Voulant aller au bout de sa vision (définitivement ?), le réalisateur clôture la saga Halloween avec un épisode qui risque, lui aussi, de diviser… Reprenant l’intrigue laissée précédemment, mais se déroulant quatre ans après les derniers événements, la vie semble reprendre un rythme plus serein pour Laurie Strode (la mamie guerrière Jamie Lee Curtis). Mais alors qu’un nouveau drame s’abat sur la ville, les fantômes du passé ressurgissent soudain. Après une belle introduction mettant en scène un nouveau personnage joué par l’acteur Rohan Campbell, le film s’ouvre sur une introduction très intéressante qui s’éloigne quelque peu de ce que l’on connait de la série. A tel point d’ailleurs qu’on se demande quand ressurgira le croque-mitaine sanguinaire. Et il faudra du temps, car de nouveaux choix scénaristiques essaient d’opérer un changement. Hélas, ces choix ne sont pas toujours payants et la volonté que le mal se propage, telle une contagion, ne nous a pas convaincu. Ainsi, le milieu du film nous perd dans de profondes invraisemblances qui redéfinissent un mythe que l’on croyait immuable. Dommage… Pour le reste, le final revêt un côté grandguignolesque qui, là aussi, pourrait susciter l’incompréhension mais qui nous semble bien vu dans sa volonté d’exorciser un mal ancien et un trauma pour les habitants d’une ville, qui, dans les dernières minutes, se transforment en inquisiteurs jetant au bûcher le mal qui les a trop longtemps rongés. Si la photographie et la réalisation générale ont quelques beaux arguments pour elles, le scénario et la direction narrative clouent définitivement le cercueil dans lequel la saga Halloween aurait dû reposer en paix depuis bien longtemps ! ► Critique son et image Véritable hommage aux premiers films, la patte visuelle est respectueuse jusqu’à l’intégration voulue d’un grain rappelant le passé mais aussi de choix chromatiques payants ! Malgré les nombreuses scènes se déroulant dans l’obscurité, jamais nous ne perdons en lisibilité. Un très bon transfert pour les aficionados donc ! En tant que bon élève du slasher, le son, lui, se montre à la hauteur du genre ! L’ambiance est bien soignée et même les bruits minimalistes inquiétants sont présents (la scène des égouts !). Même l’encodage de la VF, en dolby digital 7.1 tient ses promesses d’un spectacle assumé ! ► Les bonus Dans cette version dite « collector », nous retrouvons les mêmes habitudes présentes à chaque volet de la saga avec une promotion parfaitement calibrée en petits modules parfois dispensables. Scènes coupées ou alternatives et bêtisier se succèdent alors que les bonus rendant hommage à Haddonfield et ses héros relatent ce que l’on savait déjà…
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Sorte de catharsis de sa propre adolescence, ce nouveau long-métrage est à la fois une jolie réussite visuelle et scénaristique, un film à l’atmosphère pesante et angoissante qui ne cesse d’aller crescendo et ravira les fans du genre horrifique, une belle maîtrise que l’on reverra avec grand plaisir ! Adapté de la nouvelle du même nom écrite par Joe Hill (le fils d’un certain… Stephen King), « Black Phone » est un long-métrage haletant dans lequel on se plonge avec grand plaisir et dont on sort un peu assommé par les émotions délivrées dans l’excellente histoire qui nous a été présentée. Inspiré du fait divers qui s’est déroulé de 1972 à 1978 (John Wayne Gacy, un serial killer surnommé le Clown Tueur a en effet assassiné une trentaine de jeunes hommes sur cette période), le récit de Joe Hill a terriblement fait écho chez Scott Derrickson autant pour la période abordée et la violence suggérée que pour le contexte dans lequel tout cela s’est déroulé. Lui-même marqué par de nombreux événements qui ont bouleversé sa jeunesse à Denver durant cette même époque, le réalisateur parvient à distiller un peu de ses propres angoisses dans une intrigue qui ne cesse de nous surprendre, de nous faire bondir dans notre siège par ses jump scare savamment pe(n)sés ou l’énervement que la situation peu susciter. Et pour cause, Ethan Hawke (qui retrouve le cinéaste après une première collaboration sur « Sinister ») est excellent dans le rôle du Magicien psychopathe et trouve en face de lui, un jeune acteur en devenir ultra convaincant, Mason Thames, que l’on découvre pour la première fois à l’écran. Mais au-delà de son formidable casting (on salue également la belle brochette de seconds rôles tous exploités judicieusement), c’est le lien établit entre la réalité et le passé dramatique par le fameux téléphone noir du titre qui parvient à amplifier le climax anxiogène et par moments particulièrement flippant. Brillant, « Black phone » est typiquement le genre de thriller horrifique que l’on aime voir et revoir, un film magistral qui ne souffre d’aucun défaut et qui prouve que Scott Derrickson a plus d’un tour dans son sac et mérite grandement ce retour sur nos écrans… Il y a bien longtemps que nous n’avions plus pris autant de plaisir devant un métrage de ce calibre ! Foncez ! ► Les bonus Si le film de Scott Derrickson vaut déjà le coup d’œil à lui seul, ses bonus sont une belle prolongation de l’expérience horrifique vécue durant 1h43. En tête ? « Répondre à l’appel : les coulisses de Black phone » qui, durant 10 minutes, évoque la genèse du projet, la collaboration entre Joe Hill (auteur de la nouvelle dont le film est tiré) et Scott Derrickson pour écrire le scénario, l’importance des enfants, de l’ancrage du film dans les années 70 qui permettent un style visuel intéressant mais aussi le travail réalisé par Ethan Hawke et les jeunes acteurs pour donner vie aux personnages plus vrais que natures. Après avoir évoqué les caractéristiques de leur personnage, chacun s’exprime sur la relation qui l’unit à Scott Derrickson, l’occasion de voir combien l’entente était cordiale et idéale sur le tournage. « La conception du diable » (5 minutes) aborde lui, la création des masques portés par Ethan Hawke (chacun ayant son expression, son contexte, sa signification et étant très utile à la construction du personnage de l’Attrapeur) mais pas seulement ! Il évoque également le travail réalisé sur la reconstitution de l’époque via les décors, les costumes, coiffures et maquillages, l’échange riche entre la directrice artistique, le réalisateur et chacun des chefs de poste ou encore l’utilisation du fameux téléphone noir. Plus anecdotiques, « les scènes coupées » très, très courtes (était-ce même nécessaire de les ajouter aux bonus ?) et « Le tournage en Super 8 » (utilisé pour illustrer les rêves de Gwen ou certaines souvenirs populaires) viennent remplir les contenus additionnels sans valeur ajoutée. En revanche, celui consacré au travail d’Ethan Hawke (« Ethan Hawke dans un rôle de méchant ») nous permet de comprendre la construction qui a été la sienne pour offrir une performance cinématographique admirable, performance d’autant plus remarquable qu’elle se base essentiellement sur un langage corporel, son visage étant caché la plupart du temps. Enfin, l’un des plus beaux bonus est sans conteste le court métrage du réalisateur « Rôdeur de l’ombre ». En une dizaine de minutes, il installe une tension maximale dans une histoire courte, simple mais pas simpliste. Un joli coup de maître que nous sommes heureux de découvrir !
