En tête d’affiche, on retrouve non seulement la très charismatique Maren Eggert mais également un Dan Stevens bluffant dans la maîtrise de son (ses) accent(s), un duo étrange formé par une spécialiste des écritures sumériennes et un robot humanoïde intriguant. Tantôt drôle, tantôt plus dramatique, « I am your man » recèle de très jolies scènes marquantes, une réelle émotion et un scénario efficace sur la longueur, une réalisation déstabilisante mais très appropriée aux idées originales qui sont amenées. Un film sans jugement sur les choix opérés par son héroïne, bien au contraire ! Evoquant son passé, ses fêlures et ses objectifs de vie, l’intrigue nous permet de mieux cerner les contours de cette femme plus distante et froide que l’intelligence artificielle qui l’accompagne durant une expérience imposée…
Durée du film : 1h42
Genre : Romance/Science Fiction Date de sortie en Belgique : 29 juin 2022 Date de sortie en France : 22 juin 2022 Titre original : Ich bin dein Mensch De Maria Schrader – Avec Maren Eggert, Dan Stevens, Sandra Hüller, Hans Low, Annika Meier, Wolfgang Hubsch et Falilou Seck
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Déjeuner sur l’herbe Olivier Colman, Colin Firth, Josh O’Connor (« Emma », « Seule la terre ») ou la moins populaire et néanmoins excellente Odessa Young : ils sont plusieurs à marquer les esprits à la sortie de cette romance dramatique aux divers regards, un film féminin (certains iront jusqu’à dire féministe), qui s’ancre essentiellement dans les années 1920 et fait battre notre cœur à cent à l’heure. En effet, « Mothering Sunday », nous invite à partager une après-midi de Jane Fairchild, notre héroïne, une poignée d’heures qui nous font découvrir son quotidien de bonne de famille mais aussi ses sentiments d’amoureuse meurtrie par la condition qui la lie à un riche aristocrate qu’elle a rencontré quelques semaines plus tôt. Agrémenté de flash backs et flash forwards, le métrage de Eva Husson se veut sensuel par moments, dramatique à d’autres, joyeux et lumineux ou plus sombre et houleux. Se déroulant dans plusieurs lieux et plusieurs temps « Mothering Sunday » a quelque chose de fascinant, troublant, hypnotique, sa photographie et son rythme se mettant au service d’une histoire simple (mais pas simpliste) et néanmoins haletante, un drame dont on ne perçoit jamais l’issue et qui nous emporte dans la campagne anglaise d’un autre temps aux côtés de comédiens excellents.
Durée du film : 1h44
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 29 juin 2022 De Eva Husson – Avec Odessa Young, Josh O'Connor, Olivia Colman, Colin Firth, Glenda Jackson et Emma d'Arcy
Aller de l'avant Huis-clos mobile dont le point de départ peut sembler totalement absurde, « En roue libre » est au contraire une histoire savamment pensée alliant à la fois réflexion, humour et tendresse. Porté par un tandem brillant (Marine Foïs et Benjamin Voisin transpercent tous deux l’écran), le premier long-métrage de Didier Barcelo est une petite pépite estivale qui fait du bien au moral. Coloré et lumineux, ce voyage commençait plutôt sur une note sombre lorsque Paul, jeune homme en deuil, décide de voler la Volvo Break 240 jaune de Louise, une infirmière prisonnière psychologiquement de son véhicule. Ensemble, ils traverseront la France d’Est en Ouest, se poseront mille questions, rencontreront plusieurs autres personnages eux-mêmes partis en vrille et trouveront surtout une réponse : comment revivre et se reconstruire ?
