Mais avec « Des hommes », le cinéaste belge se plonge dans les affres de la Guerre d’Algérie, les fêlures et les marques que laissent des semaines, des mois ou des années passées loin de chez soi, au milieu d’une violence latente et gangrénante qui gagne peu à peu le plus sain des hommes. Il nous invite au voyage dans les garnisons françaises mobilisées de l’autre côté de la Méditerranée ou nous fait prendre place dans une tablée d’un village du Sud de la France… Il innove un peu, mais prolonge et confirme surtout son souhait d’ouvrir nos yeux sur des réalités reniées ou passées sous silence à travers des brins de vie, des incidents et des souvenirs dont nous devenons les témoins privilégiés. Film sur la mémoire, « Des hommes » conjugue, au passé et au présent, les histoires individuelles et celle avec un grand H, nous entraîne dans les colères ou l’immobilisme d’anciens combattants bouleversés à jamais par ce qu’ils ont dû traverser. Lucas Belvaux offre un rôle psychologiquement intéressant et marquant à l’une des plus grandes figures du cinéma français (Gérard Depardieu) tout en nous livrant des regards manichéens (celui de Jean-Pierre Darroussin et de Catherine Frot mais aussi ceux d’un village entier) sur un comportement que l’on comprend mais que l’on excuserait difficilement…
De Lucas Belvaux- Avec Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin, Yoan Zimmer, Félix Kysyl, Edouard Sulpice
Durée du film : 1h40 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 1er septembre 2021
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Note du film : ★★★ (par Véronique) Avis : Il est venu le temps de "Candyman" 2021, le porte étendard d’une cause qui dépasse largement le mythe du tueur au crochet. Car, à travers sa relecture de la légende urbaine populaire, Nia DaCosta offre une occasion toute trouvée de faire le point sur la gentrification, les violences policières, la place de l’art dans notre société grisée mais aussi de celle d’une communauté afro-américaine qui a trop longtemps tenu les rôles de seconds plans. Intelligent, le propos sociétal et politique tenu par les scénaristes que sont Nia DaCosta, Jordan Peele et Win Rosenfeld, est on ne peut plus d’actualité et savamment amené. Installé près de dix ans avant l’histoire présentée en son temps par Bernard Rose, ce Candyman nouveau se veut personnifié mais universel, fantasmagorique mais aussi bien réel. Si les amateurs de slasher risquent bien d’être un tantinet déçus et devront patienter durant une bonne grosse heure avant de frissonner devant les scènes macabres qui nous sont proposées, l’installation de l’intrigue est à saluer tant les clés et informations distillées résonnent dans ce Chicago dont on remodèle le visage mais les mécanismes les plus profonds. Bientôt aux commandes de « The Marvels », Nia DaCosta amène un petit vent de fraîcheur bienvenu dans l’univers de l’horreur, explose le cahier des charges des slashers sans fond et interpelle autant dans ses idées que par sa forme. On applaudit l’utilisation excessivement bien pensée des miroirs, des reflets et des points de vue sur un mythe né il y a des siècles et qui s’est perpétré année après année sans que personne n’ait jamais songé à le dénoncer ou l’empêcher. On apprécie les sonorités musicales proches d’une boite à musique dont on a remonté le ressort et on contemple la mécanique d’un scénario qui présente de multiples éléments qui tôt au tard finissent par s’imbriquer, à nous surprendre et à nous terrifier.
