Avis : Pour qui s’intéresse à la comédie potache made in USA, le nom de Judd Apatow doit forcément vous parler puisqu’il est aux commandes de films comme « Crazy Amy », « 40 ans mode d’emplois » ou encore « 40 ans, toujours puceau ». Mais dans le cas présent, le réalisateur injecte une palette d’émotions supplémentaires dans son nouveau film puisqu’il s’inspire de la vie de son acteur principal, Dave Davidson. Marqué par la disparition de son père, alors pompier, lors d’une intervention au World Trade Center pendant les attentats du 11 septembre 2001, Scott Carlin peine à se reconstruire. Vous l’aurez deviné, si le film se montre aussi intéressant, c’est parce qu’il mêle habilement un aspect autobiographique dans une approche qu’on imagine sans mal romancée. Le réalisateur confie d’ailleurs : « On s’est dit que l’histoire pouvait être complètement fictive, mais que les émotions, et quelques événements déterminants de la vie de Pete, se devaient d’être vrais ». D’ordinaire habitué aux comédies qui peuvent lorgner vers le drame par certains de leurs aspects, Judd Apatow veut cette fois inverser son approche en proposant un drame parsemé de notes humoristiques qui permettent de rendre le tout franchement attachant ! Même si nous n’échappons pas à quelques longueurs peut-être dispensables, nous nous disons, en bon philosophe, qu’il s’agit du temps voulu par le réalisateur pour nous dévoiler les nombreuses failles du personnage de Dave Davidson. A 24 ans, ce grand adolescent stagne à la maison à fumer avec ses copains et rêve d’ouvrir son restaurant qui permettrait aussi…de se faire tatouer. Encore déboussolé par un père parti beaucoup trop tôt, ce gentil naïf croit dur comme fer à son concept farfelu même si les cicatrices de l’âme le suivent et l’empêchent de prendre sa vie en main. Aux côtés de l’acteur et humoriste Dave Davidson, nous sommes ravis de retrouver Marisa Tomei, décidément habituée aux rôles de mère ou de tante d’un personnage principal. Quant à Maud Apatow, la fille du réalisateur, elle rejoint également le casting dans le rôle de la sœur du héros. Bill Burr, lui, est parfait dans le rôle du beau père qui essaie de s’intégrer dans cette famille endeuillée et où le fantôme du papa plane encore. Enfin, c’est toujours avec un plaisir non feint que nous retrouvons à l’écran Steve Buscemi dans un rôle qu’il a réellement exercé dans les années 90 ; celui de pompier !
► Bonus Très généreux et très qualitatifs, les bonus rendent compte de l’esprit amical qui régnait sur le plateau ! Disponibles en VOST, le commentaire audio du réalisateur Judd Apatow et de son acteur Pete Davidson garde la folie de l’ensemble ! Réalisé pendant le confinement au moyen de Skype, nous prenons plaisir à ressentir la belle relation qui unit les deux hommes ! Dans les bonus, nous trouvons aussi deux fins alternatives franchement drôles (Heureusement qu’elles apparaissent ici) ! Et comme si cela ne suffisait pas, les dix scènes inédites (d’un total d’un quart d’heure) sont également très agréables à découvrir ! Si vous aimez l’ambiance bon enfant, ne loupez pas le bêtisier vraiment comique constitué d’un défilé de répliques truculentes ! « Le gamin de Staten Island » (de près de 20 minutes) est un bonus qui nous permet de suivre l’histoire personnelle de Pete Davidson. De sa rencontre avec le réalisateur, à l’intégration de ses amis, d’anciens collègues pompiers de son père et même d’un membre de sa famille dans le film, nous nous régalons de la dimension « familiale » de l’ensemble ! Et pour prolonger votre plaisir, nous vous conseillons de regarder « Le journal de Judd Apatow »(trente minutes quand même) qui revient, jour après jour, sur les scènes du tournage et leurs nombreuses anecdotes, un bonus qui laisse bien sûr la place aux différentes collaborations où on voit les scènes entre l’acteur et ses partenaires à l’écran. Les bonus se poursuivent en étant plus courts. Ainsi, « le spectacle de l’amicale des pompiers » permet aux différents acteurs de se produire bénévolement pour la bonne cause alors que « l’hommage à Scott Davidson » permet aux proches de se livrer sur la personnalité de Scott et sur le drame qui l’a touché.
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L’apogée de ces enjeux a été immortalisé devant le monde entier en 1966 lors de la grande course française des 24h du Mans alors que trois Ford GT 40 passaient la ligne au même moment ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pendant 2h33 nous avons été collé à notre siège en affichant notre plus beau sourire ! En voiture Simone ! A 55 ans, nous ne pouvons que constater la carrière prolifique et éclectique du réalisateur de « Identity », « 3h10 pour Yuma », « Logan » ou encore « Walk The Line ». Touchant avec succès à tous les styles, James Mangold nous revient cette année avec un film de courses automobiles qui marquera assurément les esprits à l’image de l’excellent « Rush » de Ron Howard (2013) avec qui il partage de nombreux points communs. « Vous avais-je déjà parlé de mon grand-père » ? Commençant sur les chapeaux de roues, le film a l’intelligence d’ancrer son propos dans une époque formidablement bien reconstituée. Celle des années 60 où de grands noms se côtoient. Alors que Carroll Shelby dépose ses gants de pilote pour cause de déficiences cardiaques et s’atèle à son travail de préparateur, Ken Miles sévit sur les circuits où ses compétences au volant et en dehors en tant que mécanicien feront la gloire de Ford. D’ailleurs, le boss de la marque –Henry Ford II- et petit-fils d’Henry Ford a été piqué à vif par le refus d’Enzo Ferrari de s’associer à sa marque pour briller en course automobile. A l’époque, Ford était encore associé aux voitures « grand public » mais les lignes commencèrent à bouger. Lee Iacocca, cadre chez Ford, caressait depuis longtemps l’envie de proposer aux jeunes américains actifs une voiture qui ne serait pas celle de papa ; la Mustang est ainsi née ! Dans « Le Mans 66 », nous assistons aux interactions de tout ce joli monde et nous adoptons leurs points de vue et leurs visions de l’industrie automobile des années 60. James Mangold s’en donne d’ailleurs à cœur joie en nous livrant des dialogues croustillants clamés par de sacrés bons acteurs ! Alors que Matt Damon prête ses traits à Carroll Shelby, Christian Bale devient Ken Miles. Tous deux sont excellents dans leurs rôles et procurent aux spectateurs de belles émotions. Plus qu’un film de courses, « Le Mans 66 » est avant tout un film centré sur l’humain et les ambitions qui permettent de lancer (et tenir) des défis fous ! Quel plaisir d’assister à la rencontre entre Lee Iacocca (parfait Jon Bernthal) et Enzo Ferrari (Remo Girone). Ces rencontres, et d’autres présentes dans le film, ont été déterminantes pour comprendre les alliances que nous connaissons aujourd’hui. Petite leçon de conduite…et de cinéma ! Que serait un film d’époque sans les costumes, décors et voitures qui vont avec ? Dans le cas présent, le chef décorateur François Audouy a dû prendre un réel plaisir ! Il est parvenu à recréer des endroits réels comme le siège social de Ford à Dearborn dans le Michigan, les ateliers de la Shelby American Inc. à Venice Beach en Californie ou encore la réplique du bureau d’Enzo Ferrari ! Nous avons la très agréable impression de voyager dans le temps sans trop de recours au numérique ! Le réalisateur dit