Avis : Parler de Lupin III, (« Edgar, le détective cambrioleur » dans la version française de notre enfance) c’est se remémorer d’excellents souvenirs passés devant la télé, des après-midi toujours joyeux où l’on découvrait amusés les épisodes animés. C’est d’ailleurs cette Madeleine de Proust en tête que nous fredonnons le générique au moment nous écrivons ces lignes. Alors quand une version tout en 3D sort pour la première fois sur nos écrans de cinéma (qui plus est dans un contexte de pandémie), nous avons forcément envie d’en parler ! Retour (gagnant) en enfance A l’origine, ce manga datant de 1967 est issu de la plume de Kazuhiko Katō alias Monkey Punch qui nous a quitté le 11 avril 2019 à l’âge de 81 ans. « Un bruit au fond de la nuit, une ombre sur le tapis, une clef tourne sans bruit, un coffre s'ouvre en silence »… C’est sur ces paroles que s’ouvrait le générique de la série télé. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, à commencer par le style graphique totalement remis au goût du jour. L’adaptation proposée ici est réalisée magnifiquement en 3D afin de moderniser les aventures du célèbre gentleman cambrioleur et petit-fils d’Arsène Lupin (crée par Maurice Leblanc). Démarrant sur les chapeaux de roue, l’histoire se déroule en France dans les années 60 même si le sombre passé lié au nazisme est étroitement lié à l’intrigue. D’ailleurs, il est à noter que le film reconstitue de fort belle façon certains lieux mythiques français grâce à la recherche minutieuse de l’équipe du film. Souvent drôle, le film plaira assurément aux petits et grands grâce à de nombreux gags visuels et la transposition à l’écran des personnages que les fans reconnaitront aisément ! Quel plaisir de voir Lupin, Jigen, Magali (Fujoko), Goemon et le tenace inspecteur Zenigata ! Ceux-ci prennent vie à l’écran grâce à une cure de jouvence bienvenue! La technique est hallucinante et offre beaucoup de scènes presque photoréalistes dotées d’une réelle profondeur. C’est beau et surtout respectueux du matériau d’origine ! Seule l’intrigue nous a semblé un peu faiblarde, et c’est bien dommage car le film d’animation est pétri de qualités. Commençant plutôt bien, les choix du scénario font penser à ce qu’a donné « Indiana Jones et le Royaume du crane de cristal » dans son dénouement (auquel nous n’avions pas adhéré). Ici, le ressenti similaire nous fait écrire que les scénaristes ont résolument choisi de plaire un jeune public en quête de sensations, plus qu’aux nostalgiques devant grands. Heureusement, le doublage en français est extrêmement convaincant et même si nous déplorons la mort de celui qui a prêté la voix française d’Edgar (Philippe Ogouz nous ayant quitté le 25 juillet 2019), Maxime Donnay l’actuel doubleur français s’est parfaitement approprié le personnage, au même titre que les comédiens de doublage qui font, eux-aussi, un très bon travail. Enfin, comment ne pas évoquer la sublime composition de Yuni Ono ? Déjà responsable de la musique de presque tous les Lupin, son travail est sublimé par le recours à un orchestre venu lui prêter main forte. Techniquement époustouflant, la première sortie de Lupin en salles en dehors du Japon est une franche réussite ! La technique est au service du matériau d’origine et le rendu des personnages en 3D fait plaisir à voir ! De plus, les voix et la musique participent à ces joyeuses retrouvailles. Finalement, la seule ombre au tableau est à aller chercher du côté de l’intrigue et des ressorts scénaristiques franchement en retrait… Des broutilles ! Date de sortie en France : 7 octobre 2020 Durée du film : 1h33 Genre : Animation
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