De Nia DaCosta – Avec Yahya Abdul-Mateen, Teyonah Parris, Nathan Stewart-Jarett, Colman Domingo, Tony Todd, Vanessa A Williams
Durée du film : 1h31 Genre : Horreur Date de sortie en Belgique : 25 août 2021 Date de sortie en France : 29 septembre 2021
Avis : Véritable film engagé et parfaitement maitrisé, « Rouge » dépeint avec force l’impunité de certaines industries lourdes, qui, pour des raisons essentiellement économiques en oublient l’éthique et la sécurité de leurs employés. Retour sur un film qui ne devrait laisser personne indifférent. « En guerre », « Dark Waters » ou plus anciennement « Erin Brockovitch », tous ces films percutants ont un autre point commun, celui de révéler une vérité qui dérange. Une vérité dont il est plus facile de détourner le regard pour éviter d’affronter les puissances économiques et l’impact social qui découlerait d’une action pourtant justifiée et vitale. Nécessité, humanisme, éthique ou lâcheté, conformisme et facilité… Ces deux réalités s’entremêlent habilement dans le film « Rouge » de Farid Bentoumi avec l’excellent duo composé de Zita Hanrot (« La vie scolaire », « Carnivores », « L’ordre des médecins ») et Sami Bouajila (« Un fils »). Dans ce thriller écologique, le personnage de Nour, incarné à l’écran par Zita Hanrot, se retrouve à travailler en tant qu’infirmière dans une usine métallurgique aux côtés de son père ouvrier (Sami Bouajila) et de son beau-frère, un des cadres de l’industrie. Très vite, elle se rendra compte que l’usine préfère ne pas déclarer les accidents de travail afin de ne pas éveiller l’attention d’une commission d’enquête sur les rejets dans l’air de l’exploitation. Entre les sombres agissements des cadres de l’usine qui vont à l’encontre de la santé des travailleurs et la participation de ceux-ci, trop heureux de travailler, Nour ne pourra s’extirper facilement d’une position fort délicate. Soigne les petits bobos, colle tes petites affiches mais ne sabote pas mon boulot ! Doit-on fermer les yeux pour préserver la cellule familiale ? Comment se mettre en porte-à-faux face à son propre père qui donne sa vie pour l’usine ? Comment ne pas vouloir alerter l’opinion publique sur le désastre écologique qui est en train de se jouer ?
De Farid Bentoumi – Avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette, Alka Balbir, Olivier Gourmet
Durée du film : 1h36 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 25 août 2021
Réalisateur israélien de plusieurs longs-métrages (parmi lesquels « Rabies », « Big bad wolves » et le futur « Once upon a time in Palestine »), Navot Papushado est totalement inconnu de notre horizon cinématographique au contraire de son casting plutôt hétéroclite. Karen Gillan (Nebula dans « Les Gardiens de la Galaxie » et Martha dans les nouveaux « Jumanji »), Lena Heady et Chloe Coleman (« My spy » avec Dave Bautista) incarne un trio de choc assez surprenant tandis que Paul Giamatti vient toucher son chèque et interprète un directeur de la Firme plutôt lisse et en arrière-plan. Résolument girl power, « Bloody Milkshake » a un côté cartoon ou comics presque assumé, un ton décalé et une caricature excessive qui séduira peut-être les adolescents en quête d’adrénaline, de gun fights chorégraphiées et d’humour peu calibré. Toujours est-il qu’on ne peut que se demander à quel public le film de Papushado est censé s’adresser.
De Navot Papushado – Avec Karen Gillan, Lena Heady, Chloe Coleman, Paul Giamatti, Angela Bassett, Michelle Yeoh, Carla Gugino
Durée du film : 1h54 Genre : Action/thriller Date de sortie en Belgique : 25 août 2021
Adapté du roman de Joanna Rakoff (interprétée par Margaret Qualley, la fille d’Andie MacDowell vue dans « Once Upon a time… in Hollywood »), « My salinger year » nous conte l’histoire d’une jeune aspirante écrivain, entrée au sein d’une agence littéraire en tant que secrétaire. Sa boss, formidable Sigourney Weaver, est en charge des œuvres de JD Salinger, écrivain vivant loin de tout et de tous depuis de nombreuses années. Chargée de répondre aux fans de l’auteur par des courriers prérédigés, Joanna va découvrir la passion qui anime les lecteurs pour cet auteur qu’elle ne connait pas et va peu à peu céder à l’envie d’aider les rédacteurs désespérés.
