Mon cher cousin Entrepreneur sérieux et exigeant, Pierre est sur le point de signer un rachat fructueux lorsqu’arrive un événement inattendu : le retour de son cousin doux dingue : Adrien. Tous deux actionnaires de l’entreprise fondée par leur grand-père, les deux membres de la famille Pastié se réunissent tous les 5 ans pour consolider leur partenariat lors de la signature d’un acte dans lequel Adrien accepte de garder ses parts de la société, lui permettant ainsi un avenir pérennisé. Mais la détresse affective de ce dernier et son envie de retrouver sa famille va tout faire foirer. Superstitieux (ou effectivement sensible aux détails du quotidien), Adrien est aussi exubérant et empathique que son parent est dans le contrôle de son empire économique… Car si cet Adrien sans limite a décidé de se rendre utile et d’aider son aîné, il finira bien par signer le précieux papier. Pierre ne renonce à rien et met les plats dans les petits plats dans les grands pour mener sa mission à bien: logé chez lui, emmené dans son voyage d’affaire, présenté à son équipe, ce cousin prétendument fou va bouleverser sa vie, pour le meilleur… et pour le pire ! Très classique dans sa trame générale, « Mon cousin » vaut surtout le coup d’œil pour la prestation de notre François Damiens national. Tantôt drôle, tantôt touchant, le comédien belge parvient une fois de plus à sortir son épingle du jeu et à mener tambour battant une intrigue plutôt planplan. Sans prise de risque (malgré quelques scènes très poussives…et contreproductives), la comédie de Jan Kounen déroule son fil rouge de scène en scène, interrompant sa lecture par quelques cauchemars ou délires issus de l’imaginaire d’un Pierre décidément très terre à terre. Opposés tant à l’écran que dans la vie, François Damiens et Vincent Lindon parviennent néanmoins à créer un tandem attachant, à l’instar de quelques autres montés de toute pièce dans les grandes comédies françaises d’antan. Si on assiste avec plaisir à la rencontre de ces comédiens de talent, on regrette que « Mon cousin » n’ait pas fait preuve de plus d’audace ou d’innovation. Date de sortie en Belgique : 30 septembre 2020 Durée du film : 1h44 Genre : Comédie
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Porté par un casting brillant, le premier long-métrage de cinéma de Philippa Lowthorpe est une comédie dramatique intéressante, un film opposant deux regards féminins sur un même événement : celui de Miss Monde. D’un côté, nous avons celui des femmes libératrices, celles qui tentent chaque jour de dénoncer l’inégalité homme/femme à travers des actions visibles mais peu prises au sérieux. De l’autre, celui porté par les plus belles femmes du monde qui voient, dans ce concours populaire et télévisé, une occasion de se révéler et de permettre aux petites filles de conditions et pays opposés de rêver à de meilleurs lendemains. Si le vent de la révolution souffle davantage auprès de certaines femmes, la majeure partie du sexe féminin s’accorde pourtant, chacune à son échelle, à vouloir changer leurs lendemains et bousculer la société patriarcale et sexiste dans laquelle elles évoluent. Révolutionnaire mais pas autant qu’espéré, l’édition 1970 de Miss Monde avait pourtant eu l’intelligence de faire un pied de nez aux racistes et conservateurs, choqués de voir des femmes de couleur fouler la scène du théâtre. Jugé réducteur et honteux pour la condition féminine, le concours n’a pourtant pas été capable de se renouveler assez que pour apprécier les qualités intellectuelles de ses candidates, jugées sur leur physique attrayant et leur plastique irréprochable. Et c’est ce constat que révèle, en partie, le film de Philippa Lowthorpe. Toujours très actuel, « Misbehaviour » a l’intelligence de dénoncer des faits sous le couvert de la comédie dramatique, des strass et des paillettes, d’actions et réactions qui feront bondir bon nombre de spectatrices. Frais et lumineux, plutôt