Avis : Son prédécesseur avait été la cible de nombreuses critiques à commencer par celle de son auteur : Stephen King. Le « Shining » de Stanley Kubrick était une relecture très personnelle et sociétale de l’œuvre du plus célèbre des écrivains américains. Ses larges libertés, ses nombreux oublis, ses choix contestés avaient déçu lors de sa sortie en 1980. Mais des années plus tard, son onzième long-métrage est passé dans les rangs de film « culte » et passionne les foules et les cinéphiles tout en divisant les fervents lecteurs du roman de King. « Doctor Sleep » souffrira-t-il du même regard controversé ? Pas si sûr… Alors que beaucoup abjurent ce nouvel opus, d’autres y trouvent un bon compromis entre deux univers qui s’étaient jusqu’ici difficilement conciliés. Nous faisons partie de ces derniers. En s’offrant de très larges libertés par rapport au roman initial, Mike Flanagan réussit le pari risqué de rendre à Stephen ce qui lui appartenait (et notamment le destin de l’Overlook qui avait jusqu’ici été totalement esquivé) et de s’inscrire dans la lignée de ce que Kubrick avait déjà proposé. Trait d’union diplomate (mais aussi maladroit) entre ces deux mondes qui se répondaient ou se réfléchissaient dans le miroir de leurs sentiments profonds, le travail de Flanagan prend un peu de King et un peu de Kubrick pour en faire une conclusion certes différente de ce que l’on s’était imaginé mais logique et finalement pas si honteuse que supposée. Car si l’épilogue est à cent lieues de celle du précieux roman, on peut se réconforter en disant que la boucle est bouclée et qu’il fallait forcément sortir des sentiers battus pour y arriver. Entre feuilles mortes et Easter Eggs Des premières notes du thème de Wendy Carlos & Rachel Elkind et ses premières images aériennes à son final totalement revisité, « Doctor Sleep » de Mike Flanagan n’en finit plus d’étonner. Madeleine de Proust à la recette largement modifiée, son nouveau long métrage parvient à mixer les ingrédients des atmosphères généralement réussies de ses précédents films (on pense à « Pas un bruit » et « Ouija : les origines »), celles de celui de Kubrick et éléments phares du roman d’origine. Premier fan de la version ciné de « Shining », et de l’univers de King en particulier (Flanagan avait déjà adapté "Jessie" il y a quelques années), le réalisateur n’a cessé de nous emmener sur les traces des univers qui entourent le grand romancier, quitte à parfois sombrer dans la parodie maladroitement amenée. On pense notamment aux scènes rejouées à l’identique pour mettre en abîme les émotions et souvenirs de Danny. Si Roger Dale Floyd, Alex Essoe et Henry Thomas sont de pâles copies des mémorables Danny Lloyd, Shelley Duvall et Jack Nicholson (mais ne confondons-nous pas ce dernier avec quelqu’un d’autre ?), Carl Lumbly est lui la réplique déstabilisante de Scatman Crothers, notre bon Dick Halloran. Dispensables, ces piqûres de rappel pourtant amenées de façon subtile, ne semblent être là pour faire vibrer la corde sensible des fans de la première heure qui esquisseront quelques petits sourires en coin plutôt que d’en ressentir l’émotion. On s’étonne aussi de voir que le lien entre Abra et Danny n’est pas identique à celui qu’on leur connait mais on comprend les raisons qui ont poussé Flanagan à agir de la sorte, de même que l’on adhère à la mise en scène des jeux de pouvoir entre Rose et la fillette pourtant plus « féroces » dans sa version littéraire ou à celle des rites accomplis par la tribu du Nœud Vrai, plus « grand public » que ce qui a parfois été écrit. A côté de cela, les amateurs de l’univers littéraire et cinématographique apprécieront d’autres jolis clins d’œil disséminés çà et là pour leur plus grand bonheur. Les références à la « Tour Sombre », le numéro de maison de la jeune Abra (1980) ou l’importance d’une chaudière vrombissante parleront à bon nombre d’entres nous. On s’amusera aussi de voir la fillette descendre à l’arrêt de bus de Elm Street (rue au nom prémonitoire d’autres grands classiques du cinéma d’horreur) et Danny retrouver quelques fantômes du passé. En ne reniant aucun des matériaux qui ont construit nos références populaires et notre propre vision du shining, Mike Flanagan réussit à faire un film qui tient la route aussi sinueuse soit-elle. D’ailleurs, si ce « Doctor Sleep » fonctionne plutôt bien, c’est aussi grâce à son trio de tête plutôt convaincant (nous n’oublions pas non plus le personnage de Billy Freeman interprété brillamment par Cliff Curtis). Kyliegh Curran, la jeune Abra Stone, prend à bras le corps cette histoire peu évidente à porter sur de frêles épaules tandis que Ewan McGregor et Rebecca Ferguson (choix étonnants mais sans aucun doute plus bancables) parviennent à attirer nos faveurs au fil de ces deux grosses heures. Honnête réinterprétation d’une oeuvre et transition plutôt réussie de deux univers qui semblaient difficilement se (ré)concilier, « Doctor Sleep » n’est pas le film de série b que l’on craignait voir arriver. S’il sera vu et peut-être un peu oublié, le long-métrage de Mike Flanagan n’a pas à rougir de honte et a contraire, aura eu le mérite d’explorer le terrain du compromis plutôt bien aménagé. « Doctor sleep » est-elle la sortie toute indiquée en cette période de l’année ? A vous de juger.
