Ce deuxième opus « Bons pour l’asile » s’inscrit totalement dans la même veine et, à quelques détails près, nous fait revivre quelques joyeux souvenirs aux côtés de Pierre Richard, Eddy Mitchell et Bernard Le Coq (venu remplacer Roland Giraud dans le rôle d’Antoine). Reflétant avec brio la mentalité gauchiste de ses protagonistes, ce nouveau volet s’intéresse cette fois au sort des réfugiés venant en France pour trouver quelques notes d’espoir mais se voient reclus et peu intégrés dans notre société individualiste où la peur de l’autre prédomine sur l’envie de le connaître. A travers son nouveau film, Christophe Duthuron nous fait donc vivre un combat mené par quelques citoyens pour la liberté de vivre, d’exister, de s’intégrer… Si Montcoeur, petit village paisible où vivent Mimile et Antoine est le reflet de cette France conservatrice et fermée à la multiculturalité, la venue de Pierrot, sa clique et de ses petits protégés pourrait bien changer les mentalités et ouvrir des portes restées trop longtemps fermées (un sujet toujours malheureusement d’actualité). Ce qui est appréciable dans le film de Duthuron, c’est son parti pris et son souhait d’ouvrir les yeux sur plusieurs réalités : l’intrusion des uns dans les vies des autres, l’exode rural de plus en plus marqué, la désertion de certains métiers et l’absence de commerces (et de réseau) dans les zones reculées. C’est aussi le plaisir de retrouver nos trois anarchistes et les petits camarades qui gravitent autour d’eux pour défendre de nobles causes (on pense à la comédienne Claire Nadeau qui, avec son personnage, rejoint l’association « Ni vieux ni maîtres » d’une bien belle façon) et mener leur combat jusqu’au bout. Cependant, même si l’humour est bien pe(n)sé et les intentions louables, nous regrettons les petites histoires annexes et la surexploitation de certains personnages secondaires, le manque de sobriété et le côté trop théâtral (et moins bédéesque) qui est apporté à ce long-métrage rempli de bons sentiments et de belles amitiés.
Durée du film : 1h32
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 17 août 2022 De Christophe Duthuron – Avec Pierre Richard, Eddy Mitchell,Bernard Le Coq, Alice Pol et Myriam Boyer
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Récompensé par le prix de la Meilleure réalisation au dernier Festival de Cannes, son long-métrage a en effet plus d’un argument pour séduire les cinéphiles et les fans de Park Chan-Wook : scénario alambiqué hyper maîtrisé, jeu d’acteurs époustouflant, photographie sublime, atmosphère prenante, son puzzle géant de plus de 2h15 fascine. Un amour impossible S’il nous entraîne dans l’enquête dirigée par Hae-joon (Park Hae-il) et son équipe, Park Chan-Wook nous invite également à nous questionner sur la capacité de rester neutre dans une affaire alors que notre cœur a déjà pris parti pour la principale suspecte. Brûlant d’un amour impossible (lié au statut qui lie les deux protagonistes), l’inspecteur est obsédé par l’intrigante Seo-rae, une chinoise venue pour quelques raisons obscures en Corée du Sud. Veuve du défunt et étrangement liée à son tragique destin, la jeune femme est au centre des attentions du policier, un inspecteur consciencieux qui risque bien de perdre pied et mettre à mal son discernement s’il ne se détache pas de ses sentiments « envahissants ». Si la présomption d’innocence court et qu’il est difficile de faire toute la lumière sur cette drôle d’affaire, Hae-Joon restera-t-il dans l’ombre et évitera-t-il de tomber amoureux de cette femme placide et étrange ? Divisé en deux parties bien distinctes, l’intrigue de « Decision to leave » nous montre l’évolution psychologique des personnages principaux, un triangle amoureux composé d’un policier, son épouse et une suspecte, un trio qui ne sortira pas indemne des liens tissés ou dénoués durant près de deux années. Si le second volet du dytique peut nous sembler inutile ou un peu longuet, on comprend, à la lecture du final, ses intentions et la raison de nous le présenter. Porté par deux comédiens coréens d’exception (Park Hae-il et Tang Wei) ce thriller dramatique romantique fascine autant qu’il déconcerte, excelle dans sa mise en scène et sa progression d’équilibriste qui nous fait craindre la chute à mesure que l’on s’approche du bord de son issue…