Durée du film : 1h29
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 29 juin 2022 De Didier Barcelo – Avec Marina Foïs, Benjamin Voisin, Jean-Charles Clichet Pour prolonger le plaisir cinématographique, découvrez également nos interviews de Benjamin Voisin et de Didier Barcelo
Aseptisé et sans relief, le film de Xavier Durringer semble avancer vers un objectif hyper téléphoné, un trajet durant lequel même son casting reste de marbre et détaché et qui ne parvient jamais à esquisser un sourire ou un semblant d’amusement chez ses spectateurs médusés. Difficile d’ailleurs de trouver quelques arguments pour convaincre le public de se rendre dans les salles et découvrir les (més)aventures de Florence, Franck et Bob(by) tant tout nous a semblé lisse, fade et ennuyeux. Lourd par moments le film n’est jamais vraiment drôle et chaque « vanne » tombe à plat rendant la vision pénible et longue, très longue.
Durée du film : 1h25
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 22 juin 2022 De Xavier Durringer – Avec Didier Bourdon, Pierre-François Martin-Laval, Valérie Karsenti
Bien que le film s’intitule « Elvis », Baz Luhrmann (« Moulin Rouge », « Gatsby le magnifique ») s’est intéressé avant tout à la relation que le chanteur entretenait avec son imprésario, le colonel Tom Parker. D’ailleurs, c’est son interprète, le génial et méconnaissable Tom Hanks qui prend en charge la narration pour nous conter l’ascension de son protégé et sa poule aux œufs d’or. Véritable « enfumeur » (pour paraphraser les personnages eux-mêmes), la figure paternaliste du Colonel cache un personnage avide d’argent et qui, par de sombres manipulations, est parvenu à se rendre indispensable et à revêtir la figure du père spirituel d’Elvis Presley pour le garder durablement sous sa coupe. Roller Coaster musical Visuellement somptueux, le film ressemble même à certains moments à un documentaire tant dans sa forme (le recours à de fausses images d’archives) que dans la pertinence des évènements relatés. Et pourtant, nous assistons pendant 2h39 à un spectacle à la fois éblouissant et renversant ! La mise en scène flamboyante se veut à la fois moderne quand la situation l’exige mais aussi d’une précision redoutable ! Nous reconnaissons sans mal la patte baroque du réalisateur qui possède réellement une vision singulière et une volonté de reconstituer (et de sublimer) le passé sans le travestir. Tout y passe : l’enfance d’Elvis mais aussi la découverte de ses influences musicales, et bien sûr, sa rencontre avec le Colonel qui le mènera au firmament mais l’enfermera aussi dans une cage dorée dont jamais il ne s’échappera. Et bien que nous en connaissions l’issue, ce destin n’en demeure pas moins tragique. Pour parvenir à ce résultat, le réalisateur s’en est donné les moyens. Car à part quelques décors naturels, le film a entièrement été réalisé dans d’immenses studios situés en Australie. Et pour reproduire l’extérieur de Graceland, l’équipe technique a mis 10 semaines grâce aux archives de la fondation. C’est dire la volonté de coller au plus près de la réalité. Et que penser des clubs de Beale Street situés à Memphis et où Elvis allait voir des spectacles de BB King et d’autres fameux chanteurs ? Eux aussi sont parfaitement reconstitués, comme à l’identique ! Quant aux costumes, sans un travail colossal, nous n’aurions pu nous émerveiller des trois décennies représentées ici ! Balayant les années 50,60 et 70, les tenues les plus marquantes d’Elvis participent à la reconstitution et au plaisir ressenti. Mais cette recherche de la vérité ou du moins de la préservation du réel se retrouve aussi dans la qualité des dialogues et des situations. Comment ne pas être sensible à l’évolution des mœurs de cette Amérique puritaine des années 50 ? Comment ne pas, grâce aux images, comprendre et revivre le côté révolutionnaire d’Elvis et la fascination que son déhanché exerçait sur la jeunesse ? Sans être connaisseur, le récit se veut nuancé, certainement bien documenté et absolument pas un procès à charge de ce flibustier de Colonel Parker (qui n’était