De Philippe Falardeau– Avec Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Douglas Booth
Durée du film : 1h41 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 25 août 2021
Imparfait sur le fond et dans sa forme, le film n’est pourtant pas déplaisant à suivre ! Du haut de ses 69 ans, on ne peut nier que Liam Neeson tient la forme ! Et on doit avouer qu’il est plutôt convaincant dans le rôle de ce camionneur de l’extrême qui n’a d’autre choix que d’emprunter la « route de glace » pour sauver une trentaine de mineurs. Démarrant sur les chapeaux de roue, le film peut se targuer de captiver le spectateur dès les premières images (merci le scénario !). D’emblée, nous retrouvons une « patte » très 90’ avec une photographie et surtout une musique qui sait montrer ses muscles ! Souvent, nous avons pensé au travail de Hans Zimmer sur le film « Rock » de Michael Bay datant de 1996 avec des envolées énergiques. Ici, Max Aruj rend hommage à cette décennie si propice à l’action ! Hélas, le premier problème est à aller chercher du côté de la qualité des effets spéciaux qui pèchent nettement. C’est bien simple, on se demande si le réalisateur Jonathan Hensleigh a eu les moyens suffisants pour proposer une vision convaincante de ce qu’il avait en tête. Des explosions très « 3d » aux avalanches proposées, on ne peut s’empêcher de tiquer devant les moyens mis à disposition et c’est bien dommage car cela enlève l’immersion nécessaire. Heureusement, la première partie du film se regarde sans déplaisir grâce à un très bon casting ! Outre Liam Neeson, nous retrouvons Laurence Fishburne et Holt McCallany vu dernièrement aux côtés de Jason Statham dans le musclé Un homme en colère. Mais l’atout charme est à aller chercher du côté de l’actrice amérindienne Amber Midthunder qui délivre une bien jolie interprétation. Nous l’écrivions, la première partie du film nous tient en haleine fort habilement de part la dangerosité de la mission. La réalisation, fort académique, va à l’essentiel mais ne parvient malheureusement pas à sublimer les paysages glaciers traversés. C’est d’autant plus dommageable que le réalisateur aurait nettement gagné à les mettre davantage en lumière ! Mais le plus triste a été d’ajouter à une tension naturellement présente des éléments qui alourdissent l’intrigue. En effet, trahisons, sabotages et malversations sont les principaux ingrédients d’une seconde partie qui se perd en chemin !
De Jonathan Hensleigh - Avec Liam Neeson, Jonathan Hensleigh, Amber Midthunder, Holt McCallany, Laurence Fishburne, Marcus Thomas
Durée du film : 1h48 Genre : Action Date de sortie en Belgique : 18 août 2021
Apparemment, le registre de la science fiction semble être un genre qui la fascine. Et ça tombe bien, car avec « Reminiscence », nous avons affaire à un polar futuriste à la plastique fort alléchante ! Cependant, cela ne fait pas tout… Suite au dérèglement climatique, Miami se retrouve sous les eaux. Alors que cette tragédie fait le bonheur des plus nantis qui ont racheté un secteur immobilier qui prend l’eau, les plus pauvres n’ont d’autre choix que de subir cette situation qui les dépasse. Dès lors, les souvenirs du passé sont forcément plus heureux que ceux du présent et la science permet désormais de s’y réfugier pour revivre les moments de vie précieux. Et c’est justement ce que proposent Nick Bannister et son amie Watts grâce à un petit miracle technologique rendu possible. Aidant également la police à résoudre certaines affaires, Nick tombe amoureux d’une cliente qui disparait soudainement et qu’il compte bien retrouver ! Ce très beau tandem est incarné à l’écran par Hugh Jackman et Thandie Newton (Westworld) à la complicité évidente. Quant à la charmante disparue, l’hypnotique Rebecca Ferguson (Docteur Sleep, Mission Impossible 6, 7,8), elle fait des merveilles ! Bien qu’appartenant au registre de la science-fiction, « Reminiscence » est surtout un polar noir dans sa plus pure tradition ! Enquête, corruption, femme fatale et fausses pistes en sont naturellement les principaux ingrédients. Pourtant, bien que visuellement très réussi et reposant un solide casting, il manque quelque chose à ce film pour qu’il emporte notre adhésion… Cela passe par ce supplément d’âme qui nous ferait totalement voyager et qui fait ici défaut!