Durée du film : 2h18 Genre : Thriller/Policier Date de sortie en Belgique : 10 août 2022 De Park Chan-Wook – Avec Park Hae-il, Tang Wei, Go Kyung-Pyo et Yong-woo Park
Un tour de chant... peu convaincant Amateur de Luffy et de son équipage depuis quelques années, nous connaissons bien le manga. Tout du moins, celui des débuts… Alors quand le film a été annoncé, nous étions curieux de voir le résultat sur grand écran. Et inutile de tergiverser : ça a été une vraie douche froide. Tout d’abord parce que le film se transforme dès les premiers instants en une sorte de comédie musicale où Uta, la fille de l’Empereur Shanks le Roux se produit devant ses fans pour chanter et promouvoir la paix… Et du chant, il en sera question durant la très grande majorité du film éclipsant au passage l’équipage du chapeau de paille ! Ceux-ci sont donc mis au second plan et c’est bien dommage ! Ce « One Piece Red » nous apparait comme étant une friandise pop u(l)t(r)a acidulée et colorée, mais bien trop écœurante pour notre petit palais… Si le film s’adresse à la fois aux fans de la première heure, il n’en oublie pas les nouveaux venus. En effet, si nous avons vu quelques des grandes figures du manga (Capitaines Corsaires, officiers de la Marine, autres équipages), le long-métrage se veut accessible et limpide dans la compréhension de son histoire. Mais ce que nous reprochons, c’est précisément l’intégration maladroite et pesante d’un choix artificiel (lié à la chanteuse) dans un lore (entendez par là l’essence même de l’histoire et celles des personnages) comme celui de One Piece. Même l’animation souffre de quelques critiques et alterne un aspect moderne (avec même parfois des touches de 3D) et un côté criard voire illisible lors de la bataille finale, les plans plus classiques et Old School eux, sont hélas, trop peu nombreux.
Durée du film :1h55 Genre : Animation Date de sortie en Belgique/France : 10 août 2022 De Goro Taniguchi
Il faut dire que si on décortique un peu les noms qui figurent sur sa fiche technique, on sait d’emblée à quoi s’attendre et on ne peut que s’en accommoder. En effet, côté réalisation, on retrouve Baltasar Kormákur qui a déjà signé quelques films du genre parmi lesquels « Everest », « The deep » ou « A la dérive » mais aussi Ryan Engle à l’écriture du scénario, à qui on doit « Non stop » (avec Liam Neeson) ou « Rampage » (l’adaptation du jeu vidéo avec Dwayne Johnson en tête d’affiche)… Comment ne pas s’attendre dès lors à un survival sur fond d’action (parfois improbable) et de scènes stressantes en milieu hostile ? Avec « Beast », on retrouve un peu de tous les éléments qui constituent la filmographie de Kormákur, sauf que cette fois, c’est en Afrique du Sud, lors de joyeuses retrouvailles en pleine savane, que tout va partir en vrille. Nate (Idris Elba), un médecin et père de famille protecteur, emmène ses deux filles sur les traces du passé, dans le village natal de leur mère et une réserve supervisée par Tonton Martin, un ami de longue date qui connaît bien le terrain. Mais alors qu’ils font un petit tour du propriétaire pour apprécier et photographier la faune locale, un lion vengeur se met à les attaquer. Pourquoi ce félin solitaire est-il à ce point assoiffé de sang ? Quelles sont ses motivations et surtout, va-t-il finir par laisser tranquilles ces braves touristes pacifistes ? Les enjeux sont plantés, le jeu du (gros) chat et de la souris peut commencer… Dans son dernier film, Baltasar Kormákur s’amuse à nous terroriser durant une grosse heure d’angoisse qui ne fait que s’accentuer (la première demi-heure sert à planter le décor et à découvrir les protagonistes) et n’hésite pas une seule seconde à abuser des effets de son lion numérisé. Plutôt efficace dans son aspect jump scare et sa tension permanente, « Beast » a cependant un petit côté « trop facile », téléphoné (et même grossièrement monté) qui dessert totalement l’histoire, son aboutissement et son idée première. Pire, les protagonistes feignent la peur de façon parfois grotesque (hormis Idris Elba qui s’en sort à nouveau avec les honneurs) et nous font presque sourire par leur réaction invraisemblable, ce qui place parfois le métrage à la limite du nanar.