La profondeur et la clarté des scènes extérieures se veulent réellement impressionnantes. Le niveau des noirs ne souffre d’aucune critique. Bien sûr, il est toujours difficile pour les films de transcrire idéalement des scènes se déroulant dans la parfaite obscurité. Et dans ce cas précis, l’aide apportée aux contrastes grâce au HDR ne permet pas de creuser l’écart avec l’excellent blu-ray. Néanmoins, si vous vous donnez la peine, les différences entre les deux formats existent et la version 4k offre en toute logique davantage de « vie » au film… De la même manière, la version en 1080p est incroyablement belle et ne souffre pas de la comparaison. Chaque scène témoigne d’une définition, d’une clarté et d’une netteté qui rendent hommage au film. Nous pouvons distinguer avec bonheur le moindre petit objet présent à l’écran. Alors que les couleurs sont éclatantes, les visages paraissent également très naturels et seules quelques scènes où de la fumée est présente laissent apparaitre un peu d’aliasing (mais il faut chercher !) En un mot comme en cent, « Doctor Sleep» est une sacrée démo technique ! ► Qualité du son La partie sonore n’est pas en reste lorsqu’on évoque les effets liés au Dolby Atmos. Servant magnifiquement l’aspect horrifique du film, le son permet d’immerger avec brio le spectateur dans un monde étrange et fantasmagorique. Ici, la subtilité est de mise et le moindre bruit est retranscrit avec beaucoup de finesse. L’orchestration apporte un souffle frais et angoissant sur les images déjà irréprochables. ► Les bonus Le premier bonus semblait être, sur le papier, le plus intéressant puisqu’il suggérait une meilleure compréhension du passage entre les versions du shining (le livre et le film) et la suite, toujours écrite par Stephen King. Dans les faits, nous avons été déçu de ce « Shining à Sleep » qui ne dure que quatre minutes et qui reste beaucoup trop en surface. Et c’est bien dommage car les différences entre le film de Stanley Kubrick et l’œuvre de Stephen King étaient nombreuses…Cela dépasse de loin la seule fin qui diffère totalement. Pourtant, seulement celle-ci est abordée…trop rapidement. Quant au Making Of de Doctor Sleep intitulé « Une nouvelle vision » (13’), il ne révolutionnera pas le genre, mais prend davantage le temps de montrer le travail colossal du réalisateur entouré d’une formidable équipe technique. Que ce soit au niveau des comédiens, du directeur des effets spéciaux ou du directeur de la photographie, tous partagent une même vision de ce que doit être le résultat final ! Il est également difficile pour nous de ne pas être intrigué par le dernier intitulé des bonus tant son nom est porteur : « Retour à l’hôtel Overlook » (14’). Le défi pour l’équipe technique est édifiant : reconstruire l’hôtel Overlook en six semaines alors que Stanley Kubrick avait pris plus de temps. Il suffit de voir le film pour se rendre compte du souci du détail ! Les meubles, les objets présents, le saccage du temps et les traces de la violence passée témoigne de ce travail ahurissant ! Cette partie est aussi l’occasion de se pencher sur les personnages forts liés à l’hôtel tels que les jumelles, la figure de Jack Torrance ou celle de la vieille dame…Remplissant entièrement ses promesses, il s’agit sans conteste du bonus le plus intéressant puisqu’on mesure pleinement la volonté du réalisateur de mêler harmonieusement les livres et l’héritage de Stanley Kubrick. Genre : Horreur/thriller Durée du film : 2h32 Bonus: Deux grands bonus intéressants et des plus décevants. Une grosse demi heure de making of
Si son premier volet permettait de découvrir une adaptation réussie du premier tome, cette suite martelée d’effets spéciaux (parfois risibles) et de jumpscares ne fonctionne que partiellement et nous fait craindre un troisième opus dont on se passerait largement. Bien plus fidèle au roman que sa première adaptation de 1993, « Ça, chapitre 2 » nous a cependant laissé un véritablement goût de trop peu. Pourtant, l’atmosphère glaçante nous a bien pris aux tripes d’entrer de jeu, lorsque Adrian (Xavier Dolan) et Don sont victimes de la méchanceté d’une bande de casseurs de Derry. Nous rappelant la haine de Henry Browers pour Mike et le Club des Losers, cette introduction laissait présager le meilleur et montrait combien la ville de Derry et sa violence latente la faisant pourrir de l’intérieur. Mais très vite, les bonnes intentions retombent à plat et la fête vire au cauchemar… voire au naufrage. Tout ça pour « Ça» Adaptation du deuxième volume du roman de Stephen King, le « Ça » d’Andy Muschietti s’accorde de très larges variations et intervertit des événements, modifie les lieux de rencontre et quelques instants clés pour rendre l’intrigue plus fluide à l’écran mais déstabiliser quelque peu les lecteurs du maître et de ses romans. Alors que le second volet littéraire faisait la part belle à l’été 1958 et à l’arrivée de Mike dans le Club des Râtés, la mise en place de leur tactique pour renvoyer « Ça » d’où il venait par le rituel de Chüd, le film de Muschietti propose des aller et retour dans l’enfance de ses héros, réactive leur mémoire collective et leurs traumatismes d’antan sans jamais trouver de réel liant. Cumulant les scènes individuelles et les clins d’œil à l’univers littéraire de maître de l’horreur (Carrie, Christie, Shining) mais aussi à Stephen King lui-même, le film se laisse bien sûr apprécier et parvient à nous surprendre et nous faire patienter sur la durée (2h40 tout de même !). En incluant certaines scènes cultes du roman (oubliées dans sa première adaptation de Tommy Lee Wallace) et en mettant en avant la complicité du Club des Râtés, Muschietti montre combien son souci de garder l’esprit de l’œuvre initiale est primordial. Le scénario de Gary Dauberman (à qui on doit « La Nonne » et les trois « Annabelle ») prend aussi quelques grosses libertés (Mike joue ici un rôle bien plus important que dans le roman) et distille un humour dédramatisant et amusant afin de rendre le tout un peu plus léger. Servi par un casting quatre étoiles dont la ressemblance avec les jeunes acteurs vedettes est véritablement troublante, « Ça, chapitre 2 » n’est pourtant pas la réussite espérée. A côté de leur rôle, les comédiens adultes ne semblent pas croire une seule seconde à la quête qui les anime, l’osmose ne fonctionnant presque que lors des retrouvailles. Il est étonnant de voir combien, malgré tout le travail réalisé pour coller au plus près de leur reflet adolescent, Jessica Chastain, James McAvoy, Bill Hader, James Ransone, Jay Ryan et Isaiah Mustafa se perdent dans un jeu peu convaincant et dans un enchaînement d’événements et de sentiments auxquels on ne croit que trop rarement. Seul Bill Skarsgard excelle toujours dans son rôle de Grippe-Sou totalement sous-exploité et dont les rares apparitions (non transformées) parviennent toujours à