bien amené bien que parfois très conventionnel dans sa réalisation, « Miss Révolution » (pour sa distribution française) est porté par deux comédiennes d’exception : Gugu Mbatha-Raw qui crève l’écran et Jessie Buckley (vue, entre autres, dans la mini-série « Chernobyl », « Le voyage du Docteur Dolittle » et dans « Judy ») aux côtés desquelles on trouve une Keira Knightley (trop?) fidèle à elle-même. Moderne dans sa présentation, interpellant dans son sujet, le long-métrage de Philippa Lowthorpe tacle avec légèreté le patriarcat, les hommes médiatisés et l’absurdité du déroulement de certains concours de beauté. Et même si l’affiche du film révèle déjà la chute de son intrigue, « Misbehaviour » reste une bonne surprise dans les sorties de cette semaine, une relecture intéressante d’un fait à priori anecdotique qui en dit bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer sur la condition féminine et la société britannique de la fin des années 60. Un film à voir et à apprécier ! Date de sortie en Belgique : 30 septembre 2020 Durée du film : 1h46 Genre : Drame
d) et Henri (Benjamin Biolay), deux Français provisoirement installés là pour raisons professionnelles. Le réalisateur Marc Fitoussi ne fait pas de son décor un protagoniste à part entière là où son contemporain Klapisch en aurait peut-être tiré profit. Ce n’est pas le lieu en lui-même qui l’importe mais plutôt la classe sociale à laquelle appartiennent ces deux personnages. Très vite, on prend connaissance du malaise qui ronge Eve lorsqu’elle découvre un texto compromettant sur le portable de son mari. Celui-ci la trompe avec une femme qu’elle connaît bien. Préférant éviter la scène conjugale par crainte du scandale, elle prépare en secret une vengeance sournoise afin de ridiculiser publiquement sa rivale. Le souci, c’est que le soir de sa déconvenue, Eve a été embarquée bien malgré elle dans une pseudo escapade avec un beau gosse de troisième classe qui va désormais pourrir son existence… Vous l’aurez compris, l’important pour Eve, c’est de sauver la face. Ce scénario aux multiples rebondissements explore les facettes d’une bourgeoisie dont la gentille petite existence va être bousculée par un adultère mondain. Par son scénario et sa mise en scène jamais défaillants, Marc Fitoussi réussit admirablement son thriller qui ne nous fait pas que penser à un certain style des seventies. Ce film n’est ni chabrolien ni chabrolesque, c’est du Claude Chabrol en fac-similé et rien que pour cette raison, il mérite toute l’attention des cinéphiles. Karin Viard habille admirablement cette bourgeoise contemporaine, en digne héritière des rôles naguère interprétés par Stéphane Audran. Ses regards en disent parfois plus long que n’importe quel dialogue. Benjamin Biolay se fond également dans le costard de ce chef d’orchestre à la dérive sentimentale, avec un rien de Marcello Mastroianni dans les attitudes. Un air des seventies, on vous dit ! Le reproche que l’on pourrait faire à ce film, c’est qu’il expédie trop brièvement sa conclusion. L’oeuvre aurait été parfaite si elle avait bénéficié d’un quart d’heure supplémentaire pour son développement final. Le dernier quart d’heure du film nous paraît un peu trop hâtif et manque d’épaisseur. Mais l’ensemble suffit néanmoins à la réussite d’un bon divertissement. Date de sortie en Belgique/France : 23 septembre 2020 Durée du film : 1h50 Genre : Thriller
Qu’elle soit proposée en axiolyse ou en analgésie, l’hypnose peut aussi bien accompagner un patient durant une intervention chirurgicale ou détendre une future maman dans la salle d’accouchement. Quel que soit leur âge ou leur profil, leur état d’esprit et l’objet de leur hospitalisation, les hommes et les femmes rencontrés ont tous ce point commun : celui d’accepter le lâcher prise prodigué par ces professionnelles d’exception qui portent des couleurs et une fantaisie sur leur tenue stérile mais aussi dans leur vie.