même pas colonel). On apprend énormément sur eux mais aussi sur les circonstances qui ont fait qu’Elvis est devenu le King ! La résurrection d’Elvis S’attaquer à la mythologie du rock’n’roll aurait pu effrayer un bon nombre de réalisateurs, mais pas celui-ci. Outre la formidable reconstitution déjà évoquée, la réussite tient aussi du casting exemplaire! Et à ce petit jeu, difficile de ne pas être ébahi par la transformation de Tom Hanks (qui est prodigieux) dans le rôle du colonel Parker. Méconnaissable, l’acteur caméléon n’a pas hésité à passer de nombreuses heures quotidiennes entre les mains expertes des maquilleurs. Mais surtout, il est surprenant de le voir sortir de son rôle de gentil de service pour épouser celui du manipulateur sans scrupule ! L’autre révélation concerne l’acteur principal. C’est bien simple, même s’il n’est pas la copie conforme d’Elvis Presley, l’acteur Austin Butler le devient progressivement au point qu’on oublie très vite qu’on regarde un (très beau) film. Vocalement au top, on lui doit les chansons de la période antérieure aux années 60, avec parfois, un mélange entre sa voix et celle d’Elvis. Cela participe au fait que nous avons plutôt l’impression de revivre un passé que nous n’avons pas connu. Nous nous immisçons même dans sa vie privée aux côtés de son épouse-courage Priscilla Presley incarnée à la perfection par Olivia Dejonge De même, de nouveaux talents ont été castés pour prêter leurs traits à ceux qui, à un moment où à un autre, ont influencé Elvis. Alors que Kelvin Harrison Jr est convaincant dans le rôle de B.B. King ; Alton Mason est parfait dans celui de Little Richard. Et même Shonka Dukureh dont c’est le premier rôle, joue parfaitement celui de Big Mama Thornton. Les réussites s’enchainent à tous les niveaux et il ne faudrait pas oublier la bande-originale qui marque les esprits grâce aux talents conjugués de Doja Cat, Kacey Musgraves, Jazmine Sullivan, Jack White et Måneskin.
Durée du film : 2h39
Genre : Biopic Date de sortie en Belgique/France : 22 juin 2022 De Baz Luhrmann – Avec Austin Butler, Tom Hanks, Olivia Dejonge, Kelvin Harrison Jr, Alton Mason et Shonka Dukureh
Sorte de catharsis de sa propre adolescence, ce nouveau long-métrage est à la fois une jolie réussite visuelle et scénaristique, un film à l’atmosphère pesante et angoissante qui ne cesse d’aller crescendo et ravira les fans du genre horrifique, une belle maîtrise que l’on reverra avec grand plaisir ! Adapté de la nouvelle du même nom écrite par Joe Hill (le fils d’un certain… Stephen King), « Black Phone » est un long-métrage haletant dans lequel on se plonge avec grand plaisir et dont on sort un peu assommé par les émotions délivrées dans l’excellente histoire qui nous a été présentée. Inspiré du fait divers qui s’est déroulé de 1972 à 1978 (John Wayne Gacy, un serial killer surnommé le Clown Tueur a en effet assassiné une trentaine de jeunes hommes sur cette période), le récit de Joe Hill a terriblement fait écho chez Scott Derrickson autant pour la période abordée et la violence suggérée que pour le contexte dans lequel tout cela s’est déroulé. Lui-même marqué par de nombreux événements qui ont bouleversé sa jeunesse à Denver durant cette même époque, le réalisateur parvient à distiller un peu de ses propres angoisses dans une intrigue qui ne cesse de nous surprendre, de nous faire bondir dans notre siège par ses jump scare savamment pe(n)sés ou l’énervement que la situation peu susciter. Et pour cause, Ethan Hawke (qui retrouve le cinéaste après une première collaboration sur « Sinister ») est excellent dans le rôle du Magicien psychopathe et trouve en face de lui, un jeune acteur en devenir ultra convaincant, Mason Thames, que l’on découvre pour la première fois à l’écran. Mais au-delà de son formidable casting (on salue également la belle brochette de seconds rôles tous exploités judicieusement), c’est le lien établit entre la réalité et le passé dramatique par le fameux téléphone noir du titre qui parvient à amplifier le climax anxiogène et par moments particulièrement flippant.