d’ailleurs à ce propos : "Aujourd’hui, l’action au cinéma se veut généralement spectaculaire et renforcée par des effets numériques. J’ai voulu au contraire quelque chose de profondément analogique, de réel et de brut. Je désirais montrer ce qu’il y a de séduisant dans ces bolides, la mécanique, les moteurs, le danger. Ces hommes roulaient à plus de 300 km/h coincés dans une fine coquille d’aluminium autour d’une piste. C’était un vrai miracle qu’ils aient une telle audace, un miracle qu’ils survivent dans de telles conditions. Et je voulais que les spectateurs puissent le ressentir aussi." Mais reconstituer une époque ne peut se faire sans l’aide d’un sacré directeur de la photographie dont le rôle est de nous immerger le plus fidèlement possible. James Mangold retrouve Phedon Papamichael qui avait déjà apporté son expertise sur cinq films dont « Walk The Line », « 3h10 Pour Yuma » et « Night And Day ». Ensemble, ils ont tenu à s’inspirer de grands classiques tels que le « Grand Prix » de 1966 avec Yves Montand et « Le Mans » datant de 1971 avec Steve McQueen. Autant dire d’excellentes références pour nourrir un film qui se veut plus authentique qu’un énième « Fast and Furious » par exemple. Quand « Le Mans 66 » rencontre Michel Vaillant… Pendant la projection du film, nous nous sommes demandé ce que donnerait l’adaptation sur grand écran de Michel Vaillant entre les mains de James Mangold ? Car, à y regarder de plus près, nous y retrouvons quelques points communs. Outre la rivalité entre deux hommes (Ford et Ferrari) et deux visions du secteur automobile, le film nous parle aussi d’amitié vraie (entre Shelby et Miles), mais pas que… Les courses sont filmées avec une maestria que nous avons rarement vue au cinéma (il faut remonter à "Rush"). Mais ici, le réalisateur parvient selon nous, à dépasser la vision de Ron Howard avec des scènes ultra-réalistes et belles qui fascinent le spectateur. Ainsi, la scène finale offre une reconstitution exceptionnelle de la course des 24 Heures du Mans de 1966 ! Pendant quarante minutes, c’est avec le cœur serré que nous avons accompagné Miles dans son cockpit ! La pluie nous a effrayé et nous avons ressenti le doute du pilote. C’est bien simple, nous étions tassé dans l‘habitacle pour vivre intensément la course. Le film offre la possibilité de ressentir la fatigue de son pilote mais aussi son excitation. Quant aux paysages de campagne filmés, ils ressemblent à ceux de la vallée de la Loire. On s’y croirait ! De par son ampleur, l’ancrage dans une époque chérie, les relations qui unissent des personnages qui ont marqué l’histoire du sport automobile et les émotions délivrées aux spectateurs, « Le Mans 66 » fait déjà l’objet de statut de film culte pour nous ! Alors accrochez votre ceinture car le voyage en vaut la chandelle !
Le réalisateur James Mangold enchaine avec « Mettre en scène la rivalité » (5’) et nous éclaire sur sa volonté, depuis des années, de porter sur grand écran cet épisode fameux où une écurie américaine a mis fin à la domination des européens. On mesure le talent du réalisateur et le soin qu’il a apporté à son film, tout comme son écoute sincère vis-à-vis des comédiens qui ont pu donner le meilleur d’eux-mêmes ! Avec « Le véritable Ken Miles » (12’) nous touchons sans doute à un des extras le plus intéressant tant nous en apprenons mieux que la personnalité si authentique du pilote et mécanicien anglais Ken Miles. Christian Bale a mené des recherches et à rencontré le fils du pilote afin de s’approprier au mieux ce personnage haut en couleur ! Tout comme l’excellent bonus précédent, « Le véritable Carroll Shelby » (9’) nous fait découvrir l’homme qui se cache derrière la célèbre marque. C’est aussi l’occasion de remarquer les approches diamétralement opposées choisies par Matt Damon et Christian Bale où l’un est plus méthodique lorsque le second est davantage porté sur les émotions. Eclairant ! Amoureux de belles mécaniques, « La véritable Ford GT40 » (5’) risque de vous plaire tant la mécanique et l’esthétique de ce bolide semblent intemporelles ! Dans le même ordre d’idée, « Ce qui fait une bonne voiture de cinéma » (9’) renvoie à la volonté pour toute l’équipe technique d’être crédible et de récréer un grand nombre de voitures de légende ! Le souci du détail apporte beaucoup de réalisme au film ! Authenticité et beauté étaient au centre de toutes les préoccupations ! Enfin, la séquence se termine en soulevant l’aspect technique des prises de vue. A une époque où le fond vert devient la norme, le recours aux méthodes traditionnelles semble être le meilleur moyen de transcrire au mieux la réalité ! Afin de créer un film réaliste et authentique, le réalisateur James Mangold en appelle à la spécificité de la réalité. Il fallait donc absolument poser la caméra dans des endroits éloignés les uns des autres (Le Mans, Maranello, La Floride, la Californie ou le Michigan sont à l’honneur) entre 1962 et 1966 car ils faisaient partie de l’histoire de la course automobile avec des ambiances très différentes parfaitement retranscrites à l’écran ! L’illusion est parfaite, et c’est précisément ce que nous donne à voir cette très belle « Création d’une époque » (13’) Enfin, les derniers mots sur cette belle amitié reviennent au réalisateur et aux acteurs dans l’« Epilogue : fraternité » (2’30) Genre : Biopic, drame Durée du film : 2h33 Bonus: Un grand bonus d'une heure chapitré en multiples coulisses
Un loup parmi les loups Dix ans se sont écoulés depuis « Vincere » de Marco Bellocchio. Ce film où la femme et l’enfant cachés de Benito Mussolini réclamaient un peu de reconnaissance... 14 nominations ont souligné la formidable réussite de cette entreprise tellement audacieuse. Aujourd’hui, le réalisateur nous revient avec l’histoire de Tommaso Buscetta. Si ce nom ne vous dit rien, il a pourtant joué un rôle essentiel dans la connaissance du fonctionnement de la Casa Nostra et son affaiblissement ! Avec l’aide du juge Falcone (le très habité Fausto Russo Alesi), il a livré les membres les plus influents de la pieuvre à la justice italienne. La première partie du film est assez complexe à suivre tant les noms des mafieux et leurs familles sont nombreux. Les années 70’ et 80’ voient arriver à la tête de l’organisation mafieuse un membre de la famille des corléonais, l’ultra-violent Toto Riina. Avec lui, ce sont toutes les pratiques mafieuses qui se durcissent puisque ni les femmes, ni les enfants ne sont épargnés. Dans ces effusions de sang, Tommaso Buscetta ne se retrouve plus. En 1982, il décide de s’installer avec une partie de sa famille à Rio de Janeiro, laissant ses deux fils ainés en Italie. Cet acte aura de graves répercussions qui mèneront le mafieux repenti à traduire en justice l’ensemble de l’organisation en échange de sa protection et de celle de ses proches. Confessions d’un homme dangereux Si le film est aussi haletant et fascinant à suivre, c’est en grande partie grâce au jeu époustouflant de son acteur principal Pierfrancesco Favino qui crève littéralement l’écran ! L’acteur caméléon parvient, grâce à l’aide apportée par l’équipe artistique, à ressembler fortement au personnage qu’il incarne, son talent faisant le reste. Le film, bien qu’assez long dans sa durée (2h35 tout de même), parvient à nous captiver de bout en bout grâce à un découpage en trois temps. La première partie du film nous permet de