Le lien qui unit le médecin et son patient du jour, leur force de caractère et leur besoin de s’affirmer en toute circonstance, leur empathie et l’investissement sans faille que nos deux femmes médecins adoptent en toute circonstance font du documentaire de Bruno Tracq (dont on s’amuse du patronyme quand on connait le sujet de son film) un métrage hypnotique, apaisant et hautement instructif. Nous faisant voyager dans le labyrinthe des hôpitaux ou des esprits, dans les passions et les représentations apaisantes des patients, « Ma voix t’accompagnera » est une jolie invitation à découvrir l’hypnose chirurgicale aux côtés de Fabienne Roelants et Christine Watremez, deux passionnées qui offrent leur écoute bienveillante et leur infinie patience à ceux qui ont fait confiance à leur maîtrise et leur humanité. La vulnérabilité des patients dont les regards croisent ceux de médecins apaisants, les jolies scènes de superposition de la réalité médicale et les évasions, rendent cette heure trente immersive et instructive particulièrement plaisante. Date de sortie en Belgique : 16 septembre 2020 Durée du film : 1h26 Genre : Documentaire
Une Laure Calamy à 100% Le sourire dans sa voix, le soleil dans ses yeux en fait une des comédiennes les plus pétillantes de la comédie française. Pas étonnant dès lors que Laure Calamy (« Seule les bêtes », « Dix pour cent » pour ne citer que exemples de sa pourtant très longue filmographie) ait été choisie pour incarner cette Antoinette décalée et attachante, drôle et émouvante. Cantonnée jusqu’ici dans des seconds rôles, l’actrice déjantée prend le devant de la scène avec une réelle spontanée et partage l’affiche avec un personnage d’exception : Patrick, un âne randonneur. Si le buddy movie fonctionne à merveille et que les scènes cocasses s’enchaînent dans un rythme soutenu, l’atout majeur du film est sans conteste le croquis esquissé tendrement par Caroline Vignal d’une maîtresse d’école campée à la perfection pour une Laure Calamy d’exception ! Véritable bouffée d’air frais, « Antoinette dans les Cévennes » nous permet de nous évader durant une heure trente de plaisir à l’état pur, une comédie habile parsemée de rires, de petites larmes, d’intrigue convenue mais délicieusement jouée par un casting hétéroclite des plus drôles. Les personnages secondaires comme le duo Patrick/Antoinette prennent place dans ces Cévennes majestueuses filmées avec amour par une Caroline Vignal très inspirée par le chemin de Stevenson et le dépassement que demande un tel périple pédestre. Plus qu’une comédie potache qui utilise à merveille les codes du genre, « Antoinette dans les Cévennes » est un joli récit initiatique, une quête de soi, un chemin vers des possibles que notre héroïne n’avait jamais envisagés. Une preuve d’amour maladroite et touchante qui fait basculer le destin d’une jeune femme haute en couleur. Capable du pire comme du meilleur, Antoinette, la maîtresse de la jeune Alice et de son papa Vladimir (Benjamin Lavernhe) se retrouve ainsi coincée dans un trip en six étapes hors de prix dans des Cévennes accueillantes et sublimes, une occasion rêvée de faire le point sur sa vie en se confiant à un âne qui refuse d’avancer si sa compagne de route cesse de lui parler… Véritable coup de cœur de cette fin d’été, « Antoinette dans les Cévennes » révélera un peu plus tout le talent d’une Laure Calamy au sommet de son art et séduira un large public de spectateurs par ses péripéties humoristiques et son duo improbable et savoureux que l’on prend un réel plaisir à suivre le sourire aux lèvres et dans le cœur. Date de sortie dans en Belgique/France : 16 septembre Durée du film : 1h35 Genre : Comédie
Jouant sur les apparences et la double temporalité, « Antebellum » dénonce le racisme qui fait encore rage aux Etats-Unis d’une brillante façon, nous immergeant tantôt en pleine Guerre de Sécession, tantôt dans la pénible réalité qui est celle d’Afro-américaines qui ont réussi mais doivent encore se battre pour être tolérées. Parfaitement réalisé, oppressant par moments, usant de proximité et de plans rapprochés pour révéler l’horreur et la souffrance d’opprimés, le film n’a en soit que peu de défaut si ce n’est celui de s’installer un peu trop longtemps avant de tout faire exploser. En s’ouvrant sur une citation de William Faulkner (« Le passé ne meurt jamais. Il n'est même pas passé ») qui se rappelle à nous à divers moments, le ton du métrage en donné. Produit par ceux qui avaient déjà financé les films « Get out » et « Us » de Jordan Peele, « Antebellum » surfe sur la