nous inquiéter. Pennywise rutilant blanc est devenu « Pennywise le gris » et sa vie sous Derry durant tant d’années n’a fait qu’aiguiser ses dents déchirantes et sa soif de vengeance, le rendant plus fort encore dans ses transformations poussives amenées régulièrement avec peu de crédibilité. Alors certes, le choix des époques plus tardives que celles du roman permettent de nous ancrer un peu plus dans les préoccupations du présent, les décors (et certains scènes) reconstitués et l’envie de respecter l’idée de son histoire originelle sont à saluer mais les effets spéciaux et de surprises desservent véritablement un propos dont la psychologie n’est plus qu’un maigre souvenir… Superficiel et moins justement dosé, ce « Ça, chapitre 2 » sera vite vu, vite oublié. Jumpscares, étirements, nostalgie et rebondissements ponctuent donc le second volet tant attendu d’un «Ça » drôle et cruel sur lequel nous aurions misé gros. Le constat final est pourtant bien en deçà de tous nos espoirs et même si sa relative fidélité au roman de King est à saluer, son adaptation plutôt ratée nous fait elle broyer du noir… Croisons les doigts pour que cette fois «Ça» soit définitivement hors d’état de nuire car la clôture de ce diptyque nous laisse craindre le pire… ► Les bonus Proposés sur un disque additionnel tant ils sont nombreux et riches dans cette nouvelle édition, les bonus de « Ça chapitre 2 » valent véritablement le détour. Envie de vous plonger plus profondément dans l’univers de Stephen King et la vision passionnée d’Andy Muschietti ? Il y a fort à parier que les différents chapitres proposés vont vous passionner. En plus des « Commentaires audio d’Andy Muschietti » tout au long du film, nous pouvons découvrir cinq larges bonus riches en coulisses, confidences et images de tournage. Si « Cette réunion du Club des Ratés est officiellement ouverte » (consacré à la découverte des personnages, des acteurs qui ont tenus les rôles jeunes ou adultes, les ressemblances et les fonctionnements de chacun d’entre eux) et « Trouvez les lumières mortes » (qui dépeint les origines de l’histoire de Stephen King et le choix de créer un monde imaginaire à travers le prisme d’enfants et notamment les souvenirs vécus par l’auteur lui-même) sont relativement courts et légèrement redondants, les trois autres contenus additionnels sont plus généreux et véritablement intéressants. « Les étés de Ça », découpés en deux volumes suivants comme le diptyque de Muschietti sont deux making of riches en enseignement. « Le moment où on a le plus peur, c’est à 6 ou 7 ans et qu’on regarde un film d’horreur. Ce sentiment, on le retrouve difficilement plus tard. C’est pour cela que j’aime faire mon travail de cinéaste, parce que je voudrais retrouver ce sentiment. » Andy Muschietti, passionné de l’univers de King et par l’imaginaire qu’il y a convoqué nous explique, aux côtés de Barbara, les préparatifs que son tournage a demandés, les souvenirs de sa propre enfance lorsque jeune, il a lu les bouquins du maître de l’horreur, un grand auteur venu sur son plateau pour le conseiller et prêter ses traits à l’un des personnages du deuxième chapitre.
« Chapitre Un, tu flotteras aussi » utilise certes des images déjà proposées dans les bonus du Blu-Ray « Ça », sorti quelques années plus tôt, mais les contextualise d’une bien belle façon. On apprécie d’ailleurs particulièrement les images inédites de l’audition de Bill Skarsgard qui, après 160 autres tests, se démarquent et fait naître l’évidence que Grippe-Sou sommeillait en lui. Les essais avec maquillage qui transcende l’impressionnant comédien, son implication sans limite (à nouveau évoquée dans la deuxième partie des « étés de Ça », sa performance conjuguée à celle des plus jeunes permettent au tournage de se dérouler sans encombre et dans un climax à la fois prenant mais aussi très décontracté. Enfin, ce premier volet se termine sur la reconstitution de la ville de Derry, inspirée de Bangor, dans le Maine où a vécu jadis Stephen King mais où il n’a pas été possible de filmer. On découvre ainsi comment le choix s’est fait sur Port Hope et l’installation démentielle qu’a réalisée l’équipe pour la faire ressembler à l’idée que s’en était faite Andy Muschietti. « Chapitre Deux, ÇA se termine » est dans la même veine que son premier volet et constitue un tout aussi beau florilège consacré cette fois au tournage de la suite. On y découvre la connexion entre les deux films, possible grâce à la rencontre du jeune cast avec ses successeurs, désireux de faire aussi bien et de coller au plus près de leurs cadets. La synergie de chacun, les ressentis de Stephen King sur le tournage, le ton donné à une histoire qui a été réappropriée par le jeune réalisateur et adoubée par son créateur, les auditions de chaque comédien adulte mais aussi le retour de l’équipe technique, rien n’est omis ici. On découvre, au fil de ces presque 40 minutes de bonus, une multitude de petites anecdotes plus intéressantes les unes que les autres, des petites astuces efficaces (comme demander aux jeunes acteurs d’écrire à leur pendant adulte en exprimant les émotions de leurs personnages et décrivant leurs ressentis), les coulisses de scènes emblématiques (la scène du sang avec Jessica Chastain ou le final porté par un Bill Skarsgard hyper impliqué). Avec ce bonus, ce sont 86 jours de tournage, cinq ans d’une vie et la fin d’un diptyque qui se referment sur un rêve devenu réalité. Pour parachever le tour du propriétaire, l’équipe éditoriale a eu l’excellence idée de consacrer un bonus de 10 minutes à Grippe-Sou et son incroyable interprète. Idées partagées entre Bill Skarsgard et Andy Muschietti, le souhait de faire un film plus sombre, les test en motion capture et les retrouvailles avec un personnage perdu, ou encore l’élargissement du répertoire des peurs suscitées par Grippe-Sou, s’enchainent pour notre plus grand plaisir. En définitive, en plus de proposer une image hyper soignée et une bande son dynamique, le Blu-Ray de « Ça chapitre 2 » est un must see pour tous les amateurs de l’univers de Stephen King mais aussi pour tous les curieux qui, peut-être un peu déçus par cette suite, découvrirons avec enthousiasme les coulisses d’une œuvre horrifique portée avec passion pour toute son équipe. Genre : Horreur Durée du film : 2h50 Bonus : Presque deux heures de contenus additionnels divisés en cinq chapitres copieux. A cela, ajoutons les traditionnels commentaires du réalisateur Résumé du film : Dans les années 1970 à Los Angeles, Anna et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : « La malédiction de la dame blanche ». Rien qu’à le lire, le titre du nouveau film d’horreur produit par James Wan résonne comme un appel au stress, une aventure horrifique prête à s’inscrire dans la lignée de la saga Conjuring. Petite annexe de cet univers instauré en 2013, « The curse of la Llorona » (en version originale) s’appuie sur la légende urbaine mexicaine selon laquelle une dame habillée en robe blanche viendrait s’emparer des enfants qui l’auraient entendu pleurer. Flippant sur le papier, moins dans les images, le film tourne cependant un peu trop en rond pour véritablement faire le plein de frissons. Classique dans sa construction, peu novateur dans sa réalisation, le film de Michael Chaves (jeune padawan de James Wan et futur réalisateur du troisième volet de « Conjuring ») a quelques mini belles idées mais se noie bien vite dans le cahier de charge propre à ce genre de blockbuster thriller/horreur pour teenagers. Usant de jumpscares, d’atmosphères tendues, d’apparitions, de superstitions et de dévotions, son long-métrage impressionnera très certainement les spectateurs sensibles mais pas les amateurs du genre. C’est que, une fois son contexte planté judicieusement et rapidement, le film s’enlise dans un scénario finalement très maigre et totalement prévisible. Relativement court (la concentration des actions dans un laps de temps bien défini est l’un des atouts du film), « La malédiction de la dame blanche » laisse peu de place à l’ennui mais ne parvient pas non plus à solliciter le frisson espéré à la lecture de son pitch. Délaissant un peu trop vite le côté populaire de sa légende, le film se concentre sur la famille d’Anna (convaincante Linda Cardellini), une assistante sociale peu perspicace quand il s’agit de comprendre ce qui tracasse ses enfants, et enquêtrice du dimanche. En proie à la vengeance de la dame blanche (les raisons obscures sont d’ailleurs presque risibles), la jeune femme mettra toutes les chances de son côté pour mater les plans diaboliques de l’entité fantasmagorique, n’hésitant pas à suivre les conseils du Père Perez (à présent convaincu que le paranormal existe - coucou Anabelle) et de recourir aux services d’un curandero téméraire incarné par Sean Patrick Thomas. Si le casting n’est pas à blâmer, le film manque malheureusement son cœur de cible et n’est qu’une micro-liaison avec le « Conjuring-Universe » construit année après année par James Wan et son équipe expérimentée. Les ressemblances avec « La Nonne », le souhait d’esquiver les effets 3D et l’envie de garder une patte reconnaissable quel que soit son sujet empêchent de faire de « La malédiction de la dame blanche », un film qui s’inscrit sur la durée et que l’on prendra plaisir à regarder. En revanche, la découverte de ses bonus montre combien l’intrigue aurait gagné en densité si quelques scènes coupées n’avaient pas été écartées. Premières armes de Michael Chaves, « The curse of la Llorona » ne sera pas parvenu à créer l’effroi et entre timidement dans une saga que l’on sait lucrative à défaut d’être vraiment créative. ► Les bonus Tantôt commerciaux, tantôt intéressants, les bonus du Blu-Ray du film permettent de découvrir les intentions voulues par Michael Chaves, James Wan et compagnie mais aussi de comprendre ce qui le singularise et ce qui le lie à un univers plus étendu et effleuré du doigt. « Le mythe de la dame blanche ». Connu du casting, la légende mexicaine qui a donné le matériau de base à l’histoire de Mikki Daughtry et Tobias Iaconis, a marqué des générations d’enfants… et de comédiens. Très court et peu instructif, ce contenu aurait gagné à être associé au second (« Derrière la malédiction », bien plus long) et de développer les différents mythes et les variantes de l’histoire. Dans le deuxième, on cerne, par les explications des producteurs et du réalisateur combien le respect de la tradition était primordial pour eux. En choisissant une approche plus concrète, ce bonus permet aux comédiens de se confier sur les impressions que le script leur a laissées et leur envie profonde de rendre le film convaincant. La collaboration efficace avec James Wan, son œil expert pour renforcer l’angoisse, le lien discret réalisé avec l’univers de Conjuring, l’importance du détail (notamment pour la boutique et les gestes du curandero), celle de l’eau et des miroirs, l’excitation du réalisateur de travailler avec New Line dont il regardait les films enfant ponctuent ces 10 grosses minutes de confidences et d’extraits de tournage.
Son maquillage (préparé avec soin presque 3 heures par jour), l’importance des larmes, son costume aux différents styles vestimentaires, tout est passé au crible pour rendre ce personnage un peu plus populaire. La vraie valeur ajoutée des bonus du Blu-Ray se trouve étonnament dans ses six scènes coupées mais aussi dans ses story board savamment animés. Les « Scènes coupées » sont, au contraire de nombreux autres longs-métrages, presque toutes indispensables à la densification de l’intrigue du long-métrage. Parmi elles, celle de la boutique de Raphael ou la bourde de Chris, lorsqu’il joue avec le pistolet de son père, étaient toutes deux intéressantes pour comprendre la personnalité des personnages et auraient pu être insérées dans le montage final. Il en va de même pour la scène coupée et rallongée de « l’entrée de Patricia », peut-être plus efficace que celle présentée dans le métrage ou la scène de remise de la relique à Rafael, lien essentiel pour comprendre ce qui unit cet épisode avec celui le monde de Conjuring et retirée à tort du montage final. Plaisant à regarder et pas courant dans les bonus additionnels habituels, les « Storyboards » apportent eux-aussi leur lot d’explications et sont, une fois n’est pas coutume, de véritables révélateurs incontournables. Qu’il s’agisse de la présentation des images du film parallèlement aux coups de crayons mobile, des deux storyboards animés (l’un montrant un petit garçon jouant au bord de l’eau et faisant des ricochets sur l’eau, l’autre un prêtre retrouvant un enfant en pleurs), les deux scènes inédites jamais tournées mais intéressantes à regarder ou encore les trois autres dessins animés présents pour révéler des scènes du film mis en images d’une manière différente dans le métrage de Chaves, tous recèlent un réel intérêt et constitue un bonus hautement appréciable et recommandable. Genre : Horreur Durée du film : 1h33 Titre original : The Curse of La Llorona Bonus : 50 minutes de bonus dont des scènes coupées et des storyboards à ne pas manquer Résumé du film : Quand une religieuse d'une abbaye roumaine se suicide, un prêtre et une novice sont envoyés par le Vatican pour enquêter. Risquant leur vie et leur âme, ils affrontent une religieuse démoniaque dans une guerre entre vivants et damnés Avis : Prequel ultime du « Conjuring Universe », « La Nonne » de Corin Hardy propose une esthétique remarquable mais aussi un film terriblement caricatural. Et pourtant, sur le papier, les aventures de sœur Irène, du Frère Burke et de Frenchie avaient de quoi racoler une bonne partie des amateurs de frissons. Si la plupart d’entre eux se sont rués dans les salles obscures lors de la