découvrir le héros, sa famille et ses motivations. Nous comprenons que bien qu’il s’agisse d’un homme de main de la mafia, il accorde une importance particulière à une ligne de conduite qu’il s’est toujours donnée à suivre : ne pas mêler les femmes et les enfants aux situations et ne pas toucher à la drogue. Autoritaire et influent, il est écouté par les grandes familles bien qu’il ne soit pas chef. Son départ pour Rio de Janeiro correspond à son envie de prendre du recul par rapport à ce milieu qu’il a toujours côtoyé. Très rythmée, cette première partie montrera un nombre assez important de fusillades rendant l’atmosphère extrêmement pesante. Nous avons bien sûr peur pour lui et pour sa famille qui est restée en Italie. Le cadrage épouse parfaitement cette considération en préférant les gros plans ainsi que les plans moyens pour suivre les différents protagonistes. Le film bascule ensuite dans un film de procès très intéressant à suivre et dans lequel la caméra se pose enfin ! Réellement captivant, tout se joue dans les détails qui amusent, étonnent et apportent une dimension réelle qui flirterait presque avec le genre documentaire. Ces scènes de mensonges dans lesquelles les mafieux disent ne pas connaitre Tommaso Buscetta sont drôles de culot ! Tout comme cet autre truand qui parle un sicilien beaucoup trop rapide malgré les demandes du juge de parler plutôt italien puisque le procès se fait à Rome ! Des flashbacks enrichissent considérablement le récit et permettent aux spectateurs de mieux cerner une situation qui n’avait jamais été vue auparavant, puisqu’il s’agit du premier super-procès lié à la mafia en Italie ! Les scènes fortes en émotions s’enchainent nous laissant dans un état de tension enthousiasmant ! Il arrivera même que les images perdurent dans notre mémoire tant elles sont belles. Enfin, la « retraite » de Tommaso Buscetta aux Etats-Unis ne sera pas de tout repos. Ultra protégé puisque sa tête est mise à prix maintenant qu’il a balancé les compagnons de son ancienne vie, il n’aura d’autre choix que de changer souvent de domiciles et donc d’Etats avec sa famille. C’est alors qu’une sourde angoisse nous gagne : et s’il se faisait tuer au coin d’une rue ou dans un restaurant très fréquenté ? Peut-on échapper à la Cosa Nostra qui dispose de tant de ramifications en dehors de l’Italie ? Le réalisateur joue avec nos angoisses de façon exemplaire, et la musique tout simplement sublime composée par Nicola Piovani est d’une justesse et d’une ampleur marquante ! C’est bien simple, elle parvient à accentuer nos appréhensions pour nous tenir un peu plus en haleine ! De même, elle accompagne le crépuscule de la vie du personnage principal qui est désormais envahi par les remords. Avec « Le Traître », le réalisateur Marco Bellocchio nous revient avec une vraie proposition de cinéma. Ce biopic porté par des comédiens exceptionnels (Pierfrancesco Favino en tête !), est d’une maitrise vertigineuse et nous a entrainé, impuissant, dans un cinéma complexe où le film de mafia côtoie le film de procès avec une facilité déconcertante. Tous les ingrédients sont réunis - de la musique, à la réalisation en passant par le jeu des acteurs- pour subjuguer le spectateur dans une histoire certes contemporaine, mais peut-être méconnue. Assurément, « Le Traître » représente un film à ne pas manquer. Sa version DVD devrait vous permettre de vous régaler! Genre : Biopic/Drame Durée du film : 2h31 Bonus: Aucun, juste la bande annonce Résumé du film : « Rocketman » est une fantaisie musicale épique sur l'incroyable histoire humaine des années marquantes d'Elton John. Le film suit le voyage fantastique de la transformation du timide pianiste prodige Reginald Dwight en la superstar internationale Elton John. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Il a signé les plus beaux succès musicaux depuis les années 1970, a créé une identité de toute pièce et ravit des millions de fans du monde entier, se transformant en bête de scène à chaque concert. Mais derrière son pseudonyme populaire, Elton John n’a jamais cessé d’être un jeune homme solitaire, mal aimé par la majorité de son entourage qui voyait en lui la star mais pas l’homme blessé. Le film de Dexter Fletcher, « Rocketman », est l’occasion de découvrir le parcours fait de strass et de paillettes, de larmes de joie et de peine de Reginald Dwight. Bienvenue dans l’univers musical du fantasque génie de la pop rock anglaise. Don't Let the Sun Go Down on Me Après « Bohemian Rhapsody », « Blaze » ou encore « Walk the line », la lignée de biopics musicaux se poursuit, offrant des shows grandioses et des films plus intimistes aux curieux ou fans de la première heure. « Rocketman » se trouve quelque part entre ces deux univers. En proposant de suivre les pas d’Elton Hercules John dans ses premiers succès et sur ses premières grandes scènes, Dexter Fletcher (réalisateur de « Eddie the eagle » et remplaçant de Bryan Singer dans la dernière ligne droite de « Bohemian Rhapsody ») innove dans le genre en proposant une comédie musicale fantastique où composition de tubes et souvenirs s’entremêlent de façon presque onirique. Autant mettre en musique les mots de son auteur paraît facile, autant sa vie quotidienne semble, elle, bien compliquée : cocaïnomane, alcoolique, addict au sexe et au shopping, Elton John a brûlé la chandelle par les deux bouts, oscillant comme une bougie dans la tempête médiatique et populaire qui détruit tout sur son passage. I want love Rejeté par son père, rarement embrassé par sa mère (Bryce Dallas Howard), le petit Réginald n’a jamais été véritablement aimé et encouragé que par sa grand-mère, sa famille ne lui donnant jamais vraiment la place qui revient à celle d’un petit enfant. Se cherchant et se construisant une identité pour fuir un peu son passé, Elton John est parvenu à devenir une icône pop adulée mais toujours esseulée. Sa rencontre bouleversante avec Little Richard et la fondation du groupe Bluesology mais surtout celle de Bernie Taupin (son parolier et ami interprété avec conviction par le génial Jamie Bell) seront très probablement les pierres d’édifice d’une longue carrière faite de tubes indémodables. Our song Ces morceaux emblématiques (qui se compilent dans une très jolie bande originale), trouvent d’ailleurs leur place dans ce biopic (très) musical, les textes de Bernie Taupin étant contextualisé et de parfaits prétextes à quelques révélations touchantes ou émouvantes. C’est que « Rocketman » est une vraie comédie musicale, où chants, danses et musiques s’invitent très régulièrement dans un biopic fantastique pour le moins original. Sans repère chronologique certain, la ligne temporelle se définit au travers des morceaux choisis pour illustrer chaque étape de sa vie. S’il s’adresse à un public cible certain, le film de Dexter Fletcher vaut le détour dans nos salles pour la prestation bluffante de Taron Edgerton, showman incontesté. Revenant à un rôle plus dense qui lui sied à merveille (Dexter Fletcher l’avait déjà mis en scène de façon incroyable dans le très beau « Eddie the eagle »), l’acteur britannique de 29 ans (!) ne recule devant rien pour rendre son Elton John terriblement vivant. Et pourtant, au vu des premières images, on pouvait s’interroger sur ce choix, lui qui ne ressemble pas tant que cela à son modèle. Qu’importe, la performance est remarquable notamment grâce à une