même vague que ses cousins prodiges et aborde les mêmes dysfonctionnement la société américaine contemporaine. Formidable pamphlet politique porté avec brio par sa comédienne principale (l’actrice et chanteuse Janelle Monae), le film ne fera certainement pas l’unanimité, loin de là. S’il nécessite d’être lu comme une parabole et de ne pas être abordé au premier degré, le métrage souffre par moments de dialogues peu raffinés et de situations dispensables qui rallongent sa durée dans grande nécessité. Lent, « Antebellum » prend tout son temps pour installer son intrigue et présenter les nombreuses pièces de puzzle qui s’emboitent pour offrir un résultat final des plus bluffants. Nous poursuivant après sa vision, le film de Gerard Bush ouvrira les débats, se partagera sans que l’on ne puisse au préalable en dire quoique ce soit ni faire des références à d’autres films audacieux de la même lignée de peur de dévoiler ce qui ne pourrait l’être et tout divulgâcher. Car plus que l’histoire d’une auteure piégée dans un monde où l’horreur humaine est effroyablement présentée, « Antebellum » est une vraie et intelligente réflexion sur les travers de notre société, un film qui saura se faire apprécier par ceux qui auront laissé la chance au film de totalement se révéler et à propos duquel nous n'avons qu'une envie: échanger avec ceux qui auront répondu présents à l'invitation lancée. Date de sortie en Belgique/France : 9 septembre 2020 Durée du film : 1h46 Genre : Horreur/Epouvante
Un film fantaisiste qui attendrira une partie de son public et enjouera peu l’autre. Mais quel que soit la réaction suscitée, « Poissonsexe » ne laissera personne indifférent. SOS d’un terrien en détresse Dans son long-métrage absurde, Olivier Babinet nous présente un monde pas si lointain de notre époque dans lequel la vie maritime s'amenuise peu à peu. Les poissons devenant des espèces ultra rares, la seule apparition d’un spécimen réjouit les foules et le laboratoire dans lequel travaille Daniel. Célibataire et marqué par sa récente rupture, le passionné des animaux aquatiques n’a qu’une seule obsession en tête : devenir père. Mais comment exaucer ce souhait lorsque l’on vit à Bellerose, un village de bord de mer où les femmes libres sont aussi rares que les exemples de vie marine… Comme Miranda, la baleine que suivent des milliers d’yeux jour après jour, Daniel semble s’être échoué sur la plage déserte de sa vie affective, jusqu’à ce qu’il rencontre virtuellement « Full moon », une femme désireuse de devenir mère… Aussi aseptisés que le laboratoire dans lequel il travail, les décors de « Poissonsexe » sont le miroir des sentiments stériles qui animent la galerie de personnages du film. A l’exception de Lucie (India Hair que l’on a déjà adoré découvrir dans « Crash Test Aglae ») qui semble apporter un peu de lumière et de joie dans la vie de Daniel, les protagonistes du film évoluent le cœur en bandoulière dans une société numérique où la nature se meurt et se raréfie. Tantôt drôle, tantôt « gênant », le film d’Olivier Babinet a des belles idées mais les perd dans une mise en scène sans relief et presque robotisée, à l’image du monde qu’il a créé. Date de sortie en Belgique : 9 septembre 2020 Date de sortie en France : 2 septembre 2020 Durée du film : 1h29 Genre : Comédie dramatique
Adapté de la pièce de théâtre « L’île flottante » qui a germé dans la tête du réalisateur Daniel Cohen sans jamais avoir été montée, « Le bonheur des uns… » lorgne sérieusement du côté du « Prénom » ou de « Le jeu », auquel avait déjà pris part Bérénice Béjo. Dis-moi quel dessert tu prends et je te dirai qui tu es Particulièrement bien écrits, les dialogues cinglants reflètent l’envie, la jalousie, l’amitié et la compétition qui peuvent s’insinuer dans des couples ou des années d’amitiés. En effet, « Si je ne peux pas dire ce que je pense à mes amis, à qui puis-je le dire » ? résumerait assez bien l’idée générale de ce vaudeville appréciable que l’on suit le sourire aux lèvres et les rires généreux. C’est que Daniel Cohen a réussi son pari de faire vivre deux couples formés à l’écran par Bérénice Béjo et Vincent Cassel d’un côté et Florence Foresti et François Damiens de l’autre. Radicalement différents, ces quatre personnages se complètent et s’opposent, s’écoutent et se détruisent pour le plus grand plaisir des spectateurs. L’osmose qui anime nos tandems et notre cercle d’amis est total et on se délecte de suivre leurs rencontres bousculées par la réussite de discrète Léa. Brillant dans sa mise en scène, excellent par le jeu