sortie ciné du film, nous avons pour notre part, préféré attendre sa sortie en DVD/Blu-Ray pour rencontrer la nouvelle icône horrifique du 7ème art. Retour sur le prologue d’une saga qui n’a vraisemblablement pas dit son dernier mot… Une Transylvanie… transcendée. Si nous devions commencer par vanter les qualités de « La Nonne », nous évoquerions les sublimes décors gothiques dans lesquels le film de Corin Hardy a pris place. Les cimetières lugubres et son couvent hanté, son château majestueux aux nombreuses tourelles et ses forêts embrumées constituent un terrain de jeu parfait pour un film d’horreur de ce genre. Alors que beaucoup préfèrent planter leur caméra dans de vieux sanatoriums ou dans des demeures victoriennes abandonnées, l’équipe de Hardy les installent dans les couloirs froids et labyrinthiques d’espaces grandioses qui suffisent à eux-seuls pour distiller une atmosphère glaçante. Sombres et habités par des âmes en perdition, les lieux révèlent une aura (démoniaque) qu’il aurait été difficile de recréer dans des studios de l’Ouest américain. L’authenticité ne se joue d’ailleurs pas que dans les décors du film. Plutôt que d’user d’effets numériques en veux-tu en voilà, Corin Hardy a préféré recruter Bonnie Aarons, l’interprète de la nonne démoniaque vue dans « Conjuring 2 : le cas Enfield ». Inquiétante, la comédienne parvient à donner une épaisseur à son entité effroyable par ses regards, ses attitudes et son visage si particulier. S’imposant beaucoup plus que le reste du casting (Taissa Farmiga, Demian Bichir et Jonas Bloquet n’ont en effet aucun charisme), l’actrice américaine suffit à donner le souffle glaçant de ce film décevant. Un prequel dispensable Si « Annabelle 2 » était parvenu à redresser la barre, cette Nonne fait à nouveau dériver le navire et l’entraine vers un naufrage difficilement évitable. Il faut dire que la nouvelle histoire « originale » de Gary Dauberman manque de rebondissements et d’enjeux passionnants. Le scénariste, très occupé à écrire le deuxième volet de « Ça » et « Annabelle 3 », aurait peut-être dû déléguer le travail de « La Nonne » ou suivre une cure de vitamines D car à force de se donner ici et là, il nous sert un scénario plat, très plat. Que faire lorsque l’histoire ne se suffit pas à elle-même ? On use et abuse de jumpscare, de flashback, de twists prévisibles, de visions et de nombreuses (dés)illusions … On souffle un peu trop souvent sur les bougies, on fait venir des ombres dans tous les arrière-plans et on n’oublie pas faire résonner d’inquiétants grognements, au point de devenir un condensé presque risible de tout ce qui se fait en matière de film d’horreur. Manquant de profondeur, mettant en scène des acteurs qui ne semblent pas totalement croire à la quête qu’ils mènent durant la traditionnelle heure trente, « La Nonne » passe à côté de son objectif premier : faire peur. Pire, il ferait presque rire le public adulescent en quête de (vrais) frissons. En voulant donner un début à la saga « Conjuring » entamée il y a cinq ans déjà, les équipes de James Wan ont, semble-t-il, oublié l’essentiel : donner une âme au récit, une trame honorable qu’on prend plaisir à dérouler et à raccrocher à d’autres souvenirs horrifiques vus ces dernières années. Bien sûr, nous n’échappons pas au lien (grossier) entre « La Nonne » et les aventures du couple Warren et nous ne pouvons faire que ce constat : ce n’est pas toujours dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleurs plats… Le dernier menu servi par Corin Hardy a un petit goût rance qui ne passe pas malgré la beauté de son dressage… ► Les bonus Au nombre de quatre, les bonus de « La nonne » sont aussi commerciaux qu’intéressants. Dans « La nouvelle icône des films d’horreur », l’équipe du film nous explique comment l’icône sacrée de l’église catholique a passionné les foules et est devenu un personnage à part entière. Sorte de connexion entre les univers initiés par James Wan et les événements réels qui ponctuent la saga, cette religieuse devient un symbole à part entière. Et pour lui donner vie, pas d’effets numérique. Juste l’interprétation de Bonnie Aarons et un maquillage terrifiant. « Une planète macabre » évoque quant à lui le tournage en Transylvanie, dans la terre de légendes de la Roumanie. Campagne sauvage ou décors naturellement gothiques sont des lieux idéaux pour mettre en place un plateau réaliste, avec une âme et une histoire. Enfin, en plus des sept scènes coupées, on trouvera « La chronologie de Conjuring » , une façon visuelle de redonner des repères dans l’univers étendu de Conjuring et de comprendre les liens qui, à en croire les différentes intervenants, n’ont pas fini d’être tissés. Genre : Horreur Durée du film : 1h36 Bonus : Quatre d’un total de vingt minutes. Scènes coupées et témoignages viennent compléter le film de Corin Hardy. Titre original : The nun Résumé du film : Pacific Northwest, 1983. Red Miller et Mandy Bloom mènent une existence paisible et empreinte d'amour. Quand leur refuge entouré de pinèdes est sauvagement détruit par les membres d'une secte dirigée par le sadique Jérémie Sand, Red est catapulté dans un voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu... Avis : Tourné en partie dans notre plat pays, « Mandy » est le dernier film de Panos Cosmatos. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais son père est entré dans nos mémoires grâce aux films mettant en scène Sylvester Stallone (on pense notamment à « Cobra » et à « Rambo II »). Quant au rejeton, il développe également ce goût pour la violence et une certaine forme de noirceur et c’est peu dire. Avec « Mandy », nous avons affaire à un film complètement barré mâtiné de méchants effets hallucinogènes qui pourraient semer la confusion voire l’incompréhension chez bon nombre d’entre vous ! Attention OFNI : objet filmique non identifié (et sous acide). On vous aura prévenu ! Mais pourquoi sont-ils si méchants ? Parce que, mais parce que ! Il y a longtemps que nous n’étions pas resté aussi dubitatif devant une « expérience » de cinéma. En cela, une mise en garde s’impose pour le pauvre spectateur qui se risquerait à la curiosité. Epinglons tout d’abord les choix techniques et l’orientation artistique qui sont très particuliers. Il y a beaucoup de rouge dans ce film ! Outre l’hémoglobine qui coule à flots, la photographie carmin est très présente et confère au film une identité très forte. A cela s’ajoute des effets psychédéliques imprimés dans la pellicule qui donnent un côté « série b » assumé. Quant à l’alternance entre « le grain » apparent façon 80’s et le recours au dessin animé, ils pourraient déstabiliser les derniers spectateurs encore un tant soit peu attentifs. Mais c’est surtout cette ambiance poisseuse et glauque ainsi que la faiblesse du scénario qui ont eu raison de nous. C’est bien simple, jamais nous ne comprenons les