prestation vocale admirable ! Aidé par Elton John himself pour entrer dans son rôle, le comédien lui rend un incroyable hommage pudique et on ne peut plus appréciable. On est aimé par « Our song », entrainé par « Don’t breaking my heart » et, la gorge nouée, nous comprenons combien les textes et les rythmes de ses succès lui collent aussi bien à la peau. I'm Still Standing Et au-delà du casting investi et remarquable, on se doit de souligner l’incroyable réalisation, la minutie des décors et cet énorme souci du détail. Les costumes de scène d’Elton, l’enchaînement de ses souvenirs et les confidences du chanteur fragilisé apportent une pointe de nostalgie dans un arc en ciel coloré dans un récit biographique de deux heures où le temps se suspend le temps d’un instant. Rebondissant continuellement « Rocketman » est à l’image de son interprète qui, alcoolisé, drogué ou en plein spleen, a toujours su monter sur scène… du moins jusqu’au jour où Elton plaque tout, préférant reprendre sa vie en main plutôt que de continuer à se perdre en chemin… Instructif, touchant et dynamique, « Rocketman » est à voir pour toutes ses belles qualités qui occultent bien vite le manque de ressemblance entre Taron Edgerton et son modèle. Un Taron qui nous donne envie de nous procurer la bande originale du film (c’est à présent chose faite !) et de revivre, de façon musicale et fantastique, le parcours d’un homme qui n’a « su se faire aimer convenablement » que par le tard par David Furnish (producteur du film) ou par ses fans… Un film sans concession, qui n’occulte rien de la vie houleuse de son héros et qui assume totalement son style musical omniprésent. ► Les bonus On se doutait que le Blu-Ray de « Rocketman » ferait la part belle à son aspect musical mais il faut le reconnaître, Paramount Pictures a fait fort, très fort, avec ses deux grosses heures trente de bonus. Des coulisses du tournage à son juke-box où sont repris les grands titres du film, nombreuses sont les incursions dans l’univers fantasque et fantastique de cette comédie musical pas comme les autres…
Cette sélection de scènes nous permettent d’aller de la découverte de la passion du Rock and Roll de Reggie à son hospitalisation, en passant par son installation chez Arabella ou sa découverte du SIDA dans les médias et sa peur de la maladie… de jolis cadeaux que l’on déballe avec plaisir. Mais place aux coulisses ! Dans « Ça va secouer, version créative », nous abordons la genèse d’un projet qui aura mis douze ans pour se concrétiser. C’est lors de sa tournée à Las Vegas il y a plus de dix ans que Elton John, a eu l’idée de faire un film sur sa vie, un biopic en toute transparence, ne négligeant ni les traits de son caractère ni les moments difficiles qu’il a dû traverser. Avec David, ils ont mis de nombreuses années à écrire cette comédie musicale fantastique, projet livré au producteur Matthew Vaugh et ensuite à Dexter Fletcher. Du choix de Taron Egerton (formidable chanteur qui, par le plus grand des hasards, avait choisi « Your song » pour une audition au conservatoire et qui maîtrisait déjà le chant) à l’exploitation des étapes de la vie d’Elton, du succès au revers douloureux de la médaille, on comprend combien il était important d’aborder cette vie sous toute ses coutures, sans raccourci et avec authenticité pour livrer une version fantasmée de cette envergure. Ce pari risqué n’aurait pas pu être le résultat qu’on lui connait si Taron Egerton ne s’était pas à ce point investi dans cette aventure. « Devenir Elton John : la transformation de Taron » nous permet de le mesurer. L’émotion et la surprise d’Elton John lorsqu’il découvre le premier montage du film parle par lui-même : Taron Egerton est le parfait reflet de lui-même. A travers ses confidences, on cerne combien l’excitation était croissante pour le comédien de jouer Elton, un acteur-chanteur terrifié à l’idée de porter un si grand enjeu : jouer quelqu’un de célèbre et adulé. Les mots de Dexter Fletcher, impressionné par son chant, sa palette de jeu, son apprentissage du piano, durant 2 à 3 heures par jour, son choix de raser une partie de ses cheveux, d’habiter vraiment le personnage et de se laisser exulter par les costumes qui lui sont proposés montrent combien l’acteur était totalement impliqué dans ce rôle d’envergure qui lui sied si bien. « Plus grand que la vie : décors et costumes » met à l’honneur la vision propre de Dexter Fletcher et de son équipe sur l’idée proposée par Elton John et Matthew Vaugh. Partageant son cadre, son univers, les chefs décorateurs, costumes ou maquillage ont tous repoussé les frontières des époques, les possibilités et ont fait appel à l’expertise d’Elton John pour que le travail soit le plus réaliste possible. La palette de couleurs utilisées pour faire vivre les années 50 à 80 jusque dans les moindres détails, le travail colossal de préparation et l’identité visuelle de ce biopic musical pas comme les autres ne nous donne qu’une envie : celle de tirer notre chapeau. Et puisqu’il s’agit ici d’une comédie musicale, deux bonus de choix mettent en avant le travail fait autour de cette thématique. « A fond : mettre en scène les séquences musicales », présente plutôt l’inspiration issue d’autres comédies musicales et la mise en images des textes déjà très cinématographiques de Bernie Taupin. On se réjouit de voir comment toutes ces scènes ont été pensées, interprétées et on prend plaisir à ressentir la vie et l’énergie qui s’en dégagent. L’implication d’Elton John, les propositions de Dexter, le travail des équipes entières et celui de Richard Madden qui ne savait ni chanter ni danser avant le tournage, l’enregistrement de la musique de « fond » et le besoin que tout s’articule autour d’une vision onirique viennent agrémenter une dizaine de minutes plaisantes et instructives sur le travail musical fait autour du film. Il en va de même pour « Musique réimaginée : les séances en studio » qui axe sont propos sur le travail de Giles Martin, le détachement et la confiance d’Elton John dans celui Taron Egerton que l’on suit dans ses enregistrements de chansons. Son professionnalisme, ses interprétations bluffantes démontrent tout le talent de l’acteur. A l’instar des costumes ou des décors, les chansons participent à la vision du film de Dexter et on comprend d’ailleurs mieux son besoin de réinventer les titres d’Elton John tout en gardant son esprit. Enfin, pour les amateurs de la bande originale du film, deux bonus incontournables : « Le guide des paroles de Rocketman : chanter en chœur certaines chansons » où treize titres sont proposés et « Le juke-box de Rocketman : écouter directement la musique » qui permet de se délecter des 23 musiques du film avec images à l’appui. Bref, une heure et demi de douceurs musicales signées Martin Giles. Genre : Biopic/Comédie musicale Durée du film : 2h01 Durée des bonus: plus de 2h30 dont 1h30 de morceaux musicaux Résumé du film : Damien Chazelle et Ryan Gosling se réunissent de nouveau pour la fascinante histoire de la première mission humaine sur la Lune, centrée sur Neil Armstrong et la décennie qui a précédé le vol historique de l’Apollo 11. Un récit viscéral et intime du point de vue d’Armstrong, basé sur le livre de James R. Hansen, le film explore les triomphes et le coût – pour Armstrong, sa famille, ses collègues et la nation elle-même – d’une des missions les plus dangereuses de