De Lisa Joy – Avec Hugh Jackman, Rebecca Ferguson, Thandie Newton
Durée du film : 2h18 Genre : Science-fiction Date de sortie en Belgique : 18 août 2021 Date de sortie en France : 25 août 2021
En effet, alors Beth, une enseignante en deuil et en colère après le suicide de son mari (un architecte bien sous tous rapports qu’elle pensait connaître) peine à trouver le sommeil et ses repères dans une maison devenue trop grande et bien trop vide, une série de phénomènes inexplicables se produisent au sein d’une maisonnée dont chaque recoin devient une zone d’ombre où se confondent rêve (ou cauchemar) et réalité. Menant sa petite enquête sur celui qui s’est arraché à elle de façon totalement impromptue, la jeune femme va se confronter à une facette de son époux qu’elle n’avait jamais soupçonnée. Manifestations fantomatiques, troubles psychologiques, découvertes lugubres deviennent le quotidien d’une épouse modèle qui perd pied à chaque nouvelle avancée. Rebecca Hall, parfaite dans ce rôle de composition, retrouve un registre dans lequel elle a déjà excellé auparavant (« The gift ») et est de tous les plans (par ailleurs particulièrement réussis). Evoluant dans une intrigue aux nombreux nœuds pas toujours déliés (et parfois abandonnés faute de temps ou d’intérêt pour ces éléments soulevés), la comédienne parvient à nous captiver tout du long et à transmettre la psychologie de son personnage par des regards ou des silences qui en disent longs. Si David Bruckner parvient à relever le niveau des films de ce genre et à faire preuve d’une intelligence dans sa réalisation, on regrette les nombreuses voies sans issue d’un scénario qui aurait pu s’avérer passionnant et l’accélération malheureuse d’un film ponctué de jumpscare (et habité par une atmosphère réellement menaçante) qui aurait gagné en intensité s’il n’avait pas été aussi bâclé.
De David Bruckner– Avec Rebecca Hall, Sarah Goldberg, Evan Jonigkeit, Stacy Martin.
Durée du film : 1h48 Genre : Thriller/Horreur Titre original : The night house Date de sortie en Belgique : 18 août 2021 Date de sortie en France : 15 septembre 2021
Dans ce film aux faux airs de " Black Bird" ou de "Se souvenir des belles choses" Harry McQueen , Stanley Tucci et Colin Firth se lancent dans un road trip crépusculaire, un voyage qui devrait être fait de complicités et de souvenirs inoubliables mais qui est altéré par un événement que Sam (Firth) n’avait pas envisagé. Les plaisirs simples de la vie (partager un repas, un moment entre amis, une soirée au clair de lune à contempler les étoiles et les galaxies) et l’envie de laisser un peu de soi dans une histoire qui n’aura pas duré le temps qu’ils avaient espéré permettent aux spectateurs de mesurer tout l’amour, toute la tendresse et la connivence qui réunit deux hommes qui ont partagé autant de succès que de petits instants privilégiés. Evoquant la course contre la montre ou la maladie mais aussi la nécessité de continuer de s’émerveiller de tout, « Supernova » est très joli film qui permet de se poser, de respirer, de faire siens les magnifiques sentiments réciproques de ses personnages principaux, de partager l’inquiétude, l’espoir et la douleur de les voir se quitter de façon prématurée. .