motivations de ces tarés à tendance « secte satanique » qui décident (on ne sait pas trop pourquoi) de kidnapper Mandy Bloom (Andrea Riseborough), la compagne de Red Miller et (on ne sait toujours pas pourquoi) de la brûler. Ce dernier assistera impuissant à cet acte ignoble et partira en guerre pour se venger : c’est simple mais terriblement efficace. Le côté malsain vient des personnages rencontrés (la secte mais surtout le gang des motards qui ressemblent à des démons masqués façon « Hellraiser ». Même si le film prend le parti de déranger le spectateur et de le perdre dans un mysticisme maladroit, nous tenons à saluer la performance de Nicolas Cage qui trouve enfin un rôle à la mesure de sa folie. Débuts lents pour fin expéditive Divisé en deux parties, la première nous montre ce couple amoureux qui vit un quotidien…ordinaire. Ils sont proches, mais, en même temps, leur histoire ne provoque rien en nous. De notre point de vue, ce temps nous a semblé inutilement...long !Par contre, la seconde partie est plus intéressante puisqu’elle met en scène ce jaillissement de la violence qui « sauve » le film d’un grand naufrage et de notre ennui. En définitive, « Mandy » se regarde plus comme objet de curiosité que comme film de genre. Il lui manque un supplément d’âme et un scénario beaucoup plus travaillé pour nous impliquer davantage ! Dommage… Genre : Thriller/horreur Durée du film : 1h56 - par François - Résumé du film : Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit… S’ils vous entendent, il est déjà trop tard… Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Il a fait beaucoup de bruit outre-Atlantique et a réalisé un des meilleurs démarrages au box office lors de sa sortie: « Sans un bruit » de John Krasinski, était inattendu et n’est pourtant pas passé inaperçu ! Et il faut bien l’avouer, « A quiet place », en version originale, n’a pas volé sa réussite notoire, que du contraire ! Une fois n’est pas coutume, il est parvenu à nous tenir en haleine et à nous faire sursauter, bien plus que nous l’aurions imaginé. Intrigués ? Faisons le point sur le film phénomène de ce mois de mai… On connaissait tous John Krasinski pour son rôle de Jim Halpert dans la série « The office ». Avec « Sans un bruit », c’est sa facette de réalisateur que l’on découvre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune metteur en scène américain n’a rien à envier à M Night Shyamalan ! Avec son troisième long-métrage, l’acteur/réalisateur s’attaque au film de genre et le fait d’une belle façon ! Avec un casting quatre étoiles et un scénario en béton, l’Américain assure la relève dans le genre horreur (qui ne fait presque pas peur et qui se rapproche du thriller psychologique plus qu’autre chose). Suggérées (du moins dans un premier temps) les bestioles venues anéantir l’espère humaine bien trop bruyante à leur goût, bondissent d’on ne sait où dès le moindre petit son. Difficile de n’émettre aucun bruit en évoluant dans un monde post-apocalyptique où la survie passe inévitablement par une vie en autarcie. Et cerise sur le gâteau, la mère de la famille vedette, enceinte jusqu’au yeux, risque bien d’accoucher plus vite que prévu… Vous l’aurez compris, si le pitch tient sur un ticket de métro, le développement de la thématique risque bien d’en surprendre plus d’un ! Emily Blunt, Josh Krasinski himself, Noah Jupe (l’ami de Auggie dans « Wonder ») et Millicent Simmonds (jeune comédienne sourde vue récemment dans «Le musée des merveilles») réussissent la prouesse de nous faire vibrer tout au long de leur histoire et de nous communiquer leurs intentions et émotions en ayant peu recours à la parole. Véritables robinsons des temps modernes, les membres de cette petite famille ne manquent pas de ressources et parviennent à évoluer presque normalement dans un monde de désolation digne des meilleurs épisodes de Walking Dead, les zombies en moins. Elevés au rang d’adultes plus vite que la norme, les deux enfants portent sur leurs frêles épaules les responsabilités qui incombent habituellement aux parents. La situation les empêchant de vivre une enfance ordinaire, ils se voient chargés de missions dangereuses et pourtant nécessaires à la survie de la famille entière. Véritable expérience cinématographique « Sans un bruit » se démarque assurément des sorties du mois et parvient à se frayer un chemin parmi les films de genre surprenants dans la lignée de « It comes at night », « Don’t breathe » ou encore « 10 cloverfield lane ». Interdit aux moins de 12 ans, le film vaut franchement le détour pour son atmosphère angoissante, son scénario brillant et le jeu de ses acteurs performants. Vous oserez franchir le pas ? Promis, vous ne le regretterez pas ! ► Les bonus Au nombre de trois, les bonus proposés dans la version matérialisée de « Sans un bruit » permettent de comprendre un peu plus la façon dont l’équipe a travaillé autour de ce projet inédit.
L’importance de l’authenticité dans le travail (et pour cela, la surdité de Millicent a permis de beaucoup mieux appréhender ce monde du silence), la reconstitution d’un site agricole abandonné où il a fallu installer un potager et planter des hectares de maïs pour donner vie à cette ferme familiale qui n’avait plus été utilisée durant des années, tout a été mis en œuvre pour que le réalisme soit total. « Le son des ténèbres » (Montage son de « Sans un bruit ») et « Un motif pour le silence » (Les effets visuels de « Sans un bruit ») sont quant à eux consacrés à l’aspect technique du film. Les effets spéciaux créés par ILM, le besoin de silence sur le plateau, l’absence de son, ont fait de « Sans un bruit » une véritable expérience psycho-acoustique pour les spectateurs comme pour l’équipe du film. Le plus grand défi ? Celui de trouver un son et un look pour ces aliens dont on sait peu de chose et créer une tension, une frayeur en dévoilant petit à petit leur aspect et leurs intentions. Instructifs et immersifs, ces deux bonus valent véritablement le détour. Durée du film : 1h30 Genre : Horreur / Thriller Titre original : A quiet place Bonus : Trois bonus d’une quarantaine de minutes de bonus en tout. Résumé du film : Suite à un décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d'une maison. Dès leur première nuit sur place, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille. Tandis que Beth, l'aînée des filles, devient une auteure renommée spécialisée dans la littérature horrifique, Vera, la cadette, s'enlise dans une paranoïa destructrice. Seize ans plus tard, la famille est à nouveau réunie dans la maison que Vera et Pauline n'ont jamais quittée. Des évènements étranges commencent alors à se produire... Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : On le sait, l’univers de Pascal Augier a toujours été particulier. « Ghostland » reprend ici tous les codes de son cinéma de genre et les amplifie pour nous livrer un film d’horreur sombre (et parfois glauque) où la cruauté humaine dépasse toutes les frontières morales... Ames sensibles s’abstenir. Plongés dès les premières minutes dans un climax inquiétant, les spectateurs ne pourront se décrisper qu’au générique de fin tant l’ascenseur émotionnel les aura largement sollicités durant l’heure trente de film. La minutie du réalisateur, l’atmosphère oppressante qu’il distille progressivement, tout s’accorde pour que le spectacle, aussi ignoble soit-il à de multiples reprises, soit total. Les adeptes de son cinéma retrouveront d’ailleurs toute la noirceur qui habitait déjà «Martyrs », sorti il y a… 10 ans ! Mais au-delà de sa forme si particulière, de ses lieux inquiétants et la peur omniprésente qui nous colle au corps, c’est son scénario original qui nous marquera et triturera notre cerveau tout au long de la vision. Quelle est la part de réalité et de cauchemar ? Comment nos sens peuvent-ils être aussi brouillés, nous faisant perdre pieds à de nombreuses reprises ? C’est tout le génie de Laugier : parvenir à mettre le spectateur au centre de son cinéma et lui faire vivre des émotions fortes. Pour y parvenir, le réalisateur use (et abuse) de quelques tours de passe-passe et rend effrayant chacun des instants vécus, sans que l’on ne tombe dans le cinéma d’horreur pur et dur. Et puis, il y a toute cette imagerie, toutes ces références aux sombres contes de notre enfance. L’importance des poupées est grande, les jeunes héroïnes étant d’ailleurs réduites au statut d’objets que l’on manipule et sur lesquels ont peu assouvir tous ses désirs…glaçant ! Et ce qui nous glace un peu plus encore, ce sont les cris de détresse et de douleurs de son casting féminin impeccable. Quelque soit leur expérience ou leur âge, les comédiennes s’accordent à donner le meilleur d’elle-même pour rendre justice à l’exigence de leur metteur en scène, la jeune Emily Jones en tête. Crystal Reed, Anastasia Phillips Taylor Hickson et Mylène Farmer (qui reprend du service dans le monde de l’horreur près de 25 ans après « Giorgino ») sont admirables de justesse, nous faisant vibrer dans chacune de leur scène. Mais si tout l’apparat de « Ghostland » est brillant et l’atmosphère totalement réussie, on regrette que cette noirceur parfois excessive nous tienne ainsi au corps sans nous laisser de répit. Fatiguant nerveusement, le dernier long-métrage de Pascal Augier est un cauchemar éveillé dont le malaise est parfois difficile à outrepasser. ► Les bonus Les coulisses du film De plus d’une heure, le film de Thierry Sausse nous permet de mesurer toute l’ampleur du travail qu’a demandé « Ghostland ». S’inspirant de « 2001, l’Odyssée de l’espace » pour la création de son image fantôme (un temps indicible entre deux scènes) et « Du petit chaperon rouge », « Le petit poucet » et « Hansel et Gretel » pour alimenter l’effroi de ses scènes, Pascal Augier n’a jamais cessé d’exiger le meilleur de ses comédiens et de lui-même pour que le rendu soit aussi proche que possible des idées qu’il a longtemps fait germer. Admirant les actrices qu’il met en scène, Laugier les ménage énormément, les gratifie de compliments et les rassure, leur donnant des consignes hyper précises et chorégraphiant énormément chaque instant de tournage. On le mesure, le froid et l’arrivée de la neige, les conditions de travail difficiles pour le corps et l’esprit n’ont jamais anéanti l’investissement total que chaque membre de l’équipe pour mener à bien cet ambitieux projet. Ce bonus est un incontournable pour tous les amateurs de l’univers du réalisateur français et pour tous ceux qui seraient curieux de découvrir tout ce qui a été entrepris pour que « Ghostland » aboutisse. Interview de Mylène Farmer Interviewée lors du JT de TF1, Mylène Farmer explique les raisons qui l’ont poussées à accepter dans le film (d’horreur) de Pascal Laugier. En confiant qu’elle adore les contes cruels et qu’elle use d’artifices lors de ses représentations scéniques aux artifices, on comprend dès lors combien le travail de son réalisateur l’a énormément marquée, depuis son clip « City Love ». Durée du film : 1h31 Genre : Horreur Bonus : Une bonne heure de bonus, composée d’un film sur les coulisses du film et l’interview de Mylène Farmer Résumé du film : Stéphanie, une jeune fille abandonnée par ses parents et livrée à son propre sort, est tourmentée par des forces surnaturelles aussi obscures que destructrices, et quand ses parents reviennent, ils sont surpris de la trouver encore en vie. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Scénariste avant de devenir réalisateur, Akiva Goldsman est à l’origine de films tels que « Les ensorceleuses », « I, Robot », « Je suis une légende » ou encore « Un amour d’hiver » qu’il a également réalisé. Autant dire que nous étions curieux de découvrir sa deuxième réalisation : « Stéphanie », un film d’horreur dont l’actrice vedette, Shree Crooks, n’est âgée que de 13 ans. Vue dans « Captain Fantastic » où elle crevait déjà l’écran, la jeune comédienne a également rejoint une famille atypique dans « Le château de verre » de Destin Daniel Cretton. Ici, la jeune demoiselle interprète Stéphanie, une jeune fille délaissée et évoluant seule dans la maison familiale durant quelques jours. Entre repas précaires et jeux d’enfants, la petite fille passe son temps comme elle peut, attendant le retour de ses parents (Frank Grillo et Anna Tory), absents et visiblement peu inquiets de savoir ce qu’est devenue leur petite fille. Mais ce qui nous inquiète nous, spectateurs, c’est la présence d’un monstre dans l’environnement proche de la fillette, une créature dont on sait peu de choses mais qui peut s’avérer dévastatrice auprès de qui ne pourrait contenir sa peur. Tendu dès les premières minutes de film, le climax est remarquable tant il installe un sentiment malsain et éveille en nous de multiples questions. Evoluant crescendo au même rythme que son intrigue, la tension ne lâche jamais le spectateur, si ce n’est dans les minutes de fin. Particulièrement bien réalisé, le film est maîtrisé de bout en bout et hormis une chute des plus prévisible, il y a peu de choses à redire sur le film de Akiva Goldsman. Alors oui, il use de quelques petites facilités et de stratagèmes vus dans d’autres films du genre mais le divertissement est total. Les amateurs de flippe pourraient bien trouver leur compte dans ce nouveau film des productions Blumhouse a mi-chemin entre « Signes » et « Carrie », un tantinet nanar en bout de course. S’il est plutôt conventionnel et peu inspiré en matière de scénario, le film de Goldsman n’est pas totalement dénué d’intérêt et vaut le coup d’œil ne fût-ce que pour le jeu impeccable de la petite Shree Crooks qui, à ne pas en douter, fera encore parler d’elle. Durée du film : 1h22 Genre : Horreur Bonus : aucun |
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