l’histoire. Avis : Ah ! Les films sur la conquête spatiale… Ce sont toujours de belles occasions pour prendre un peu de hauteur et de rêver, la tête dans les étoiles ! « First Man » de Damien Chazelle nous permet de le faire avec beaucoup de pudeur et de réalisme car, au-delà de la conquête spatiale, c’est la vie d’un homme (presque) ordinaire qui nous est présentée. Sublimée par une version 4K où les fonds noirs et le vide intersidéral crèvent nos (petits) écrans, l’intrigue nous emmène dans la vie d’un Neil Armstrong bien courageux, autant dans ses missions spatiales que dans son quotidien. Dans le rôle de Neil Armstrong, nous retrouvons Ryan Gosling qui parvient sans mal à nous faire croire en cet astronaute qui a marqué l’histoire de la conquête spatiale. Sa solide performance vient de sa capacité à mêler émotion et justesse. Dans ses regards et ses silences, c’est une part intime du cosmonaute qui nous est donnée à voir. Car le long-métrage laisse bien évidemment une part importante aux missions Gemini et Apollo mais il nous éclaire également sur l’homme qu’était Armstrong et nous fait entrer dans sa vie intime, nous permettant de mesurer l’ampleur de son ambition, de ses fêlures, de ses victoires et de ses défaites. Dans son film, Damien Chazelle réussit à créer un climat réaliste qui flirte avec l’aspect documentaire mais aussi à développer la vie de famille forcément perturbée par cette course spatiale haletante ! Dans le rôle de son épouse, Claire Foy tient tête à son « mari » à l’écran et existe sans entrer dans l’ombre de ce dernier. Mais que serait une équipe sans d’autres têtes brûlées ? Nous avons apprécié revoir Jason Clarke dans le rôle de l’astronaute Ed White, ami fidèle de Neil Armstrong. Quant à la forte tête que représentait Buzz Aldrin- le deuxième homme sur la lune, Corey Stoll (« The Strain », « House of Cards ») lui prête formidablement ses traits ! Voilà un très beau casting en somme. Le plaisir procuré par « First Man », passe assurément par sa plastique avec une belle reconstitution des Etats-Unis des années 50. Le réalisateur soigne ici la photographie de son film et nous saluons le soin apporté à la reconstitution. De la maison de famille des Armstrong aux cockpits spatiaux, nous prenons plaisir à voyager dans ce temps pas si lointain où l’American Way of Life dictait la vie en société. De plus, le réalisateur américain a su retransmettre les idées de l’époque quant aux coûts exorbitants de cette aventure spatiale pour le contribuable. Narré chronologiquement, le spectateur prend toute la mesure de ce prodigieux exploit technologique qui n’a d’autre condition de réussite que le sang froid et le courage de jeunes pilotes risquant leur vie pour atteindre la lune. Mais pour arriver à décrocher les étoiles, des vies ont été perdues et des larmes ont coulé. C’était le prix à payer pour ce formidable exploit. A ce titre, les dernières images de la lune sont époustouflantes de beauté et gageons que celles-ci resteront gravées dans vos mémoires. Alors, accrochez vos ceintures, direction Cap Canaveral ! ► Les bonus Après deux scènes coupées, dont l’angoissante scène de l’incendie nocturne de la maison familiale, la peur de perdre ses enfants et le désarroi de voir le cocon de la famille Armstrong s’envoler en fumée (et très court « le lancement d’Apollo 8 »), place aux huit courts bonus. Complémentaires, les petits chapitres s’enchaînent les uns après les autres, approfondissant les coulisses et les raisons qui ont poussé les producteurs, le réalisateur et les acteurs de donner une authenticité à un récit de vie finalement peu connu.
S’il est étonnant qu’aucun film n’ait conté jusqu’ici l’histoire du héros de l’espace, cette page blanche a permis à l’équipe du film tout entière de mettre en lumière un homme humble, ses vols très risqués et la folie de faire marcher les hommes sur la lune. Plus informatif, « Un petit pas pour l’homme… », lui, nous permet de rencontrer les enfants de Neil Armstrong et de découvrir combien leur père était avant tout un homme ordinaire. Images d’archives, discours authentiques viennent agrémenter ces 4 minutes instructives sur la réalité historique et le caractère du célèbre astronaute. Les trois bonus suivants (« La mission tourne mal », « Comme si vous y étiez » et « Récréer l’alunissage ») font eux la part belle aux idées stylistiques qui rendent réaliste un film basé sur des faits biographiques et historiques. De l’entraînement sur le véhicule d’alunissage au premier pas sur la lune réalisés dans une carrière prêtée pour le besoin du film en passant par les cascades impressionnantes de Ryan Gosling ou la préparation des différents tournages, nous prenons le pouls au plus près et nous rendons compte du travail colossal qui a été fourni pour que la reconstitution soit totale et que la correspondance soit parfaite avec les images d’époque. Enfin, « Le tournage à la NASA » et « L’entrainement d’astronaute » feront rêver tous ceux qui se sont un jour imaginés fouler le sol lunaire. Aidée par la NASA et l’Air Force, l’équipe du film a pu tourner sur les lieux historiques, filmé les vrais engins utilisés à l’époque, approché des anciens astronautes et le dernier pilote vivant de X15 pour se documenter et permettre aux comédiens de vivre les choses comme s’ils y étaient. Les trois jours passés au Space Camp ont d’ailleurs été décisifs, tant pour la complicité du casting que pour l’apprentissage des gestes. Les tests et la découverte du travail de la NASA , les entrainements à la marche sur la lune et aux sensations d’apesanteur ont permis aux comédiens d’entrer dans la peau de ces scientifiques et astronautes qui ont fait rêver tous ceux qui sont restés les pieds sur Terre. Enfin, pour compléter l’expérience et découvrir chaque étape du tournage, les habituels commentaires audio Damien Chazelle, le réalisateur, Josh Singer le scénariste et Tom Cross le monteur viendront s’adresser aux spectateurs avides d’explications. Durée du film : 2h21 Genre : Drame biographique Bonus : Une grosse demi-heure de bonus en plus des commentaires audio traditionnels. Résumé du film: Homme politique brillant et plein d’esprit, Winston Churchill est un des piliers du Parlement du Royaume-Uni, mais à 65 ans déjà, il est un candidat improbable au poste de Premier Ministre. Il y est cependant nommé d’urgence le 10 mai 1940, après la démission de Neville Chamberlain, et dans un contexte européen dramatique marqué par les défaites successives des Alliés face aux troupes nazies et par l’armée britannique dans l’incapacité d’être évacuée de Dunkerque. Alors que plane la menace d’une invasion du Royaume- Uni par Hitler et que 200 000 soldats britanniques sont piégés à Dunkerque, Churchill découvre que son propre parti complote contre lui et que même son roi, George VI, se montre fort sceptique quant à son aptitude à assurer la lourde tâche qui lui incombe. Churchill doit prendre une décision fatidique : négocier un traité de paix avec l’Allemagne nazie et épargner à ce terrible prix le peuple britannique ou mobiliser le pays et se battre envers et contre tout. Note du film : 8/10 (par François) Avis: Après le très réussi “Dunkerque” de Christopher Nolan, “Les heures sombres” du Britannique Joe Wright se veut résolument complémentaire puisqu'il met en lumière Winston Churchill. Celui-là même qui a tenu tête aux dignitaires et aux hauts