« Quand la vie devient un combat, il se livre en famille » Découpé en chapitres temporels s’étirant de la veille du Réveillon de Noël jusqu’au 2 janvier, « Hope » de Maria Sødahl condense en quelques jours ce que d’autres vivent parfois sur plusieurs mois ou années. La révélation d’un diagnostic, l’attente, la douleur de la perte d’un être cher, la peur de l’inconnu ou les espoirs longtemps entretenus s’échelonnent avec pudeur dans le nouveau long-métrage de la réalisatrice scandinave. C’est la caméra visée à l’épaule que nous faisons nos premiers pas dans l’appartement de Tomas et Anja, un lieu de vie tumultueux que partagent le couple, leurs trois enfants et les trois issus du premier mariage du père de famille. Tremblante, l’image va peu à peu se stabiliser à mesure que l’état de santé de Anja va se révéler, se reposant sur l’épaule offerte par compagnon de vie plus âgé mais absent jusqu’à ce que le drame vienne tout changer. D’une implacable authenticité, la relation difficile qui unit Tomas et Anja va nous être exposée à travers les reproches, les rejets, les tentatives d’aide et de réconfort maladroites qui surviennent peut-être un peu trop tard. D’une belle sincérité introvertie, cette relation mise à mal durant tant d’années va se renforcer dans les conflits et les désillusions, à la sortie des entretiens médicaux ou le soir d’un réveillon. Autobiographique, « Hope » fait voler en éclats les tabous liés à la maladie, au cancer, à la crise conjugale et à la banalité d’une vie qui se délite par un quotidien dans lequel plus personne ne s’investit. Offrant une place de choix au formidable tandem créé de toutes pièces par Andrea Bræin Hovig et Stellan Skarsgård, ce drame pourrait être celui de n’importe quel spectateur, si bien que ses personnages, prostrés dans la difficulté de s’exprimer et dans la douleur nous semblent bien familiers. Distants, Anja et Tomas se préoccupent énormément de leurs enfants et tentent de se rapprocher pour vivre une dernière ligne droite plus empathique et attentive envers ces êtres qu’ils ont toujours aimés. La dureté des paroles et la froideur d’Anja, son self contrôle et son approche d’une maladie qu’elle pensait avoir maté sont d’une sincérité bouleversante. Et si la rigidité de la situation s’en ressent parfois dans la réalisation, c’est sans aucun doute parce qu’à travers son film, Maria Sødahl livre ses émotions brutes et son terrible vécu. Date de sortie en Belgique : 14 octobre 2020 Durée du film : 2h05 Genre : Drame Titre original : Hap
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