Durée du film : 1h33
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 10 août 2022 Date de sortie en France : 24 août 2022 De Baltasar Kormákur – Avec Idris Elba, Sharlto Copley, Iyana Halley, Leah Sava Jeffries
Après la vision de la bande annonce sacrément tapageuse, nous nous sommes dit : « Voilà un film qui dépote ! Espérons qu’il ne verse pas trop dans la surenchère gratuite ». Et, bien que cela soit tout de même le cas, le film du cascadeur/réalisateur David Leitch reste plaisant à regarder ! Tout d’abord parce que Brad Pitt y tient un rôle de mercenaire qui fait un gros travail sur lui. Refusant désormais la violence brutale liée à son activité, le tueur essaie d’entrer en relation et de gérer ses émotions avant de montrer les muscles. Sauf que, dans cet univers, rares sont ceux qui coopèrent. Envoyé dans un TGV japonais pour récupérer une mallette remplie de jolis billets verts, Coccinelle (son nom de code), remarque vite qu’il n’est pas le seul de sa profession à bord et tous ont le même objectif (ou presque). D’emblée la première qualité du film, outre la présence de Brad Pitt qui prend manifestement plaisir à cabotiner, est à trouver du côté des autres membres du casting! Et la palme revient au duo de tueurs nommés « Mandarine » et « Citron » joués par les acteurs Aaron Taylor-Johnson (« Tenet ») et Brian Tyree Henry (« Godzilla vs Kong »). Ces derniers parviennent même à faire jeu égal avec Brad en proposant une interprétation semblable à celles que l’on voyait dans les très bons buddy movies des années 90. Vous savez, ce genre qui mettait en opposition deux personnalités extrêmement différentes ! Et cela fonctionne très bien ici ! Bien sûr, d’autres tueurs les accompagnent, nous permettant de voir à l’écran Joey King, Bad Bunny, Andrew Koji mais aussi (et surtout ?) Hiroyuki Sanada (« Westworld », « Mortal Kombat ») Quant à l’histoire, celle-ci se révèle au fur et à mesure pour proposer un beau récit de vengeance certes classique mais divertissant. Entre les mains de l’ancien cascadeur, on peut penser retrouver de chouettes trouvailles pour rendre le vol de la mallette agréable à l’œil et c’est bien le cas ! Ca cogne, ça flingue, ça empoisonne, ça explose à tout va pour notre plus grand plaisir ! Visuellement bien réalisés, les nombreux effets spéciaux n’en demeurent pas moins assez visibles à l’écran. Finalement, les deux principaux reproches à formuler seraient à aller chercher du côté de la cohérence (mais au vu du genre…) mais surtout (et pire !) du rythme complètement saccadé. Des longueurs inutiles ont eu souvent raison de notre concentration pourtant nécessaire… David Leitch aurait gagné à resserrer son film en sacrifiant quelques séquences pour préserver le rythme et limiter l’effet patchwork trop grossier qui interrompt à plusieurs reprises le déroulement de son intrigue.
Durée du film : 2h06
Genre : Action, comédie Date de sortie en Belgique/France : 3 août 2022 De David Leitch – Avec Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson, Brian Tyree Henry, Andrew Koji, Hiroyuki Sanada, Michael Shannon et Benito A Martínez Ocasio
C’est donc très enthousiastes que nous attenions la sortie de « As bestas » (« Las bestias » en version française), un long-métrage au climax anxiogène et tendu de bout en bout, un nouveau coup de maître qui nous poursuit des jours durant ! Ancrée dans les montagnes de Galice, sa nouvelle intrigue (co-écrite avec Isabel Peña sa complice scénaristique) s’ouvre sur une fabuleuse introduction dans laquelle nous voyons des « aloitadores » lutter pour immobiliser un cheval et lui couper sa crinière… Des images qui, si on en cerne bien les contours, indiquent dès le départ le ton et l’idée qui sera exploitée dans ce « Las bestas » angoissant dont on sort marqués et sonnés. En effet, Olga et Antoine vont vivre un véritable cauchemar rural lorsqu’installés depuis quelques temps dans un village reculé, ils se voient malmenés verbalement et psychologiquement par leurs voisins directs. Eleveurs célibataires, miséreux et sans le sous, Xan et Loren reprochent à ces étrangers de s’installer sur leurs terres, les faire croître et pérenniser leur projet de vie rêvée alors qu’eux non jamais cessés de trimer. Et à cela, ajoutons que les Français refusent catégoriquement de signer l’acception d’un projet d’installation d’éoliennes qui leur permettrait de toucher un petit chèque et vivre, dans les apparences seulement, plus décemment. Alors que les raisons qui poussent à malmener le couple qui n’a rien demandé se multiplient sans jamais s’arrêter, nous découvrons avec horreur ce que les deux frères mettent en place pour les terroriser. Cramponnés à nos sièges, nous faisons nôtres leurs craintes et angoisses, rageons contre ces antagonistes que nous souhaiterions voir tomber… Mais la justice est lente et les faits trop anecdotiques que pour justifier une vraie implication des autorités et le cauchemar ne fait que perdurer… Si l’histoire de base peut semble simpl(ist)e et vite exploitée, Rodrigo Sorogoyen utilise son expérience du thriller pour nous enfermer dans un récit anxiogène et amener des éléments clés qui vont crescendo jusqu’à un point que nous n’aurions pu imaginer. Il y intègre une belle analyse du genre humain et pousse dans leurs retranchements quatre comédiens qui crèvent l’écran. Denis Ménochet et Marina Foïs (qui tient probablement ici son meilleur rôle) d’un côté, deux acteurs français qui ont dû apprendre la langue de Cervantès et avancer, visages fermés et émotions livrées en finesse et pudicité, mais aussi Luis Zahera et Diego Anido qui parviennent, par leur seule présence ou silhouette, à nous terroriser.
