Pour « La dégustation », de Ivan Calbérac où elle retrouvera Bernard Campan, et dans « La dérive des continents (au Sud) », la comédie politique et familiale signée Lionel Baier. Dans ce dernier, la comédienne que l’on aime toujours contempler, incarne une responsable du service migration au sein de l’Union Européenne, une femme déterminée et respectée qui a déjà pas mal bourlingué et se retrouve à gérer un camp de migrants installé à Catane, dans une ancienne base de l’OTAN. Alors que Emmanuel Macron et Angela Merkel s’apprêtent à venir découvrir le site (et donner par la même occasion un coup de projecteur sur la situation des immigrés), son fils Albert, avec qui elle n’a plus de contact depuis quelques temps débarque et remet en cause son travail mais aussi sa personnalité. Mère et fils se retrouveront-ils ou le temps les a-t-il définitivement séparés ? C’est l’une des questions que « La dérive des continents (au Sud) », va soulever. Après « Comme des voleurs (à l’Est) » et « Les Grandes Ondes (à l’Ouest) », le réalisateur suisse choisi une autre direction cardinale, celle du Sud, pour nous plonger au cœur d’une actualité encore brûlante (le sort des migrants « parqués » dans des camps, celle du regard que portent certains pays sur cette situation, l’action outrancière des uns pour dénoncer un système et le déni des autres). Mais il choisit de le faire dans un double discours dont il nous donner les clés : un lié à la venue de M & M (et de leurs représentants quelques jours avant) et un autre plus métaphorique présenté à travers la relation dysfonctionnelle qui anime Nathalie et Albert. Intelligent, le film est également doté d’une belle démarche cinématographique, d’une photographie journalistique intéressante et d’une trame fictive et parodique appréciable. Mettant l’humain au centre de son film, Lionel Baier offre un regard bienveillant sur ses protagonistes et sur ceux qui ont tout perdu, si ce n’est l’espoir de trouver une porte d’entrée vers une Europe divisée. Isabelle Carré incarne, avec grande justesse, une Nathalie peu conventionnelle et maternelle, une femme que l’on aimerait croiser et encourager. Quant à Théodore Pellerin, qui tient le rôle de son fils, il se révèle peu à peu tout au long du film, passant de la caricature et l’exagération à la sobriété et l’équilibre. Si son approche et son sujet en font un film digne d’intérêt, « La dérive des continents (au Sud) » nullement moralisateur, reste cependant un peu trop classique ou « scolaire » que pour totalement nous satisfaire.
Durée du film : 1h29 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 24 août 2022 De Lionel Baier - Avec Isabelle Carré, Ursina Lardi, Tom Villa et Théodore Pellerin
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
Légende
♥ : Coup de coeur ★★★★: Excellent film ★★★: Très bon film ★★: Bon film ★: Passable ○: On en parle? A découvrir: Juillet 2022 Juin 2022 Mai 2022 Avril 2022 Mars 2022 Février 2022 Janvier 2022 |