Corpus Christi », le réalisateur Jan Komasa nous fait entrer de plain- pied dans un centre de détention pour jeunes adultes où la violence fait partie de leur quotidien. Daniel semble un peu différent des autres. Il est mû par une foi profonde et rêve de revêtir le col romain. Sauf que ses antécédents l’en empêchent. Qu’à cela ne tienne, trop heureux de pouvoir quitter le centre pour aller travailler dans une menuiserie, un coup du sort le rattrape et lui offre ce à quoi il aspire. En effet, un concours de circonstances va l’amener à se faire passer pour un jeune prêtre dans un petit village. Et comme dans toutes les petites communautés rurales, les non-dits sont très présents et des émotions enfuies venant du passé ne demandent qu’à déferler. Endeuillé par un accident de la route entre villageois qui a fait de nombreux morts, le petit village est toujours déchiré par ce drame. C’est précisément dans ce contexte tendu que Daniel tentera d’apaiser les consciences et d’insuffler le sens du véritable pardon. Sa démarche singulière et son approche moderne surprennent les fidèles, et, très vite, leur méfiance se dissipera tant celui qu’ils pensent être prêtre sait trouver les mots qui apaisent. Avec ce film, le chemin de la réconciliation et de la rédemption sont en ligne de mire ! Un « sacré » casting ! Bien que la mise en scène sache se montrer intime, voire intimiste par moment, la véritable surprise est à aller chercher du côté de l’interprétation magistrale des comédiens, dont l’acteur principal réellement saisissant ! Bartosz Bielenia est totalement investi dans le rôle de cet usurpateur au grand cœur et à la carapace très dure ! Il porte totalement le film sur ses épaules même si les autres acteurs ne déméritent pas. Aussi, il forme à l’écran un beau duo avec sa partenaire à l’écran Eliza Rycembel. Même si nous déplorons une romance dispensable entre ces deux écorchés vifs, notre plaisir de les voir ensemble est intact ! A travers l’œil de sa caméra, le réalisateur nous invite à contempler cette Pologne à la fois si belle dans le portrait de ses habitants et si meurtrie dans une foi parfois asphyxiante. D’ailleurs, le film nous laisse réfléchir librement à la pratique religieuse et nous fait poser la question de la croyance, du doute, de la quête de la vérité, des péchés et de la rédemption ! Un sacré programme ! Bien sûr, à la lumière du passé de cet anti-héros, nous nous doutons que son avenir semble compromis… Pourtant, toute la force du récit est de détailler un large spectre d’étapes et de nuances, lorgnant tour à tour sur des références de film engagé, de polar, de film spirituel, afin de proposer un tout harmonieux et un cheminement positif. A la lumière du Christ, Daniel se relève malgré les épreuves de la vie pour vivre pleinement sa foi et proposer une aide sincère à ceux qui le demandent. De notre côté, nous sommes heureux d’avoir répondu à son appel et vous invitons à en faire autant ! Date de sortie en salle : 8 octobre 2020 Durée du film : 1h58 Genre : Drame Titre original : Boże Ciało
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