Durée du film : 2h17
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 3 août 2022 Date de sortie en France : 20 juillet 2022 Titre original : As bestas De Rodrigo Sorogoyen – Avec Marina Foïs, Denis Menochet, Luis Zahera, Diego Anido, et Marie Colomb
Aussi, John Hay a fait le choix de nous présenter la vie familiale, les joies et surtout les drames traversés par Roald Dahl, la perte de sa fille Olivia (surnommée Livvy) dans une tragédie intime efficace et touchante de laquelle on sort profondément bouleversés. Un film sur le deuil, la difficile capacité de rebondir après la perte d’un enfant et de la volonté (ou non) de se reconstruire et aller de l’avant. Pour interpréter le couple célèbre formé par Patricia Neal et Roald Dahl, « To Olivia » peut compter sur la performance toute en finesse et en nuances des comédiens britanniques Keeley Hawes et Hugh Bonneville. Presque méconnaissable, ce dernier incarne à la perfection un auteur tourmenté par ses démons, sa douleur mais aussi les échecs des ventes de ses publications… Aujourd’hui incontournable dans la littérature jeunesse, Roald Dahl n’a pas toujours été l’écrivain à succès que l’on connait et ce n’est d’ailleurs qu’au lendemain de la perte de sa fille adorée que décollera sa prolifique collection de succès. Si le travail d’écriture est bel et bien présent dans le récit de John Hay et Dave Logan, c’est le lien qui l’unit à son épouse, leur appréhension du quotidien et leur façon propre de réaliser leur deuil aux côtés de leurs deux autres enfants qui occupent la place centrale du film. Un film pudique et intime plutôt bien réalisé qui nous questionne et nous marque par sa porte d’entrée. Sans concession pour son héros principal (qui nous apparaît comme quelqu’un d’antipathique), « To Olivia » n’est pas exclusivement axé sur le regard de Roald Dahl. Il adopte également celui de Patricia, de la jeune Tessa et de quelques témoins extérieurs qui assistent à la décrépitude d’un couple qui semblait tellement s’accorder par le passé. Et si long-métrage de John Hay fait la part belle aux relations humaines, il n’en oublie pas pour autant de nous emmener du côté de l’enfance, celle d’une jeune Tessa, qui assiste impuissante à l’explosion familiale, à l’alcoolisme de ses parents mais qui garde néanmoins une part de naïveté et de clémence pour ces adultes hors normes déconnectés de tout et bouleversés.
Durée du film : 1h34
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 3 août 2022 De John Hay – Avec Hugh Bonneville et Keeley Hawes
Plage fermée, baignade interdite Porté par le trio de choc formé par Marina Foïs (dont c’est décidément l’année tant on la voit sur nos écrans), Jean-Pascal Zadi et Christine Gautier (que l’on a découverte dans « Teddy »), ce nouveau film de genre est une sorte d’hommage au célèbre « Dents de la mer » de Steven Spielberg et à « 47 meters down » mais en version bleu blanc rouge. Utilisant un requin animatronique et réalisant ainsi quelques captations à l’ancienne, « L’année du requin » est dotée d’une très belle photographie (merci David Cailley) de jour comme de nuit, de prises de vue originales et immersives et de quelques répliques qui font mouche. Néanmoins, on doit le reconnaître, nous lui préférons nettement leurs précédents longs-métrages, mieux maîtrisés sur la durée et dans les idées, plus drôles et plus audacieux aussi. Non pas que « L’année du requin » soit moins digne d’intérêt, loin de là (on encourage les jeunes réalisateurs à nous offrir un cinéma nouveau, à se plonger dans des genres moins répandus en Europe plutôt que de rester dans des cadres étriqués) mais force est de constater que le détachement des acteurs et son intrigue en spirale desservent une idée de base intéressante à exploiter. En deçà de ce qu’on pouvait en espérer, le dernier film des frères Boukherma constitue une petite pause rafraîchissante mais peu transcendante, un joli hommage aux films de requin (qui n’avait pas encore trouvé le chemin de la réalisation française) que l’on suit dans son thème principal comme dans ses annexes très actuelles mais malheureusement sans grand enthousiasme.
Durée du film : 1h27
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique /France : 3 août 2022 De Ludovic et Zoran Boukherma - Avec Marina Foïs, Christine Gautier, Jean-Pascal Zadi et Kad Merad |
Légende
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