De Harry McQueen - Avec Stanley Tucci, Colin Firth, Pippa Haywood, Sarah Woodward, James Dreyfus
Durée du film : 1h35 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 18 août 2021 Date de sortie en France : 8 septembre 2021
Situé au niveau du regard de la jeune Louise (Louloute pour les intimes), le film de Hubert Viel (dont on découvre son cinéma ici) nous emmène dans la candeur de l’enfance, les phases d’adoration, de rébellion mais aussi dans les nombreux questionnements qui peuvent assaillir une jeune fille plus mature que celles de son âge, concernée par la dureté du travail d’un père qu’elle aime profondément et pour qui elle s’inquiète du haut de ses 10 ans. Porté par la très convaincante Alice Henri (épaulée par les formidables Laure Calamy et Bruno Clairefond), le film d’Hubert Viel ne fait pas qu’installer son intrigue dans une ferme laitière des années 80. Il s’inscrit au cœur même des familles qui peuvent être chamboulées par de nombreuses difficultés, montre la marque du passé dans la construction des adultes de demain et rend universel un propos qui nous interpelle en bien des points.
De Hubert Viel – Avec Alice Henri, Erika Sainte, Laura Calamy, Bruno Clairefond
Genre : Drame Durée du film : 1h28 Date de sortie en Belgique/France : 18 août 2021
Avis : Premier long-métrage de la scénariste et dessinatrice Nine Antico, « Playlist » n’a jamais aussi bien porté son nom. Ponctué d’une excellente bande originale dont on se délecte pendant et après le film (« True love will find you in the end » de Daniel Johnston en est d’ailleurs un somptueux gimmick qui nous donne la voie à suivre), le métrage de la jeune réalisatrice française est une errance amoureuse dans la vie d’une jeune femme paumée, qui rêve de dessiner et peine à devenir celle dont elle a toujours rêvé. Très Nouvelle Vague dans son aspect photographique, vintage, rétro et totalement intemporel dans sa réalisation et ses propos, « Playlist » est une jolie expérience de cinéma en noir et blanc, un métrage où le contraste des émotions de ses héroïnes se veut subtil et progressif, un film où humour, drame et constat sociologique s’associent pour le meilleur et pour le rire. Le duo complice formé par l’étincelante Sara Forestier et la toujours surprenante Laetitia Dosch y est pour beaucoup dans la réussite de cette chronique féminine où tout est pensé, calibré pour nos salles de ciné, qu’il s’agisse des personnages du premier et second plans ou des sons écoutés et partagés par la touchante Sophie et le public privilégié que nous sommes. Jeunisme, déceptions amoureuses et professionnelles, peur d’accomplir ses rêves sont quelques dénonciations amenées intelligemment dans la première œuvre cinématographique délicate et audacieuse de Nine Antico, une incursion réussie dans un quotidien pas si banal que cela dont on sort le sourire aux lèvres et les oreilles enchantées des découvertes musicales qui nous seront suggérées.
De Nine Antico – Avec Sara Forestier, Laetitia Dosch, Pierre Lottin, Inas Chanti, Andranic Manet, Jackie Berroyer, Grégoire Colin
Durée du film : 1h25 Genre : Comédie Date de sortie en Belgique : 18 août 2021
Mettant en scène un Ryan Reynolds truculent et drôle à souhait, « Free Guy » nous entraîne dans un monde à la croisée de GTA Vice city, Fortnite, « Le monde de Ralph » et de « Truman Show » revisité. C’est que, à travers son intrigue qui tient la route et un format familial qui s’adresse aussi bien aux petits comme aux grands, le film de Shawn Levy reprend les codes du jeu vidéo, les détourne et les faits évoluer avec un plaisir non dissimulé dans une prise de conscience que l’intelligence artificielle pourrait bien si pas nous égaler, nous dépasser. Joe Kerry (« Stranger Things ») et Jodie Comer (aussi éblouissante ici que dans « Killing Eve ») incarnent deux programmeurs hors du commun qui font évoluer la limite des possibles et insèrent un peu de leur réalité dans un univers virtuel dans lequel on aimerait nous aussi évoluer.