Durée du film : 1h43
Genre : Horreur/Thriller Date de sortie en Belgique/France : 22 juin 2022 Titre original : The Black phone De Scott Derrickson – Avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke
Reposant dans sa construction sur des destins croisés, le film fait se télescoper des trajectoires de vie au sein d’une petite usine de balances dirigée par un patron régnant de façon paternaliste sur ses employés. Et dans ce rôle, l’acteur Javier Bardem est parfait de complexité et de malice ! Car malgré son intention apparente et spontanée d’agir pour le bien de ses employés - comme le ferait un père envers ses enfants- son personnage déploie des trésors de malignité en n’oubliant jamais la dimension tactique ! Formidable dans sa composition, le comédien insuffle à son personnage une autorité naturelle, proche de l’influence auprès de ses employés. Cette attitude passe par des petits services, une écoute, un sourire qui permet de maintenir les relations de dépendance toujours à l’avenant et avec une impression laissée d’affection. Nous le disions, un peu à la manière d’une relation familiale, qui, elle, n’en oublierait pas d’être saine. En fait, tout dans le comportement de ce personnage vise à garantir à son usine familiale l’excellence qui lui incombe dans une période cruciale où elle est en lice pour recevoir un prix d’excellence. Mais forcément, cet objectif ne sera pas simple à atteindre tant ce « bon » patron devra faire face à de multiples problèmes qu’il devra régler avant l’inspection de la commission qui délivre le diplôme. Sans dévoiler les péripéties toutes plus truculentes les unes que les autres, cette tragicomédie du réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa fonctionne bien, et est parfaitement calibrée à l’instar des balances présentes dans le film ! Sa caméra filme tout ce beau monde mais surtout les travers des uns et des autres (c'est-à-dire, d’un monde ouvrier) sans figure héroïque mais sans ennemi et dirigé par un patron qui, si la situation l’exige, trichera pour maintenir un équilibre…artificiel. Loin de tout manichéisme, le réalisateur peut se reposer sur son comédien principal qui est sublime tant il apporte des nuances derrière ce masque souriant !
Durée du film : 2h Genre : Comédie dramatique Date de sortie en Belgique : 15 juin 2022 Date de sortie en France : 22 juin 2022 De Fernando León de Aranoa – Avec Javier Bardem, Celso Bugallo, Francesc Orella, Manolo Solo et Almudena Amor.
Note du film : ★★ (par Véronique) Avis : Spin-off de science-fiction formidablement illustré grâce aux techniques toujours plus minutieuses utilisées par le célèbre studio Pixar et ses équipes spécialisées, « Buzz l’éclair » est un joli spectacle divertissant dans lequel nous suivons les aventures du célèbre ranger de l’espace. A des années lumières de ce que nous proposait la saga « Toy Story » entamée par John Lasseter, ce nouvel opus vaut-il le coup d’œil et le déplacement dans nos salles ? Techniquement oui, scénaristiquement… plutôt non. Retour sur ce film d’animation mi-figue mi-raisin. Vers l'infini... Calibré pour la 3D et créé pour le format Imax, « Buzz l’éclair » offre très clairement un spectacle époustouflant qui ravira très certainement les amateurs de sensations fortes et de grand show dynamique et exultant. Si ses décors sont fabuleux, ses matières et ses jeux de lumière excellents, nous sommes malgré tout restés sur notre faim et aurions bien aimé retrouver davantage le personnage qui a bercé notre adolescence et voir cet épisode s’intégrer un peu plus dans son univers original. Buzz l’éclair est toujours fidèle à lui-même (il parle à son journal de façon très formelle et fait peu preuve d’humour – ce point est réservé au trio qui l’accompagne et à la très belle idée d’intégrer un chat robot appelé « Sox » qui nous fait tous craquer) et très pro. Voulant mener sa mission à bien, il n’a d’autres choix que de tenter encore et encore de réparer l’erreur commise par le passé, au risque de faire perdre tout espoir à l’humanité et au groupe qui l’a suivi dans un objectif