gradés pour sortir les soldats anglais de la plage française. Le vieux lion, qui nous apparaît fatigué au début du film, reprendra très vite du poil de la bête pour notre plus grand plaisir, et ce, sous le poids de ses responsabilités ! Gary Oldman, primé a de nombreuses reprises pour son rôle de Churchill, nous livre une performance ahurissante! Grimé (3 heures de maquillage étaient nécessaire pour créer le personnage), il cristallisera l’écran à chacune de ses apparitions. Cela tombe bien car il est de presque tous les plans ! Jamais nous ne voyons l’immense acteur mais bien un vieux monsieur grincheux qui retrouvera toute son autorité à mesure qu’il accomplit sa tâche! Prodigieux ! Aux côtés de tout grand homme se trouve une femme et ce n'est pas ce biopic qui inversera la tendance. Le film montrera bien sûr l'homme, mais aussi ses doutes, ses tourments, mais aussi, son addiction pour l'alcool désormais de notoriété publique. En cela le film n’est pas trop lisse puisqu’il égratigne son héros et ce n’est que tant mieux ! La réalisation de fort belle facture est très classique voire académique dans sa forme même si les mouvements de caméra rendront le tout parfaitement dynamique. Un bon point tant le film est verbal. Des moments de stress, de tension et de réflexion aliment le film. Au fil des heures, on prend conscience que la vie de millions d’hommes ne dépend que de la décision d’un seul. Les enjeux sont énormes, leur présentation réussie : les coulisses du pouvoir s’offrent aux spectateurs avec une certaine accessibilité à tel point qu’on ne voit pas le temps passer. Avec « Les heures sombres », Joe Wright nous livre un biopic de grande qualité. A la fois dynamique dans sa réalisation et classique dans son approche, il entrainera le spectateur au cœur des opérations du vieux lion en lui permettant d’être le témoin privilégié des décisions critiquées à l’époque par une large frange des parlementaires, mais qui sauveront l’Europe d’un naufrage certain ! Instructif, parfaitement joué et réalisé, il donc fascinant ! ► Bonus : « Dans les heures sombres » : Extrêmement classique et assez court, cette partie voit les interventions de l’acteur principal Gary Oldman et du réalisateur Joe Wright. Ensemble, ils reviennent sur cette page de notre histoire. Les personnages et les lieux sont décrits de telle manière que l’on comprenne bien la portée de ce qui s’est joué. De plus, filmer ce pan de notre passé a demandé beaucoup de rigueur historique et cela se traduit dans les décors, les discours et les accessoires utilisés.
Il lui a fallu dépasser l’icône que représentait le « vieux lion ». Pour ce faire, Gary Oldman a bien sûr dû fumer le cigare, mais aussi porter une montre à gousset, les lunettes, et bien sûr les chapeaux. Mais le travail le plus incroyable était de prendre la voix et la posture de Winston Churchill à tel point qu’on oublie vite le comédien. A cela, nous ajoutons bien sûr les traditionnels commentaires du réalisateur que certains se réjouiront de découvrir dans une relecture du film. Durée du film : 2h06 Genre : Biopic, film historique Titre original : Darkest hour Durée des bonus : 13 minutes Résumé du film : L’extraordinaire histoire vraie d’une amitié inattendue, à la fin du règne marquant de la Reine Victoria. Quand Abdul Karim, un jeune employé, voyage d’Inde pour participer au jubilé de la reine Victoria, il est surpris de se voir accorder les faveurs de la Reine en personne. Alors que la reine s’interroge sur les contraintes inhérentes à son long règne, les deux personnages vont former une improbable alliance, faisant preuve d’une grande loyauté mutuelle que la famille de la Reine ainsi que son entourage proche vont tout faire pour détruire. A mesure que l’amitié s’approfondit, la Reine retrouve sa joie et son humanité et réalise à travers un regard neuf que le monde est en profonde mutation. Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Véritable petit bijou lumineux, « Confident Royal » est un tout grand film qui touchera un large public. Dans son dernier film, Stephen Frears nous présente l’histoire d’amour/amitié entre Abdul, un jeune homme venu tout droit de l’Empire des Indes et la Reine Victoria d’Angleterre. Inspirée de faits réels, cette rencontre improbable est mise en scène avec une grande humanité et une complicité qui crèvent à l’écran et touchent ses spectateurs en plein cœur. Accueilli à bras ouverts lors de sa sortie au cinéma, le film de Frears marque autant par son fond que par sa forme. Ode à la tolérance et à l’accueil (et la compréhension) de l’autre, aussi différent soit-il, le film met aussi en avant les méfiances qu’ont eu les proches de la Reine (à commencer par son fils, Bertie, le futur roi Edouard VII) vis-à-vis de cet Indien sorti de nulle part et omniprésent à la Cour. Qui est cet Abdul ? Quelles sont ses origines ? Que cherche-t-il auprès de la Reine ? Pourquoi celle-ci fait de cet étranger un repère indispensable à sa vie ? Ces questions trouveront très vite une réponse auprès des spectateurs, témoins privilégiés de la complicité et l’amitié qui se met en place entre les deux protagonistes. Des cours donnés par l’Indien aux changements mis en place par la Reine Victoria, les cadeaux de l’un envers l’autre n’a de limite que la jalousie des membres imminents de la Cour d’Angleterre envers le nouveau Munshi. Emportés dès les premières minutes dans la fin du XIXème siècle, nous voyageons depuis notre fauteuil entre Agra, village indien aux portes du célèbre Taj Mahal, et les plus beaux châteaux appartenant à la royauté britannique. Les reconstitutions d’époque sont sublimes, les costumes admirables à tel point que nous regrettons de visionner ce film d’une grande beauté, habillés de notre pyjama et nos chaussons à pompons. La puissance d’interprétation des deux comédiens principaux est également un des points forts du film. Qui mieux que Judi Dench aurait pu endosser ce rôle charismatique ? L’octogénaire nous ébloui et nous touche dans le rôle de cette reine esseulée, heureuse de trouver un complice, un ami, un confident au milieu d’un isolement protocolaire pesant. Ce confident, c’est Ali Fazal (que l’on aurait aperçu dans « Fast and Furious 7 ») qui lui donne vie. Son regard ténébreux, ses sourires canailles, son élégance et son enthousiasme font briller son personnage de mille feux. On le ressent, l’amitié d’Abdul et Victoria est d’une grande intensité, sans doute parce que celle entre Ali et Judi Dench est aussi forte que celle qu’ils sont censés jouer. Pour le jeu de ses acteurs, l’histoire incroyable que nous conte Stephen Frears et par l’élégance et la bienveillance qui animent les presque deux heures de film, « Confident Royal » est un immanquable à découvrir de toute urgence ! ► Les bonus