De Shawn Levy – Avec Ryan Reynolds, Jodie Comer, Joe Keery, Lil Rel Howery, Taika Waititi
Durée du film : 1h55 Genre : Comédie/action Date de sortie en Belgique/France : 11 août 2021
Sans verser dans le jugement ou la culpabilisation, « Gunda » nous fait évoluer quelques semaines aux côtés de son étrange héroïne (une truie aux yeux clairs) des premiers pas de ses petits à la séparation qui guette la joyeuse famille. Les tétées voraces de sa progéniture et ses lassitudes, ses grognement et ses réflexes maternels côtoient la transhumance de vaches laitières et la découverte des espaces extérieurs de poules de batterie déplumées et déstabilisées. Filmé à hauteur du regard animal, « Gunda » fait planer la présence invisible de l’homme sur le quotidien d’animaux qui nous sont si familiers. C’est un métrage calme, contemplatif, sans musique ni dialogue, un film dont la narration dissimulée se fait au rythme des saisons dans une campagne qui ne nous est pas étrangère. Les ruraux que nous sommes s’enthousiasmeront probablement des magnifiques images bichromes de Viktor Kossakovsky tandis que les citadins prendront le temps de se poser dans cette vie de basse-cour où tout est déjà programmé, prenant le pouls d’une destinée ou s’évadant simplement dans un univers qui leur est peut-être plus étranger.
De Viktor Kossakovsky
Durée du film : 1h33 Genre : Documentaire Date de sortie en Belgique : 11 août 2021
Adapté de la vie incroyable du soldat japonais Hirō Onoda, le film met en scène un des derniers straggler (« traînard »), c'est-à-dire un des derniers soldats japonais restant qui a continué à se battre pendant presque trente ans malgré la fin de la guerre! Bien que la capitulation du Japon de 1945 soit proche, Hirō Onoda s’est vu entrainer à la guérilla dans une section secrète de Futamata, une école militaire de Nakano, avant d’être mobilisé sur l’île de Lubang aux Philippines. Lorsque l’armée américaine débarque fin février 1945, il se replie avec d’autres soldats dans la jungle. Bien longtemps après la capitulation signée début septembre 1945 et malgré les différents appels lancés, ils ne se rendent pas. Onoda ne va finalement accepter de déposer les armes qu’en mars 1974. Deuxième film du réalisateur français Arthur Harari, qui, après « Diamant Noir » , nous revient avec ce film fascinant. Bien que long dans sa durée, nous avons été pris par cette histoire complètement folle et pourtant vraie. La mise en scène du réalisateur impressionne et délivre même de jolies émotions. On s’attache sans difficulté à ces soldats guidés par le sens du devoir et vivons avec eux, au rythme des saisons…et des années qui se succèdent. Des abris de fortune construits pour se protéger de la pluie aux tentes de camps précaires dressées pour se reposer, c’est toute une vie de soldats d’infortune qui nous est donnée à voir avec les doutes, les joies mais aussi toute la désespérance liée à ce moment méconnu de l’Histoire. L’ambiance sonore est assurée par cinq compositeurs crédités pour ce film, dont Olivier Margerit qui officiait déjà dans le film précédent du réalisateur. La musique, magnifique, se veut à la fois discrète et plus marquée lorsque la scène l’exige. Et que serait ce film sans les comédiens qui sont parfaits dans leurs rôles. Alors que Yûya Endô incarne Onoda jeune, Kanji Tsuda prend parfaitement la relève pour une version vieillie du personnage. Enfin, Shinsuke Kato et Kai Inowaki sont très convaincants dans les rôles des frères d’armes.