avorté. Mais à force de consacrer son temps et son énergie à solutionner le problème qui le préoccupe, il en oublie de vivre et passe à côté des essentiels : l’amitié, l’amour, la vie. Rajeuni pour les besoins de son intrigue, le nouveau Buzz a non seulement une nouvelle histoire à nous conter mais aussi deux nouveaux doubleurs pour l’interpréter : Chris Evans en VO et François Civil en VF. Convaincant, le travail réalisé par les deux acteurs colle formidablement aux intonations et à la personnalité de notre héros et l’étonnant choix de ce casting nous ferait presque oublier les voix légendaires de Tim Allen et Richard Darbois. Evoquant clairement le souhait de nous faire vivre les aventures de Buzz l’éclair, le personnage qui a inspiré le jouet que Andy a reçu en 1995, ce long-métrage a donc trouvé un excellent prétexte pour nous entraîner dans une aventure SF à la croisée des grands classiques du genre, un film qui met en vedette le Ranger de l’espace, une clique de gentils foireux et le grand méchant Zurg, déjà aperçu dans la licence. Mais si le spectacle proposé est de très grande qualité, son scénario, lui, se résume à peu de choses et constitue l’essentielle faiblesse d’un métrage qui se voulait ambitieux mais finit par moments par être ennuyeux.
Durée du film : 1h40 Genre : Animation Date de sortie en Belgique : 15 juin 2022 Date de sortie en France : 22 juin 2022 Titre original : Lightyear De Angus MacLane– Avec les voix de François Civil, Chantal Ladesou, Lyna Khoudri
Il est (bientôt) mort le soleil Se déroulant dans un futur (très) proche au lendemain duquel une éruption solaire pourrait menacer la planète terre, le film de la réalisatrice turque Banu Akseki n’axe pas l’entièreté de son propos sur cette catastrophe inévitable, que du contraire. Elle nous invite à suivre Joey (Louka Minnella) dans sa quête d’identité, de racines, de repères dans un monde où les uns continuent à vivre presque comme si de rien n’était alors que d’autres s’enfoncent sous la Terre pour se laisser une chance de survie. Intriguant, le film est artistiquement réussi. Mais là où le bât blesse, c’est dans sa lente contemplation et dans l’approche de la quête de son héros étirée à son maximum, un choix qui risquerait bien de laisser sur le bas-côté les amateurs de films dystopiques plus punchy et qui fait paraître le temps long, très long… Pourtant, son atmosphère et sa mise en scène font de « Sans soleil » un film intéressant, un métrage dans lequel l’équilibre fragile d’un adolescent (qui est de presque tous les plans) prend une place centrale dès la réminiscence de souvenirs liés à son enfance. Nous entraînant tantôt dans sa salle de classe, ses soirées étudiantes et son appartement cosy, tantôt dans les tunnels où se sont installés des populations précaires, Joey nous prend par la main et vit dans le souvenir d’une mère trop tôt disparue et dans le sillage duquel on trouve une maladie étrange et une addiction qui interroge autant l’objet de sa disparition. « Sans soleil », au-delà de son récit (minimaliste) est aussi un reflet un peu sombre de notre société, de son organisation, de ses dérives et son instabilité face aux désastres qui guettent notre avenir mais aussi un miroir tendu vers le passé, vers le besoin de se construire avec des réponses qui semblent vaines et enfouies.
Durée du film : 1h40
Genre : Drame / Science Fiction Date de sortie en Belgique : 15 juin 2022 De Banu Akseki – Avec Louka Minnella, Asia Argento, Astrid Whettnall, Sandrine Blancke, Antoine Mathieu et Joe Decroisson
Perdant 12 heures de leur vie après être passés dans un « conduit », ils se voient offrir une contrepartie qui va changer leur vie, leur rapport aux autres mais aussi leurs envies… Si le postulat de départ et sa première exploitation est plutôt réussie, on sent bien vite que le scénariste, réalisateur et compositeur ne sait plus quelle direction donner à son récit, le noyant dans un accéléré d’images drôles mais trop saccadées comme s’il voulait expédier son récit dans un développement qui le dépasse et qu’il parvient difficilement à imager.