La parole est laissée à tous ceux qui ont travaillé sur le film et sur cet incroyable récit, du réalisateur au scénariste, en passant par les comédiens et les producteurs du film. Dans « Le style de Confident Royal », on découvre comment l’équipe du film a évolué dans les vrais décors des châteaux royaux, combien le travail fait par Consolata Boyle sur les costumes est d’une importance capitale et comment Lee Hall, scénariste, a articulé son écriture en quatre parties se déroulant dans quatre lieux distincts. Un peu courts, les deux bonus auraient gagné à être plus développés. Durée du film : 1h51 Genre : Biopic Résumé du film : L'histoire vraie de Barry Seal, ancien pilote de la TWA, devenu trafiquant de drogue, puis recruté par la Drug Enforcement Administration (DEA) afin de lui fournir des renseignements sur le cartel de Medellín …avec un certain Pablo Escobar. Note du film : 7,5/10 (par François) Avis : ► Le film. Nous l’évoquions lors de sa sortie dans nos salles en septembre dernier, l’histoire de Barry Seal s'inspire de faits réels et s’est fait connaître aux Etats-Unis dans les années 80. Et il fallait un sacré réalisateur pour mettre en scène l’histoire de cet anti-héros sans nous jeter de la poudre aux yeux ! Bingo, Doug Liman se met aux commandes pour notre plus grand plaisir ! C’est que le réalisateur, habitué aux films d’action et d’espionnage percutants n’est pas un novice en la matière: « La mémoire dans la peau », « Mr. & Mrs. Smith », « Edge of Tomorrow » et bientôt l‘adaptation de « Tom Clancy’s Splinter Cell », sont quelques exemples de la maîtrise du cinéaste dans ce genre. En ces temps de manque flagrant d’originalité, de suites en tous genres, remakes et autres prequels, il est bon de découvrir des personnalités originales. Assurément, Barry Seal en fait partie ! Pourtant, entre les séries « Narcos », « El Chapo » ou des films comme « Infiltrator » ou encore « War Dogs », on a le sentiment d’avoir fait le tour des cartels de drogues. Oui, mais… le plaisir de retrouver Tom Cruise dans un rôle à contre-emplois est immense. Son charme, son sourire et son habileté à manier les scènes d’avion comme personne suffisent à faire de « Barry Seal », un incontournable de sa filmographie. Outre la restitution réjouissante des Etats-Unis des 80’s, les acteurs volent haut ! Même l’acteur de « El Chapo », Mauricio Mejía, qui reprend son rôle de Pablo Escobar. Quant à la réalisation, celle-ci ne révèle aucune faille. Parfois nerveuse, dans les scènes aériennes, elle ne laissera jamais le spectateur dans le flou artistique. Structurée en différents chapitres, l’histoire présente le parcours de Barry Seal, de ses premiers pas de trafiquants à sa chute. On le comprend très vite, cet homme a toujours saisir sa chance et prendre les opportunités d’où qu’elles viennent, de la CIA aux petits cartels sud-américains. Tous les feux passent donc au vert pour ce film d’action/infiltration sympathique. Alors certes, il ne révolutionnera pas un genre qui tend de plus en plus à envahir nos écrans, mais il le fait bien et sans (trop) de manichéisme. ► Les bonus. Comme souvent, la version Blu-Ray d’un film a un double intérêt. La qualité de son image bien sûr mais aussi ses bonus, ces petits plus qui permettent de continuer l’aventure cinématographique sous différents angles. Ici, ce sont sept petites friandises que l’on prend plaisir à déballer, même si, avouons-le, nous restons quelque peu sur notre faim. A peine prenons-nous goût à découvrir les coulisses du tournage que le sujet s’arrête. Peut-être sommes-nous trop gourmands ? Toujours est-il qu’en matière de bonus, voici ce qu’on peut se mettre sous la dent : Les scènes coupées. Si certaines sont franchement dispensables (logiques donc qu’elles étaient coupées au montage final), d’autres auraient bien mérité leur place dans l’intrigue principale. On pense à la « mise en enchère d’un avion de luxe » ou « la guerre des téléphones » savamment orchestrée par Barry Seal. Le chapitre consacré aux « conteurs d’histoires américains » évoque le travail du scénariste Gary Spinelli, fan du film « Les affranchis ». En 2013, Spinelli s’intéresse à l’histoire de Mena, petite ville de l’Arkansas, où le nom de Barry Seal est souvent cité. Fasciné par le personnage, il soumet l’idée à Doug Liman et ses producteurs qui s’emballent pour le sujet : « American Made » est né. Très intéressé par l’histoire de cet anti-héros, Tom Cruise arrive dans le projet. Démarre alors le tournage dans une petite ville située au Nord d’Atlanta, où l’équipe du film plantera ses caméras.
Les talents sont nombreux dans « Barry Seal » : Sarah Wright et Domhnall Gleeson en sont deux beaux exemples. Dans le bonus « Dans les ailes », producteurs, réalisateur et acteurs évoquent le casting d’exception. On l’apprend dans « Tourner Barry Seal », condenser six ans de la vie de cet américain hors norme en deux heures de film a été un défi artistique pour Doug Liman : les décors, les tenues reflètent le changement de niveau de vie de la famille Seal. Mais un autre défi de taille attend l’équipe du film : tourner dans la jungle colombienne et permettre à Tom Cruise de faire lui-même toutes les cascades du film. « Voler plus haut » est d’ailleurs consacré à cet aspect du tournage. Que serait une bonne série de bonus sans le plus attendu de tous ? Celui consacré au « vrai Barry Seal ». Durant cinq (trop) courtes minutes, Aaron, le fils de Barry témoigne sur le papa exceptionnel qu’il a côtoyé durant 9 ans. Des photos et des images d’époque accompagnent le récit que l’on aurait bien voulu voir prolongé afin d’en savoir un peu plus sur celui qui représentait sans aucun doute la quintessence de l’histoire américaine, dixit Doug Liman. Durée du film : 1h55 Genre : Biopic Titre original : « American made » Bonus : environ 30 minutes de bonus, découpées en sept chapitres. Résumé du film : Au cours des années 1950', l'écurie Scuderia Ferrari vit ses premières courses dans le Championnat du Monde de Formule 1. Les voitures et les pilotes sont poussés jusqu'à leurs limites pour s'imposer dans le championnat. C'est dans ce contexte extrêmement compétitif que le sport automobile va vivre sa décennie la plus tragique, avec un nombre record d'accidents. Au centre de tout cela, une figure légendaire, Enzo Ferrari, fondateur de l'écurie Italienne, véritable patriarche pour ses pilotes, et pour qui la vitesse était une obsession. « Ferrari: course vers l’immortalité » nous raconte les triomphes et les tragédies de l'écurie Ferrari et de ses pilotes qui étaient prêts à mourir pour une belle victoire. Note du film : 9/10 (par François) Avis : Au volant de ce biopic audacieux, nous trouvons Daryl Goodrich. Déjà responsable de documentaires, le bonhomme sait y faire ! Voici brièvement les forces de cette œuvre passionnante destinée bien sûr à tous les amateurs du blason jaune au motif du cheval cabré mais aussi plus généralement à tous les aficionados de belles mécaniques ! La très belle introduction est en réalité constituée d’éléments propres au monde de la course automobile avec cette pluie qui vient s’écraser sur le pare-brise et cette voix « off » qui nous révèle les états d’âme d’un pilote participant aux premiers championnats du monde. Nous comprenons alors les angoisses de ceux qui ont perdu un ami et qui se demandent s’ils doivent reprendre le volant ou raccrocher définitivement. Puis, avec cette force mentale qui les animent, l’envie de braver le danger, de conjurer le sort et de ne pas succomber à la panique, - (car alors, cela reviendrait à mourir symboliquement) - ils décident de continuer. Tout donner sur les pistes des quatre coins du monde pour poursuivre leur rêve…identique pour chaque pilote : devenir le prochain champion du monde de formule 1. Poignant ! “La vie n’a aucun intérêt pour moi en dehors de la course automobile” - Enzo Ferrari Durant 1h27, les somptueuses et très rares images d’archive se succèdent pour nous relater les débuts de la célèbre écurie de Maranello.