de ses acteurs, « Le bonheur des uns » est un de ces petits bijoux comiques que l’on regarde avec un plaisir certain, un métrage d’auteur qui laisse sa place aux petites vacheries et à ses émotions avec un équilibre presque parfait. Daniel Cohen (qui avait déjà confié un rôle principal à notre Ben Poelvoorde national) a eu l’excellente idée de convoquer des comédiens d’horizons différents et de leur confier des rôles parfois éloignés à ce que l’on a eu l’habitude de leur proposer. Francis (François Damiens) est le pote avec qui on aimerait boire quelques verres et refaire le monde, un artiste refoulé qui se découvre des passions excentriques, Marc le cadre modèle ambitieux et obsédé par la qualité de ses produits, Karine la copine vache et compétitive qui envie la situation des autres et de son amie alors que Léa est la croqueuse de vie positive, discrète et attentive… Quand l’ambition et le succès des autres suscitent des idées chez les autres Axant son propos sur la jalousie que suscite la réussite, « Le bonheur des uns » est l’occasion de dénoncer quelques dérives de notre société compétitrice dans lequel le paraître et le succès importent plus que le bonheur d’être soi. A force d’envier et de critiquer la situation de tierce personne, ne passe-t-on pas à côté de sa propre vie ? Qui change le plus lorsque l’un d’entre nous réussit : celui qui s’épanouit ou ceux qui envient son nouveau statut ? A l’instar de la chanson « On ne change pas » de Céline Dion, Daniel Cohen brosse un portrait intéressant de l’évolution des personnalités ou des regards mais aussi celle des relations amicales parfois mises à mal dans leur sincérité. Il évoque aussi le besoin de trouver son violon d’Ingres, son moyen d’expression et de s’épanouir dans une passion qui pallie parfois les frustrations professionnelles ou personnelles… Jolie comédie maîtrisée, actuelle, drôle et parfaitement dialoguée, « Le bonheur des uns » a réellement fait le nôtre et constitue l’une des sympathiques sorties … de la rentrée ! Date de sortie en Belgique/France : 9 septembre 2020 Durée du film : 1h40 Genre : Comédie
Évoluant de la comédie au drame avec la même virtuosité, on attendait peut-être un peu trop de ce drame policier qui n’en est pas vraiment un. La réalisatrice n’a pas fait appel ici à son acteur belge fétiche mais s’est entourée d’une autre compatriote en la personne de Virginie Efira. Omar Sy, figure populaire incontournable du cinéma français contemporain, porte le haut de l’affiche avec elle. Très vite, le spectateur comprend qu’il n’y aura pas entre leurs deux personnages qu’une simple relation cordiale entre collègues. Grégory Gadebois, vu récemment dans le film "J’accuse" complète le trio en campant avec justesse un flic à la nostalgie melvillienne, paumé et porté sur la bouteille. « Police », c’est avant tout l’histoire de ces trois personnages qui vont être confrontés à un cas de conscience. Choisissant de développer son scénario au départ du point de vue de chacun des personnages, la scénariste-réalisatrice prend le risque de perdre ses spectateurs en multipliant les redondances au début de son intrigue. Si le procédé narratif est assez original, il n’apporte pas grand-chose au scénario qui voit son action ralentie. Et il faut bien le dire, il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire. L’introduction qui nous fait visiter l’univers de la police est plutôt intéressante. Mais dès l’instant où les protagonistes se retrouvent dans la voiture, le film devient assez ennuyeux. La cinéaste délaisse la description du quotidien de la police assez convaincante du début pour un huis-clos long et parfois incompréhensible. Rien ne justifie l’acharnement de Virginie à vouloir sauver cet homme qui ne dégage pas vraiment de sympathie et dont le dialogue avec les trois policiers est inexistant. L’image qui évolue en grande partie la nuit est donc loin d’être lumineuse et on a parfois l’impression de manquer d’oxygène. Anne Fontaine ne signe pas un polar fracassant. Encore faut-il réellement attribuer cette étiquette à ce film qui lorgnerait plutôt du côté d’un certain genre social cher aux Dardenne. A l’heure où la police fait parler d’elle en raison de certains de ses débordements, on peut néanmoins penser que ce film permettra de redorer le blason d’une profession souvent décriée qui nous apparaît sous un jour un peu plus humain et attachant. Date de sortie en Belgique/France : 2 septembre 2020 Durée du film : 1h39 Genre : drame, policier, social |
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