Durée du film : 1h17
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 15 juin 2022 De Quentin Dupieux – Avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel et Anaïs Demoustier
Neveu du grand Visconti, Uberto Pasolini, inconnu sous nos radars, fait une entrée fracassante dans notre cinéphilie et nous met le cœur en bandoulière en moins de deux. Avec son histoire familiale intimiste et terriblement touchante, le réalisateur italien nous emmène dans un univers proche de celui de Ken Loach ou des frères Dardenne mais avec démarche et un regard bienveillant qui lui sont propres et chers. Entraînant dans sa valse lente de la transmission, de la construction, de la passation et de l’émotion un tandem d’exception (James Norton et le tout jeune Daniel Lamont), « Un endroit comme un autre » réussit la délicate mission de ne pas rendre larmoyant un sujet sensible et délicat.
Durée du film : 1h35 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 8 juin 2022 Titre original : Somewhere Special De Uberto Pasolini - Avec James Norton, Daniel Lamont, Eileen O'Higgins
Avis : Il y a trente ans, les Professeurs Grant, Sattler et Malcom débarquaient sur nos écrans et devenaient les héros d’une génération qui s’est passionnée pour les dinos. Aussi, si l’engouement autour de la saga « Jurassic World » n’a pas toujours eu l’effet escompté sur son public nostalgique des films de Spielberg, retrouver ces figures incontournables des années 90 était un cadeau immense à côté duquel il était difficile de passer. Mais est-ce le seul (bon) argument de cette suite signée à nouveau Colin Trevorrow ? Le plaisir cinématographique vaut-il le déplacement dans nos salles ? La réponse est, pour nous, sans appel : non, mille fois non ! En effet, le film de Trevorrow porte assez justement son titre français : « Le monde d’après ». Bien loin du premier volet auquel il rend hommage avec le retour, entre autres, de ses célèbres vétérans et ses multiples clins d’œil, ce 6ème opus ne réinvente absolument pas le genre, s’appuyant sur les inlassables mêmes mécanismes et effets spéciaux (remarquables par moments) sans pour autant parvenir à donner une nouvelle lecture passionnante à un récit déjà épuisé depuis 7 ans. Si Ian Malcolm s’interroge à plusieurs reprises sur le pourquoi de cette démarche, nous nous posons également cette même question… La suggestion et l’atmosphère angoissante des débuts ne servaient-elles pas davantage une intrigue passionnante ? Les curseurs de ce Jurassic Park 2.0 ne sont-ils pas poussés trop loin ? Fallait-il vraiment tuer la licence dans l’œuf avec un ultime volet bien en deçà de ce qu’on pouvait en attendre ? Non, vraiment, trop c’est trop et « Le monde d’après » est assurément le moins bon des 6 Jurassic proposés depuis trente ans ! Se voulant à nouveau légèrement moralisateur en attirant notre regard sur l’importance de la cohabitation des espèces au risque de voir certaines d’entre elles disparaître, tirant la sonnette d’alarme sur le potentiel manque de ressource et de nourriture qui nous attend, montrant les deux faces d’une même pièce des sciences génétiques, « Jurassic World : le monde d’après » se veut être une fable écologique sur fond de dinosaures toujours plus méchants, plus laids, plus grands, des espèces surdimensionnées aussi légères que du carton-pâte tant le réalisme de leurs mouvements, leurs déplacements, leur poids sont bien loin de ceux excellement mis en scène par les animatroniques d’antan. Science-fiction oui, abus d’idées d’intrigues et de surenchères : non ! Si on s’amuse toujours autant de la dérision de Ian Malcolm et partageons le plaisir de retrouver Jeff Goldblum, Laura Dern et Sam Neill sur nos écrans (Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et la petite nouvelle DeWanda Wise ne sont pas en reste mais ne font, malgré tout, pas le poids en face), le gloubi-boulga indigeste proposé à côté n’a décidément rien de bien passionnant et le temps de projection nous semble figé … voire pesant ! Si Juan Antonio Bayona avait réussi à relever un peu la barre de la deuxième partie de cette saga, Colin Trevorrow repasse par là et répète les mêmes erreurs que sur le premier volet d'une trilogie qui aurait finalement dû rester enterrée sous des couches de roches sédimentaires...