De Arthur Harari – Yuya Endo, Kanji Tsuda, Yuya Matsuura, Tetsuya Chiba, Kai Inowaki, Shinsuke Kato, Taiga Nakano
Durée du film : 2h47 Genre : Drame/guerre Date de sortie en Belgique : 11 août 2021
Alors que l’on s’offusque de voir que la justice et la médecine cautionnent (et prennent leur part du gâteau dans un business honteux créé par) la privation des ressources de personnes âgées trop démunies que pour se défendre ou de révolter, le pire est à venir lorsque l’on voit débarquer Marla Grayson, tutrice désignée par la cour pour superviser la gestion des biens de nos aînés. Comme le dit si bien Marla dans son introduction, la société est faite de deux catégories de personnes : les loups et les agneaux. Mais elle ne correspond à aucun de ces deux strates, c’est une hyène, une profiteuse avide de chair fraîche qui cache ses mauvaises intentions derrière ses énormes sourires… Antipathique au possible, le personnage principal évolue dans une intrigue qui se veut audacieuse mais finit par se perdre dans la caricature et les raccourcis empruntés à de trop nombreuses reprises. Si les traits sont grossis et ficelles too much, les twists et jeux de pouvoir mis en scène par J Blakeson apporteront leur lot de (petites) surprises dans un thriller énervant porté brillamment par Rosamund Pike et Peter Dinklage, un duo d’antagonistes étonnants qui parviennent à sortir le métrage du serpentin scénaristique sans fin dont Blakeson semblait difficilement s’extirper.
De J Blakeson – Rosamund Pike, Peter Dinklage, Eiza Gonzalez, Dianne Wiest, Chris Messina
Durée du film : 1h58 Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 11 août 2021
Toujours pensé par l’auteur de la franchise James DeMonaco, cet opus sort quelque peu des sentiers battus et joue habilement avec nos représentations pour nous surprendre avec des choix scénaristiques payants. Quel plaisir d’être surpris par la psychologie de personnages ou par certains choix moraux ! De plus, il redistribue les cartes jadis établies avec brio ! American Nightmare 5 : sans limites porte plutôt bien son nom en distillant de belles scènes d’action, qui heureusement, ne l’emportent jamais sur la bonne tenue de l’intrigue. Et comme si cela ne suffisait pas, ce spectacle haletant est mené par un réalisateur qui fait preuve d’une très bonne maitrise technique de ce western à peine déguisé. Les acteurs, tous convaincants, permettent un équilibrage dans ce jeu forcément fou d’une purge qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Emmenés par Josh Lucas, Leven Rambin, Tenoch Huerta, Ana de la Reguera, Cassidy Freeman et Alejandro Edda, tous permettent de tenir le spectateur en haleine dans cet exercice morbide de survie imposée par des Etats-Unis qui semblent, pour une fois, dépassés par ce monstre qu’ils ont créé.
De Everardo Gout – Avec Ana de la Reguera, Josh Lucas, Cassidy Freeman, Veronica Falcon, Will Patton
Durée du film : 1h43 Genre : Thriller/horreur Date de sortie en Belgique/France : 4 août 2021
Dans le rôle de l’espion sexiste et désinvolte, on retrouve toujours un Jean Dujardin taillé sur mesure pour ce costume qui lui sied si bien. OSS117 a vieilli mais la joie reste intacte de retrouver son attitude irrévérencieuse, son machisme, son impertinence qui prennent ici toute leur aisance dans un scénario et des dialogues truculents. Pierre Niney, petit nouveau arrivé dans la licence, incarne l’antagoniste parfait de cet OSS devenu has been et dépassé par ce que le métier d’agent secret est sensé proposer. L’installation est longue et truculente, les enjeux vite établis, reste à se lancer dans une comédie d’action à l’ancienne où parodies et clins d’œil se succèdent pour le plus grand bonheur des cinéphiles. Osé dans certains clichés qui nous font rire à gorge déployée, « OSS 117, alerte rouge en Afrique noire » est la preuve qu’il est encore possible de rire de tout… et avec le plus grand nombre. Si Jean-François Halin signe bien la nouvelle intrigue de cet épisode moderne, on retrouve néanmoins la patte et l’humour corrosif et bien senti d’un Nicolas Bedos qui montre, une fois de plus, tout le génie de sa réalisation.
De Nicolas Bedos – Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye, Wladimir Yordanoff Durée du film : 1h56 Genre : Comédie/aventure/Action Date de sortie en Belgique/France : 4 août 2021 (Avant-premières à partir du 30 juillet 2021) |
Légende
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