A la lumière de la voix off d’Enzo Ferrari, et de quelques pilotes, il nous apparait comme étant à ses heures un manipulateur (ou un dictateur pour celui qu’il n’apprécie pas) se préoccupant parfois davantage de la voiture que de l’état du pilote ! Seule pour lui comptait la course et les performances de ses pilotes sur la piste. Eclairant ! Côté spectacle, nous sommes comblés puisque nous voyons et entendons ces trompes-la-mort de légendes qu’étaient Eugenio Castellotti, Alfonso de Portago, Juan Manuel Fangio, Mike Hawthorn ou encore Peter Collins ! Ces pionniers qui ont dompté ces bêtes mécaniques d’antan et qui ont cousu les lettres de noblesse à ce sport si spectaculaire. Chacun d’eux risquait véritablement sa vie à tous les instants. Bien sûr, nous sommes dans les années 50’ et la sécurité des voitures était très loin d’être celle que nous connaissons aujourd’hui. Aussi, les principales tragédies nous sont données à voir et l’on se rend compte qu’une course représentait véritablement un danger pour les pilotes bien sûr, mais aussi pour les spectateurs qui étaient présents sur le circuit ! Alternant prises de vues anciennes et récentes ajoutées pour dynamiser l’ensemble, le documentaire « Ferrari course vers l’immortalité » est un vrai régal pour les yeux et les oreilles (les témoignages sont d’une richesse inouïe !) Les visages, les moments de joie à la vue du drapeau à damier et surtout à l’issue du franchissement de la ligne d’arrivée sont mémorables ! Tout comme hélas les trop nombreux drames nous privant de ces grands champions. Vous l’aurez compris à la lecture de ces quelques lignes, « Ferrari course vers l’immortalité » est un indispensable pour tous les amateurs de belles mécaniques, ou plus largement pour tous les curieux que l’histoire automobile intéresse un tant soit peu. Que faites-vous encore là ? Foncez découvrir ce petit bijou ! Durée du film : 1h27 Genre : Biopic/documentaire Note du film : 6/10 (par Véronique) Résumé du film : Ce téléfilm dramatique de HBO Films met en vedette Robert De Niro, dans le rôle de Bernie Madoff, et Michelle Pfeiffer, dans celui de sa femme Ruth. Il décortique les événements du mois de décembre 2008 qui ont mené à la perte du financier de Wall Street qui a soutiré plus de 65 millions de dollars à des investisseurs grâce à l’escroquerie la plus célèbre de l’histoire des États-Unis. Réalisé par Barry Levinson, « The Wizard of Lies » nous présente de manière incisive les audacieuses tromperies de Madoff qui ont débouché sur sa diffamation et ont propulsé sa femme et ses deux fils sous la lumières des projecteurs – au prix de dramatiques conséquences. Avis : L’arrestation de Bernie Madoff remonte à près de 10 ans. Au mois de décembre 2008, l’Etat américain découvre une immense supercherie financière qui précipitera son économie dans une chute libre pour le moins désastreuse. Dans « The Wizard of lies », Barry Levinson ne nous raconte pas comment Madoff s’est construit son empire financier. Il nous conte la descende aux enfers de ce magnat de la finance qui a su berner tout le monde : des riches créanciers mais aussi ses amis et ses proches. Diffusé sur HBO, le téléfilm de Barry Levinson (« Bandits », « Sphère », « Good morning England » ou encore « Sleepers ») s’appuie sur le roman de Diana Henriques, journaliste et confidente de Bernie Madoff depuis son entrée en prison. De flash-back en témoignages d’enquête et révélations, l’histoire des dernières belles heures de l’empire Madoff se profile peu à peu. En décembre 2008, le FBI ouvre une enquête de grande ampleur sur les détournements de fonds réalisés par Bernie Madoff depuis de nombreuses années. Basée sur le principe de la pyramide de Ponzi, sa combine économique lui a permis de s’enrichir et de mettre sa famille à l’abri de tous besoins…jusqu’à ce qu’une pierre s’écroule de l’édifice et fasse s’effondrer cette pyramide lucrative. Mais ce n’est pas la construction de son empire, son ascension jusqu’aux plus hauts postes du CAC 40 que nous montre « The Wizard of lies ». Ce sont les dommages collatéraux de la découverte de cette supercherie et la destruction de la famille Madoff qui est au centre du récit. Au diable le jargon boursier et les leçons d’économie, le film n’a qu’une prétention : présenter un instantané de vie(s). Plus que l’histoire de Bernie Madoff, c’est l’affiche du film qui nous a convaincu de nous pencher sur le sujet. Robert De Niro et Michelle Pfeiffer en duo ? Voilà un bel argument ! Si nous avions été quelque peu déçus par « La malavita » de Besson avec le même duo d’acteurs on ne rechigne pas devant un drame biographique mettant en scène ces comédiens d’envergure. Et qu’il est bon de revoir De Niro dans ce genre de rôle ! Lui qui s’était habitué à arpenter les sentiers de la comédie revient à ses premières amours et revêt le costume d’un homme de pouvoir qu’il manie avec dextérité. A la fois attachant et parfaitement odieux, Bernie Madoff prend vie sous nos yeux et sous les traits d’un De Niro performant. A ses côtés, la presque méconnaissable Michelle Pfeiffer, interprète une Ruth Madoff anéantie par l’inculpation de son mari de façon très efficace Le procès, les charges médiatiques, les agressions constantes, le désespoir des investisseurs, la désolidarisation de certains collaborateurs et l’éloignement des fils Madoff sont autant de micro événements qui viennent peu à peu se greffer sur une histoire manquant quelque peu de consistance. Si le casting est irréprochable, le scénario lui, paraît parfois fouillis, à l’image des bureaux du 17ème étage de l’entreprise financière. Madoff assume, n’éprouve aucun remord et accepte sa peine de 1800 mois de prison (150 ans !). Mais avec ce scandale, c’est sa famille entière qui sera anéantie, laissant les uns seuls, les autres en proie à leurs angoisses… jusqu’à l’inévitable. Long et parfois superficiel, « The wizard of lies » est un prétexte à redécouvrir le tapage médiatique et juridique fait à l’encontre de Bernie Madoff et à se plonger dans son histoire incroyable. Mais si le film de Barry Levinson offre peu de réponses à nos questions, il nous permet cependant de retrouver un casting brillant. Notre curiosité passée, nous rangerons cette histoire dans la rubrique des films dispensables mais qu’on prend malgré tout plaisir à voir. Durée du film : 2h08 Genre : Biopic / Drame Bonus : Interviews de Michelle Pfeiffer, Robert de Niro, Barry Levinson et l’auteur Diana B.Henriques |
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