Durée du film : 2h26
Genre : Science-Fiction/Action/Aventure Date de sortie en Belgique/France : 8 juin 2022 Titre original : Jurassic Park : Dominion De Colin Trevorrow – Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Sam Neill, Laura Dern, Jeff Goldblum DeWanda Wise, Mamoudou Athie, BD Wong et Omar Sy.
Tourné à Lyon, son dernier-long métrage est une invitation à l’enchantement, à la découverte de notre monde moderne sous un regard naïf et décalé, une fable qui allie quête d’identité, entraide et secrets de famille. Un film léger qui s’adresse à un large public de 7 à 77 ans. Après « Un peu, beaucoup, aveuglément » et « Belle et Sébastien 3 : le dernier chapitre », Clovis Cornillac se retrouve à nouveau devant et derrière la caméra pour une comédie optimiste et étonnante dans laquelle Pierre, un apiculteur passionné de botanique va partir à la recherche de ses racines aidé de Anna, une mère célibataire tout aussi en marge de la société que lui. Ames en peine laissée à elles-mêmes, Pierre et sa nouvelle et seule amie vont former un tandem touchant avançant main dans la main dans une vie qui leur a peu sourit jusqu’à présent. Si l’intrigue n’a rien de bien surprenant et que certains ressorts comiques d’antan viennent empoussiérer un film qui sentait déjà bon la naphtaline, « C’est magnifique ! » n’en demeure pas moins un gentil film lumineux parfois surprenant, un métrage qui, pour une fois, nous permet d’apprécier le jeu d’une Alice Pol sobre et touchante dans son rôle.
Durée du film : 1h37
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 1er juin 2022 De Clovis Cornillac – Avec Clovis Cornillac, Alice Pol, Manon Lemoine, Myriam Boyer, Gilles Privat et Laurent Bateau
Porté par un casting de comédiennes remarquables (Ludivine Sagnier, Sophie Breyer- récompensée pour sa prestation au dernier Festival International du Film de Mons, Mara Taquin et Bonnie Duvauchelle), « La Ruche » nous fait pousser l’appartement d’une famille monoparentale gérée non pas par Alice, la mère, mais par ses filles aînées. C’est que, on le comprend bien vite, Alice est en total décalage avec la réalité, alternant entre phases joyeuses et dépression, discours cohérent et délires parfois dangereux. Aussi, matures et habituées à se prendre en charge, Claire, Marion et Loulou vont devoir faire face à de nouvelles décisions improbables, protéger leur mère au détriment de leur propre jeunesse, porter des responsabilités qui ne devraient pas être les leur et continuer de s’amuser et rêver, même si la peur et l’inquiétude guettent à chaque retour dans l’appartement dans lequel on se sent nous-mêmes prisonniers. Portant un amour inconditionnel à une femme dont la force destructrice pourrait faire voler leurs vies en éclats, les adolescentes vont, plus que jamais, voir leur lien indicible mis à rude épreuve. Inclusif et immersif, « La Ruche » (adapté du roman de Arthur Loustalot) est un film qui ne laisse pas indifférent, un métrage filmé au plus près de ses héroïnes aux caractères bien différents, un drame lent et contemplatif qui nous enferme dans une maladie encore méconnue ou incomprise mais qui prend une illustration intéressante et bien différente de ce que l’on a pu voir récemment sur nos écrans (« Les intranquilles » de Joachim Lafosse ou le court-métrage « Comme ça, tu sais » de Jean-Philippe Thiriart et Cédric Guénard pour ne citer qu’eux).
Durée du film : 1h21
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 1 juin 2022 De Christophe Hermans – Avec Ludivine Sagnier, Sophie Breyer, Mara Taquin, Bonnie Duvauchelle et Tom Vermeir |
Légende
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